Impact de risques de crédits sur la réalisation des objectifs stratégiques d'une banque( Télécharger le fichier original )par Callixte KAYIGAMBA Kigali independent university - Bachelor degree 2010 |
1.2 Notion du crédit1.2.1 DéfinitionSi le particulier peut avoir des revenus suffisants pour assurer sa consommation voir pour constituer une épargne, Il peut arriver que les revenus dont il dispose ne couvrent pas la totalité de ses besoins ; D'où la nécessité de recourir au crédit. GAUDAMINE, G. et MONTIER, J. définissent le crédit comme suit : « constitue une opération de crédit tout acte par lequel une personne agissant à titre onéreux met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une autre personne ou prend dans l'intérêt de celle-ci un engagement (par signature, tel l'aval ou le cautionnement) ou une garantie14(*) » Le crédit permet au bénéficiaire de disposer d'un pouvoir d'achat immédiat, moyennant le paiement d'un intérêt et l'obligation de rembourser dans les délais convenus. Dans ce contexte l'intérêt est la rémunération de l'agent prêté. En matière de crédit, quatre grandes catégories d'opérations sont ainsi concernées : Les prêts, promesses de prêts et engagements par signatures ; · L'escompte, les crédits liés à une cessation de créance, l'affacturage et tous les procédés de -mobilisation de créances ; · Les promesses de mise à disposition de fonds (contrat d'ouverture de crédit) ; · Les opérations de location assorties d'une option d'achat (crédit-bail mobilier et immobilier) ; « Le crédit permet les échanges, stimule la production, amplifie le développement et enfin crée de la monnaie ». o Il permet les échanges Le recours au crédit permet une anticipation de recettes et donne ainsi à l'avance un pouvoir d'achat ou d'échange aux entreprises. En anticipant le revenu des ventes, Il permet d'assurer la continuité dans le processus de production et de commercialisation aussi bien sur le marché intérieur que sur le marché international. o Il stimule la production Le crédit à la production permet aux entreprises d'acquérir les outils de production adaptés et d'accroître la qualité ou la quantité des unités produites. Le crédit à la consommation quant à lui stimule les achats et par conséquent, le secteur de la production. o Il amplifie le développement Les effets d'un prêt pour l'achat d'un bien de production ou de consommation ne se manifestent pas uniquement chez l'agent économique bénéficiaire de l'opération : Ils s'étendent directement à d'autres agents. On parle alors de l'effet multiplicateur du crédit. o Le crédit, instrument de création de monnaie15(*) L'importance du crédit dans l'économie tient à son action sur les échanges, sur la production, sur le développement économique mais surtout à son rôle en tant qu'instrument de création monétaire. En effet, les banques en octroyant du crédit, créent des flux monétaires. Elles utilisent les ressources dont elles disposent sous forme de dépôts pour consentir des crédits à leurs clients sans que, pour autant, cela prive les déposants des possibilités d'utiliser leurs dépôts. »Loans make deposit » Le crédit est l'activité première de la banque. Cette activité nécessite des connaissances, des compétences et des moyens. Il faut en effet assurer : § « Un équilibre correct entre les emplois et les ressources en valeur. § Une adaptation permanente entre la durée des emplois et celle des ressources collectées ; § Une rentabilité suffisante des crédits consentis pour couvrir les coûts des ressources collectées et leur rémunération, les charges de fonctionnement, les charges d'amortissement et les risques de non remboursement ». La banque a donc les mêmes impératifs de gestion que toute entreprise mais elle a des contraintes spécifiques liées à sa fonction économique et au rôle de l'Etat, soucieux de la protection des épargnants et de la maîtrise des équilibres économiques. La politique de crédit d'une banque doit réaliser un compromis entre les impératifs de sa gestion, l'intérêt et les pratiques de la concurrence. La confiance, la durée, le risque et la rémunération sont autant d'éléments qui caractérisent le crédit16(*). Ø La confiance Le droit du crédit est celui de la confiance. Il a pour objet de permettre au créancier de faire confiance du débiteur, parce qu'il lui donne l'assurance qu'il sera payé à l'échéance. Cette confiance repose sur une appréciation des besoins. Un besoin légitime économique justifié est le facteur primordial qui garantit le dénouement correct