La création d'entreprises nouvelles et la diminution
du nombre ou la sortie des entreprises moins productives sont fondamentales
pour le dynamisme des économies modernes. Les entreprises nouvelles
attirent des ressources vers de nouvelles activités et
génèrent de nombreux emplois nouveaux lorsqu'elles connaissent la
prospérité et une croissance rapide.
Pour survivre, notamment dans les secteurs de création
récente et de haute technologie marqués par une forte pression
concurrentielle et une rotation élevée des entreprises, les
entreprises nouvelles doivent souvent se montrer plus innovantes que leurs
concurrentes. Ainsi, elles sont fréquemment la source de processus ou de
produits nouveaux, et contribuent à l'amélioration de la
productivité globale de l'économie. Si les réductions de
coûts et des pressions concurrentielles accrues peuvent à court
terme mener à des compressions de personnel, des travaux empiriques
menés par l'Organisation de Coopération et de
Développement Économiques (OCDE) indiquent que les entrées
et les sorties d'entreprises consécutives à ces pressions
facilitent le transfert des ressources d'usages plus anciens et moins
productifs vers des usages plus productifs. À plus long terme, les
hausses de productivité qui en résultent forment le socle d'une
croissance économique accrue et d'une hausse du niveau de
vie14.
L'impact positif des PME sur l'économie n'est pas
seulement l'apanage des pays développés, il est aussi palpable
dans les pays en développement.
14 Tiré de la note de synthèse des rapports de
référence de la 2e conférence de l'OCDE des ministres en
charge des petites et moyennes entreprises (PME) intitulé : Promouvoir
l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie
mondialisée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004.
Aussi, au Sénégal selon les sources de la
Direction des PME (étude sur les performances des PME), les petites et
moyennes entreprises représentent 90% du tissu des entreprises au
Sénégal, notamment dans les secteurs suivants : BTP, Commerce,
Industrie et Services. Du point de vue des agrégats économiques,
le poids des PME se décline comme suit :
· 42% des emplois créés avec des variations
selon les secteurs d'activités ;
· 41,4% en 1998 du total du chiffre d'affaires des
entreprises modernes contre à 31,7% en 2003, soit une baisse de
près de10% ; les PME industrielles réalisent les chiffres
d'affaires les plus importants (1,3 milliard en moyenne), suivies de celles des
BTP (en moyenne 1 milliard) et de celles du Commerce (800 millions) ;
· 20% du Produit Intérieur Brut,
· 28% de la valeur ajoutée nationale en 2002 contre
29% en 2003 (les PME industrielles arrivant toujours en tête en terme de
contribution).
Le poids économique des micro-entreprises se mesure en
terme de capacité d'offre dans les circuits d'approvisionnement des
centres urbains, par exemple 1 000 tonnes de produits vendus par an pour la
vingtaine d'unités regroupées au sein du Groupement TCL
(transformateurs de céréales locales), ainsi que quelques
groupements féminins.
Toutefois, malgré l'importance de la contribution des
entreprises dans la création de la richesse nationale, son poids reste
encore très limité de l'avis de l'ANSD. Aussi, l'une des
conclusions à laquelle l'ANSD est arrivée dans son document
Banque de données économique et financières (version
définitive 2008 et version provisoire 2009) signale la
faible capacité des entreprises à
générer de la richesse.
La valeur ajoutée des entreprises du secteur moderne
suivies dans la base de données du Centre Unique de Collecte de
l'Information, CUCI, s'est chiffrée en 2009 à 1 146 milliards de
FCFA contre 1 085 milliards de FCFA en 2008, soit une hausse de 5,6%. Cet
accroissement de la valeur ajoutée s'explique essentiellement par celui
des BTP (20,7%) et celui des industries (13,4%). L'analyse de la
répartition de la valeur ajoutée par secteur montre une forte
prédominance des services (52,0%), suivis de l'industrie (31,1%) et du
commerce (9,3%) ; les BTP et annexes restent comme par le passé le
secteur le moins générateur de valeur ajoutée en 2009
(7,6%).
Source : ANSD (Banque de données économique et
financières, version définitive 2008 et version provisoire
2009)
Nonobstant cette évolution favorable, les entreprises
du secteur moderne ont une faible capacité à
générer de la richesse avec un taux moyen de valeur
ajoutée de 25,2% sur la période 2003-2009. En 2009, le taux de
valeur ajoutée s'est amélioré en ressortant à
25,7%, soit une hausse de 10,5% par rapport au ratio de 2008.
L'analyse de ce taux suivant les macro-secteurs montre une
grande disparité avec 38,7% dans les services, 29,2% dans le commerce,
20,3% dans les BTP et 16,8% dans les industries. A la base de cette faible
capacité des entreprises à générer de la richesse
se trouve essentiellement le fait que l'économie
sénégalaise n'est pas suffisamment diversifiée, les
produits manufacturiers ayant continué à représenter une
faible part. Ce constat traduit le fait que les différentes
réformes n'avaient pas contribué à la transformation
profonde de la structure économique, indispensable pour favoriser
l'accroissement de la productivité, le renforcement de la
compétitivité et l'élargissement de la base productive.