Lorsque l'on jette un regard sur le processus
d'évolution des nations, l'activité entrepreneuriale a toujours
existée dans la vie économique. Elle remonte au
XVIIeme siècle et a pris des formes diverses. Du
capitalisme marchand, au capitalisme managérial en
passant par le capitalisme industriel, différents types
d'entrepreneurs se sont illustrés en participant à la
création de richesses et de valeur ajoutée et surtout en
répondant aux préoccupations des populations. Cette
évolution du champ et de l'objet de l'activité entrepreneuriale
ne cesse de s'élargir et son importance de plus en plus grande à
travers la naissance d'autres formes d'entrepreneuriat à l'instar de
celle rencontrée dans les pays les moins avancés (PMA) :
l'entrepreneuriat informel ; étonnent les économistes,
qui n'arrivent pas encore à loger ses activités dans les secteurs
institutionnels traditionnels.
Lorsqu'il est structuré et formalisé comme dans
le cas de création ou de reprise d'une entreprise, son impact est plus
facile à identifier dans la croissance économique d'abord et dans
le processus de développement ensuite. Selon les économistes,
l'entrepreneuriat, par le biais du secteur privé doit être le
moteur de la croissance économique dans les pays en
développement. Au Sénégal, comme partout ailleurs, les
M-PME, contribuent tant bien que mal à la création de richesses
nationales.
En effet, selon la Direction des PME, ces dernières
sont à l'origine de 42% des emplois créés avec des
variations selon les secteurs d'activités ; de 41,4% en 1998 du total du
chiffre d'affaires des entreprises modernes contre à 31,7% en 2003 ; de
20% de contribution au Produit Intérieur Brut ; de 28% de la valeur
ajoutée nationale en 2002 contre 29% en 2003; etc. Ces performances bien
que salutaires, restent toujours faibles de l'avis des experts de l'ANSD qui le
qualifie de faible capacité des entreprises à
générer de la richesse. Aussi, par sa capacité
à générer des revenus avec prés de deux cent mille
emplois créés en valeur absolue, le secteur privé national
réduit les inégalités entre classes sociales et
participent activement à la lutte contre la pauvreté.
Sous l'angle de l'informalité, bien que
controversé et divisant les économistes
sur
l'effectivité de son appellation d'entrepreneuriat informel,
sa participation dans la
formation des richesses nationales ne peut plus être
ignorée, surtout dans les pays du tiers-monde. Il est un secteur non
exclusif, qui ouvre la porte de l'emploi à un plus grand nombre
d'individus, même avec un minimum de qualification (97% des emplois non
salariés). De plus il constitue une cadre d'incubation pour les jeunes
entrepreneurs pour qui les entreprises sont encore très fragiles pour
affronter la concurrence selon le BIT et sa contribution à la
réduction de la pauvreté est encore plus visible notamment avec
le l'affirmation de l'entrepreneuriat féminin et rural.
Seulement, nous ne devons pas nous voiler la face sur
l'impact réel de l'entrepreneuriat sur le développement
économique et social et le rôle que doit jouer le secteur
privé dans l'activité économique des pays en
développement.
Au plan institutionnel et politique, il faut le souligner, le
Sénégal a pris des mesures salutaires, aussi bien au niveau
national que dans le cadre des unions (UEMOA et CEDEAO) visant la promotion de
l'entrepreneuriat. C'est le cas avec l'érection du Ministère de
l'entrepreneuriat féminin et de la micro finance, de la mise en place de
l'ADEPME et de la réduction de la durée des procédures
administratives et fiscales pour la création d'entreprise à
travers l'APIX.
Toutefois, pour que l'entrepreneuriat participe
réellement à la croissance économique et le
développement social, les PMA, notamment le Sénégal
doivent renforcer les facilités en matière fiscale et
administrative du secteur privé et promouvoir un secteur bancaire qui
prenne en charge les besoins en financement des entrepreneurs du secteur formel
comme de l'informel. Enfin, il faut intégrer dans nos systèmes
éducatifs, à tous les niveaux, l'éducation à la
culture d'entreprise, pour revaloriser l'emploi non salarié
particulièrement l'auto-emploi dans l'esprit de nos élèves
et étudiants. Ainsi, dans la durée l'entrepreneuriat finira par
apporter plus d'impact positif à la vie économique et jouera
pleinement son rôle dans le développement économique et
social.