3.4.3. Des ménages sous équipés
3.4.3.1. Présence de l'adduction en eau et
fourniture en énergie électrique
L'eau fait quasiment défaut pour les citadins occupant
les cases. En effet, seule une faible proportion des ménages
enquêtés dispose de robinet dans leur cour. Pourtant, pour la
plupart ils sont situés sur des sites où le branchement de la
SEEN existe. Mais, leurs conditions financières ne permettent pas de se
relier au réseau d'adduction d'eau. Les occupants de cases qui en
disposent, sont ceux qui se trouvent surtout dans des parcelles
clôturées et qui d'ailleurs sont en début de mise en
valeur. La grande majorité qui en est dépourvue s'approvisionne
chez leurs voisins. D'autres sont contraints de parcourir de longues distances
pour se procurer cette ressource au niveau des bornes fontaines à des
coûts onéreux comparativement à leurs revenus.
S'agissant de l'électricité, outil
d'éclairage par excellence qui ne doit plus être
considéré comme un luxe, mais une nécessité, du
fait de ses multiples services. Elle est également un outil de
développement. Pourtant, à Niamey cette denrée n'est pas
accessible à de nombreux ménages en particulier les occupants des
cases. En effet, tous les CM interrogés affirment qu'ils ne disposent
pas de l'énergie électrique chez eux, y compris ceux vivant dans
les quartiers résidentiels, temples par excellence de
l'électrification urbaine. Ces citadins qui par contraintes
financières ne peuvent s'abonner à la NIGELEC ou avoir une
rétrocession auprès d'un particulier s'éclairent à
base de lampe tempête. De plus, leurs enfants scolarisés doivent
aussi apprendre leurs leçons dans ces conditions ou mettre à
profit les lampadaires des voies publiques avec tout ce que cela comporte comme
danger pour leur sécurité mais aussi d' incommodité du
cadre liée aux bruits des voitures , des moteurs et des engins .Cette
absence d'eau et d'électricité dans ces ménages
révèle les difficultés quotidiennes de la vie dans ces
ménages, le faible niveau de vie de ces citadins, leur
précarité urbaine et enfin l'exclusion économique.
3.4.3.2. Présence douche _W c dans les
parcelles
Il ressort de notre étude qu'une bonne partie des
ménages interrogés dispose de douche. Elle reflète
d'ailleurs le nombre de ménages dans la parcelle car chaque
ménage en possède une. Cependant, les douches demeurent
insuffisantes en raison du nombre de
personnes appelées à les utiliser. A cela
s'ajoute leur caractère très défectueux. En effet, ces
douches sont construites avec des matériaux de
récupération ou de secco dans un angle de la cour. L'état
des douches laisse à désirer car la surface n'est pas
cimentée et par conséquent l'eau s'infiltre dans le sous sol et
pollue la nappe phréatique. En outre, la hauteur de la douche atteint
rarement un mètre comme on le voit sur la photo 4, ce qui oblige ses
utilisateurs à se courber constamment pour cacher leur
intimité.
Photo 4: Espace aménagé servant de douche
(source notre enquête).
En ce qui concerne la présence des lieux d'aisance
notamment les W.C, seule une faible proportion (11%) dispose de cette
infrastructure. On le retrouve pour la plupart dans les ménages
où les occupants sont les propriétaires de leurs parcelles. On
les retrouve également dans les parcelles clôturées en dur
en instance d'être mise en valeur. Le nombre élevé de
citadins (89%) dépourvus de W C s'explique par les contraintes
financières, et la précarité de l'occupation du sol. En
effet, ces espaces sont le plus souvent squattés ou sont en instance de
mise en valeur. Par conséquent, ces occupants ne peuvent pas se
permettre de construire des W C car, disent ils, les propriétaires
l'interdisent strictement. Ces citadins, dépourvus de cette
infrastructure indispensable, doivent parcourir de longues distances pour
s'isoler afin de se soulager à la périphérie ou sur des
espaces propices notamment les dépotoirs de déchets
installés un peu partout dans la ville. Le paradoxe dans ce cas, c'est
que les citadins sont obligés de faire leurs besoins à la
tombée de la nuit, qui est un moment propice à cela, et ceci,
malgré les risques de maladies, d'insécurité ambiante et
de pollution de l'environnement. Ceux des quartiers résidentiels font le
plus souvent leurs besoins chez les voisins avec lesquels ils entretiennent de
bonnes relations.
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