INTRODUCTION
La consommation excessive de foncier et la stigmatisation de
quartier de grands ensembles sont les problématiques majeures du
renouvellement urbain durable. La volonté des municipalités est
de tendre vers une maîtrise de l'étalement urbain et de
développer le concept d'une ville durable plus compacte. Cela passe
forcément par un travail sur l'existant. Ajouté à cette
problématique environnementale, la dévalorisation de quartier
entier, stigmatisé par une mauvaise qualité de vie souligne des
problématiques sociales et économiques.
Ainsi, l'objectif de cette étude est de se focaliser
sur un projet de renouvellement urbain dont l'ambition est de le porter vers
une qualité de développement durable. C'est sur
l'opération de et de renouvellement et de développement
urbain du quartier Izards-Trois Cocus que mon regard se porte et
m'amène à construire ma réflexion autour de
l'application des objectifs de la démarche d'écoquartiers
appliqué à une Zone Urbaine Sensible. Ce projet
intègre deux concepts permettant d'appliquer de nouvelles
méthodes de gestion de projet et de tendre vers un nouveau mode de vie
pour répondre aux enjeux urbains contemporains. L'ambition est d'adapter
ce quartier au passage d'un quartier stigmatisé à un quartier
pilote.
Le Développement durable et le Renouvellement
urbain sont des réponses aux problèmes sociaux,
économiques, urbanistiques et environnementaux dans le contexte de nos
villes françaises. Ce sont deux concepts très liés, ils
défendent des principes de réduction de l'étalement
urbain, d'économie d'énergie et de réduction des
inégalités sociales. Ce rapprochement conceptuel nous
amène à développer le concept de renouvellement
urbain durable.
Si l'on définit séparément ces concepts,
il faut souligner que l'action du Renouvellement urbain est de
faire muter le tissu urbain existant pour favoriser un dynamisme nouveau dans
un quartier en perte de vitesse. Elle suscite de nouvelles évolutions de
développement économique et de développement de la
solidarité. Aujourd'hui l'ère du Renouvellement urbain devient
inévitable, elle a vocation à estomper les périodes
d'extension rapide et incontrôlée des villes qui ont eu de
multiples effets négatifs. Les cibles prioritaires du Renouvellement
urbain sont les Zones Urbaines Sensibles (ZUS), autrement dit des
quartiers d'habitat fragilisé. Généralement
localisés dans les quartiers de grands ensembles, pour la plupart peu
dense ces quartiers ont des potentialités d'évolution et de
mutabilité reconnues.
Cependant, est-il suffisant de se focaliser sur une
démarche de Renouvellement urbain qui porte son regard sur des
problématiques plus sociales, de désenclavement et de
sécurisation des secteurs sensibles pour redynamiser un quartier de
grands ensembles. Comment redonner un second souffle à ces morceaux de
ville ?
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Le renouvellement des villes est aujourd'hui indispensable,
mais elle ferait marque d'exemplarité s'il s'inscrivait dans une
démarche de Renouvellement urbain durable. Il s'agit de
s'appuyer sur de nouvelles valeurs en affirmant une approche sensible.
L'objectif de cette pensée est de définir des schémas
viables, vivables et équitables qui répondent, dans la
durée aux contraintes sociales, économique et écologique
des activités humaines d'aujourd'hui dans des quartiers
stigmatisés. Cette volonté de développement ne doit pas se
restreindre à des portions de ville nouvelle, mais s'axer
essentiellement sur un tissu urbain existant fragile pour le dynamiser, le
mettre en cohérence avec les quartiers limitrophes et impulser le
concept de ville durable.
L'objectif de l'agglomération Toulousaine est
d'inscrire le quartier dans une démarche d'écoquartier
comme dynamique au service des Zones Urbaines Sensibles. En effet,
c'est face à la crise environnementale et sociétale qui se
manifeste à différentes échelles que le recours à
une démarche durable est incontournable. Aujourd'hui la
forme la plus aboutie, mais encore au stade d'expérimentation, d'un
aménagement urbain durable est la démarche
d'écoquartier. C'est un phénomène national
surmédiatisé et souvent remis en cause. Cette démarche a
été impulsée par le Grenelle de l'Environnement comme
principale initiative du Plan Ville Durable qui constitue un levier
essentiel de la mutation de la société française vers un
nouveau modèle de développement. C'est sur la base d'un
référentiel en matière d'aménagement durable
appliqué au quartier que le ministère évalue les projets
d'écoquartier. Cependant, ce modèle n'est pas un mythe universel.
La difficulté de mettre en oeuvre cette démarche réside
dans notre difficulté à le définir. De plus, elle
repose sur un ensemble d'opérateurs aux savoir-faire et aux
compétences techniques et scientifiques différentes et la
multiplicité des identités des territoires à
respecter est un paramètre à souligner.
Ainsi, cette multiplicité des identités des
territoires, la singularité de chaque acteur et la difficile
définition de ce terme souligne la complexité de telles
opérations. Pour cela les municipalités disposent de
multiples outils d'aide au bon déroulement des opérations.
Cela pose la question de : quels outils d'aide les
municipalités disposent-elles pour maîtriser ce concept et
permettre un passage d'un quartier stigmatisé à un quartier
pilote?
Finalement, l'idée de cette étude de cas est de
porter un éclairage sur ces préoccupations qui allient
Développement durable et Renouvellement urbain et de réaliser un
état de l'art de la démarche de la collectivité sur son
territoire.
Dans un premier temps, il faut souligner l'interrelation et
l'interaction entre Renouvellement urbain et Développement durable qui
nous mène, par un rapprochement conceptuel, vers une application de
nouvelles méthodes et vers la production d'un nouveau mode de vie. Dans
un second temps, il faut mettre en lumière la particularité du
contexte dans lequel s'inscrit l'opération et la mise en pratique des
outils employés par la maîtrise d'ouvrage pour mener à bien
une opération pilote. Enfin, j'analyserai
l'opérationnalité des décisions politiques et la
pertinence des outils employés pour mettre en oeuvre les principes de
renouvellement urbain durable.
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REMERCIMENTS 4
CADRE DU MEMOIRE 5
INTRODUCTION 6
LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LE RENOUVELLEMENT URBAIN :
DEUX CONCEPTS FEDERATEURS 11
Un contexte alarmant qui engage des politiques d'envergure
11
Des évolutions globales : origines et conséquences
11
Vers un renouvellement urbain durable 13
Des distinctions sensibles pour des concepts en
perpétuelles évolutions 14
De la rénovation urbaine au Renouvellement Urbain 14
Deux politiques au développement différent mais aux
enjeux analogues 15
Leurs champs d'application 16
L'objectif commun : tendre vers la ville durable 18
Les outils pour l'aide à la mise en oeuvre du
renouvellement urbain durable 19
Les concrétisations de la politique de
Développement Durable : Agenda 21, PADD, écoquartier 19
La démarche HQE2R pour l'intégration du
développement durable dans les projets de Renouvellement Urbain. 23
Les stratégies de mise en oeuvre : de nouvelles
démarches aux nouvelles méthodes d'organisation 24
Des différents modes opératoires : entre
opération de Renouvellement Urbain et aménagement urbain 24
Une organisation en mode projet et des rôles
renforcés 28
L'AGLOMERATION TOULOUSAINE : UNE COMMUNAUTE URBAINE FACE
AUX PREOCCUPATIONS CONTEMPORAINES : LES MODALITES DE MISE EN OEUVRE DE
RENOUVELLEMENT ET DEVELOPPEMENT URBAIN DU PROJET IZARDS - TROIS COCUS
35
Contexte urbain à différentes échelles
35
Situation géographique et localisation du projet : un
projet structurant dans une ville en pleine transformation 36
Population active et marché de l'emploi : des emplois
spécialisés inexistants dans le quartier des Izards 41
Activités commerciales : des commerces de proximité
concurrencés par les grandes surfaces 43
Document réglementaires : cadrage à
différentes échelles 46
Contexte de l'opération de développement et de
renouvellement du quartier Izards- Trois Page | 11 Cocus 49
Le cadre stratégique : Evolution du projet par le biais
d'un marché de définition 49
Une appréhension globale du territoire : la couture entre
deux opérations pour une cohérence indispensable à une
ville durable 51
Contexte actuel : Un territoire peu structuré en
quête d'un nouveau souffle 54
Patrimoine historique et paysager du site : vers une agriculture
urbaine de proximité 55
Le projet : un schéma directeur qui se déploie
sur des sites aux caractéristiques très différentes
59
Le programme d'aménagement global à l'horizon 2025
: Une réflexion urbaine et des principes forts d'aménagement
59
Les partenaires du projet : une co-maitrise d'ouvrage urbaine
63
Un programme à l'échelle d'un îlot et d'une
place publique centrale visant à transformer profondément la
structure du quartier 65
Développement d'actions ponctuelles : sensibilisation aux
enjeux du Renouvellement Urbain Durable par une coopération entre
acteurs du projet 71
Les outils pour la concrétisation d'un projet de
Renouvellement Urbain durable 77
Démarches et processus : Une transversalité
partagée pour un portage politique fort 77
Les modes opératoires choisis pour garantir la
cohérence du projet d'aménagement 81
Les outils de cadrage pour assurer le respect des objectifs 82
AMO développement durable et maitrise d'oeuvre urbaine
pour une opérationnalité de la décision politique 85
LA PERTINENCE DE LA DECISION POLITIQUE APPLIQUEE A UN
PROJET DE
RENOUVELLEMENT URBAIN DURABLE : D'UN QUARTIER STIGMATISE
A UN QUARTIER PILOTE ? 88
Les limites du Renouvellement Urbain durable 88
La démolition-reconstruction comme frein aux logiques
durables 88
Un volet environnemental justifiant le développement
durable dans les quartiers 90
L'habitant au coeur des décisions ? 90
Vers un nouveau programme d'aide aux quartiers sensibles ? 91
Le référentiel écoquartier, support de
l'exemplarité d'un projet ? 92
Vers quel mode vie nous mènent les écoquartiers
92
Les limites des outils d'évaluation : la grille
écoquartier 2011 94
Une organisation des acteurs indispensable 96
Les préconisations d'outils et de concepts
adaptés pour leur souplesse, évolutivité et l'implication
d'une multiplicité d'acteurs 97
Le modèle INDI-RU 2005 : le choix des indicateurs
d'évaluation pour un diagnostic contextualité 97
Une charte à objectifs locaux. 98
La mutabilité : Révélateur de potentiel,
Vers un Renouvellement Urbain mutable 99
CONCLUSION 103
BIBLIOGRAPHIE 106
TABLE DES ILLUSTRATIONS 108
ANNEXE 109
« Les nouvelles idées vivent trois stades,
elles sont d'abord moquées, ensuite combattues et enfin
considérées comme évidentes » Schopenhauer
LE DEVELOPPEMENT DURABLE ET LE RENOUVELLEMENT URBAIN :
DEUX CONCEPTS FEDERATEURS
L'objectif de cette partie est de vous présenter le
contexte dans lequel notre société évolue, de son
origine aux conséquences actuelles. De plus, elle sera l'occasion de
présenter les actions de la France face à ce contexte et
d'éclaircir les divergences et convergences des politiques de
Renouvellement urbain et de développement durable. Ainsi, elle permet de
cadrer notre étude dans un propos mis en relation avec
un cas pratique et d'amorcer le concept de Renouvellement urbain durable dans
ses grandes lignes.
Un contexte alarmant qui engage des politiques
d'envergure
Ce premier point permet d'entrer en matière par les
problèmes communs rencontrés par notre société.
Elle souligne tant l'origine, les conséquences et les réactions
internationales d'un contexte alarmant de crise environnementale,
économique et sociale.
Des évolutions globales : origines et
conséquences
Actuellement, une triple crise frappe notre
société. Elle est d'autant plus forte qu'elle n'est pas que
conjoncturelle, elle se définit comme une crise structurelle et
systémique. Aucun élément n'est à prendre
isolément, qu'il soit environnemental, économique ou social,
l'enjeu est global et partagé par tous. C'est
l'augmentation des surfaces urbanisées et sous-entendu la concentration
excessive d'hommes dans les villes qui engendre des tensions dans l'espace
mondial.
Le constat actuel souligné est, dans un premier temps,
la forte consommation d'espace naturel et agricole. Depuis la fin de la
deuxième Guerre Mondiale, la ville s'industrialise et des masses de
population s'installent à proximité des usines pour y trouver un
travail. La surconsommation d'espace s'est accentuée,
provoquant le phénomène d'étalement urbain des
aires urbaines. Ce phénomène révèle la nature
même de métropolisation. Suite à de grands mouvements de
population, les villes ont pris de l'ampleur et la construction de logement a
été fortement orientée vers la maison individuelle
adaptée aux modes de déplacement automobile en croissance.
Ce constat est à l'origine d'idéologies
développées durant cette période. Au
XIXe, le courant hygiéniste prend une
place prépondérante dans les décisions politiques et
d'actions publiques. Elles prônaient une ville assainie, plus
aérée donc moins dense et étalée dans l'espace. De
plus, ce mouvement de pensées recommandait le zonage des
fonctions, séparant les zones d'activité des zones
d'habitation et la séparation spatiale des populations.
A partir du XXe siècle, la
volonté des populations de vivre à la nature a fait
exploser la consommation d'espaces fragiles. Cette tendance s'explique par les
aspirations résidentielles de chacun et des conditions nouvelles de
mobilité. De plus, les centres commerciaux et les équipements
suivent ce mouvement créant de nouveaux centres urbains et
générant ex-nihilo des villes nouvelles. Il résulte de ce
phénomène l'étirement des agglomérations et
de forts mouvements pendulaires.
L'impact négatif de ces mutations sociétales
entraîne une atteinte forte de l'environnement naturel, la
pression est telle que les ressources naturelles se dégradent et se
raréfient de nos jours. L'utilisation excessive de la voiture engendre
des pics de pollution atmosphérique sévère. Le cadre de
vie des habitants est alors rudement entravé. De plus, l'impact
financier de cet étalement est mesurable aujourd'hui en termes de
dépenses d'investissement et de fonctionnement liées au
développement des infrastructures et des équipements toujours
plus nombreux. On peut aussi le mesurer à l'effort que font les
populations pour se loger. Enfin, la spécialisation spatiale a
aujourd'hui de graves conséquences de ségrégation
sociale des populations. Les espaces sont fragmentés ne permettant
pas une accessibilité aux services et commerces de proximité de
façon équitable selon le lieu de résidence.
Ces impacts ont gravement entravé les conditions de vie
des populations conduisant à une rupture de la qualité urbaine
appréciée des centres-villes historiques. C'est pourquoi une
évolution récente vers un autre mode de
développement est préconisée.
Vers un renouvellement urbain durable
C'est suite à l'accumulation d'un urbanisme
déraisonné et d'un urbanisme moderne, construit sur un
développement technologique, industriel et attaché à
l'évolution démographique en croissance, que la situation
actuelle s'est profondément détériorée.
Les problèmes sociétaux et environnementaux qui
se posent sont en partie liés au développement des villes. Ces
difficultés appliquées au contexte urbain s'affirment aujourd'hui
comme de véritables objets d'étude.
La situation actuelle est dégradée dans tous ces
aspects et d'autant plus dans des quartiers dits « sensibles ». Les
événements survenus en 2005 en France ont
souligné l'urgence de la situation. Le constat est simple : il existe
des quartiers marqués par le chômage, l'échec scolaire et
l'insécurité. Ces quartiers sont soit des quartiers anciens
résidentiels dégradés, soit des quartiers récents
constitués d'ensemble de logements locatifs sociaux.
Indissociables de certaines populations et de certains
territoires, ces difficultés touchent de plus en plus les quartiers
défavorisés tel que les Zones Urbaines
Sensibles. Ils cumulent les difficultés écologiques,
regroupant les problèmes environnementaux et socio-économiques.
C'est pourquoi ils constituent un excellent terrain d'action de lutte contre
ces inégalités. Ces quartiers font l'objet
d'expérimentation particulière afin de les porter vers
l'exemplarité urbaine et architecturale en prônant de nouveaux
mode de vie appliqués à des populations en difficulté. Ces
zones apparaissent comme des territoires à enjeux politiques et
sociétaux forts. Elles font l'objet de tous les regards, dû
à une image négative développée par les populations
extérieures et parfois leurs habitants eux mêmes. Elles
représentent un réel défit pour la société
qui se dirige vers un Renouvellement urbain durable et concrétisera le
cadre de cette étude.
Ajouté à ces tendances socio-économiques
tendues, le rapport de 2004 sur la Stratégie
Européenne de Développement durable a clairement défini
les tendances non durables à différentes échelles.
Elles ont au préalable été développées lors
du Sommet Mondial du Développement durable à Johannesburg en
2002. Nous pouvons citer :
- Des changements climatiques alarmants,
- Des risques sanitaires accrus et une santé
préoccupante,
- La pauvreté et une exclusion sociale et spatiale
grandissantes,
- La biodiversité et des ressources naturelles
menacées,
- Un volume de transport et une consommation de l'espace en
croissance
permanente
Ainsi, pour palier à cette crise globale des politiques
thématiques ont été mises en place. Tout d'abord, le
Renouvellement urbain impulsé par la politique de la ville tente
de favoriser un dynamisme nouveau dans des quartiers en perte de vitesse. De
plus, le Développement durable est une approche
stratégique qui tend à améliorer l'efficacité
économique, l'équité sociale et la qualité
environnementale de nos territoires. L'association de ces deux politiques sur
un territoire dit sensible nous mène à développer un
concept fédérateur qui est le renouvellement urbain durable.
Nous avons souligné plus haut que le traitement social des
quartiers sensibles ne suffit pas pour inscrire une réelle
cohésion globale dans leur fonctionnement urbain. Il est indispensable
d'améliorer la cohérence des modes d'action au service de
véritables stratégies dans ce domaine. Le Renouvellement urbain
durable conduit de fait à intégrer les projets de
Développement durable dans des démarches de Renouvellement urbain
des territoires.
Des distinctions sensibles pour des concepts en
perpétuelles évolutions
Les pensées qui vont être
présentées ci-dessous sont en lien étroit avec le cas
particulier que nous verrons en seconde partie. Il me semble nécessaire
de confronter les deux concepts pour en dégager leur
substantifique moelle.
De la rénovation urbaine au Renouvellement
Urbain
La rénovation urbaine a été une action
longtemps mise en application durant les XIXe et XXe
siècles. Selon les principes du fonctionnalisme la rénovation
urbaine s'apparente plus à des actions brutales sur le tissu
urbain existant. Il consiste plus à de la démolition qu'a un fin
travail sur la ville ou le quartier. Ces actions ont eu des conséquences
graves comme nous avons pu le souligner plus haut. Elles sont aujourd'hui
assimilées à des opérations en rupture avec
l'environnement, autrement dit décontextualisées. En
effet, la preuve est qu'aujourd'hui la tâche est de retravailler ces
espaces pour les reconnecter à la ville.
Page | 15
Contrairement à cette pensée pragmatique, la
notion de Renouvellement urbain s'apparente au renouveau urbain, qui est
une nouvelle approche de la politique urbaine de nos quartiers. Elle marque un
tournant dans l'histoire de nos villes. Cela sous-entend une réelle
réflexion de travail sur l'existant. Il faut l'envisager comme un
ensemble d'actions ponctuelles pour reconquérir l'ensemble du territoire
urbain. Elle désigne l'action de reconstruire la ville sur la
ville en opposition avec le fait de démolir. Son objectif est de
recycler les ressources existantes et la transformation s'opère en
douceur sans que les comportements des habitants soient bouleversés.
Ainsi, les projets de renouvellement s'inscrivent dans des perspectives de
court, moyen, long terme. La transformation du quartier se fait sur 15-20 ans
et les projets d'aménagement sur 5-10ans.
Les terrains de privilège où opère cette
reconstruction sont les grands ensembles. Ils sont des
territoires stratégiques disposant d'un potentiel foncier pour
réaliser des opérations de transformation voire d'intensification
urbaine. En effet le potentiel d'adaptation est tel que ces quartiers
représentent souvent les quartiers les moins denses de zones urbaines.
Ils sont le lieu de toutes les réflexions tant par leur
difficulté que par leur potentialité.
Deux politiques au développement différent
mais aux enjeux analogues
La politique de la ville
apparaît à la suite de la volonté de reconstruction des
dégâts de la seconde guerre mondiale et aux évolutions de
la sociodémographie des années 70. Elle marque l'émergence
du fait urbain en France. Elle a été mise en place en
1977 par des opérations Habitat et vie sociale
dans la lignée du Plan Banlieue. Cette politique est
concrétisée par une contractualisation entre les villes, les
organismes HLM et l'Etat. Cette approche se veut globale et transversale
et tente d'associer les habitants aux projets.
Les Contrats de Ville, les Grands Projets de Ville (GPV) et
les Opérations de Renouvellement Urbaine (ORU) sont la
concrétisation de cette politique. Depuis 2003, des Projets de
Rénovation Urbaine (PRU) sont mis en place sous la direction de l'Agence
Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU). Elle s'est élargie
aujourd'hui à la requalification de copropriétés
dégradées et des centres anciens. Cette politique est plus
centrée sur la requalification du bâti et du
développement social des quartiers de grands ensembles que sur des
interventions sur l'environnement urbain. En tant que politique nationale son
financement provient essentiellement de l'État.