d'une opération. Ø La durée Il n'y a pas de crédit s'il n'y a pas une certaine durée. Toute fois, cette durée ne connaît pas de minimum ; La pratique bancaire autorise des crédits consentis pour quelques heures, comme le crédit spot. Généralement on parle de crédit à court terme lorsque la durée est inférieur à une année ; de crédit à moyen terme et à long terme lorsqu'elle est supérieur à une année. Ø Le risque La confiance n'a de sens que dans une situation de risque potentiel. Les risques pour le banquier sont les suivants : u Le risque d'insolvabilité du débiteur ; u Le risque d'immobilisation des fonds avancés ; u Les risques spécifiques liés à la gestion de la banque (taux, liquidité, etc.) Ø La rémunération du crédit Les risques encourus par le banquier en octroyant un crédit justifient sa rémunération ; mais ce ne sont pas les seuls éléments à prendre en considération. Premièrement, les banques sont amenées à rémunérer les ressources qu'elles obtiennent. Ensuite, les banques ont à faire face à des frais importants entre autres le personnel, amortissements des immeubles, entretien et installations, etc. Elles doivent enfin, constituer des réserves et des provisions afin de pallier aux défaillances possibles de leurs débiteurs. Ces différentes considérations expliquent et justifient le prélèvement par les banques des commissions qui entrent dans le calcul du coût d'un crédit. Plusieurs éléments constituent le coût du crédit 17(*): - L'intérêt traditionnellement considéré comme le loyer de l'argent et la compensation de la prise de risque ; - Les commissions et les frais annexes de natures diverses que l'on peut considérer comme la contrepartie de services complémentaires rendus au débiteurs. On peut distinguer le crédit selon18(*) : - La durée ; - La destination ; - La garantie attachée au crédit ; - La qualité du bénéficiaire ; - Leurs formes. La distinction classique est la suivante : - Le crédit à court terme Sont ceux dont l'échéance ne va pas au delà d'une année. << Le crédit à court terme est celui qui est accordé aux entreprises pour donner au cycle commercial la souplesse19(*)>>. - Les crédits à moyen terme Sont ceux dont l'échéance ne va pas au delà de 5 ans. Ils ne sont contractés pour financer le cycle commercial ; mais plutôt les investissements de courte durée dans l'intervalle de sa durée. - Les crédits à long terme Sont ceux dont l'échéance va au delà de 5 ans. « Le crédit à long terme est celui qui finance des investissements dont les conséquences bénéfiques apparaîtront progressivement et ne seront totales qu'après un certain nombre d'années20(*)». Selon la destination, on distingue21(*) : · Le crédit de consommation : a pour but de permettre au bénéficiaire d'accroître le volume de ses dépenses de consommation. Ce crédit peut se rapporter : - à des dépenses courantes (par exemple les dépenses alimentaires) - à des biens de consommation semi-durables (par exemple une voiture) - à des biens de consommation durables · Le crédit à la production : Ce crédit assure l'argent nécessaire au bon fonctionnement de l'entreprise et permet les investissements (C'est-à-dire l'augmentation de la capacité de production que les ressources propres de l'entreprise ne permettraient pas d'assurer). Selon la garantie, on distingue : - Le crédit personnel : est consenti en considération de la personnalité du débiteur. - Le crédit réel : est consenti en considération des biens meubles ou immeubles comme gage au profit du banquier. Selon la qualité du bénéficiaire on a : - Le crédit privé : lorsque le bénéficiaire est un particulier ou une entreprise privée. - Le crédit public : lorsque le bénéficiaire est l'Etat ou une autre entité publique. Selon leurs formes on distingue22(*) : - Les crédits de trésorerie ; - Les engagements par signature ; - Les crédits au commerce extérieur, * 14 GAUDAMINE, G., et MONTIER, J., La banque et marché financier, éd. economica, paris, 1998, p.141 * 15 GARSUAULT, P. et PRIAMI, S., La banque, fonctionnement et stratégies, 2eme ed. Economica, paris, 1997, p.147 * 16 GAUDAMINE, G. et MONTIER, J: Op. Cit. , p.144 * 17 GUY GAUDAMINE et MONTIER, Jean: Op. Cit. , p. 53 * 18 DUTAILLIS G.P: Op. Cit. , p. 126 * 19 BOUDINO, A., FRABOT. J.C, Techniques et pratiques bancaires, éd. Sirey, paris, 1978, p.241 * 20 Ibidem * 21 Association Belge des banques, le crédit, A. de NEVEDE * 22 HUNTIN, H., la gestion financière, édition d'organisation, paris, 2004, p.457 |
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