b/L'alternance : deux types de contrats pour
réussir
Pour les entreprises souhaitant accueillir un jeune alternant,
deux types de contrats sont possibles: le contrat d'apprentissage, en 3 ans, et
le contrat de professionnalisation en 2 ou 3 ans. Le premier a vocation
l'acquisition d'une formation théorique et pratique en vue d'une
qualification professionnelle reconnue et sanctionnée par un
diplôme. Le second, favorise l'insertion ou la réinsertion
professionnelle des jeunes et des adultes. Ce dernier est moins utilisé
car plus côuteux du fait de l'âge des candidats et plus complexe
dans sa mise en place. Car dans l'alternance tout est question de coût.
Le coût réel de l'alternance sera fonction de l'âge du
candidat. Un jeune de - de 18 ans coûtera moins cher à
l'entreprise qu'un alternant de 24 ans.
Aussi pour l'employeur il sera judicieux de former un
très jeune en apprentissage pour qu'une fois atteint le taux maximal de
rémunération le jeune soit complètement
intégré et formé. Tous les employeurs peuvent être
concernés par l'alternance, sur des contrats d'apprentissage comme sur
des contrats de professionnalisation, en CDD ou CDI. Dans les deux cas le jeune
doit être suivi en entreprise. Soit par un maitre d'apprentissage pour le
Contrat d'apprentissage, soit par un tuteur dans le cadre d'un contrat de
professionnalisation. Cet encadrement est obligatoire et soumis à
certaines obligations, notamment en ce qui concerne le niveau
d'expérience du tuteur ou du maître d'apprentissage. Autre
caractéristique : l'âge de l'apprenti. En apprentissage,le jeune
peut être employé dès l'âge de 16 ans un
système dérogatoire pour des jeunes de 15 ans, si ces derniers
ont terminé leur cycle scolaire obligatoire (3eme, CPA...). Concernant
le contrat de professionnalisation, il concerne plus largement les jeunes de 16
à 25 ans, mais également les demandeurs d'emploi, les
bénéficiaires des minimas sociaux et les personnes ayant
travaillé sous contrat aidé.
c/ Avantages et inconvénients pour le jeune
Toutes les études réalisées font le
même constat : les jeunes formés par le biais de l'alternance
s'insèrent mieux et plus rapidement dans l'univers professionnel. Pour
le jeune, la première plus value est celle d'apprendre un métier
sur le terrain en suivant une formation qualifiante. L'alternance permet de
mettre directement en pratique la théorie et d'acquérir une
expérience validée. Après 2 ou 3 ans chez le même
employeur il est alors plus facile pour le jeune de poursuivre soit sur une
qualification supérieure, soit de rentrer dans la vie professionnelle et
faire valoir ses compétences et ses savoir faire.
« L'alternance ne règle pas tout et encore
moins les
mauvais choix.»
Pour autant la première difficulté
rencontrée dans le parcours de l'alternant est bien celui de
l'orientation. Alternance choisie ou subie ? La plupart du temps, le choix de
l'alternance découle d'un échec ou d'une inadaptation au cursus
scolaire initial. : manque d'intérêt pour les cours, besoin
d'apprentissage concret, envie de travailler plus rapidement...
D'autres choisiront cette voie par défaut,
influencés par le cercle familial ou d'amis. Certains se sentiront
portés par une vocation et enfin beaucoup choisiront un secteur en
fonction de leurs centres d'intérêts. Toutes ces motivations sont
à prendre en considération par les acteurs de l'insertion et de
l'orientation, parce qu'ils peuvent être à l'origine plus tard des
ruptures de contrat. L'alternance ne règle pas tout et encore moins les
mauvais choix.
Parmi les idées fausses sur l'alternance : on travaille
et on a un salaire. Certes le jeune travaille dans comme un salarié de
l'entreprise, mais son salaire est plafonné et son enveloppe ne
dépasse rarement 30 % du SMIC horaire brut la première
année. Deuxième idée préconçue : en
alternance plus d'école, plus de devoirs. Faux. Si les cours sont plus
orientés sur l'aspect technique, l'investissement personnel reste
conséquent. Etre en mesure de supporter ces deux rythmes : professionnel
et vie étudiante, voilà un des enjeux majeurs pour les futurs
alternants. D'autant que dans certaines filières, les centres de
formation s'adaptent à l'activité et construisent des alternances
à la semaine. En Bac Pro Commerce par exemple, les étudiants
alternent trois jours en entreprise et deux jours à l'école.
Le passage entre la cour du lycée et les couloirs de
l'entreprise est parfois violent pour le jeune. Les règles, même
si elles sont posées dans l'enceinte de l'école, le jeune se les
approprient pour souvent les transgresser ; il les partagent avec sa
génération. Dans l'entreprise, il n'est plus au centre du
dispositif, propulsé dans un monde d'adultes il ne maitrise plus les
codes et peut se sentir exclu si il est mal accueilli.
Ces situations de déséquilibre peuvent
générer conflits et démobilisation de la part du jeune
dans son objectif de formation.Il est donc important que l'entreprise ait
également en main les outils pour mener à bien le projet
alternance de son apprenti.Pour les deux parties l'alternance peut être
source d'enrichissement personnel, à condition que le dialogue et la
coopération s'installent des le départ sur de bonnes bases.
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