L'émergence de la politique de
Développement durable est différente, car elle se
crée par l'action de mouvements sociaux et de chercheurs qui
tentent d'alerter la communauté internationale des impacts du
développement économique, social et environnemental sur la
planète. C'est suite à la crise pétrolière de
1974 que cette prise de conscience des enjeux
écologique a débuté, c'est-à-dire durant la mise en
place de la politique de la ville. Il a fallu attendre 2003
pour que le Grenelle de l'Environnement marque l'avènement de
la politique de développement durable. Concrètement, cette
politique se décline par des projets de développement urbain
durable et d'écoquartiers, particulièrement centrés sur la
conception des immeubles et l'amélioration des performances
énergétiques des bâtiments. Elle traite son volet
social par des actions d'accompagnement social1 à la
réhabilitation et moins sur l'insertion économique des habitants
et la gestion urbaine pouvant assurer la durabilité des investissements.
De plus, cette politique prend en compte les effets des actions conduites
dans le temps. Le paradoxe à souligner est que les
écoquartiers sont souvent des extensions urbaines qui entraînent
un étalement urbain, un accroissement des coûts
d'aménagement et de gestion urbain. Au lieu de densifier et revitaliser
les quartiers déjà constitués.
L'objectif aujourd'hui est de concilier ces deux politiques
pour faire en sorte que chacune intègre les enjeux de l'autre. Les
politiques de la ville ont été mises en oeuvre juste avant que
les principes du Développement durable soient intégrés.
Elles ont difficilement été mises en relation et
n'intègrent pas naturellement ce nouveau paradigme alors que la
politique de la ville a créé les conditions propices aux
politiques de développement durable.
Ce sont des notions complexes à cerner puisqu'elles sont
étroitement liées et renvoyant à un vocabulaire peu
stabilisé.
Leurs champs d'application
Comme souligné plus haut, la politique de la ville a
mis en place un Programme National de Renouvellement urbain et fait du Grand
Projet de Ville l'instrument central de la politique de la ville, avec les
Opérations de Renouvellement Urbain. Le Renouvellement urbain se veut
plus sensible, dans un effet de modernisation de l'existant
alors que la rénovation urbaine est davantage dirigée vers la
démolition-reconstruction.
' J'ai eu l'occasion durant mon stage d'effectuer la conduite
d'une AMO pour l'accompagnement technique et sociale de la
réhabilitation d'un immeuble de 100 logements dans le quartier de
Reynerie a Toulouse.
La loi relative à la Solidarité et au
Renouvellement Urbains de décembre 2000 pose les points durs du
Renouvellement Urbain. Nous pouvons définir ce terme sous l'expression
« reconstruire la ville sur la ville ». Il doit répondre
à des enjeux urbanistiques (reconquérir des tissus),
d'équités (donne la priorité aux espaces
disqualifiés), sociaux (lutter contre une ségrégation
urbaine), environnementaux (limitation du mitage de l'espace) et
économique (revitaliser l'activité économique).
Page | 17
Le Renouvellement urbain est donc une forme
de développement urbain qui cherche à valoriser les avantages
comparatifs. Cependant, c'est un développement plus qualitatif
que quantitatif, on peut l'opposer à la croissance urbaine. Ce
développement qualitatif se focalise sur des secteurs ou le
marché foncier n'est plus assez attractif pour que des opérations
spontanées se montent. Il faut alors produire des projets urbains pour
organiser les quartiers et attirer de nouvelles sources de financement. Sans
cette action, les espaces se segmenteront de plus en plus et ou aucune
mixité ne serait présente. En opérant par une
intensification urbaine, le Renouvellement urbain ouvre à la population
une offre plus importante de logement, des services de proximités et
évite ainsi les déplacements domicile-travail. De fait, le projet
des Izards Trois Cocus s'intègre à un projet de
développement urbain dans une démarche de Renouvellement urbain
des territoires.
Connaissant un succès incontestable auprès des
politiques publiques et des critiques corrosives des intellectuels, le
développement durable s'impose aujourd'hui comme
concept incontournable des politiques de développement urbain. Dans la
conception du développement durable des idées s'opposent,
certains donnent une place moins importante au progrès technique, car la
durabilité des ressources naturelles face aux ressources
fabriquées n'est pas crédible. Ils préconisent plus la
transformation de notre mode développement (production et consommation),
ceci dans le but de nous sensibiliser progressivement aux interactions entre
les éléments économiques, sociaux et environnementaux.
Cependant, c'est plus avec une démarche de politique de la ville que
l'on peut s'orienter vers une réflexion des approches urbaines plus
intégrées.
Le développement durable a été
territorialisé il n'y a que très peu de temps. En effet, il a
été entériné par la commission Brundtland
en 1987 et s'est décliné à travers diverses
chartes2. Le plus souvent il était associé à
des enjeux techniques environnementaux où chaque problème
était résolu par des solutions techniques. En effet, les projets
urbains d'extension urbaine se sont focalisés plus sur le patrimoine
environnemental que sur le patrimoine culturel, bâti et social.
2 La plus récente étant celle de Leipzig
sur la yille durable européenne en 2007
Cette notion s'apparente à un processus d'activation
des ressources urbaines qui s'adapte au projet de développement durable.
De plus, le renouvellement urbain va dans le sens d'un recyclage urbain de
l'existant et participe de fait au développement durable. Il permet de
conserver la valeur culturelle, l'identité et l'historicité du
site. Cependant, cette requalification ne se fait pas seulement en faveur
de l'environnement urbain mais également des
usagers.
Il est nécessaire de qualifier le débat entre la
politique de Développement durable et la politique de la ville. La
politique de la ville reste quelque peu autonome face à la politique de
développement durable qui émerge depuis le Grenelle de
l'Environnement.
L'objectif commun : tendre vers la ville
durable
Une chose est sûre aujourd'hui nous devons changer de
régime d'urbanisation plus respectueux des critères de
durabilité, autrement dit d'un nouveau paradigme et de nouveaux
référentiels urbains. La densification semble être le
processus urbain que devrait enclencher la ville durable.
Cependant, les controverses sur la faisabilité de la ville compacte
soulignent bien des difficultés d'appliquer un modèle qui se veut
mondial à des villes aux contextes variés.
Dans leur article3 Lauren ANDRES et Béatrice
BOCHET décrivent leur vision de la ville durable ainsi :
« Il s'agit donc d'une ville adaptable et innovante,
notions clés, qui doivent conduire le changement »
En effet, la ville durable n'est pas standardisée et sa
stratégie de développement doit s'adapter au contexte. La ville
durable est alors une ville avant tout cohérente, elle doit
être vue comme un seul et unique système. La ville est
durable seulement si l'ensemble de ces quartiers le sont. Des lors la mise en
oeuvre de démarches de développement durable doit se faire
à différentes échelles du territoire
(agglomération, ville, quartier...). Pour l'appliquer il faut alors
s'attacher à travailler de façon simultanée et prendre en
compte les impacts croisés de la décision à l'action. Cela
implique le développement d'entreprises responsables et la participation
des habitants à la construction du projet urbain.
3 La mutabilité à l'épreuve
de la durabilité ou comment relire la réutilisation des
territoires urbains délaisses
Les outils pour l'aide à la mise en oeuvre du
renouvellement urbain durable
Pour remédier à ces difficultés des
concepts de réflexion sur la conception, la gestion et la mise
en
oeuvre des villes a été enclenché. Tous
vont vers la volonté d'améliorer le cadre de vie des habitants
Page | 19 de ces quartiers. Mais quels sont les moyens de mettre en
place de nouveau mode de pensée et de
vie ?
Les concrétisations de la politique de
Développement Durable : Agenda 21,
PADD, écoquartier
Le cadre d'intervention de développement durable est
généralement dans les villes, puisqu'elles sont la cause
première de la situation actuelle. L'objectif est de transposer les
principes de Développement durable à l'échelle de la
ville. Comment les politiques mettent-elles en oeuvre la ville durable ?
Les principes de durabilité découlent des
principes d'action pour une ville durable. Pour s'y adapter les villes optent
pour la mise en place à l'échelle de la ville d'un Projet
d'Aménagement et de Développement durable (PADD), d'un Plan
d'action Agenda 21 et d'un Plan d'Action Ville Durable.
Tout d'abord, le Plan Local d'Urbanisme (PLU) est le
principal document d'urbanisme de planification de l'urbanisme au niveau
communal ou éventuellement intercommunal. Il remplace le Plan
d'Occupation des Sols depuis la loi relative à la SRU de 2000. Dans le
PLU est l'outil permettant à une collectivité de traduire en
droit des sols les projets de la commune en matière
d'aménagement. Il permet de planifier le développement d'un
territoire donné. Dès lors, il constitue un cadre de
cohérence de mise en oeuvre des projets urbains de quartier. Dans le
cadre de la démarche de son élaboration il faut composer le
PADD à partir d'un diagnostic de territoire et une analyse de
l'état initial. Il exprime le projet communal avec ces orientations
générales. Il peut parfois être prescriptif selon
l`état d'avancement du projet qui s'y rapporte.
De plus, les Orientations d'Aménagement et de
Programmation (OAP) est une pièce facultative du PLU. Elle expose la
manière dont la collectivité souhaite mettre en valeur,
réhabiliter, restructurer ou aménager des quartiers ou des
secteurs de son territoire. Elles doivent être en cohérence avec
le PADD. Elles peuvent prendre la forme de schéma d'intention
d'aménager. Les orientations édictées, se
superposent avec les règles édictées au règlement
sur les mêmes quartiers ou secteurs. Il est un outil à utiliser au
service des projets urbains.
Ensuite, le Plan d'Action Agenda 21 a
été adopté au sommet de la Terre à Rio de 1992.
L'Agenda 21 local est un programme d'action engagé par les
collectivités. Toutes actions sur le territoire de la
collectivité doivent répondre aux actions
préconisées dans son Agenda. Il est alors un cadre de
référence pour toutes opérations. Pour donner à
reconnaître et favoriser les projets d'Agenda 21 la France a mis en place
un cadre de référence dont un référentiel permet
d'évaluer les projets et de valider leur crédibilité face
aux enjeux du développement durable.
Ce cadre de référence vise cinq finalités
:
- la lutte contre le changement climatique ;
- la préservation de la biodiversité, des milieux
et des ressources ;
- la cohésion sociale et la solidarité entre les
territoires et les générations ;
- l'épanouissement de tous les êtres humains ;
- une dynamique de développement suivant des modes de
production et de consommation responsables.
Il retient aussi cinq éléments déterminants
concernant la démarche à conduire pour de tels projets :
- stratégie d'amélioration continue;
- participation ;
- organisation du pilotage ;
- transversalité des approches ;
- évaluation partagée.
Les projets réalisés pourront alors être
mesurés grâce aux indicateurs clés retenus. En cela les
indicateurs sont une aide au pilotage du projet. Ce n'est pas un guide
technique d'évaluation mais un outil de mesure sur l'avancée
d'une stratégie. La reconnaissance permettra de promouvoir ces
projets auprès des institutions et des organismes intervenant dans le
développement durable. Cependant, les agendas 21 sont souvent
critiqués pour le prix de l'investissement en matière de
communication. De plus, chaque action mise en place coûte cher à
la collectivité. Il faut savoir investir pour mettre en place les
principes de développement durable.
Page | 21
Enfin, un Plan d'Actions Ville durable, qui
s'inscrit dans la continuité des engagements du Grenelle Environnement,
a été présenté par le ministre d'État
français de l'Écologie, de l'Énergie, du
Développement durable et de la Mer, en 2008. Quatre actions ont
été définies pour favoriser l'émergence
d'innovation dans la façon de << faire >> la ville. La
première et le lancement de l'appel à projet Ecoquartiers
à l'échelle du quartier. La seconde est la mise en place de la
démarche ÉcoCité à l'échelle de la ville. Le
troisième est l'appel à projets Transports Collectifs et le
quatrième est une grande réflexion nationale préalable au
Plan de Restaurer et Valoriser la Nature en Ville.
Dans ce mémoire nous allons nous intéresser
à l'outil écoquartier qui caractérise le projet du
territoire interrogé.
Les écoquartiers vont dans la
direction de la mise en oeuvre des principes de Développement durable
à l'échelle du quartier. Ils ont pour ambition de se poser en
modèle de l'application des principes de durabilité. Plus
qu'un outil il est le produit d'une démarche de co-construction.
Cependant, une définition précise et des retours
d'expérience pertinents ne sont ni acceptés ni partagés
par tous. Finalement il ne faut pas inscrire cet outil comme résultat
final, mais comme une porte d'entrée sur l'urbanisme nouveau. Dans le
sens Grenelle de l'Environnement il est << un levier à la ville
durable » pour inventer une nouvelle urbanité.
Dans son article4 Benoît Boutaud propose une
définition scientifique de la notion d'écoquartier :
«[C'est] un espace bâti nouveau ou reconverti
d'une ville, dans ou à proximité d'un centre urbain dense, de
l'échelle d'un quartier, ayant pour vocation d'appliquer, de
préserver et de développer sur le temps long l'ensemble des
principes environnementaux, sociaux et économiques
de Développement durable qui ont gouverné à sa
conception. »
Cependant, nous pouvons ajouter la définition
institutionnelle qui sera la pierre angulaire de ce mémoire :
« Un terme labellisé (« ÉcoQuartier
») en 2008 par le MEEDDM5 dans le cadre d'un concours sur
la ville durable afin notamment de dynamiser le développement des
pratiques d'urbanisme durable en France. »
En effet, la notion prend en compte les principes de
développement durable, mais se concrétise en France sous la forme
d'un label, imaginé en janvier 2011 par Benoist Apparu,
Secrétaire d'Etat au logement. Il est attribué de façon
à faciliter et à encourager la mise en oeuvre de projets
écologiques. Les villes françaises ont été
invitées à proposer leurs projets à travers deux concours
organisés en 2009 et 2011. En janvier 2011, vingt-quatre candidats sont
retenus sur plus de quatre cents projets présentés.
L'ambition affichée du label est
caractérisé par une volonté de créer des
quartiers urbains innovants, produit d'une démarche définit
en amont. S'appuyant sur le «Cadre de référence ville
européenne durable 6», les objectifs à fixer se
structurent autour d'un référentiel EcoQuartier à quatre
dimensions :
- Démarche et processus
- Cadre de vie et usages
- Développement territorial
- Préservation des ressources et adaptation au changement
climatique
Ce cadre de référence à l'ambition de
définir ce qui pourrait être attendu dans les Agenda 21 local en
projet territorial de développement durable. Ces dimensions sont
déclinées en vingt ambitions dans la grille EcoQuartier
du MEEDDM (Annexe1). C'est sur cette base que les projets ont
été évalués. Ainsi, un classement par territoires
stratégiques permet de récompenser les projets selon un contexte
spécifique et ces derniers deviennent par la suite une
référence en la matière.
Cette démarche opérationnelle doit
s'appliquer dans toutes les étapes clés d'un projet : prise de
décision, études, programme, conception, travaux et mise en
service. La difficulté de mettre en place une telle démarche de
développement durable est le coût élevé tant
monétaire qu'en temps passé. Cette difficulté sera
compensée par un environnement attractif qui amènera des
avantages comparatifs aux villes.
6 Mise en oeuvre opérationnelle de la
Charte de Leipzig signée le 2 mai 2007.
La démarche HQE2R pour
l'intégration du développement durable dans les projets
de Renouvellement Urbain.
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Une démarche de développement durable dans un
projet de Renouvellement urbain doit s'interroger sur l'ensemble des besoins
d'un quartier et de sa population en identifiant les problèmes
économiques, sociaux et environnementaux. Son objectif est d'amorcer
à long terme une réflexion sur la vocation future du quartier
pour qu'il ait une fonction dans la ville et de donner un sens à la vie
d'un quartier.
La démarche HQER est une
démarche focalisée sur l'amélioration de la
qualité de construction et d'usage des bâtiments. Sans
évaluation réelle du bâti, cette démarche repose ces
critères sur la mise en place d'un management environnemental. Elle est
mise en place pour l'écoconstruction des bâtiments. La
démarche HQE2R se positionne comme une démarche au
service de l'évaluation environnementale des bâtiments. Le
développement méthodologique doit se faire en prenant en compte
de l'évolution du nouveau paradigme. L'absence d'outil immanent d'une
démarche particulière sur l'ensemble du quartier souligne un
manque dans l'évaluation des politiques qui n'ont pas d'outil pour
s'auto-évaluer. En effet les aspects de l'usage et de l'habiter ne sont
que très peu pris en compte. C'est là que s'inscrit cette
démarche intégrée de Développement durable pour les
projets de Renouvellement Urbain.
La démarche HQE2R est structurée
autour de la décomposition d'un projet urbain en quatre phases
selon le schéma en annexe 2. Il est proposé une méthode
à chaque phase pour intégrer le Développement durable dans
le projet. Elle comprend de nombreux outils opérationnels pour la
transformation durable des quartiers tels que la méthode HQDIL pour
élaborer un diagnostic partagé de développement durable
d'un quartier, le modèle ENVI d'évaluation environnementale d'un
projet urbain ou d'un territoire, le modèle INDI d'évaluation
d'un projet de quartier ou d'un quartier au regard du Développement
durable et l'échelle de participation HQE2R.
Cette démarche est structurée par un
système de Développement durable de cinq objectifs
déclinés en vingt et une cible : le système ISDIS
(annexe 3). Ces objectifs sont génériques et cette
démarche est itérative et intègre les
impacts croisés des actions. Elle a pour objectif de fournir aux
collectivités locales une démarche opérationnelle de
projets composée de méthode et d'outil afin d'élaborer des
plans d'action adaptés. Ainsi les impacts d'un projet sont
combinés et croisés. Le but est de donner les clés
d'évaluation et de suivi de plan d'actions à la maîtrise
d'ouvrage pour permettre d'intégrer le développement durable dans
leur projet sur les quartiers de renouvellement Urbain. Elle permet
d'analyser les besoins et d'évaluer les impacts d'un projet sur un
quartier. Elle constitue un cadre de référence pour les
maîtres d'ouvrage pour créer une ville désirable.
Au-delà de la démarche, la recommandation
première est la mise d'un diagnostic partagé de
Développement durable grâce à la méthode
HQDIL (annexe 4) qui permet au maître d'ouvrage de déterminer
les enjeux et le choix d'indicateurs qui constitueront le cahier des charges
nécessaires à l'élaboration du schéma directeur
d'aménagement.
Les stratégies de mise en oeuvre :
de nouvelles démarches aux nouvelles méthodes
d'organisation
Les mutations sociétales, la multiplication de
documents d'urbanisme et par conséquent l'augmentation du nombre d'outil
d'aide à la décision exigent du maître d'ouvrage
d'être plus formé et plus sensibilisé à la
différence entre une opération d'aménagement classique et
celle de renouvellement urbain durable. Ainsi ce sont de nouveaux modes
d'intervention qui se mettent en place pour répondre au mieux aux
exigences des nouveaux modes de vie de la population.
Des différents modes opératoires : entre
opération de Renouvellement Urbain et aménagement
urbain
A la différence d'une opération
d'aménagement classique le renouvellement se caractérise
par :
L'Importance de la conception précédent
l'opérationnel
La conception d'un projet urbain dans un univers
déjà constitué doit souvent prendre en compte
l'intégration de constructions économes en énergie, de
moyens de transport moins polluants et une gestion plus rationnelle de
l'espace. Refaire la ville sur la ville pour la moderniser et la rendre
également durable sont deux notions qui vont de pair.
Ces opérations doivent intégrer des
problématiques mixtes comme celle de l'exclusion urbaine, de la
spécialisation sociale des espaces, ou encore du développement
durable ou de la participation des habitants au projet. L'atout d'un
maître d`ouvrage est d'avoir le sens pratique est dans
la phase opérationnelle, mais également dans la phase de
conception où il faut anticiper toute problématique afin
d'optimiser le phasage et la programmation. En effet, contrairement à
l'opération d'aménagement « classique » qui comprend
majoritairement la création de nouvelles infrastructures, il s'agit
d'optimiser le foncier, les réseaux et les espaces publics en
tenant compte de l'existant.
Les opérations de renouvellement urbain nécessitent
des démarches itératives, c'est-à-dire
que le projet est revisité dans sa conception.
Maîtrise foncière et immobilière
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Celle-ci est nécessaire, car le maître d'ouvrage est
dans notre cas concessionnaire et il doit faire face à une
multiplicité de propriétaires, des situations
sociales ou économiques.
La transformation des secteurs stratégiques implique
souvent de mener plusieurs opérations en même temps :
- la résorption d'un habitat dégradé,
hébergeant des populations souvent en grande difficulté et sous
le joug de propriétaires peu scrupuleux,
- la redynamisation du tissu commercial, accompagnée d'un
coût nécessaire au rehaussement de la qualité de l'offre
commerciale
- le marketing territorial, afin d'attirer les entreprises en
valorisant une opération et ses atouts.
