II. Méthodologie de la classification
Pour réaliser notre typologie, la méthode
utilisée s'appuiera sur les travaux de Peter Warren Singer.
A. Les travaux de Peter Warren Singer29
Dans son ouvrage déjà cité en
référence, le chercheur énonce six critères qui lui
permettent de dresser un comparatif entre le marché du mercenariat (dit
classique) et l'économie de marché que représentent les
Private Military Companies (PMC). Les six critères de Singer
sont :
- le théâtre d'action de la société
(1);
- l'employeur de la société (2) ;
- les motivations de la société (3) ;
- le(s) mode(s) de recrutement de la société (4)
;
- le business-model de la société (5) ;
- le service proposé par la société (6).
Ces six critères, appliqués systématiquement
à chaque entreprise étudiée, permettraient de distinguer
la sphère de compétence de la société et de dresser
une typologie satisfaisante.
Toutefois, eu égard à notre étude, nous
avons fais le choix d'introduire un septième critère de
sélection, le cadre juridique (7) dans le lequel évolue la
société. En effet, devant la réticence de certains
états à promouvoir le recours aux SMP, il nous a paru opportun de
prêter un oeil attentif au cadre légal dans lequel évolue
les SMP. Outre la manière dont les opinions publiques internationales et
les gouvernements perçoivent l'attitude des SMP et la conception qu'ils
se font des services proposés par les firmes de guerre, la perception
des dirigeants des SMP de leur propre entreprise sera
considérée.
29 Professeur de sciences politiques américain,
Peter Waren Singer est expert de l'évolution militaire au
XXIème siècle.
B. De la légalité de ces firmes de guerre
L'important est de savoir si la société s'engage
à respecter une charte de bonne conduite, et par conséquent, de
connaître le degré de respectabilité (si toutefois cet
aspect peut être relevé sur une échelle) de cette
entreprise. Ce critère nous permettra de réfléchir
à l'opportunité par un Etat démocratique et scrupuleux, de
recourir à cette société pour ses opérations. Sans
toutefois rentrer dans les méandres dans un débat sur la guerre
juste, il parait évident que la guerre doit aujourd'hui pouvoir se
justifier. Soumise dans la plupart des cas à l'approbation des
parlements et si possible soutenue par des entités supranationales
(comme les Nations Unies), les opérations de maintien de la paix et les
interventions militaires doivent être menées avec la plus grande
transparence. En outre, le développement des nouvelles technologies de
l'information et de la communication (NTIC) propulse la guerre sur des devants
médiatiques jamais inégalés jusqu'à présent.
Chaque évènement isolé devient très vite
planétaire, relayé par les télévisions du monde
entier et circulant à très grande vitesse sur la toile
développée par les réseaux sociaux. Ainsi, l'action
militaire doit être propre, afin de ne pas s'attirer le
mécontentement de l'opinion publique internationale. Cette nouvelle
norme du XXIème siècle touchait déjà les
états et les gouvernements de la planète, elle atteint
aujourd'hui les entités non gouvernementales, au sein desquelles
évoluent les sociétés militaires et de
sécurité privées.
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