Commercialisation et relogement
Le relogement est une question primordiale
dans les quartiers dits « sensibles », les populations sont
caractérisées par des taux de chômage très
élevés, des familles en difficulté financière et
des jeunes en échec scolaire. L'action de l'ANRU (Agence Nationale pour
le Renouvellement Urbain), travers la Mission Grands Projets de Ville (MGPV),
va permettre aux habitants des quartiers une ouverture sur la ville et un
désenclavement, en répondant aux besoins des ménages
concernés par les démolitions/relogements et par un travail sur
le parcours résidentiel de chacun. Un des problèmes réside
dans le fait que les familles souhaitent dans la majorité des cas
être relogées dans des logements neufs ou des pavillons, or la
rareté et la cherté du foncier disponible ne permettent pas
une marge de manoeuvre très grande. La difficulté est donc de
respecter les demandes et les besoins des familles en fonction de l'offre
disponible et tout en appliquant l'objectif de diversification sociale. Le
relogement est donc au centre du processus opérationnel et suit
des objectifs de mixité sociale et de rééquilibrage
territorial.
De plus, les espaces publics sont généralement
amenés à égaler une qualité d'aménagement
telle que celle du centre-ville. A la différence d'une opération
d'aménagement classique qui fait appel en grande part à des
promoteurs privés, le renouvellement urbain travaille le plus souvent en
collaboration avec des bailleurs et organismes sociaux, même si de
plus en plus, des perspectives de rentabilité captent un nouvel
intérêt pour les opérateurs privés. Les bailleurs
sociaux sont des acteurs de premier ordre du fait de l'importance de leur
propriété dans ces quartiers.
Nouveaux besoins, l'aspect social à prendre en compte
: ingénierie sociale
Le constat le plus flagrant concernant les lacunes actuelles
en renouvellement urbain est le manque de matière grise et de
capacités d'ingénierie, alors même que ces projets
sont ceux qui en ont le plus besoin. Un manque de reconnaissance dans un
domaine qui rapporte peu de chiffre d'affaire par rapport à
l'aménagement classique et une pauvreté en ressources de
financement, expliquent peut-être en partie cette lacune. En effet, en
renouvellement urbain le principal financeur est l'ANRU et l'aménageur
n'est pas rémunéré par les résultats de
l'opération, car le bilan d'aménagement en renouvellement
urbain se fait globalement et non par opération, selon la
procédure ANRU. L'aménageur ne couvre par des recettes
commerciales qu'une part infime des dépenses de l'opération et sa
rémunération provient de subventions des
collectivités ou de l'ANRU. L'insuffisante rémunération
des frais d'ingénierie : tâches de pilotage, de
développement économique et social, ne génère pas
directement de dépenses et de recettes sur lesquelles imputer un
pourcentage, et constitue en plus de la prise de risque, et du décalage
entre le temps de l'aménagement et le temps de la convention, de
réels freins d'action.
Le volet social est primordial dans une
opération de Renouvellement Urbain, comme on l'a vu avec le
problème du relogement. Une problématique majeure est
également celle de la sécurité et de la
sûreté des espaces urbains. La mission de mandater un
gardiennage va dans ce sens et a pour but de sécuriser la zone,
tout en instaurant un climat de confiance et de sérénité
pour les habitants. L'idéal dans un quartier sensible est de trouver une
ou des personnes originaires de la zone, en bons termes avec les habitants et
dignes de confiance envers le maître d`ouvrage.
Dans son ouvrage7 Bruno Depres classe les projets de
Renouvellement urbain en quatre aires autour de deux axes comme suit :
Figure 1_Les aires du processus d'aménagement des
projets de renouvellement urbain
Quatre zones sont donc mises en valeur :
l'aire de l'ingénierie, celle de la gestion politique et
du management de projet, celle de la maîtrise d'ouvrage
opérationnelle et enfin celle de la gestion technique et
organisationnelle. Chaque projet aura des tendances
privilégiées vers une ou plusieurs aires.
La notion nouvelle d'ingénierie sociale
complète celles de l'opérationnel et du financier en
renouvellement urbain et reflète à la fois le besoin
d'ingénierie et celui d'intégrer le social. Il s'agit de mettre
en place des actions en lien avec tous les acteurs (travailleurs sociaux,
enseignants...), d'accompagner les habitants les plus en difficulté et
ceux concernés par un relogement, d'établir des démarches
de concertation afin d'associer les habitants et d'obtenir une
adhésion au projet qui permettra d'éviter un certain nombre
de conflits.
7 Le Renouvellement Urbain, une nouvelle perspective
pour les acteurs de la ville
Une organisation en mode projet et des rôles
renforcés
Le maître d'ouvrage d'opération de renouvellement
urbain doit aller au-delà de leurs missions traditionnelles,
à savoir la réalisation dans un cadre défini et dans un
temps donné, des opérations nécessaires pour
acquérir, équiper des terrains afin de les rendre aptes à
recevoir des constructions. Le Grand Robert définit lui
l'aménagement comme : « une organisation globale de l'espace
destinée à satisfaire les besoins des populations
intéressées en mettant en place les équipements
nécessaires et en valorisant les ressources naturelles », qui
généralise la notion d'aménagement à l'ensemble des
actes d'une collectivité locale concourant au bon fonctionnement et
à la mise en valeur d'un territoire.
Le renouvellement urbain a de particulier qu'il a besoin de
mettre en relation une multiplicité d'acteurs, de
logiques d'intervention et de domaines professionnels très
différents :
- logique patrimoniale pour le bailleur gestionnaire
- culture du développement social et économique
pour ceux qui sont en charge du développement social
- logique de l'image pour les élus
- culture de l'urbanisme pour l'aménageur
- logique technico-commerciale pour les services de la
collectivité
Ainsi les nombreuses entités que sont le service
municipal, l'élu, les opérateurs privés, les organismes
HLM, l'aménageur, les représentants des habitants, auront des
intérêts bien différents.
Ensuite, de nouvelles dimensions dans les échelles de
temps cohabitent :
- le temps de l'habitant,
- le temps de l'élu est court et dépend des cycles
électoraux,
- le temps du projet qui s'accompagne d'une période de
retour sur investissement, - Le temps de l'aménageur est long
En dehors des difficultés socio-économiques
s'est développée la prise de conscience des impacts
négatifs de l'aménagement sur l'environnement. La transformation
de quartiers se limitant à la seule évolution morphologique ne
s'intègre pas dans une dimension écologique plus large. C'est
pourquoi une démarche d'aménagement durable identifiant et
évaluant les impacts sur le cadre de vie doit être mise en
place.
Page | 29
La politique de la yille a un rôle
pionnier en matière d'amélioration de la gouvernance des
projets par la multiplication des acteurs du projet (l'Etat, les
collectivités territoriales, les bailleurs sociaux et les acteurs
professionnels) et de prise en compte des enjeux sociaux grâce à
une ingénierie sociale. Les démarches de
développement durable ont renforcé les modes de
coopération entre les acteurs et l'intégration de nouveaux
partenaires, notamment d'ingénierie environnementale dès la phase
de conception. Ces démarches ont développé la conduite de
projets et donc des compétences en la matière. C'est à
dire à l'émergence de chef de projet d'une équipe-projet
pluridisciplinaire dans une démarche de développement
intégré.
De plus, la politique de la ville a développé
les démarches de concertation avec les habitants et de la
maîtrise d'oeuvre urbaine et sociale. Cependant, la prise en
compte des besoins des usagés est consultée qu'au moment
où le projet est prédéfini, cela aboutit à des
ajustements de ces projets sur des points particuliers. La co-production des
projets avec les habitants concerne généralement la conception
des espaces publics. Comme on va le voir dans le cadre de la concertation de la
place Micoulaud.
Pour mettre en place une telle démarche le rôle
du maître d'ouvrage est primordial. La maîtrise d'ouvrage
représente le client du projet, elle est l'entité porteuse du
besoin et a un rôle important dans la prise en compte du
développement durable. Son rôle principal est de piloter le
projet. Autrement dit le maître d'ouvrage est le commanditaire et celui
qui porte le coût financier de l'opération. Le maître
d'ouvrage détient la connaissance fonctionnelle du domaine dans lequel
s'inscrit le projet et recouvre l'ensemble des corps de métiers
concernés par le projet. Cependant, le maître d'ouvrage est
responsable de l'expression fonctionnelle des besoins mais n'a pas
forcément les compétences techniques liées à la
réalisation de l'ouvrage.
Il en est le responsable principal et il est tenu de respecter
certaines obligations déterminées par la réglementation.
Ce contexte réglementaire est de plus en plus strict dès lors
qu'il doit être en capacité de mobiliser les
acteurs et leurs compétences à la mise en place
opérationnelle des politiques urbaines stratégiques.
Rédiger le programme fonctionnel
Définir le périmètre Déterminer
les objectif
Allouer un budget global
Fixer un delais de livraison
S'entourer de compétences multiples
Maitrise d'ouvrage
Géometre/Bureau d'étude
Programmiste MOE/Entreprise BTP
CSPS et controleur technique
Notaire/assureur
Piloter le projet
Management de projet
Démarche qualité
Suivi de l'éxecution
Evaluer le projet
Tableau 1_Les responsabilités du maître
d'ouvrage
Le bon déroulement des
opérations est au coeur du métier de maître
d'ouvrage. Pour cela il doit constituer une équipe
pluridisciplinaire et composer avec des délais courts et des
objectifs précis. Pour ce faire une organisation de
l'équipe en mode projet est indispensable pour le management de
projet. Ce mode de travail s'inscrit parfaitement dans l'organisation
transversale que préconise le développement durable.
L'organisation est de moins en moins hiérarchisée. En travaillant
de la sorte une économie d'échelle est faite entre les services.
Tous les services sont alors focalisés sur les objectifs et ont une
connaissance cumulative du projet. Le principe n'est plus la fragmentation des
tâches, mais la constitution d'une équipe capable de gérer
un projet.
Ainsi, un chef de projet est nommé, sa
première tâche est de rassembler une équipe
opérationnelle. Chacun aura un rôle précis et viendra
d'horizons différents. Les qualités du chef de projet sont la
médiation et la négociation et son objectif est de faire
en sorte que l'équipe atteigne des objectifs dans le respect des
délais et selon un budget imparti. Chaque membre est en interaction, car
l'objectif de l'un est conditionné par l'intervention de l'autre. Cela
forge chacun à la responsabilité de ces actions et implique un
comportement moins « classique ». Basée sur la communication,
la transparence et la clarté des informations produites l'organisation
en mode projet demande de l'autonomie et la capacité de
s'auto-évaluer. Lorsque le projet connaît des difficultés
c'est toute l'équipe qui est impacté.
Page | 31
Ce changement de pensée demande du
temps d'adaptation et un travail itératif suivi par le chef de projet.
Le seul pouvoir de ce dernier est de collecter les informations des objectifs
déterminés en amont, en respectant délais et budgets. Il
doit faire preuve de rigueur organisationnelle, de confiance et de
qualité d'animation pour atteindre ses propres objectifs. Il doit savoir
cibler le meilleur spécialiste pour une période donnée. Le
plus souvent un directeur d'opération est le
référent du chef de projet et se doit parfois de ralentir le
processus (dans des cas de sous-effectif, manque de financement...). Il a un
rôle d'arbitre et doit donner des priorités au projet.
Enfin, les élus constituent les
initiateurs légitimes de tous les projets et sont donc responsables de
leur mise en oeuvre. Ils sont en quelque sorte placés en position de
chefs de file des projets urbains. Ceux-ci sont souvent à
l'initiative des projets, poussés par une volonté des habitants,
ou encore par la nécessité de réponse aux besoins de
logements ou d'activités d'une ville en expansion. Mais surtout, ils ont
un rôle de recadrage pendant toute la durée du projet, notamment
dans la phase de conception où l'avis des élus est primordial
pour l'élaboration du schéma directeur par les urbanistes et pour
la suite, au stade de la réalisation par la maîtrise d'oeuvre.
Objectifs politiques - Elus
Objectifs de management d'entreprise - Directeurs
Objectifs opérationnels - Chefs de projets
Commercialisation
opérationnelle
Assistance
Projet
Acq uisition
foncière
Gestion des marchés
Conducteur de
Qualité AEU
travaux
Figure 2_L'organisation en mode projet
Le chef de projet doit faire face à de multiples
contraintes. En effet, l'opération d'aménagement doit se faire
dans un cadre bien défini, pour une répartition claire des
tâches et responsabilités. Ces contraintes sont de tous types :
juridiques, environnementales, foncières...
Le chef de projet est amené à respecter des
règles environnementales. Les opérations sont souvent construites
dans une démarche de développement durable, comme c'est le cas
par exemple pour le Projet Izards - Trois Cocus. Ainsi, le maître
d'ouvrage s'associe à des structures telles que l'ADEME8 ou
l'ARPE9 dans la conception et l'élaboration de leurs projets.
Un cadre juridique est nécessaire au métier de maître
d'ouvrage. Des qualités de juriste sont requises pour assurer ce
rôle car ses responsabilités juridiques sont très grandes.
Des sanctions au tribunal pénal et au civil sont possibles en cas de
recours.
Il doit aussi, dans le cadre de son rôle de
gestionnaire du patrimoine foncier d'une opération, se plier aux
règles concernant le foncier : le PLU10 en fixe une partie,
ainsi que des prescriptions architecturales dépendant de la zone de
construction. Des contraintes règlementaires complémentaires sont
également régies par des normes nationales, par exemple la
question d'accessibilité pour PMR11.
Une opération d'aménagement est une
économie mettant en relation la vente de charges foncières et les
coûts d'acquisition, d'équipement et d'aménagement du
foncier. Le maitre d'ouvrage qui est le garant de l'équilibre
financier d'une opération a développé de nombreux
outils d'évaluation et de suivi permettant l'établissement des
« bilans », c'est-à-dire, les différents types de
bilans existants au cours de la vie d'un projet :
- les bilans de faisabilité qui permettent de
définir progressivement le programme dans des conditions de
rentabilité économique optimales.
- le bilan d'engagement qui est établi en
fonction du projet urbain qui a été défini
(périmètre, programme prévisionnel des équipements
publics, etc.). Ce bilan constitue la référence de mise en oeuvre
de l'opération. C'est sur cette base que la décision de
réalisation est prise
- les bilans prévisionnels actualisés :
en cours d'opération, afin d'apprécier les conditions
d'évolution de l'opération il est établi un CRACL (Compte
Rendu Annuel à la collectivité Locale) : évolution du
bilan, plan de trésorerie, tableau des acquisitions et cessions de
l'exercice écoulé, note de conjoncture (conditions physiques et
financières de réalisation de l'opération)
- le bilan de clôture : qui constate les
réalisations et le résultat final de l'opération.
8 Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de
l'Energie
9 Agence Régionale Pour l'Environnement
10 Plan Local d'Urbanisme
11 Personnes a Mobilité Réduite
Finalement, en parallèle au déroulement d'un
projet, l'aménageur doit être en mesure de faire des
propositions de modifications de programme opportunes, toujours dans le
souci de conserver l'équilibre financier de l'opération,
autrement dit, il est l'acteur qui assure la faisabilité
économique de l'opération. Le prix de vente des terrains assure
les recettes d'une opération, il est donc fixé en fonction de
dépenses liées à l'opération d'aménagement
et du marché de l'immobilier. Ce prix est exprimé en
€/m2SHON/programmation. C'est-à-dire que pour une
même SHON maximale autorisée, le prix du terrain sera fonction de
la programmation. Par exemple, un terrain destiné à du locatif
social coûte moins cher qu'un terrain destiné à de
l'accession à la propriété. De même, autoriser une
densité élevée sur un terrain permet de vendre ce terrain
plus cher. Le travail de programmation doit donc aboutir à un
équilibre entre la densité, la répartition de la
diversité de l'offre de logements, et les dépenses de
l'opération d'aménagement. Le maître d'ouvrage en tant que
garant du bilan, négocie donc la proportion des différents
programmes de logement dans le respect du PLH12 : logements sociaux,
accession sociale/coût maîtrisé, etc.
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12 Programme Local de l'Habitat
L'AGLOMERATION TOULOUSAINE : UNE COMMUNAUTE URBAINE
FACE AUX PREOCCUPATIONS CONTEMPORAINES : LES MODALITES DE MISE EN OEUVRE
DE RENOUVELLEMENT ET DEVELOPPEMENT URBAIN DU PROJET IZARDS - TROIS
COCUS
« Ceux qui ont l'ambition de changer les conditions de
vie les plus médiocre dans notre société d'abondance
espèrent y parvenir en changeant les villes, leurs espaces et leur
modes de fonctionnement. » André Bruston
Dans cette deuxième partie de la réflexion
il est présenté l'opération de renouvellement et de
développement urbain de quartier Izards - Trois Cocus, tant dans son
contexte urbain à différentes échelles que dans sa
conception et de sa prise en compte du renouvellement urbain durable.
Cela me permet de mettre en valeur l'expérience toulousaine face au
renouvellement urbain durable. Au-delà de ces études de cas, il
me semble intéressant de présenter des outils utilisés par
des collectivités territoriales pour encadrer le renouvellement urbain
durable de ces territoires.
Contexte urbain à différentes
échelles
Cette partie a été élaborée en
prenant exemple d'une étude d'impact ayant servie à
l'élaboration de l'étude de faisabilité de la future ZAC
Montaudran Aerospace qui fut l'une de mes missions lors de mon stage à
Oppidea. L'objectif est de vous donner les clés d'une analyse
globale et transversale du projet Izards Trois Cous dans son contexte
urbain.
Situation géographique et localisation du projet
: un projet structurant dans une yille en pleine transformation
La commune de Toulouse se situe au Sud-ouest de la France, elle
est située dans le département de la Haute-Garonne et de la
région Midi-Pyrénées.
Figure 3-Localisation de la yille de Toulouse
La commune de Toulouse est la ville centre de la
Communauté Urbain du Grand Toulouse, cette dernière a
été créée depuis 1992. Constitué de 37
communes elle est présidée par Pierre Cohen le maire de
Toulouse.
Figure 4_Comoposition de la communauté
d'agglomération du Grand Toulouse
L'agglomération est en pleine structuration de son
territoire, en parallèle de ses grands projets de transformation
(Matabiau, Montaudran, H2M, Cartoucherie...) l'agglomération met en
oeuvre des projets urbains complexes structurants qui se veulent
emblématiques d'une nouvelle gouvernance du territoire et d'une
nouvelle qualité de vie. Le projet des Izards s'inscrit dans une
dynamique de concertation, de mixité des fonctions et des enjeux
environnementaux pour une redynamisation économique voulu par la
nouvelle municipalité socialiste arrivée en 2008.
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En effet, auparavant Toulouse manquait d'une forme urbaine
remarquable et de visibilité nationale et internationale. C'est pourquoi
la nouvelle municipalité a ambitionné un projet urbain à
l'échelle de l'agglomération connue sous le nom de La
Fabrique urbaine. Cette ambition urbaine a été
partagée avec les différents acteurs du territoire afin de
déterminer une réelle identité urbaine. Celle-ci se
concrétise autour de son atout naturel qui est l'eau dans la
ville et de sa richesse universitaire marquée par
l'aéronautique et la recherche spatiale
Figure 5_Les projets de la Fabrique urbaine
Le projet de renouvellement et de développements urbain
des Izards - Trois Cocus se situe dans le quartier Nord de la commune de
Toulouse, en limite de la première couronne et à la confluence
d'axes majeurs de déplacements et à l'interface du noyau
villageois de Lalande et du nouveau quartier Borderouge. Proche du
périphérique il constitue une porte d'entrée du
nord de la commune. Depuis le transfert de compétences à
la Communauté Urbaine du Grand Toulouse l'intérêt
communautaire de ce projet a été reconnu par
délibération en 2010.
D'une situation stratégique en entrée de ville
de Toulouse, ces espaces se sont développés de façon
anarchique créant des zones de fracture urbaine entre un
paysage dense de centre-ville et celui diffus de ces
périphéries.
Figure 6_Une situation d'entrée de yille au nord
de Toulouse
Ce secteur est un espace mal circonscrit, produit d'un
découpage anarchique en différentes zones. C'est un espace
intermédiaire dans lequel il est difficile de s'identifier. Il se
démarque du centre-ville d'un point de vue de son esthétique, de
son architecture, de sa densité, de son offre commerciale et de ses
usages.
Figure 7_ Périmètre d'étude de
l'opération
Evolution démographie et offre de logement : une
ville attractive mais un quartier en perte de vitesse
La commune de Toulouse est la quatrième ville
de France et présente au recensement de 2009 Page | 39 une
population de 437 717 personnes, sur une superficie de 118,3 km2, ce
qui représente une
densité de population d'environ 3700 habitants par
km2. Au 1er janvier 2009 le nombre de ménages était de
229 699. Elle est la sixième agglomération avec 871 961 habitants
et constitue la quatrième aire urbaine avec 1 218 166
habitants après Paris, Lyon et Marseille.
La population toulousaine a augmenté d'environ 12 % en
7 ans. Les tranches d'âges ayant la plus forte progression sont celles
des moins de 25 ans avec une croissance de l'ordre de 20%. La classe
d'âges des 40 à 59 ans augmente de 13% alors que celle des 25
à 39 ans connaît une croissance de 7% et celle des plus de 75 ans,
5%. La population de 60 à 74 ans stagne, le nombre de ces personnes
recensées en 2009 est même inférieur à celui de
1999.
En termes de logements sur Toulouse, le nombre total de
résidences en 2009 est de 247 885 dont une part de 1,7% pour les
résidences secondaires et logements occasionnels. En 1999, les chiffres
sont de 224 809 logements au total dont 197 669 en résidence principale
et 21 326 logements vacants. La moitié de ces logements sont
postérieurs à 1968, ils sont donc récents.
Toulouse est une ville dynamique qui accueille chaque
année de nouveaux habitants. Le besoin de logements adaptés aux
nouveaux arrivants est donc important. Le solde migratoire est largement
positif, elle bénéficie d'ailleurs de la croissance
démographique la plus dynamique des grandes villes de France, ce qui
peut être un atout pour le développement de la ville. La commune
de Toulouse gagne, en moyenne, un peu moins de 5 000 habitants par an. Cette
arrivée massive de population renforce le caractère
métropolitain de Toulouse, les nouveaux Toulousains rajeunissent la
population et augmentent le niveau de qualification des actifs.
Le Programme Local de l'Habitat a été
approuvé le 17 mars 2011. La principale prescription concernant Toulouse
pour la période 2010-2015 est de produire 18 000 logements, soit 3
000 logements/an dont 1 350 logements sociaux pour répondre aux
besoins déjà existants et à l'arrivée de nouveaux
habitants. Aujourd'hui Toulouse produit en moyenne 2 300 logements/an. Toulouse
a l'objectif d'atteindre à la fin 2013 les 20% de logements sociaux
prévu par la loi SRU. L'objectif principal du PLU est le
rééquilibrage du parc de logements sociaux sur la commune de
Toulouse (19% en 2012).
Cependant, de nombreux logements vacants sont
identifiés dans le quartier des Izards. Cela est dû à une
image négative du quartier. Les logements neufs construits à
proximité ont du mal à se commercialiser. De plus une grande
majorité des logements sont des logements sociaux, en
effet le quartier compte plus de 50% de ce type de logement.
Figure 8_Part des logements sociaux par quartier dans la
yille de Toulouse
Population active et marché de l'emploi : des
emplois spécialisés inexistants dans le quartier des
Izards
Historiquement, Toulouse a été reconnue comme un
important centre administratif régional, une capitale culturelle,
universitaire et commerciale, mais ne bénéficiant pas d'une
tradition industrielle forte. Promue métropole d'équilibre
au début des années 60, dans le cadre de la politique de
décentralisation et d'aménagement du territoire, Toulouse
bénéficie alors d'importants transferts d'activités dans
des secteurs de pointe, en particulier l'aéronautique, le spatial et
l'électronique. La ville se voit alors dotée de grands
services et équipements publics permettant de consolider sa dynamique de
développement. Grâce à l'essor des hautes technologies,
à son important potentiel universitaire, de recherche et de formation
supérieure, aux synergies entretenues avec le tissu industriel local,
Toulouse a connu au cours des deux dernières décennies un
développement économique sans précédent.
La présence de plusieurs universités et autres
établissements d'enseignement supérieur ainsi que de nombreuses
entreprises réclament des compétences hautement
qualifiées. Cela implique des taux de représentation des
cadres assez élevés (22%) par rapport à l'ensemble
de la population active. La ville de Toulouse attire aujourd'hui de nombreux
nouveaux habitants, car elle concentre une grande partie des emplois de la
région. Un quart de ces nouveaux arrivants est titulaire d'un
diplôme universitaire de 2ème ou 3ème cycle. Ils occupent
plus souvent un emploi de cadre supérieur ou de cadre
intermédiaire que les toulousains non migrants.
Les secteurs centre, est et sud-est, de Toulouse concentrent
les taux de cadres supérieurs les plus importants. Cependant, on observe
que dans la zone des Izards ces taux sont les plus faibles (En dessous
de 4%).
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Figure 9_Part des cadres supérieurs par quartier
dans la yille de Toulouse
L'aire urbaine de l'agglomération compte 400 000
emplois et est en forte progression depuis les années 90 (+1,5% par an
contre +0,3 à + 0,7% dans les autres aires urbaines françaises).
Outre ce niveau de développement elle se caractérise aussi par la
forte concentration de l'emploi sur le pôle urbain (90%) et surtout sur
la ville centre (60%).
La croissance de l'emploi sur l'agglomération,
particulièrement forte au cours des 10 dernières années
(40 000 emplois créés) se caractérise aussi par
l'augmentation rapide des emplois les plus qualifiés. Les plus grandes
entreprises sont concentrées sur Toulouse et la première couronne
et on observe des spécialisations par zones dont les hautes technologies
au sud-est.
Selon les données INSEE de 2008, 32 048 personnes de la
tranche d'âge active (15 à 64 ans) sont au chômage,
soit 14.4% de la population active. Ce taux a
légèrement régressé depuis 1999, où il
atteignait 18,8%. Ce sont surtout des jeunes de 15 à 24 ans qui sont
représentés dans ce taux, avec en moyenne 20% de 15-24 ans au
chômage.
Activités commerciales : des commerces de
proximité concurrencés par les grandes surfaces
Page | 43
Cette analyse s'inscrit dans une de mes missions de suivi
d'étude d'accompagnement en matière de conduite
stratégique et opérationnelle de l'opération commerces de
la Place Micoulaud.
Le bureau d'étude Convergences-CVL avait pour
objectif de recueillir les attentes des commerçants et professionnels de
santé sur le projet de transfert de leurs cellules commerciales. Il
devait préciser les besoins et souhaits en termes fonctionnels,
techniques, juridiques, financiers et d'analyser le site du projet. Enfin, une
de ses missions était d'étudier le potentiel commercial du projet
à l'échelle élargie et de proposer un plan de
marchandisage et un schéma d'organisation fonctionnel.
En lien avec l'augmentation de la population,
l'activité commerciale de la ville tend à se développer.
L'un des objectifs du SCOT est de permettre une meilleure organisation du
développement de l'activité commerciale notamment dans les
grandes surfaces. Dans un contexte de concurrence important, il convient de
développer principalement le commerce de
proximité par un maillage fin du territoire en pôles
commerciaux hiérarchisés, du territoire en pôles
commerciaux hiérarchisés.
C'est en 1969 que le premier hypermarché a ouvert ses
portes. Aujourd'hui, l'aire urbaine de Toulouse dispose de 980 000
m2 de grandes surfaces, soit 70 % de l'offre commerciale. On observe
sur les dix dernières années une forte progression des services
alors que la part des commerces traditionnels baisse, notamment à
Toulouse, tandis que l'augmentation des grandes surfaces se localise
essentiellement en banlieue. Deux logiques de localisation sont à
l'oeuvre : la concentration en un même lieu pour les grandes surfaces
spécialisées et un maillage fin du territoire pour
l'alimentaire répondant à une notion de proximité de
plus en plus fondée sur l'économie de temps.
L'armature commerciale de la ville de Toulouse est
complète avec un centre-ville qui concentre 2 000 petits commerces,
tandis que trois zones commerciales accueillent les grandes surfaces aux
entrées de la ville (Basso-Cambo, Purpan, Gramont). L'apogée du
commerce de proximité à Toulouse se situe autour des
années 1950. Puis ces formes traditionnelles vont régresser
à partir des années 1960-70 dans de nombreux quartiers. Cette
régression est liée à la baisse démographique,
à la progression du parc de logements en périphérie, au
développement accru de l'automobile dans les déplacements et
l'apparition des supermarchés qui se sont implantés dans les
faubourgs. De 1960 à 1990, la forte attractivité des grandes
surfaces, vide progressivement les espaces intermédiaires de certains de
leurs commerces. Le commerce de proximité présent dans tous les
quartiers, disparaît aujourd'hui à un rythme annuel de 5 à
6 000 m2.
Figure 10_Lévolution du commerce selon les
quartiers de la ville de Toulouse
Une politique de revitalisation dans les quartiers
commerçants avec un double objectif : -
l'amélioration de l'accessibilité et de la circulation
- la requalification des espaces publics pour offrir au chaland
un espace plus convivial sans empêcher la circulation automobile.
C'est dans le cadre de ces objectifs communaux que s'inscrit
l'opération de renouvellement et développement urbain du quartier
des Izards - Trois Cocus. L'analyse des abords lointains du quartier montre
qu'il est constitué de :
- Deux pôles commerciaux majeurs autour de la rocade et qui
s'étendent : Fenouillet Route de Paris et Balma Gramont,
Figure 11_Cartographie de l'offre commerciale à
proximité du quartier
A une échelle plus réduite, on peut souligner
que le quartier une offre commerciale de boutiques et de services de
proximité vieillissante et dispersée. De plus, il faut
souligner le programme ambitieux de la pace Nord de la ZAC de
Borderouge à rayonnement intercommunal qui prévoit :
- Une locomotive alimentaire de 2 000 m2 de vente
- 7 000 m2 d'offre d'accompagnement (50 boutiques de
commerces de bouche, de services divers et offre de restauration, maison
médicale) + marché de plein vent
- Au terminus du Métro B, elle se trouve en coeur de
projet urbain ambitieux et des flux de TC (P+R à proximité)
Figure 12Comoposition de l'offre commerciale du
quartier
Cette étude souligne le besoin de restructuration de
l'offre commerciale pour pouvoir attirer d'autre population et
améliorer l'environnement urbain de manière plus harmonieuse.
Document réglementaires : cadrage à
différentes échelles
Chaque opération doit entrer en conformité avec
les documents de cadrage établis par les
collectivités. Leur compatibilité est indispensable pour
se protéger des recours à l'encontre de la mise en oeuvre du
projet.
L'élaboration d'un Plan de Déplacements
Urbains est obligatoire, dans les périmètres de
transports urbains inclus dans les agglomérations de plus de 100 000
habitants ou recoupant celles-ci. Ce plan est établi pour une
durée de 5 à 10 ans et doit être révisé en
cas de modification du périmètre de transport urbain. Le PDU a
été adopté par le Comité Syndical du SMTC le 21 mai
2001 et approuvé par arrêté préfectoral le 12 juin
2001. Il fait actuellement l'objet d'une révision.
Les objectifs de ce plan sont les suivants :
- Diminuer le trafic automobile,
- Développer les transports en commun et les autres modes
alternatifs à la voiture particulière, - Améliorer le
réseau de voirie,
Page | 47
- Organiser le stationnement, le transport et la livraison de
marchandises,
- Inciter la mise en oeuvre de mesures favorisant l'utilisation
des transports en commun.
L'accessibilité du quartier est généreuse
grâce à la desserte par le métro, puis, à
moyen terme, par le TER situé au Sud, elle est donc un
atout considérable pour le quartier des Izards. Elle
rend accessible depuis le quartier les services et les bassins d'emploi de
l'agglomération. Cela permet d'imaginer le développement d'emploi
sur place, de faire du secteur une destination et non seulement un point de
départ. Cet atout sera valorisé, car un projet commerçant,
urbain, animé, intense va se développer autour des nouveaux
espaces publics de la station Trois Cocus. Le projet des Izards se raccroche
à l'existant (métro, bus), s'appuie sur les futurs projets (gare
SNCF, réseau cyclable) et développe un réseau de
cheminements doux au sein du quartier en résonnance avec les
pôles d'attractivités proches du site d'étude. Le
réseau de transport en commun devient un outil de structuration pour
faciliter l'accès aux services et favoriser la ville de
proximité. La figure présentée en annexe 5 souligne
quelques orientations du PDU autour du projet des Izards.
Le Schéma Directeur de l'Agglomération
Toulousaine (SDAT) est le document de référence en
matière d'urbanisme. Issu d'un long travail de concertation, il pose les
bases du développement durable de l'agglomération toulousaine
à l'horizon de 2015. Le SDAT est approuvé le 11 décembre
1998 et mis en compatibilité le 29 décembre 2007.
Le SDAT développe quatre grandes orientations
stratégiques pour l'agglomération toulousaine :
1- Valoriser les sites à forte valeur collective
2- Promouvoir un développement qualitatif
3- Structurer l'urbain
4- Garantir le respect des grands équilibres
La carte présentée en annexe 6 spatialise
l'ensemble de ces orientations.
On peut résumer ce schéma ainsi : le quartier
des Izards fait partie des quartiers du territoire d'équilibre
Nord, il est une centralité sectorielles récente
où il est prévu d'intensifier et de mixer l'urbanisation.
Plus particulièrement il fait partie des faubourgs à conforter et
dont l'identité est à valoriser. Il est un site potentiel
de développement, redéploiement, extension mixte et c'est aussi
un territoire spécialisé à réconforter et
à rénover.
Sa localisation en périphérie de la ville lui
confère un patrimoine naturel à valoriser et à
développer et un patrimoine agricole à protéger. Proche de
la ZAC de Borderouge sa proximité lui apporte un
dynamisme de développement économique majeur.
C'est donc un lieu privilégié pour l'accueil de logements et de
valorisation de la richesse environnementale de la ville.
Le Plan Local d'Uranisme en vigueur
correspond à la 5ème modification, approuvé en
décembre 2011. Ci-dessous est présentée la cartographie
des conditions particulières du PLU s'appliquant au niveau du quartier
des Izards.
Figure 13_Cartographie du zonage du PLU de
Toulouse
La commune de Toulouse à fait le choix de mettre en
place des orientations d'aménagement et de
programmation (OPA). C'est un outil encore jeune qui permet de croiser
les approches paysagères, urbanistiques, agricoles,
environnementales dans une perspective à long terme de projet
opérationnel. Elles se présentent sous forme d'un schéma
d'intention adapté à la zone d'étude du projet. Ces
orientations sont présentées en annexe 7.
Contexte de l'opération
de développement et de renouvellement du quartier Izards- Trois
Cocus
Page | 49
De plus, pour que vous ayez une vision plus précise du
projet en lui-même, cette partie présente le projet et met
fortement l'accent sur les problématiques de renouvellement urbain
durable.
Le cadre stratégique : Evolution du projet par le
biais d'un marché de définition
Le projet s'inscrit à la fois dans les politiques
publiques de droit commun et dans les dispositifs spécifiques
initiés au titre de la politique de la ville. En effet, il a
été le premier quartier à bénéficier des
dispositifs de la politique de la ville. En 1985, il est
inscrit au titre de la géographie prioritaire. En 1996, le Pacte Relance
pour la ville positionne le quartier en ZUS. Cependant, le
projet du quartier ne constitue pas un projet bénéficiant de
grande ressource comme peuvent l'être ceux de trois autres ZUS
situées à l'Ouest de la Commune sur le territoire du Grand
Mirail. Il ne fait pas l'objet d'une convention ANRU établit en
2003 et n'est pas inscrit dans le cadre d'action du Grand Projet de Ville
(GPV).
Le projet a également été impacté
par la redéfinition de la politique de la ville, consécutive au
changement de majorité municipale en 2008. Des lors, l'équipe
municipale nouvellement élue s'engage dans une démarche
d'élaboration d'un projet social et urbain nouveau. Reprenant les
anciennes études mises en oeuvre par l'ancienne municipalité et
cherche à remettre le projet d'étude à plat. La
réflexion initiale portée sur le périmètre
appelé Izards Launaguet de 15 ha, c'est-à-dire le secteur
maraîcher actuellement en exploitation. Cette zone avait
été préservée de l'urbanisation spontanée
par la mise en place d'une zone AUO dans le PLU. C'est grâce aux
échanges et discussions intervenus lors du marché de
définition qu'ont été conclus la nécessité
d'une extension du périmètre et un lancement du
projet renouvellement et de développement urbain du quartier
Izards - Trois Cocus. L'extension de la zone correspond au centre de quartier
des Izards constitué par la place Micoulaud, le métro Trois Cocus
et par un moyen ensemble d'habitat social. La zone sud du
périmètre est classée Zone Urbaine Sensible. (Annexe 8)
Le coeur du projet est alors transformé, il passe d'un
développement urbain à du renouvellement Urbain. De plus, pour
marquer l'image de la volonté changeante de la municipalité, elle
décide d'en faire un quartier pilote dans une démarche de
développement durable.
Les marchés de définitions se sont
déroulés en 2008 jusqu'en 2010. Les trois équipes
d'urbanistes (Obras, BRS, Dubus-Richez) devaient formuler des propositions. Le
but de ces marchés était de répondre à trois
objectifs :
- Inscrire l'urbanisation de ce territoire dans une
échelle large favorisant les liens et les échanges avec les
quartiers environnants.
- Créer un morceau de ville dans un ensemble
cohérent de fonctions urbaines variées en
complémentarité du tissu constitué.
- Reposer sur une grande qualité environnementale afin
d'assurer des résultats performants.
Cette phase de dialogue a permis de faire évoluer les
axes d'orientation stratégique ainsi que le périmètre.
Différents périmètres ont été
définis. Le plus large correspond au territoire
d'étude permettant de faire le lien avec les quartiers
environnants et éviter les problèmes de mutation spontanée
des franges d'opérations comme celle de la ZAC de Borderouge.
Ce quartier représente un enjeu fort pour la
Communauté urbaine par son potentiel de mutation. En effet sa
proximité avec l'opération de Borderouge influence
énormément le quartier, dès lors il a été
décidé d'envisager des coutures entre les deux
opérations pour tendre vers une cohérence des
opérations constituant une partie du quartier nord de Toulouse. Une
réflexion sur les abords de l'opération est alors une des parties
du mémoire qui sera développée plus bas.
Le périmètre d'intervention est
de 60 ha, cela montre une volonté d'agir sur l'ensemble du quartier.
C'est sur ce périmètre que la mise en oeuvre du projet
d`aménagement global se fera. Enfin, des sous-secteurs
opérationnels sur lesquels les principes d'aménagement
généraux seront précisés avec leur
temporalité d'interventions différentes. (Annexe 9)
En mars 2010 le conseil municipal a retenu la
proposition de l'équipe OBRAS comme lauréate des
marchés de définition. Cette équipe a proposé
une vision à long terme d'un quartier renouvelé et unifié,
où se mélangeraient et se compléteraient une «
ville-intense » et une « ville nature >>. Cette vision concilie
deux échelles de réflexion : celle de l'agglomération et
celle du quartier, pour permettre d'une part de profiter des atouts
métropolitains et d'améliorer ses propres atouts, ceux de la vie
quotidienne. Leur démarche proposée est « contextuelle
».
Une appréhension globale du territoire : la
couture entre deux opérations pour une cohérence indispensable
à une yille durable
Le projet de quartier s'intègre dans un
chapelet d'opération d'aménagement en cours, situé
Page | 51 dans la zone d'influence de la ligne de métro B il est au
coeur des opérations d'écoquartier de la
Salade, de la ZAC de la Vache et à la Frange de la ZAC de
Borderouge.
La ZAC Borderouge est située au nord
de la commune de Toulouse, dans la plaine alluviale de la Garonne et
organisée autour du terminus de la ligne de métro B. Ce secteur
comprend de l'habitat, de l'activité et des équipements publics.
Son emprise est de 140 hectares et est en cours de finalisation. C'est en
1992 que la ville de Toulouse a confié
l'aménagement et l'équipement de l'opération à
Oppidea par concession d'aménagement. Cette opération se veut
être la nouvelle centralité dans la ville et
l'agglomération toulousaine dûe à la présence du
métro et de la gare intermodale. Elle sera le lieu de convergence des
flux en entrée de ville nord. La densité renforcée du
quartier (COS global de 1), sa diversité fonctionnelle (habitats,
équipements publics, bureaux et commerces) et l'aménagement d'un
pôle commercial de proximité en fait une opération complexe
et d'intérêt communautaire.
Dans les années 80 le projet de
construction d'un boulevard reliant le centre de Toulouse aux communes
périphériques, annonce les prémices de la future ZAC.
L'Agence d'Urbanisme et d'Aménagement de Toulouse est à
l'origine du schéma d'ensemble et du périmètre du
quartier. La mission de Florence Coderc (urbaniste) était alors
d'apporter des compléments sans remise en cause des grands axes (deux
places et un boulevard). L'essentiel de son action a été de
créer un maillage doux, agrémenté d'espaces publics venant
séquencer les différentes opérations. Une volonté
forte était de créer une boucle autour du quartier. Cependant,
quelques opérations n'ont pas permis cette continuité
espérée. Des opérations de promoteurs privés ont
mis un frein à cette cohérence.
Le périmètre « en dentelle »
de la ZAC a engendré des spéculations et
constructions excessives de la part des promoteurs privés sur les
franges de la ZAC. Cela a donc comme effet la création d'une
quantité importante de logements et donc une augmentation significative
de la population. Ceci a dû être géré par la
municipalité, en terme de quantité d'équipements à
produire sans que ces derniers soient financés par la ZAC. Cet
héritage a un impact foncier important, car les promoteurs privés
ne participent pas au financement des équipements publics compris dans
le bilan de la ZAC. Contrairement à cette opération le projet des
Izards s'inscrit dans un périmètre où le foncier est en
grande partie maîtrisé par des acteurs publics. C'est pourquoi
l'EPFL a joué un rôle primordial dans la gestion du foncier en se
portant acquéreur à l'intersection des deux
périmètres de ZAC.
Le Boulevard Bourgès-Maunoury est l'axe central
Nord-Sud de la ZAC. Il fait la jonction entre le périphérique (au
Nord, lorsque l'échangeur sera réalisé), le futur
pôle multimodal et d'affaire de Matabiau-Raynal au Sud. Cette ZAC
s'organise autour de la place Sud et de la future place Nord. Elle se veut HQE
(Haute Qualité Environnementale). Une partie du futur muséum
d'histoire naturelle y est implantée à proximité d'un parc
et d'un lac urbain, de la Maourine.
Figure 14_Un secteur en forte mutation
Le quartier est relié au reste de la ville par le biais
du métro, les habitants ne sont pas «cantonnés» dans un
lieu, mais participent à un ensemble plus vaste. L'objectif est de se
dégager des périmètres, associer des échelles
très différentes et inscrire le développement des
Izards dans une vision plus transversale, plus large, jusqu'à
l'échelle de l'agglomération.
Les choix d'intégrer le projet à une vision plus
globale, celui de la ville de Toulouse, et au delà de
l'agglomération toulousaine apporte aux projets aux alentours des
capacités d'échange de voisinage, où chaque
dimension urbaine contribue au développement de l'autre.
Page | 53
L'objectif a été d'élaborer un travail de
couture cohérent dans le tissu urbain de Borderouge et des
Izards. Celui-ci s'est fait en connectant les espaces verts,
grâce aux sentes piétonnes du projet Borderouge permettant de
créer une continuité dans l'usage global des espaces. Ce maillage
s'étend sur l'ensemble de Borderouge, le quartier de Lalande, et
rejoindra à terme une liaison territoriale située au nord du
site. Les Izards apportent ainsi leur pierre à une construction plus
ample, qui refonde tout le système de déplacement doux du nord
de la ville. La principale difficulté de l'urbanisme n'est pas de
trouver des dispositifs, c'est de travailler à l'échelle la plus
pertinente, sur le bon sujet, avec les bons acteurs.
Figure 15_Carte de la cohérence des liaisons entre
espaces verts des quartiers nord
Le groupe de travail réuni par la
Ville de Toulouse associe autour d'une même discussion tous les acteurs,
des opérateurs de logements sociaux aux gestionnaires des
équipements publics, ainsi que tous les services de la ville. Il semble
donc plus aisé de travailler de manière transversale, non pas en
opposant l'intérêt de chacun (tous étant des acteurs
publics), mais en cherchant les points fédérateurs. L'objectif
est de trouver les convergences, au delà des périmètres
traditionnels de chacun. C'est pourquoi il est envisagé de
résoudre les questions sans se focaliser aux problématiques
intrinsèques de chaque projet. S'écarter des
périmètres préétablis permet d'envisager des
complémentarités. On n'habite pas dans des
périmètres, dans des «secteurs>>, on passe d'un lieu
à l'autre, en fonction des besoins. C'est bien d'une même partie
de Toulouse dont il s'agit. Il faut faire en sorte que ces outils de
périmètres ne soient pas retranscrits dans la ville que l'on
habite: l'outil est un moyen, pas une fin en soi. Ces équilibres se font
entre l'action publique et la valorisation de chaque parcelle. Là
réside l'intérêt des périmètres
opérationnels, et de la coordination des maîtrises d'ouvrage.
Contexte actuel : Un territoire peu structuré en
quête d'un nouveau souffle
Cette analyse est le fruit d'une concertation effectuée
auprès des habitants par le bureau d'étude RES
PUBLICA.
Contrairement à d'autres quartiers en ZUS comme ceux de
la Reynerie, de Bagatelle, de Bellefontaine ou d'Empalot, le quartier des
Izards Trois Cocus donne à l'observateur qui le visite pour la
première fois l'impression d'un quartier calme :
- les barres et les tours sont beaucoup moins nombreuses et moins
imposantes qu'ailleurs, - les copropriétés sont fermées et
seulement dégradées par l'usure du temps,
- les espaces publics sont aérés,
- les zones pavillonnaires introduisent un certain charme,
- le décor paysagé et les espaces verts sont
entretenus et relativement agréables,
- les traces de dégradation, de tags, de graffitis et de
salissures sont rares et principalement localisées dans la Cité
des Izards,
- il n'y a pas de trace d'incendie sur les espaces publics
(poubelles, deux roues, voitures) ni de traces de véhicules volés
ou dégradés (bris de verre, voitures épaves...),
- les visiteurs sont regardés, mais sans ostentation et ne
se sentent pas épiés (sauf à l'approche de la Cité
des Izards) ni placés sous une quelconque menace.
Ce quartier a connu ces dernières années un
développement fragmenté, avec des mutations plus ou moins
maîtrisées, le tout sans véritable cohérence
d'aménagement global. C'est dans l'optique de créer de la
cohérence et de la continuité avec les quartiers environnants que
l'opération d'aménagement du quartier Izards - Trois Cocus prend
place.
Le quartier tient sa singularité par sa dimension,
par son rôle de l'histoire encore présente entre les fermes et
les parcelles maraîchères, par sa position et par sa
diversité des formes bâties. Cela en fait sa richesse mais
également une contrainte pour le projet qui doit composer avec ses
éléments hétérogènes pour y
révéler une cohérence. Ce contexte ainsi que la
déqualification générale du quartier explique son
classement en Zone Urbaine Sensible et justifie le besoin d'un renouvellement
urbain profond.
Page | 55
Le contexte social est
caractérisé par une forme de schizophrénie dans le
fonctionnement du quartier entre << vie de village » le jour et
<< quartier sensible » la nuit. Les personnes rencontrées
« aiment ce quartier >>, la solidarité qui s'en
dégage, même si elles insistent toutes sur les mutations
récentes (2 à 5 ans) qui sont à l'origine d'une forte
dégradation du climat social. Les incidents récents
concrétisent violemment la dégradation de l'ambiance du quartier.
En effet l'image s'est clairement dégradée lorsque le fait
marquant de la << tuerie toulousaine » à eu lieu en
début d'année 2012. Le meurtrier (Mohamed MERRAH) de trois
enfants et d'un enseignant juifs a vécu un temps dans le quartier des
Izards. Tous les intervenants insistent sur le récent délitement
social du quartier. Il existe un réel enjeu, au-delà de la
rénovation urbaine, à recréer du lien social sur ce
quartier, notamment au niveau des plus jeunes. Cette appartenance
témoigne d'un fort entre-soi.
Il existe malgré tout une « frontière
invisible>> qui différencie chaque secteur d'habitation,
même si certains comme les Violettes et Raphaël sont très
proches. Ainsi, selon certains acteurs locaux, il n'y a « pas
d'unité sur le quartier, mais par secteur >>. Ainsi, beaucoup
d'enfants du quartier ne seraient jamais allés au centre ville,
même avec l'arrivée du métro. Cela démontre en
partie l'enclavement et le << huis clos » dans lequel vit le
quartier.
Les difficultés liées aux
stupéfiants sur le quartier se centralisent sur la cité des
Izards. Les Violettes et Raphaël engendrent beaucoup moins
d'interventions. Pour beaucoup, les dégradations et la petite
délinquance sont liées à << une poignée de
personnes ». La loi du silence et la peur des représailles font que
: << Les gens subissent le quartier ». La conséquence directe
est dûe au trafic de drogue qui se développe principalement dans
la Cité des Izards et à ses abords, le niveau
d'insécurité quotidienne est élevé.
L'ensemble du quartier vit dans un climat permanent
d'intimidation et d'insécurité dont ne rend pas compte
l'indicateur de la délinquance dans les Zones Urbaines Sensibles. Il se
situe ici bien en deçà de la réalité avec une
baisse constante depuis 2005. Elle n'est pas paradoxale car elle s'explique par
la « mise au pas » des habitants et par un faible report des faits de
délinquance. Une carte est présentée en annexe 10 qui
permet de matérialiser sur l'espace les difficultés du
quartier.
Patrimoine historique et paysager du site : vers une
agriculture urbaine de proximité
Historiquement, le nom des Trois-Cocus provient du nom de
l'oiseau coucou en Occitan : << Tres Cocuts », le nom serait
dû à une mauvaise compréhension de soldats
séjournant dans le quartier. Ils auraient, alors, noté sur le
cadastre << trois cocus ».
Le patrimoine revêt, selon nombre de
personnes rencontrées, un intérêt spécifique
sur le périmètre du projet. Dès le Moyen Age, ce vaste
espace marécageux est cultivé mais c'est au XIXe siècle,
avec l'urbanisation des faubourgs de Toulouse que ce quartier se
densifie. Le quartier des Izards - Trois Cocus est marqué par le
caractère multiple de son identité à la fois
maraîchère, populaire et multiculturelle. Il est constitué
de formes urbaines hétérogènes et notamment de
cités d'habitat social en situation d'enclavement.
Différente entité compose ce quartier, leur
particularité tient à leur propriété
foncière. Les propriétés foncières sont
présentées en Annexe 11. En effet, chaque entité
correspond à un propriétaire foncier et est
caractérisé par une identité particulière. Rompre
la monotonie de ce secteur passe aussi par la diversité des
réalisateurs immobiliers. Sur ces quartiers se croisent diverses
populations aussi bien en termes d'âge (forte présence de
retraités et de jeunes, notamment en bas âge), que d'origines
ethniques (magrébins, gens du voyage sédentarisés...).
- Le quartier des maraîchers correspond
aux exploitations agricoles encore en activité. Les propriétaires
fonciers sont majoritaires des propriétaires privés
indépendants.
- La cité Raphaël et la cité des
violettes appartiennent à Habitat Toulouse, elles sont le lieu
de sédentarisation des gens du voyage.
- La cité des Izards constituée
essentiellement de barres de quatre étages bâties dans les
années 60. De plus, deux tours appelées « les tours
Micoulaud », ont été édifiées dans les
années 70 et portant le nom de l'ancien propriétaire terrien.
- Connue sous le nom de cité «Le tout
électrique», des logements de type intermédiaire
ont été aménagées en 1974-75 pour
répondre à une demande de mixité des formes urbaine et
pour offrir un troisième système de typologie de logements. Le
projet est signé par l'agence d'architecture Andrault & Parat ou
ANPAR.
Page | 57
- La cité blanche est une cité
d'urgence de l'Abbé Pierre bâtie dans les années 50. Cette
cité ouvrière est composée de 25 groupements de 4 maisons
(100 logements). La voiture est renvoyée vers l'extérieur pour
laisser place à des cheminements piétons permettant de desservir
les habitations. C'es un lotissement de l'entre deux guerres.
- Les Trois Cocus est formation urbaine
anarchique, ce quartier est composé de maisons individuelles et de
petits collectifs. Aves des rues commerçants, elle est composée
de services de proximité et de services administratifs communaux. De
plus, au centre de ce secteur ce trouve la place Micoulaud, centre de quartiers
des Izards Trois Cocus. Certaines propriétés ont
été achetées par la mairie dans le cadre de la ZAC de
Borderouge dans le cadre d'une valorisation commerciale.
Figure 16_Les grandes entités du
quartier
La ville de Toulouse a peu de grandes respirations, de grands
parcs. La partie cultivée des Izards, qui est une des dernières
zones à urbaniser, est aussi une des dernières où la terre
noire, très précieuse, est encore disponible. Ce terrain ouvert
est une ressource extraordinaire devant être valorisée. Elle
s'inscrit dans l'histoire et l'identité du site d'une
agriculture urbaine diversifiée, La stabilisation de
l'agriculture constitue un enjeu à court terme, cette identité
sera valorisée pour préserver la fragilité de ces terres
sous pression foncière. L'objectif est d'initier des pratiques
habitantes ou d'animation sur ce thème à l'échelle du
quartier.
Le projet : un schéma directeur quise
déploie sur des sites aux caractéristiques très
différentes
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Cette partie présente les principes
d'aménagement du projet Obras qui est le lauréat du marché
de définiront. Elle insiste sur les particularités d'une conduite
de projet en coproduction et souligne l'opérationnalité de la
décision politique.
Le programme d'aménagement global à
l'horizon 2025 : Une réflexion urbaine et des principes forts
d'aménagement
Le projet est présenté sous la forme d'un
plan guide, il reste une oeuvre ouverte. Il définit des
principes précis, mais qui restent toujours adaptables. Cela permet de
tenir compte des effets et de tenir compte des avis des uns et des autres. Cela
ouvre des marges de manoeuvre importantes.
Le projet urbain ne se cantonne pas à un
périmètre. Il établit des équilibres et des
complémentarités entre les quartiers. Cette
transversalité du projet crée de fait des
solidarités.
L'équipe Obras a proposé une vision à
long terme d'un quartier renouvelé, où se mélangeraient et
se compléteraient une « ville-intense » et une « ville
nature ». Cette vision concilie deux échelles de réflexion :
celle de l'agglomération et celle du quartier, pour permettre d'une part
de profiter des atouts métropolitains et d'améliorer ses propres
atouts. Lors de leur réponse au marché de définition ils
n'ont pas proposé de variantes, estimant qu'elles sont contenues dans
les multiples combinaisons du dessin.
En amont du projet, des Orientations d'Aménagement et
de Programmation (OAP) inscrites dans le Plan Local d'Urbanisme de la commune
de Toulouse ont été définies pour cadrer le projet et
permettre de maîtriser certaines pratiques comme celle des schémas
d'aménagement d'ensemble dans les espaces à urbaniser.
Le projet urbain, sur lequel une coproduction s'est mise en
place entre les différents partenaires, dont Oppidea, des bailleurs et
les habitants, est composé d'axes forts définis initialement par
l'équipe OBRAS. (Annexe 12)
Leur projet se définit selon différents axes:
- La ville à dominante verte,
au nord du site, va se développer à terme autour
d'activités économiques le long de la rocade, de logements
donnant sur un parc urbain. Cette zone contiendra des jardins associatifs et
d'une agriculture urbaine préservée. Ce lieu se veut être
fédérateur en s'appuyant sur les savoir-faire d'une agriculture
contemporaine. Le parc vient s'intégrer dans l'ossature Nord-Sud des
espaces publics de l'ensemble du quartier des Izards.
- La ville à dominante jaune,
au sud du site, s'appuie sur le renouvellement et l'intensification du quartier
des Izards à la cité Blanche, avec des rez-de-chaussée
commerçants animant la rue. La place Micoulaud, à la sortie du
métro, devient une centralité, avec la création
d'équipement et de service, jusqu'à la place des Trois Cocus.
Il faut souligner que le projet tend à être
économe en ressources foncières, dans la mesure
oül'essentiel de la densification s'effectue en renouvellement
sur le patrimoine des bailleurs, de la
SEM ou de la collectivité. Une juste répartition de
la densité bâtie et des espaces non bâtis est
différenciée entre le nord et le sud du site.
En 13 & suite est présenté le programme
global des grandes intentions d'aménagement sur les parties existantes
du quartier. La volonté de la municipalité est d'engager assez
tôt des actions fortes qui transforment
véritablement les lieux, les pratiques et les représentations. La
première action est d'aménager la place Micoulaud.
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Enjeux du Renouvellement urbain de la place
Micoulaud:
- Assurer la continuité avec le quartier de Borderouge
(1)
- Renouveler et intensifier autour de la station de métro
(2)
- Regrouper l'activité sur la place Micoulaud (3) et
prévoir sa possible extension
- Prendre en compte la proximité de la halte SNCF Route de
Launaguet (4)
Figure 17_Actions prioritaires du projet des
Izards
Cette action prévue sur le secteur 6 pour la mi-2013
comprend de multiples petites opérations. Elles doivent
permettre d'intervenir sur la cité des Izards, les franges de
Borderouge, la démolition reconstruction de la cité blanche et
l'intervention en terme d'équipement en profitant d'une «
toulousaine » à réhabiliter. Cela permet de montrer aux
habitants que l'offre de logement se renouvelle et indirectement influencer
leur perception du quartier pour les engager dans un nouveau quartier avant les
élections municipales de 2014. Ces réalisations se feront par
étapes pour éviter les chantiers permanents.
D'où l'utilité de définir des sous-secteurs pour phaser
les interventions et les terminer en une fois afin d'être disponible et
ouverte sur la ville.
PHASAGE DES INTERVENTIONS DES DIFFERENTES MAITRES
D'OUVRAGE DU PROJET DE DEVELOPPEMENT ET DE RENOUVELLEMENT URBAIN DES IZARDS
- TROIS COCUS
NOUVEAUX LOGIS
Construction lot 1 de la cité Blanche
2012 2013 2014 2015
Novembre Janvier
Mars
Réhabilitations thermiques Tour des Izards / Micouleau
Chamois
Construction lot 2 de la cité Blanche
Août / Sept
Juillet
Octobre
Décembre
Démolition du bâtiment C
Janvier
Mi 2013
HABITAT TOULOUSE
Démolition du bâtiment B
Juin Janvier
Résidentialisation Chamois/Micoulaud
Mi 2013 Janvier
Conception projet de la résidence des Violettes
Janvier Janvier
Travaux de la 1er tranche de la place Micoulaud
Avril Février
GRAND TOULOUSE
Travaux liaison Chamois/Micoulaud
Mai Janvier
Travaux de la 2ème tranche de la place Micoulaud
Avril Janvier
Travaux de l'ilot 11a
Création d'une crq~che
Juillet Janvier
Décembre Janvier
OPPIDEA
VILLE
Tableau 2_Phasage des interventions des différents
maître d'ouvrage
L'aménagement de la partie Nord se fera à la
suite pour permettre de concrétiser les deux axes principaux du concept
d'agriculture urbaine. En effet, ce deuxième pôle de
centralité du projet d'aménagement s'inscrit comme pilier
structurant les opérations d'aménagement. L'objectif est
d'installer des producteurs pour la création d'un parc agraire. Il se
veut un lieu d'attractivité pour les résidents et permettre
l'accès à des consommables alimentaires de qualité.
On peut souligner une grande volonté partagée
entre maître d'ouvrage et maître d'oeuvre de la
démolition-reconstruction d'une grande partie du quartier. Ces
démolitions laissent libres une grande part du foncier du quartier. Une
restructuration par lots a été envisagée et est
présentée en annexe 13. Ce principe permet théoriquement
de garantir la place et les adaptations pour les ménages souhaitant
rester dans le quartier. Ces lots sont organisés selon une forme urbaine
régulière de forme rectangle, cette réflexion de forme
urbaine recherche à optimiser l'espace pour dégager des espaces
de jardins partagés. L'épannelage global du quartier,
présenté en annexe 13, cherche à diversifier les formes.
Cela aboutit à un plan guide du quartier, environs sept cent logements
sont à venir et réparti selon les secteurs.
Les partenaires du projet : une co-maitrise d'ouvrage
urbaine
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Tout au long de la définition du programme
d'aménagement du quartier une co-production s'est mise
en place créant une synergie d'acteur et une connaissance
cumulative du projet.
Les maîtrises d'ouvrage
- Habitat Toulouse est le bailleur social
majoritaire dans le périmètre d'intervention. Il possède
une part de 750 logements correspondant à 10 ha de foncier. Il
mènera les actions prioritaires de relogement et de démolitions.
Il a à charge la réhabilitation des résidences Micoulaud
et Chamois, le démarrage du Renouvellement urbain de la Cité des
Izards et les travaux d'urgence et l'accompagnement social sur la Cité
des Violettes.
- Le Nouveau Logis Méridional est le
deuxième bailleur social majoritaire dans le périmètre. Il
possède un parc de 100 logements correspondant à 2ha de foncier.
Il mènera les actions prioritaires de relogement et de
démolitions. Il a à charge de démarrer le Renouvellement
urbain et la livraison d'une première opération
immobilière sur la Cité Blanche dédiée d'abord au
relogement des ménages qui souhaitent rester dans le quartier.
- Oppidea en tant qu'aménageur de la
ZAC de Borderouge maîtrise le foncier situé à
l'intersection des deux périmètres, environ 3ha. Elle a à
la charge de mener les études de programmation urbaine sur les terrains
qui restent à commercialiser de l'îlot Micoulaud et de mettre en
place les premières relocalisations de commerçants et
services.
- Le Conseil Régional et
Général en tant que gestionnaires d'équipement
ont participé aux choix du lauréat du marché de
définition.
Ces partenaires ont été associés aux
ateliers de travail, aux instances de pilotage et aux phases d'étude
pré-opérationnelle. D'autres partenaires ont été
associés, mais de façon moins directe, c'est le cas de la
Chambre d'Agriculture dans l'aide à
l'élaboration du projet agricole au nord du site. La réussite de
l'opération tiendra à la capacité qu'ont les partenaires
à coordonner leurs engagements au service des objectifs
globaux.
Le Nouveau Logis Méridional a suggéré la
notion de co-maîtrise d'ouvrage dans l'organisation du pilotage
partenarial. La constitution d'une équipe-projet
partenariale a été mise en place avec la
désignation de chef de projet au sein de chaque structure. Cette
maîtrise d'ouvrage urbaine de l'ensemble des composantes du projet
représente l'outil de convergence des opérateurs comme
prolongement opérationnel du comité de pilotage.
Le chef de projet assure alors un rôle transversal au sein de
chaque opérateur.
La maîtrise d'oeuvre
Suite à la désignation de l'agence Obras
par un marché de définition, un accord cadre a
été établi avec comme mandataire Obras. Il comprend des
missions de maîtrise d'oeuvre urbain d`assistance maîtrise
d'ouvrage. Neuf experts composent aujourd'hui cette
équipe afin d'accompagner la collectivité et ses partenaires dans
la mise en oeuvre opérationnelle du projet.
L'agence Obras est le mandataire, architecte-urbaniste son
travail se caractérise par une approche transcalaire et des
compétences pour l'espace public, le projet urbain, l'architecture et le
paysage.
Les 8 co-traitants se sont constitués pour
répondre au mieux au cahier des charges de la maîtrise d'ouvrage.
Cette équipe comprend :
- Icade Sûretis : M. Chalumeau
développe un point de vue complexe sur la prévention qui
montre que par des facteurs d'urbanité la
sûreté d'un quartier peut être assurée.
- Alto Step a le rôle de valider les
caractéristiques et la qualité environnementales du parti
urbain.
- Sophie Simonet a à charge de mener
une enquête sur les systèmes de chalandises sur le site
et sur les complémentarités avec le programme
commercial de la place nord de Borderouge.
Elle est donc associée à la programmation de
l'aménagement de la place Micoulaud.
- Arcadis Mobilité apporte un
savoir-faire sur les mobilités, une compréhension des
phénomènes à grande échelle et des
réponses pour résoudre les questions locales.
- Arcadis infrastructure apporte une expertise
associée pour la conception du projet. - Jérôme
Mazas est un expert de l'utilisation des terres agricoles.
- Chris Younès est une chercheuse
travaillant régulièrement avec l'agence Obras. Ils ont une
complicité intellectuelle et un engagement commun sur la
société. Psychosociologue et philosophe de renommée
européenne, dont le travail est dédié à la ville et
ses habitants.
- Res publica a à charge de manager
les parties prenantes du projet, par le biais de la concertation.
L'équipe conçoit, organise et anime des processus de concertation
dans de nombreux domaines. Gilles-Laurent Rayssac en est le directeur et
spécialiste du management public.
Page | 65
Dans son offre l'équipe propose un Plan de
Management Qualité comme livre de bord. L'ensemble des actions
et de l'organisation de la maîtrise d'oeuvre sont
synthétisées dans ce document. Le chef de projet de la
maîtrise d'oeuvre à un rôle de passeur en
association avec le chef de projet de maîtrise d'ouvrage. Cela comprend
un organigramme évolutif du rôle de chacun dans le projet, un
planning guide d'avancement du projet est mis en place afin d'optimiser les
déplacements et le temps de travail. Ce plan permet aux habitants de
participer aux évolutions et de s'approprier le quartier en mutation. Le
projet intègre une dimension forte de renouvellement urbain qui demande
une du déplacement et du relogement des habitants. Une gestion
électronique des documents a été mise en place
pour capitaliser le fond documentaire du territoire et le faire partager entre
tous les acteurs.
Enfin pour considérer le relogement une
MOUS a été choisi, elle est
spécialisée dans l'insertion par le logement. Confiée au
PACT de Haute-Garonne, elle permet d'adapter au maximum les propositions
d'itinéraire résidentiel.
La pluridisciplinarité des équipes permet une
appropriation transversale du projet du territoire. La recherche de
solidarité et complémentarité entre les différentes
parties du projet est recherché.
Un programme à l'échelle d'un îlot
et d'une place publique centrale visant à
transformer profondément la structure du quartier
La présentation de d'une opération d'un
îlot urbain et d'une place publique permet d'avoir une idée plus
précise de l'application des objectifs de renouvellement urbain durable.
Ces opérations représentent le coeur du projet
et sont des enjeux importants de représentativité du quartier,
car elles forment le coeur du quartier, elles traitent de problématique
de transfert de commerçants, elles sont inscrites en tant qu'action
prioritaire et constituent la frange avec l'opération de Borderouge. En
cela, elles se doivent d'être exemplaires pour
influencer le mode de réalisation des autres opérations qui
suivront.
Le contexte de l'opération suivante est complexe et
mérite un recadrage. L'opération d'aménagement dont
Oppidea est un acteur significatif, se localise à
l'interface entre deux opérations. L'une au stade de
la programmation du projet urbain global : Le quartier des Izards - Trois
Cocus et la seconde au stage opérationnel, la ZAC de
Borderouge.
En effet, la complexité du montage opérationnel
réside dans le fait que les terrains à commercialiser se
localisent en superposition sur deux périmètres
d'intervention. Inscrite dans la dernière tranche opérationnelle
de la ZAC de Borderouge, l'opération secteur des Bouquetins et Trois
Cocus est isolée dans un sous bilan Borderouge-Izards. De plus,
elle est également intégrée dans le schéma
directeur d'OBRAS missionné sur le projet de renouvellement urbain
des Izards-Trois Cocus. Elle constitue l'une des premières
opérations d'aménagement du quartier des Izards-Trois Cocus.
Figure 18_Périmètre d'intervention en
superposition
La ZAC de Borderouge est bien plus avancée que le
second projet. La première phase opérationnelle a porté
sur la réalisation de 2 834 logements et couvre les secteurs
Sud/Centre et Est, soit les 2/3 de l'opération environ. La
deuxième phase opérationnelle concerne l'aménagement du
secteur de la Place Nord localisée autour de la station terminus du
métro Ligne B et du pôle d'échange multimodal. La
troisième phase porte sur le secteur des Bouquetins et Trois Cocus qui
devrait rassembler environ 1000 logements. Une première partie des
programmes sont en cours de réalisation au niveau de la rue des
Bouquetins et seront livrés courant 2012.
Une deuxième partie du secteur en lien avec le quartier
IZARDS fait l'objet d'un complément d'études pour assurer une
cohérence totale avec le projet IZARDS - TROIS COCUS en cours de
réflexion.
On remarque par une comparaison des deux opérations que
l'ambition est moins forte sur le Page | 67 projet de renouvellement urbain
durable des Izards que celui de développement urbain de la
ZAC de Borderouge.
Suite à ce recadrage il est présenté
l'opération du 11a. Dans ce cadre, Oppidea a eu deux missions de
programmation urbaine et commerciale à mettre en oeuvre sur la parcelle
11a.
Figure 19_Composition des formes
environnantes
Cette parcelle est caractérisée
par son état de friche, située à l'Est du métro
Trois Cocus, elle fait l'angle de la rue du Colonnel Paillole et du Chemin des
Izards. Proche d'un lieu de polarisation des flux, elle est visible dès
l'arrivée dans le quartier. De forme irrégulière, ses
dimensions sont 85 m de large et 96 m de long. Les limites du terrain se font
au Sud et à l'Ouest au droit de la voirie, au Nord par la
présence de parcelles privées et à l'Est par les
opérations de logements collectifs de la ZAC Borderouge. Entourée
de formes urbaines variées, elle s'inscrit dans un tissu urbain
existant, plus spécifiquement entre une maison individuelle au Nord, une
pharmacie au Sud et la Petite Maison qui est un local d'animation
socioculturelle. De plus, des équipements tels que la Poste, la
bibliothèque et la Caisse d'Allocations Familiales se trouvent à
moins de 50m du terrain.
Le règlement du PLU identifie cette
parcelle comme un espace constructible. A noter la présence d'un
emplacement réservé au Nord.
Figure 20_Description des activités
environnantes
Sur l'opération nommé « 11a » Oppidea
a dû être en mesure de pouvoir accueillir les commerçants
qui le désirent ou dont le déplacement est nécessaire pour
le projet. Ainsi, sur la base d'un diagnostic établit par Sophie Simonet
et sur une proposition de plan de marchandisage de
l'équipe OBRAS (annexe 14), Oppidea avait la mission de rencontrer
les commerçants de façon à connaitre leurs souhaits de
relogement. Oppidea a donc décidé de lancer une consultation pour
une assistance à maîtrise d'ouvrage d'accompagnement en
matière de conduite stratégique et opérationnelle de
l'opération commerces de la Place Micoulaud. C'est le bureau
d'étude Convergence-CVL qui a été
sélectionné pour établir cette étude. L'objectif de
cette mission est double :
- Favoriser le transfert des commerçants et professions
libérales présentes, d'une manière éparse, sur le
quartier, autour d'une nouvelle centralité, créée au coeur
du quartier des Izards, sur la Place Micoulaud,
- Proposer une assistance à la conduite stratégique
et opérationnelle de ce projet, en lien avec le projet commercial de la
place Nord de Borderouge.
Par la suite afin de constituer cette opération un
appel à candidature bailleurs sociaux - promoteurs
privés a été lancé par Oppidea pour
acquérir la parcelle 11a.
La sélection s'est faite selon trois critères
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- Critère 1 : L'équipe et références
adaptées de chacun de membres
- Critère 2 : Méthode et engagement sur le
planning
- Critère 3 : Proposition et engagement sur le programme
et les objectifs qualitatifs.
Le programme de l'opération a été
défini en collaboration avec OBRAS, les chefs de projet de la
communauté d'agglomération, Oppidea et les élus. Les
grandes lignes de la programmation du cahier des charges sont
les suivantes :
Les surfaces imposées par l'aménageur :
- Surface du lot : 5 418 m2 pour 118 logements
collectifs et individuels groupés, - SHON total : 10 016
m2,
- SHON logements collectifs : 7788 m2,
- SHON logements intermédiaires : 560 m2,
- SHON commerces : 1 668 m2.
Les objectifs de la programmation :
- Inscrire une nouvelle population dans la durée
- Donner un signe majeur pour le développement du projet
de Renouvellement urbain du quartier - Répondre aux objectifs du PLH
- Redonner une dynamique commerciale
Afin de répondre à ces 4 objectifs, le programme
est le suivant : - 1/3 de locatif social
- 1/3 d'accession sociale
- 1/3 de logements privés
Les logements locatifs privés et ceux en accession
sociale devront être en front de place. Cette
prescription émane de la volonté politique forte de renouveler
l'image d'un quartier par l'apport de population nouvelle.
Les surfaces commerciales et sa composition:
- Une surface alimentaire
- Des cellules commerciales de 50 m2 à 195
m2
- Un pôle médico-social de 500 m2
regroupant le CMPP et différents professionnels médicaux et
paramédicaux déjà présents sur le quartier et
désireux de se regrouper.
Enfin, un travail itératif lors de la
phase pré-opérationnelle s'est fait entre Oppidea et l'urbaniste
OBRAS pour la constitution d'une fiche de lot. Ce document est un
cahier de prescriptions programmatiques, urbaines, architecturales,
paysagères et environnementales. Il définit les principes
généraux d'aménagement à destination du
maître d'ouvrage de l'îlot. Elle décrie de façon
détaillée le lot et formalise l'engagement du chef de projet avec
le responsable du lot de travaux. Le cahier de prescriptions assure la
cohérence entre les dispositifs réglementaires et les objectifs
fixés par le maître d'ouvrage en matière de
développement durable. Il est rédigé en cohérence
avec le Plan d'Actions. Il est être structuré en trois
parties :
- Prescriptions/recommandations pour l'aménagement des
espaces publics (traitement des VRD, liaisons douces, plantations,
stationnements...).
- Prescriptions/recommandations pour l'aménagement des
parcelles privées (implantation des bâtiments, matériaux
utilisés, espaces verts, stationnement, traitement des eaux de pluie,
énergie...).
- Prescriptions/recommandations pour le déroulement des
chantiers.
Autrement dit, il est conseillé de l'annexer ou de
transcrire dans le Cahier des Charges de Cession de Terrains tout ou
partie des prescriptions figurant pour leur conférer une valeur
opposable. De plus ajouté à ça il faut
définir un cahier des charges pour l'organisation de la commande.
Elle est fondamentale car de sa qualité dépend la
précision de la question posée par le maître d'ouvrage et
par conséquent la pertinence de la réponse apportée. Il
doit définir le cadre de la mission de la consultation les
modalités de réalisation souhaitées. Il est
l'expression d'une commande précise. Plus les termes du cahier des
charges seront précis plus la réponse du consultant sera conforme
aux attentes du maître d'ouvrage.
Il présente le contexte de la mission, la
problématique posée et formule la nature du
problème rencontré pour le maître d'ouvrage. Il donne
des indications sur les modalités de réalisation attendues
et indique le phasage de la mission.
Cette séquence a été établie sur
une mécanique de gouvernance. La méthode de travail
initiée par le chargé d'opération n'a pas pris la forme
d'une duplication de cahiers préexistants ni produits exclusivement en
interne. Elle consistait à mettre ensemble autour d'une table des
cultures du projet très différentes : architectes, chargés
de projets, chargé de mission environnement, bailleurs sociaux,
promoteurs immobiliers, ... etc. Elle visait aussi, sur un plan plus
opérationnel à produire une véritable
réflexion autour de l'exploration de montages juridiques et
financiers innovants, donc à constituer une sorte de laboratoire de la
fabrique urbaine. Le plan de masse de l'ilot est présenté en
annexe 15.
En effet, d'un côté se situent les objectifs
politiques qui assistent sur la part de logement sociaux et de leur
localisation. Puis, ce cahier est à l'origine d'un rapport de force
entre les acteurs du projet que la SEM doit amener à s'entendre. Ce
n'est pas tant le coût d'acquisition des terrains que les prix de sortie
imposés par la collectivité qui posent problème au niveau
des réponses attendues. D'un côté les bailleurs sociaux se
révoltent par leur incapacité à s'investir sur des
logements dont les coûts de sortie sont trop élevés, de
l'autre, les promoteurs immobiliers s'inquiètent de la viabilité
d'une opération dont on leur impose des prix de sortie. Une telle
situation frappe les objectifs politiques qui sont de diversifier la population
dans le quartier. Nous nous trouvons dans un cercle vicieux puisque les
promoteurs se tournent alors vers la Collectivité en lui demandant
d'assumer le différentiel de coût. Cela révèle la
complexité d'une traduction opérationnelle des principes
de mixité urbaine. Pourtant, dans le cas précis, force
est de noter une réussite : le montage immobilier a permis de mixer des
programmes de logement sur un même îlot.
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Développement d'actions ponctuelles :
sensibilisation aux enjeux du Renouvellement Urbain Durable par une
coopération entre acteurs du projet
Afin de répondre aux enjeux du renouvellement urbain
durable des actions annexes ont été intégrées au
projet global d'aménagement. Ces actions sont le fruit de
coopération entre acteurs. Elles ont été
enclenchées afin de pérenniser les
investissements et inclure dans le projet les habitants et les acteurs
associatifs pour une vision à long terme.
En cela une régie de quartier et une
démarche de gestion urbaine de proximité ont
été mises en place. Ces deux démarches permettent de
garantir le fonctionnement des aménagements grâce à un
entretien organisé. Par exemple, la décision d'organiser les
besoins en personnel doit se faire de façon négociée entre
toutes les parties pour trouver une organisation plus globale. De plus,
établir ce partenariat en amont permet de trouver une cohérence
dans l'aménagement paysagé privé et public et donc de
délimiter clairement ces espaces pour un mode de gestion
identique. Tout est affaire d'équilibre et de bonne mesure. Il faut
avoir réparti les efforts, déterminer les lieux. Les facteurs de
mauvaises qualités résident dans l'interface entre les agents en
charge de différents services.
Pour apporter des actions concrètes une régie
de quartier mise en place en collaboration entre les partenaires du
territoire. Elle sera un support d'actions d'insertion et sera porteuse d'un
contrôle de la qualité du projet aux yeux des habitants.
De plus, des actions concrètes de sensibilisation aux
grands publics des enjeux du Renouvellement urbain durable sont menées
de différentes façons. Le centre d'animation des chamois, les
actions du CAUE avec les élève du lycée Bayard et du
projet « fo'prairie » sont autant d'initiatives engagées sur
lesquels le projet urbain s'appuie pour les concrétiser.
« Tous Les Mêmes>> et l'association «
DIRE>> se sont associées pour mener ensemble, un projet porteur de
lien social, d'échanges interculturels et de sensibilisation au
développement durable, Fol'prairie est un concept qui tend a
été d'aménager un terrain en friche pour en faire un
lieu pédagogique et convivial de découverte de la
biodiversité, «L'éco-parc» a vu le jour en avril
2011, grâce à l'implication de nombreux salariés d'Airbus
à Toulouse.
Figure 21_Photographie du projet Fol'priarie
Les projets d'animation de la friche peuvent donc s'appuyer
sur les acteurs déjà en place, afin de développer en
collaboration, des évènements complémentaires. Dans ce
cadre une action d'aménagement temporaire de l'espace
public a été lancée sur les parcelles d'Oppidea.
Figure 22_Les intentions du projet d'aménagement
temporaire
Page | 73
C'est sur la parcelle 12a et 12b que ce projet tend à
se développer. Les terrains, appartenant à Oppidea, se situent
à l'Est du Chemin du Izards. Ils sont à l'interface du quartier
des Izards et du quartier Borderouge. Leur distribution se trouve au Sud de la
rue et regroupe trois parcelles de caractéristiques identiques. Le
secteur se situe au coeur intense du quartier, sur les franges de la ZAC
Borderouge et en contact avec la place Micoulaud. En relation étroite
avec les deux centres de polarisation que sont la Place Micoulaud et la place
des Trois Cocus, la parcelle peut bénéficier de flux importants
qui contribueront à son dynamisme.
Figure 23_Caractéristique et localisation des
parcelles 12a et 12b
Les parcelles sont en friche et constituent le coeur d'un
îlot urbain (formé par les voies Paillole, Rostand, Lanusse et
Izards) de 32 000 m2 et sont situées au Sud de la rue du
Colonnel Paillole.
Ces parcelles s'inscrivent dans un tissu urbain existant,
constitué de typologies pavillonnaires.
Figure 24_Composition des formes
environnantes
Le règlement du PLU identifie ces parcelles comme un
espace constructible. Un emplacement réservé est présent
au Sud de la parcelle, au droit de Chemin de Lanusse. Enfin, une servitude est
présente au centre de la parcelle pour la future sente piétonne.
Elle est matérialisée au centre par une implantation possible du
bâtiment le long de la servitude.
Figure 25_Description des activités
environnantes
L'animation provisoire de cette parcelle
permettrait d'amorcer un travail sur les objectifs que la CUGT s'assigne sur le
secteur (cf: OAP secteur 6)
- Fabriquer un lieu animé et urbain tout en concevant
l'esprit villageois
- Valoriser la structure paysagère
Page | 75
Ces objectifs peuvent être mis en place
par l'appropriation de la parcelle en friche, en préfiguration
des aménagements du programme d'aménagement à venir. Le
projet entrepris par Oppidea se veut en cohérence avec la demande des
habitants, au regard des dysfonctionnements constatés. Le projet urbain
doit alors intégrer la possibilité d'offrir un espace pour un
aménagement temporaire et ceci d'ici le lancement de travaux en 2014.
Tout d'abord, il est proposé d'élaborer des
stratégies à faible coût pour gérer de
manière créative ces friches urbaines et inspirer de nouvelles
visions de développement. Cette initiative s'inscrit dans un processus
d'expérimentation urbaine participative. Il s'agit de
stimuler les dynamiques sociales avec la création de lieux de
proximité, d'échange et de rencontre entre les habitants dans des
ensembles résidentiels souvent repliés sur eux-mêmes.
En particulier, certains de ces espaces sont marqués
par un temps de veille, d'attente prolongée, propice au
développement d'usages temporaires. Ces initiatives seront des
éléments de valorisation des ressources du territoire autour de
la nature, de la culture, du sport, de l'urbanisme et de l'architecture. Il
s'agit d'inverser le regard, en positivant ces espaces
aujourd'hui sans usages et d'en faire un support de curiosité des
habitants sur leur environnement urbain. L'objectif est de nourrir l'imaginaire
urbain, activer le potentiel créatif de ces endroits et interroger nos
valeurs d'usages dans le quotidien de nos villes.
Ce projet tend à la collaboration avec les habitants
pour la réalisation de l'espace public et utiliser le temps du chantier
pour échanger et impliquer la population dans la durée. Cette
emprise foncière sera un support de communication, de
concertation et permettra de porter à connaissance le projet en
dehors des réunions officielles, par une formalisation ludique
du programme du projet urbain.
Cela permettra une appropriation d'un espace du quartier par
les habitants pendants la durée des études. Son rayonnement se
veut positif pour animer le quartier la nuit, sa visibilité importante
pour dynamiser cet espace proche de la place Micoulaud et créer un lien
avec le nouveau quartier de Borderouge.
La faisabilité et la programmation de cet
aménagement temporaire a été établi en
collaboration étroite avec tous les acteurs. Elle aboutit aujourd'hui
à des principes d'organisation et d'aménagement globaux qui garde
la démarche. Les intentions d'aménagement sont
présenté en annexe 16.
Les outils pour la concrétisation d'un projet
de Renouvellement Urbain durable
Page | 77
Cette partie fera le bilan de la prise en compte du
développement durable dans l'opération. Elle engage les
prémisses de la troisième partie. Cette partie présente le
projet dans son ambition d'atteindre l'exemplarité. Elle montre
l'ambition du maître d'ouvrage, maître d'oeuvre, des bailleurs et
de l'urbaniste.
Démarches et processus : Une transversalité
partagée pour un portage politique fort
Dès l'origine du projet un portage politique
fort a été mis en place afin d'agir rapidement sur ce
quartier en difficulté. Une méthode de travail de la
maîtrise d'ouvrage a débuté par l'élaboration d'un
marché de définition. Il est une procédure
appropriée lorsque le maitre d'ouvrage n'a pas d'idée
prédéfinie de son programme d'aménagement. Ils permettent
au maître d'ouvrage de préciser ses besoins. Il s'agit dans
une première phase d'entreprendre une réflexion collective entre
lui et les titulaires des marchés. Dans une seconde phase, ils pourront
développer individuellement leurs idées.
Cela permet d'avoir une réflexion conjointe qui porte
sur le programme et les concepts à développer. Par le
débat qu'elle instaure avec les candidats, cette méthode est
pertinente dès qu'une analyse itérative s'impose. Cependant, le
risque est de reporter sur les architectes des responsabilités
programmatiques incombant au maître d'ouvrage et les candidats craignent
d'alimenter en idées leurs concurrents directs.
La maîtrise d'ouvrage doit se munir contre les
éventuels inconvénients de ce type de procédure. Elle doit
désigner, l'élu qui se rendra assez disponible
pour porter politiquement le projet. Ainsi, un comité de pilotage
partenarial des marchés de définition présidé
par Martine CROQUETTE est mis en place. Il est composé des principaux
élus délégués thématiques et territoriaux de
la ville et des partenaires du projet. Il s'agit lors de ces comités de
préparer les choix du projet.
De plus, elle doit créer une organisation du pôle
maîtrise d'ouvrage en un groupe de pilotage composé des
personnes qui auront le plus à dire sur le sujet, désigner un
chef de projet : non seulement organisateur mais animateur.
Ainsi, un comité opérationnel du projet a
été mis en place et a comme objectif de présenter le
projet, de discuter des orientations, de la stratégie
opérationnelle et partenariale, de valider les actions prioritaires et
de définir les modalités de concertation.
Un comité de pilotage stratégique et
partenarial, présidé par Pierre Cohen valide
le programme global et le montage opérationnel de l'ensemble du projet,
détermine les principaux engagements financiers et valide les
calendriers généraux.
Un comité administratif de projets sous le
pilotage du directeur général des services
(Philippe MAHE) permet de souligner l'importance de l'organisation en mode
projet et de reconnaître l'important du fonctionnement transversal de
l'équipe projet. Il permet également de prendre
des décisions importantes sur le plan technique qui ont des
conséquences sur les méthodes de travail interservices. En effet,
l'ensemble de la maîtrise d'ouvrage technique se structure en mode
projet. Des ateliers thématiques sont organisés par les deux
chefs de projet au sein de la direction de l'aménagement (Arnaud SAYOUS)
et de la direction du développement social (Annie PELISSA).
Réclamations
Président de la communauté
Comité de pilotage stratégique et
partenarial
Usagers
Elus
Réunion de concertation
PROJETS
Comité de pilotage partenarial
Partenaires
Directeur des services
Groupe de travail
Comité administratif de projets
Chefs de projet
Services
Comité opérationnel du projet
Processus décisionnel
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Afin de promouvoir un projet urbain partagé
l'élaboration des stratégies de participation et de
concertation sont indispensables. Dans cet esprit de gouvernance
urbaine et afin de recueillir et faire partager aux équipes le
vécu du quartier la Communauté Urbaine du Grand Toulouse à
mise en place un nouveau dispositif de démocratie locale s'articulant
géographiquement par secteurs de quartiers. Des équipes
politiques et administratives sont référentes sur le secteur 3.4.
Cela permet une organisation et un suivi des instances de
démocratie locales et un accompagnement et une mise en
cohérence de dispositifs de concertions des services de la
collectivité.
La particularité de ce quartier est d'intégrer
dans l'équipe projet un chargé de la direction de la
démocratie locale et un chef de projet de la direction du
développement social. Cela engage une bonne connaissance du terrain
grâce à l'implication des acteurs professionnels et des
associations du quartier.
Le projet fait l'objet d'attentions particulières dans
ce dispositif. En effet, il est à noter qu'un budget significatif (150k)
a été alloué sur proposition de l'équipe dans son
offre financière témoignant de l'engagement de la
collectivité en la matière. Ainsi, Ces réunions
étaient l'occasion de mettre en place une concertation
stratégique pilotée par la société de conseil
d'ingénierie de la concertation RES PUBLICA.
Représentée par Gilles-Laurent Rayssac et Celine Badet, la
concertation s'est organisée autour d'un pilotage et d'une pratique de
conduite de projet en tenant compte de la dimension participative. La
volonté politique soulignait la détermination d'impliquer la
population dans un dispositif de participation. Ce dispositif se
déployait tout au long du processus, du diagnostic à la
réalisation des opérations spécifiques en passant par la
mise au point du schéma directeur et la définition des espaces et
équipements publics.
La conduite de projet en univers participatif est complexe,
c'est pourquoi il était indispensable de faire appel à des
spécialistes de façon à :
- Mobiliser des techniques et des méthodes qui
permettent de rendre ces projets efficaces, car les protagonistes sont
très hétérogènes.
- avoir une pédagogie du temps qui permet à
chaque acteur de savoir et de comprendre où en est le projet, car les
différences de temporalité et de rapport au temps entre les
acteurs sont à souligner :
- l'élu agit dans le cadre du mandat qui lui a
été confié et il sait qu'il doit en rendre compte à
échéances fixes. En l'occurrence l'élu de
référence sur le projet est Martine Croquette.
- les habitants ont un rapport à
l'immédiateté qui est quasiment automatique.
- Les techniciens, les agents, les gestionnaires ont d'autres
contraintes vis-à-vis de leurs objectifs. - savoir qui discute avec qui.
Les débats ont toujours lieu entre le maître d'ouvrage et «
les autres». Cette tendance appauvrit, en réalité le
débat public : il est nécessaire de se donner les moyens
d'organiser un dialogue entre tous les acteurs et toutes les parties
prenantes.
Cela doit conduire à anticiper les
difficultés en mobilisant les méthodes et les techniques de
la participation publique et du dialogue citoyen. Dans ce cas, nous avons
cherché à organiser la concertation de telle sorte qu'elle
permette à la maîtrise d'ouvrage de disposer du maximum
d'informations pertinentes pour prendre les décisions les plus
adéquates possibles. L'idée était de définir une
stratégie en collaboration avec les différents partenaires. La
stratégie a permis de définir les éléments suivants
:
- Les objectifs de la concertation
- Les périmètres de la concertation - La forme de
la matière à débat
- La stratégie de communication
- Les processus de dialogue public
La concertation prend différentes formes :
- Les séminaires : réunissaient
les élus référents du projet, les partenaires (bailleurs
sociaux, aménageurs), les techniciens de la ville de Toulouse et de la
CUGT, la directrice du centre social des Izards-Trois cocus, le directeur du
centre d'animation des Chamois, le président de la Régie de
quartier des Izards-Trois cocus ; ils avaient pour objectif de créer
une culture commune de la participation ainsi que de partager les
méthodes et techniques qui seront mobilisées dans le cadre de
la stratégie de concertation.
- Les réunions de pré-concertation :
qui comprenaient, une première réunion avec les «
têtes de réseau » (société civile
organisée et des parties prenantes « mobilisatrices », des
rencontres spécifiques en amont de la concertation sectorisées
selon des caractéristiques particulières
(Commerçants, habitants concernés par les démolitions,
aménagement de la place Micoulaud). A ce stade, la population
était amenée à remplir un questionnaire.
- Les réunions de concertation : qui
comprenaient : une réunion d'ouverture au format cabaret, afin de
marquer un changement dans les habitudes de concertation, un diagnostic en
marchant, un samedi après-midi. Les participants se livraient, par
petits groupes, au jeu du « J'aime - J'aime pas>>. Enfin, deux
réunions d'ateliers sur la base des travaux d'OBRAS et de la
réunion en marchand ont été mises en place.
- Une réunion de synthèse :
expliquant les décisions prises par les élus. Il parait
essentiel de revenir devant le grand public avec des informations sûres
et fiables quant au déroulé et au phasage du projet de
développement et de renouvellement urbain.
Les modes opératoires choisis pour garantir la
cohérence du projet d'aménagement
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Le mode opératoire choisi est
important, car il faut choisir la procédure adaptée à son
projet pour assurer une cohérence entre les outils juridiques et
contractuels. Cela permet d'avoir une base solide pour respecter les
objectifs de délais pour la mise en oeuvre d'action
prioritaires. De plus, cette base permet de raisonner sur un
équilibre financier global de l'opération.
L'accord cadre de maîtrise d'oeuvre urbaine a permis
à Obras de définir quelques préconisations
procédurales. Il conseille alors de :
- Lancer une action réglementaire en agissant sur le
PLU.
- La mise en place d'un PAE comme outil de
péréquation pour fixer et recueillir les participations
- Etendre le périmètre et modifier le programme de
la ZAC de Borderouge pour éviter la multiplication des outils et des
périmètres.
Deux bémols sont apportés :
- L'éventualité d'une ZAC rend les
procédures d'aménagement longues (Enquête publique...)
- Les plans de Renouvellement urbain gérés par
l'ANRU sont une source de financement. Cependant, elle est
souvent sectorielle et peine à relier les investissements et la
délimitation du périmètre doit être une question
majeure, car les financements sont strictement apportés à
l'intérieur du périmètre. Cette procédure impose
des délais de réalisation courte qui n'en fait pas une
procédure souple.
Ces deux bémols ont été entendus par la
collectivité, mais elle a décidé d'engager ce processus
plus favorable à la réalisation de ce projet.
Dans tous les cas une action foncière
est nécessaire. Lors d'un projet d'aménagement, la maîtrise
du foncier est essentielle : sans elle, impossible de monter un projet, de
visiter un site, de procéder à des prélèvements.
C'est un maillon d'un dispositif nécessitant, en amont, une
réflexion en termes de planification et de définition du
projet et, en aval, une perspective opérationnelle. Une
stratégie de maîtrise foncière doit être
adaptée au projet. Des outils fonciers doivent être au
service de cette stratégie. En effet le foncier, souvent bâti ou
encombré en site de renouvellement urbain, occupe une part très
importante dans le bilan des opérations d'aménagement.
Ces outils permettent de préparer les opérations
dans les meilleures conditions :
- le bon usage des zonages et règlements à
intégrer dans les documents d'urbanisme, notamment les PLU. Ainsi
l'agence Obras propose dans le cadre de son accord cadre des
préconisations pour la modification du PLU. Ainsi des servitudes
d'utilité publique ont été instaurées afin de
préserver des continuités piétonnes entre les deux
opérations. Ce foncier gelé de toute construction permet
d'envisager un projet d'aménagement avec des bases solides de
continuité globale des projets.
- la création de périmètres de sursis
à statuer, toute la partie maraichère au nord du sud est
frappée par ce périmètre. Cette procédure permet
à la collectivité de se munir d'outil juridique qui évite
d'accorder un permis de construire alors que le projet n'est pas encore
stabilisé.
- la déclaration d'utilité publique (DUP)
d'un projet permet, si nécessaire, de recourir à l'expropriation.
Cette DUP a été établi le long du chemin des Izards, car
le foncier de ce secteur est le moins maitrisé et correspond au coeur du
projet. Elle permettra l'expropriation des bâtiments en front de la place
Micoulaud et la maîtrise foncière pour une densification
importante du secteur stratégique.
La mise en place de partenariat financier est
indispensable. La maîtrise du sol facilite les négociations
partenariales.
En l'absence de financement ANRU, bien qu'en ZUS, ce projet
doit être mis en oeuvre par des moyens ordinaires. C'est pourquoi, la
collectivité a décidé de s'engager dans une
démarche d'écoquartier qui constitue une opportunité de
financement par le biais de la labellisation.
Les outils de cadrage pour assurer le respect des
objectifs
La plaquette Obras issue du marché de
définition constitue une première feuille de route qui
fixe les objectifs à atteindre. Après stabilisation du parti
d'aménagement à échéance 2015, 2010 et 2025 les
missions spécifiques de l'accord cadre dont Obras est
le mandataire a permis d'élaborer une charte de projet et un cahier
de prescriptions programmatiques, urbaines, architecturales,
paysagères et environnementales pour assurer le suivi des
opérations. Son but principal est d'assurer le respect des
critères et présente un gage de qualité. La mission
d'accord cadre dure 4 ans, il faut assurer durant les premières
années des actions cohérentes pour engager un effet tâche
d'huile sur toute l'opération. De plus, lors des marchés de
travaux une clause de développement durable sera mise
en place afin de sensibiliser les intervenant par le biais de démarches
« chantier propre ».
Le référentiel de l'appel à
projet écoquartier représente lui aussi une feuille
de route qui reformule et précise ces objectifs avec un nouvel
éclairage. La communauté d'agglomération du Grand Toulouse
s'est engagée dans la démarche éco-quartier et a
répondu à l'appel à projet pour la labellisation du projet
des Izards-Trois Cocus. Le projet des Izards est classé dans les projets
de type transformation qui tend vers une écotransition dont la
participation des habitants est structurelle. Cependant, le projet n'a
pas été retenu par le Ministère du
Développement durable en tant que quartier exemplaire.
Page | 83
Malgré ce résultat la communauté
d'agglomération a décidé de suivre comme feuille de
route le référentiel écoquartier. Leur
volonté politique est clairement de faire passer ce quartier
stigmatisé à un quartier pilote de la ville de Toulouse
voire de l'agglomération. Ce quartier est en pleine mutation et
l'objectif est de préserver son identité tout en
améliorant la qualité de vie des habitants.
La procédure de mise en oeuvre de la volonté
d'ériger ce projet en écoquartier semble classique et
émane de différentes motivations :
- La motivation la plus courante est « l'effet
d'aubaine >>. En effet, s'engager dans une démarche
écoquartier permet si le projet est labéllisé d'avoir des
aides et subventions (Ademe, ANAH, crédits d'impôt...).
- Ensuite nous pouvons évoquer « l'effet
marketing >>, car l'écoquartier est de plus utilisé par
les collectivités comme un concept nouveau qui intrigue et qui attire
l'attention du grand public. Cet effet de mode permet à des projets
d'être la vitrine de la ville. Il est alors comme une porte
d'entrée sur l'urbanisme nouveau pour le grand public et un terme
fédérateur.
- La démarche écoquartier est la mise en oeuvre
d'une volonté politique. La prise d'engagements locaux, nationaux
voire internationaux et sa définition dans les traités,
directives ou lois élaborées incite au développement
durable.
- La volonté des élus de tirer les quartiers
d'une ville vers l'exemplarité d'une démarche d'un savoir
faire ou d'un savoir vivre.
Afin d'inscrire son projet en tant que quartier pilote en
terme de Développement durable la communauté
d'agglomération du Grand Toulouse a intégré ce projet dans
le cadre du programme européen Mi Ciudad A. Cela
correspond à des Méthodes Innovatrices de Planification Urbaine
Intégrale pour les Villes Adaptées au Changement Climatique.
Elle vise le renforcement du rôle des villes en ce qui
concerne l'adaptation et l'atténuation des effets du changement
climatique. Cette méthode est développée dans le cadre du
programme européen de coopération territoriale
de l'espace Sud-ouest européen (SUDOE). Ce programme tend à
soutenir à travers le cofinancement de projets transnationaux par
le biais du Fonds Européen de Développement Régional
(FEDER). Les acteurs publics des régions espagnoles, françaises,
portugaises et britanniques (Gibraltar) peuvent contribuer à la
croissance et au Développement durable de cet espace Sud-ouest
européen en développant des projets de coopérations
transnationales en matière d'innovation, d'environnement, de nouvelles
technologies de l'information et de développement urbain durable. Cette
coopération transfrontalière tend à
développer des projets exemplaires aux caractéristiques
similaires et dont leur expérience peut être partagée et
comparée.
Quatre groupes de travail transnationaux sont constitués,
chacun étant coordonné par la ville ayant la plus grande
expérience et la meilleure connaissance pour chaque dossier:
- Málaga: aménagement urbain et mobilité
- Toulouse: aménagement des espaces verts et des
espaces naturels - Vila Nova de Gaia: économie et
efficacité énergétique
- Burgos: conscientisation et participation citoyenne
L'objectif principal est de créer des
critères de planification urbaine pour l'adaptation au
réchauffement climatique. Par la suite, Ces critères fourniront
les règles méthodologiques pour la conception de projets
urbains intégrés. Ces critères tendent à être
un outil opérationnel de gestion urbaine, qui pourraient
être utilisés dans l'avenir tant par les partenaires du projet que
par d'autres villes de l'espace SUDOE. Une fois élaborés, les
critères seront appliqués à quatre aires urbaines des
villes partenaires à travers une expérience pilote.
Le projet Izards-Trois Cocus bénéficie de cette
expérience pour être une expérience pilote en terme
d'aménagement des espaces verts et des espaces naturels.
Par la suite les résultats du projet seront utilisés
comme outil stratégique de gouvernance des villes. En
conséquence, à partir de 2013, les villes partenaires lanceront
officiellement une plateforme de collaboration en termes d'échange
d'expériences.
Pour Martine Croquette, vice-Présidente du Grand Toulouse
et adjointe municipale en charge du logement, il s'agit de faire :
« La connexion entre une zone maraîchère
de 15 hectares au nord et un habitat social mixte important au sud
».
Ainsi, « en nous appuyant sur la zone
maraichère intra-urbaine, nous transformerons l'ossature verte en espace
public et reconnecterons la ville campagne à la ville centre »
assure l'architecte Thomas Noyer.
C'est lors d'un séminaire « Aménagement des
espaces verts, des zones arborées et nature en Page | 85 ville »
que le projet Izards - Trois Cocus a été présenté
aux différents partenaires. Ce partage d'expérience de la
politique de Toulouse en terme de nature en ville a été
présenté dans son
aspect politique, théorique et opérationnel.
(Annexe 17)
En ce qui concerne la CUGT, elle a un
rôle de coordinateur dans la thématique des
aménagements des espaces verts, des zones arborées et nature en
ville. Elle doit alors définir des critères innovants
à appliquer aux projets, et avoir l'ambition de devenir la capitale de
la biodiversité des villes de plus de 200 000 habitants. Elle
concrétisera ces critères dans l'opération des Izards.
La nature en ville est un support au développement
durable, elle est instaurée dans les quartiers sensibles alors une
avancé vers la durabilité s'enclenchera. C'est un
paramètre qui valorise tant le développement économique,
culturel qu'en environnemental.
Elle est bien plus qu'un enjeu d'embellissement ou de
biodiversité. Le développement de jardins partagés est un
levier remarquable investissement des habitants dans leur quartier et un
tremplin pour l'insertion des jeunes. La nature en ville permet de
préserver la biodiversité. A Toulouse un inventaire pour la
protection de la nature en ville à été mis en place. 1 200
espèces ont été recensées. C'est un outil d'alerte
dont dix site ont déjà étaient étudié. Dans
le cadre du programme MI CUIDAD le projet des Izards est un site pilote en la
matière dans sa gestion et dans renfoncement des unités
paysagères. Ainsi par ce biais le territoire sera valorisé et son
attractivité renforcé par une image positivée.
AMO développement durable et maitrise d'oeuvre
urbaine pour une opérationnalité de la décision
politique
Dans le cadre d'une volonté de faire de ce projet un
projet pilote la CUGT s'est munie d'un bureau d'étude
spécialisé dans l'assistance à maîtrise
d'ouvrage (AMO) de Développement durable afin de
concrétiser ses objectifs politiques.
Le souci d'une meilleure cohérence des projets sur un
même territoire dans différents domaines conduit à
complexifier les processus d'élaboration des projets. La conduite
maitrisée de projets
complexes devient le coeur de la problématique des
décideurs confortés à une spécialisation des
compétences mobilisées. Cela entraîne une
nécessité de faire appel à des assistants à
maîtrise d'ouvrage pouvant cadrer les actions et évaluer le
risque.
Ce besoin de conseil ou d'étude ponctuelle assure la
pertinence d'une décision. Le rôle de l'assistant est
d'apporter de l'aide en laissant au maitre d'ouvrage l'exercice de ses
responsabilités. Il est un facilitateur pour la prise de
décision. Le caractère itératif de la
démarche de travail permet de préciser progressivement l'objet et
les modalités de travail. Lors de la réponse à l'appel
à projet écoquartier un bureau d'étude était
présent afin de recueillir toutes actions pouvant être
valorisé dans le dossier de candidature.
De plus, les missions définissant l'accord
cadre de maîtrise d'oeuvre urbain est un outil essentiel pour le
bon déroulement des opérations. Obras étant le mandataire
de cet accord-cadre et lauréat du marché de définition, il
se positionne en tant qu'acteur primordiale. Indissociable du projet urbain, la
maîtrise d'oeuvre urbaine aura à démarche intellectuelle
aboutissant à un projet partagé et des modes opératoires
crédibles de mise en oeuvre. Il aura alors le rôle de passeur.
Contractualisé par un accord cadre celui-ci prévoit des
marchés successifs pour l'exécution des différentes
missions. Cette forme d'accord a été introduite en 2006 dans le
code des marchés publics fixant dans les grandes lignes les conditions
d'une collaboration en vue de la mise en oeuvre d'un projet urbain. Le maitre
d'ouvrage a donc la possibilité de choisir une équipe
après avoir mené une procédure de dévolution (ici
un marché de définition). Les missions accordées
à Obras dans le cadre de l'accord cadre sont :
o Programmer l'évolution du territoire d'étude
à horizon 2025
o Elaborer et préciser les projets urbains de chaque
unité de vie
o Assurer la cohérence d'intervention à
l'échelle du territoire d'étude et au sein de chaque sous secteur
opérationnel
o Actualiser les documents de référence, renfoncer
les connaissances sur des points particuliers
o Construire un projet partagé
o Aménager des cadres de vie de qualité
Cet éventail de mission donne à voir l'importance
d'une collaboration étroite en maîtrise d'ouvrage urbain et
maîtrise d'oeuvre urbain.
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LA PERTINENCE DE LA DECISION POLITIQUE APPLIQUEE A UN
PROJET DE RENOUVELLEMENT URBAIN DURABLE : D'UN QUARTIER STIGMATISE A
UN QUARTIER PILOTE ?
« L'écoquartier ne doit pas être une
enclave écologique pour bobos » Catherine
Charlot-Valdieu
Cette analyse permet d'identifier les points forts mais aussi
les éventuels défauts et besoins qu'il faut combler afin de
favoriser le développement de projets de renouvellement urbain
durable.
Les limites du Renouvellement
Urbain durable
Cette partie tente de souligner en quoi les ambitions
d'exemplarité du projet de renouvellement et de développement
urbain du quartier Izards - Trois Cocus peuvent être limitées dans
son fondement et par les outils utilisés.
La démolition-reconstruction comme frein aux
logiques durables
Les exigences d'un renouvellement urbain durable invitent
à concilier aménagement présent et développement
futur. Le tissu constitué doit être envisagé comme
fondation pour la durabilité des quartiers sensibles
pour y modeler une durabilité. Un de ces fondements et de
préserver la mémoire du territoire.
Ce terme est peu développé dans les projets
d'urbanisme malgré un rapprochement conceptuel fréquent entre
développement durable et renouvellement urbain. Il faut souligner les
limites de cette bipartisation lorsqu'elle s'applique à l'urbanisme
opérationnel.
Le choix de la démolition-reconstruction est-il
encré dans une logique de durabilité des espaces existants ? Des
contraintes multiples peuvent amener les décideurs de préconiser
la démolition plutôt que le recyclage. Ainsi,
lorsque la restructuration du quartier est lourde, lorsque les bâtiments
sont obsolètes, sont difficilement transformables et que le prix d'une
réhabilitation est trop important alors des démolitions de
bâtiments de qualité sont envisagées.
L'argument économique est discutable, car les
démolition-reconstruction sont parfois alourdies par les normes
techniques et des exigences des techniciens en constante évolution.
Parfois des opérations de réhabilitation offrent des coûts
moins importants. Ces démolition-reconstruction sont lourdes dans le
poids d'un bilan de ZAC, alors que l'on connaît des opérions
exemplaires de réhabilitation plus efficace et moins coûteuse. Je
fais référence ici à l'opération de
réhabilitation de la Tour du Bois-le-Prêtre par Lacaton &
Vassal. Concernant l'intérêt économique, le rapport de
«+» plus de Fréderic Druot, Anne Lacatton et Jean Pierre
Vassal en 2004, démontre que la démolition-reconstruction
coûte plus cher que la réhabilitation :
« 15 000 euros sont dépensés pour la
démolition d'un logement (frais techniques+accompagnement social),
152 000 pour une construction neuve (constructions+honoraires). Au total, 167
000 euros sont dissipés pour démolir un logement et en
construire un autre alors qu'une opération de réhabilitation
nécessite 8 à 10 fois moins de frais.»
Les exigences du développement durable vont dans le
même sens, car les normes sont de plus en plus exigeante
et les bâtiments sont donc plus rapidement obsolètes au regard de
normalisation galopante. Cela diffère de la rénovation, car elle
consiste à détruire des quartiers entiers alors qu'aujourd'hui on
tend à préserver l'historicité du quartier. Des techniques
de déconstruction ont été adoptées à la
place de faire imploser brutalement le bâtiment. Elles permettent le
recyclage des matériaux, mais sont souvent complexes, lentes et
chères.
Les décisions de démolition peuvent parfois
être engendrées par des décisions
idéologiques. En effet, les bailleurs sont parfois en
difficulté pour entretenir leur patrimoine, les élus
décident parfois de changer l'image du quartier par des actions lourdes.
Cela peut donner une marge de manoeuvre plus importante lors de la conception
du projet urbain. Lorsqu'il s'agit de logement privé, il est parfois
long et fastidieux d'enclencher une OPAH car elle nécessite de longue
négociation avec les propriétaires et augmente le coût de
portage foncier. Ces arbitrages sont parfois paradoxaux et doivent encore
beaucoup au mode de fonctionnement des institutions et des pratiques
professionnelles. Si les pratiques d'entretien des bâtiments
n'évoluent pas alors la démolition sera la réponse
inévitable des projets de renouvellement urbain. Les subventions en
faveur des réhabilitations sont plus faibles que pour les
démolitions et les reconstructions.
Un volet environnemental justifiant le
développement durable dans les quartiers
Le plus souvent les projets de renouvellement urbain durable
se réduisent à l'amélioration de
l'efficacité énergétique des
bâtiments alors que l`intégration du quartier à
différente échelle n'est pas prise en compte.
L'intégration évidente du développement durable dans les
projets de renouvellement urbain n'est pas totalement acquise. En effet, ce
n'est pas forcément l'objectif premier à améliorer dans
les quartiers en difficulté. Cette prise en compte est récente
(Appel à projet ANRU « Rénovation urbaine et urbanisme
durables», 2008). Cet appel à projet souligne une nécessaire
incitation des municipalités à tende vers des projets de
renouvellement urbain durable.
La sectorisation de l'action de publique est
en lien dans ce paramètre. Dans ce projet le développement
durable apparaît comme une couche supplémentaire d'un dispositif
réglementaire strict à tenir. Alors que ces deux démarches
devraient se mêler entre elles et n'être jamais
séparées. L'organisation des services internes de chaque
structure est souvent sectorisée avec des agents distinct ; cela
complexifie la remontée de l'information et de son traitement.
L'habitant au coeur des décisions ?
La densification passe dans ce projet par la démolition
de centaines de logements impliquant un relogement des
familles dans d'autres quartiers. Le plus souvent ces familles n'ont pas les
possibilités de louer dans des logements neufs et se retrouvent dans
d'autre ZUS. Leur parcours résidentiel est donc inchangé et leur
changement d'habitude est bouleversé. Cette démolition est elle
vraiment judicieuse au vu du contexte actuel ? La crise du logement, ainsi que
l'urgence climatique et environnementale sont paradoxales face aux
démolitions systématiques entreprises dans les quartiers de
grands ensembles. Au démarrage de l'opération, la tour Micoulaud
devait être détruite. Cependant, suite à la concertation
des habitants l'objectif fut
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autre, car elle est le symbole social du quartier. C'est alors
le seul bâtiment qui a été sauvé de la
démolition massive du quartier. L'intérêt pour la
déconstruction des grands ensembles semble être avant tout
politique plutôt que social, économique ou environnemental,
alors que l'amélioration de la vie quotidienne des habitants et le
développement du sentiment d'appartenance constitue les enjeux les plus
importants d'une opération. Les démolitions bouleversent
radicalement les habitudes des habitants. Ainsi cette logique dépasse
l'échelle de l'individu. Or le renouvellement urbain durable
intègre les habitants ainsi que leur mémoire dans un processus de
recomposition territoriale.
Alors que l'exigence de participation
démocratique est souvent soulignée dans la mise en
oeuvre du projet, celle-ci est parfois complexe à mettre en place. En
effet, sans la participation des habitants, le projet est voué à
l'échec. Cependant, quelle concertation adopter dans ce type de projet.
La ville se veut durable à différentes échelles, alors
doit-on concerter à l'échelle du secteur d'habitation, du
quartier, de la ville, de l'agglomération ? La
représentativité des concertés est souvent limitée.
Les retraités sont les plus présents, les jeunes
inintéressés. En effet, la démocratie participative a
comme obstacle la sensibilisation du groupe. La confrontation de point de vue
est difficile à accepter, elle a pourtant comme qualité
d'enrichir le débat. Chacun a ses propres intérêts
et chaque proposition a sa légitimité, mais cela ne permet pas
d'avoir une opinion globale sur un thème abordé. De plus, le plus
souvent la concertation est déclenchée quand les bases solides du
projet sont déjà validées politiquement. La souplesse de
la concertation est alors entravée, car il est toujours difficile de
revenir sur un élément concerté. Cela n'a rien
d'évident et a le mérite d'être amélioré.
Vers un nouveau programme d'aide aux quartiers sensibles
?
Un bilan des politiques de rénovation
urbaine menées depuis neuf ans par l'ANRU a récemment
été établi par la cours des comptes13, alors
qu'une relance du programme a été unanimement
réclamée par les collectivités territoriales. Or, un
constat d'échec vis-à-vis des objectifs a été
souligné. Les 43 milliards d'euros engagés n'auraient pas permis
d'impulser plus de mixité sociale, de réduire l'échec
scolaire ou d'endiguer le taux de chômage.
Ce type d'urbanisme est-il la solution aux problèmes
écologiques des quartiers des grands ensembles ? Ces programmes de
mutation lourde des quartiers n'a pas porté les fruits
espérés. Certes l'urbanisme n'est pas la réponse aux maux
des quartiers sensibles mais une autre éthique urbaine est envisageable.
Nous verrons plus tard quelles préconisations on doit envisager pour
améliorer des politiques qui se veulent ambitieuses mais
opérationnellement difficiles à appliquer. Nous verrons plus tard
quelles peuvent être les préconisations à apporter à
ce deuxième volet.
13 La politique de la yille une décennie de
réformes
Le référentiel écoquartier, support
de l'exemplarité d'un projet ?
L'objectif du référentiel employé
pour répondre aux exigences écoquartier de l'état à
comme finalité de créer un label et de faire
émerger des principes d'aménagement pouvant
être reproduit et formant la base d'une qualité urbaine d'un
quartier. Il a pour définition de marquer la qualité d'un
produit. Il a la particularité de se référencer à
une échelle plus globale qui est le quartier. Cependant, nous voulons
nous interroger sur la pertinence de cette grille écoquartier
comme référentiel urbain pour une labellisation
écoquartier. Ce nouveau mode de vie est certifié grâce
à la grille écoquartier 2011, cette méthode à pour
objectif de définir des performances par la suite
pondérées selon leur implication dans le projet.
L'utilité d'un label écoquartier peut
réguler la dénomination du terme écoquartier. Cependant,
sommes-nous arrivés à une maturité réelle de la
qualité durable de nos quartiers pour en figer le terme? L'apport de
qualité défini dans le référentiel tient il
vraiment compte de toutes les particularités du contexte local de chaque
morceau de ville ? Reconnu comme atout commercial comme argument de vente et
ancré dans le marketing urbain, l'écoquartier est-il une
réelle volonté d'exemplarité ou un moyen
d'équilibrer le bilan de l'opération grâce à la
hausse des prix de vente et l'attribution de subventions
étatiques?
Vers quel mode vie nous mènent les
écoquartiers
Des « quartiers types14 >> sont mis en
oeuvre comme nouvelle forme de vie et de pensée
expérimentale. Toutes les villes Françaises portent leur
regard sur les mêmes objectifs européens de la ville durable.
Chaque pays cherche à imiter les réussites des pays voisins. Cela
nous emmène à la standardisation de nos modes de vie.
Quelle qualité de vie future proposer à l'heure de la
labellisation globale de toutes les opérations en écoquartiers?
Certaines villes choisissent de réaliser des écoquartiers
exemplaires. Cette volonté conduit souvent à isoler les
quartiers: la ville «extraordinaire>> s'oppose à la ville
ordinaire, où l'on n'a pas fait autant d'efforts. Ces quartiers sont
survalorisés, et tendent à se spécifier du point de vue
social.
Cependant, deux aspects ne sont pas maîtrisés :
leurs effets sur le territoire et le surcoût.
La recherche d'innovation vers de nouveaux procédés de
construction, la multiplication d'acteurs, l'engagement pour la
démocratie participative sont d'autant de paramètres à
financer. La
14 CHARLOT-VALDIEU C. et OUTREQUIN P. (2009), L'urbanisme
durable concevoir un écoquartier, Paris, Le Moniteur,
procédure de labellisation engendre automatiquement des
surcoûts, car un service doit s'organiser pour mobiliser ses
connaissances sur le territoire et monter un dossier afin de lancer sa
candidature. Ces éléments sont portés par les
autorités locales et se répercute sur le prix de revient des
logements. Ainsi lorsqu'il est appliqué à un quartier
stigmatisé où le marché immobilier est en stagnation cela
à pour effet de modifier les prix des marchés, la population
initiale du quartier et en supprimer sa substantifique moelle.
Page | 93
Cette tension du marché est liée à une
marchandisation du centre-ville qui est devenu désirable. On
souhaite aujourd'hui avoir la même qualité de vie partout dans la
ville comme celle qu'on peut trouver dans le centre-ville. L'objectif est
d'attirer les classes aisées en diversifiant l'offre de logement.
Cependant, on remarque dans les centres ville un phénomène de
gentrification. Les classes populaires et moyennes ont du mal à
se loger en centre-ville. Qu'en est-il des quartiers
périphériques tels que les Izards ou l'on cherche à
attirer les classes moyennes ? Souhaitonsnous produire une image d'un quartier
« bobo » grâce à une démarche écoquartier
qui apporterait une nouvelle population, mais qui à terme n'aurait que
le même effet ? Par conséquent cela va engendrer
l'éloignement des classes moins aisées dans des
périphéries lointaines ?
De plus, dans le marché de définition l'agence
Obras insiste sur le fait que :
(( La solution de «l'éco-quartier~ n'est pas
ici la bonne. Elle risquerait d'isoler le quartier, et de faire partir un
certain nombre d'habitants. Ce qui ne veut pas dire que les enjeux de
durabilité ne soient pas essentiels. Peut-on ici inventer une
manière ((durable» de faire la ville ordinaire, qui ne soit
pas ((labellisée», mais simplement efficiente et vertueuse, sans
((effet de communication»? Favoriser l'usage des terres agricoles,
traiter «naturellement)) les questions environnementales (eaux de
pluie et déplacements doux, par exemple), implanter correctement les
bâtiments, maintenir une diversité sociale et des
solidarités actives, une urbanité chaleureuse, promouvoir la
performance environnementale sans dogmatisme... »
Les limites des outils d'évaluation : la grille
écoquartier 2011
De plus, la grille écoquartier permettant
l'évaluation et par la suite la labellisation de quartier pilote montre
quelques faiblesses à corriger.
La structure de cette grille a l'inconvénient de
réduire la transversalité de la démarche.
L'aspect systémique de la démarche est alors biaisé. Des
contradictions à propos de certains thèmes sont à mettre
en évidence. Comme l'objectif environnemental de réduction
des émissions de gaz à effet de serre est en contradiction avec
l'objectif économique de réduction des charges locatives.
De même, pour la réhabilitation énergétique, qui
impose une consommation inférieure à 80 kWh/m 2 /an pour tout
type de bâtiment peut être contreproductif. De plus, les habitants
ne sont pas formés pour utiliser ce type de système innovant et
leur efficacité est alors amoindrie. Enfin, le pilier économique
ne prend pas en compte les externalités négatives du projet, il
n'impose aucune clause sociale pour permettre l`insertion des habitants et leur
investissement dans le projet. Il ne préconise pas la démarche de
valorisation des productions locales ou la prise en compte de la localisation
des entreprises répondant aux offres de marchés de travaux. La
carence la plus flagrante est le manque d'analyse économique : elle est
souvent réduite aux mesures et actions d'insertion par l'économie
(régie de quartier) ou aux analyses sur les commerces (AMO commerce).
L'opération des Izards - Trois Cocus a mis l'accent sur
le pilier environnemental, social et économique grâce au volet
renouvellement urbain. Mais ces piliers évoluent
séparément, l'action économique de l'agriculture
urbaine n'est pas forcement mise en relation avec le développement des
services et des commerces de la place centrale. Ceci est contradictoire, dans
le sens où ils implantent des locomotives commerciales ou commerces
d'alimentation isolés de toutes productions locales du quartier.
L'écoquartier en tant que forme la plus aboutie du
développement durable est difficile à définir de
façon normative étant donné qu'il existe une multitude de
définitions. Donc les objectifs donnés à un
écoquartier dépendront des décideurs et de leur
capacité à mener un bien un projet. Ces objectifs
dépendront également des financements extérieurs (ANRU,
Région, département...). Cette grille écoquartier est le
support de cahier des charges type. Du fait de son manque de
contextualité, elle se présente comme une boite à
outil dans laquelle on peut piocher dedans pour répondre à tel ou
tel objectif. Le référentiel écoquartier est un outil
développé par l'Etat à l'échelle nationale. La
difficulté de l'appliquer à l'échelle locale
réside dans l'identité propre de chaque quartier et dans la
particularité d'une aire urbaine. Les références
européennes sont souvent construites sur les bases du fonctionnement des
régions du nord et s'appliquent mal à des régions
méditerranéennes dont le fonctionnement et la pratique de
l'espace est différente.
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Cette démarche offre des avantages certains. Elle
permet de proposer un cadre de définition de l'excellence vers laquelle
les villes se tournent. La grille est rassurante et offre davantage de
lisibilité et confère un aspect rationnel et opérationnel
à la mise en oeuvre concrète du concept. Pour autant,
l'inconvénient majeur est d'immobiliser un concept qui ne cherche
qu'à évoluer. Le risque est de tendre vers l'uniformisation et
le nivellement des opérations d'aménagement. Un langage
commun est donc indispensable. Mais les villes doivent travailler sur des
référentiels spécifiques à leur territoire.
L'objectif est de partir du bas de l'échelle pour créer
une définition claire du concept. Le fait de mutualiser les
« définitions locales » pourrait permettre de créer un
référentiel national adaptable aux contextes locaux. C'est par un
enrichissement cumulatif des différentes particularités de chaque
territoire que la définition serait la plus pertinente. Il y a un manque
clair de capitalisation des différents acteurs du renouvellement urbain
durable.
En effet, les actions des services de l'Etat manquent de
cohérence (ADEM, ANRU...) ils élaborent leurs propres outils qui
ont des objectifs de développement durable comparable mais pas les
mêmes thèmes. Une absence de cohérence et de synergie
des politiques (politique de la ville et politique de développement
durable) est à noter. L'évaluation des politiques publiques en
France se fait le plus souvent sur la réalisation des actions
projetées et non sur l'atteinte des objectifs définis ce qui est
le cas de l'appel à projet écoquartier. Aucun exemple
d'écoquartier n'est terminé en France. L'usage de ces quartiers
est récent est un retour d'expérience est difficile à
évaluer. Pourtant on s'acharne à créer encore plus
d'outils car le besoin se fait sentir. Il est nécessaire de donner de
l'importance à l'évaluation efficace, non pas une
évaluation stricte d'atteinte d'objectifs, mais sur le fonctionnement
réel du quartier après atteinte des objectifs. Nous parlons bien
de qualité de vie des habitants alors le curseur d'évaluation
doit se faire bien plus en aval dans le processus de mise en oeuvre d'une
opération.
Cependant, cette analyse souligne un besoin clair de
méthodes et d'outils opérationnels pour le maître
d'ouvrage. Peu de ville ont élaboré leur
référentiel. Le besoin en outils d'évaluation et d'aide
à la décision est primordial, l'importance d'une
ingénierie économique et technique doit être mise en avant.
Le manque est grand en terme d'aide à la décision en aval et
d'évaluation du bien être des habitants. Les feuilles de routes
lui sont indispensables pour ne pas omettre le moindre paramètre. Ce qui
souligne aussi un manque de capitalisation des données et demande
à ce que l'enseignement soit moins sectorisé et que les
écoles fassent de plus en plus d'ateliers communs. Il faut regrouper
à plusieurs écoles de façon à confronter les
idées, les points de vue et évoluer vers une pensée
transversale.
L'évaluation globale est incontournable dans un projet
complexe, mais elle est peu ancrée dans les pratiques.
L'évaluation est un moteur d'une stratégie
d'amélioration continue. L'évaluation doit être
obligatoire dans une démarche de projets complexes. Le processus doit
être défini en amont pour participer à l'aide à la
prise de décision, mais aussi au suivi de chaque phase du projet. Ces
nouvelles méthodes de travail doivent être impulsées le
plus en amont possible.
Une organisation des acteurs indispensable
La conséquence de la complexité des
projets qui tentent de prendre en compte toutes les données
énoncées doit être de générer un effet
d'apprentissage pour les acteurs d'un projet. Cette organisation doit se
traduire concrètement dans une maîtrise d'ouvrage urbaine en
capacité de piloter des projets complexes, c'est-à-dire des
projets qui prennent en compte les exigences de durabilité
d'intégration territoriale et assurent les attentes des usagers. La
transversalité des services et des actions sont indispensables
pour le bon déroulement du projet.
L'habitant est davantage formé mais son
engagement reste restreint et est souvent convié à la phase de
design de l'espace public. La participation ne se décrète pas,
elle est un long processus d'apprentissage qu'il faut amorcer dès la
mise place de plan d'action des Agenda 21. La légitimité du
savoir du citoyen est à prendre en compte. On apprend parfois bien plus
de la façon dont un quartier fonctionne par l'écoute du citoyen
que par de multiples études sociales. Il en est de même des
dynamiques associatives qui par leur connaissance cumulative du quartier
sont capables de révéler l'identité même
recherchée par l'urbaniste. Il faut ainsi savoir tirer partie des
dynamiques existantes et les prendre comme support à développer
des concepts urbains.
Les savoirs experts et profanes doivent se confronter.
Cependant, cela reste souvent limité à des concertations
réglementées et organisées par le pouvoir public. Il est
alors indispensable de créer un savoir collectif de
l'urbain tel que l'a été pratiqué lors des
balades urbaines. Cependant, il ne faut pas limiter les savoirs citoyens et
associatifs à un savoir d'usage, mais ils doivent être
mobilisés dans l'expertise technique. L'effacement voire un
déplacement des frontières entre les deux savoirs est
nécessaire.
A ce stade des collectifs innovants se mettent en place
et tentent de se positionner comme assistant à maîtrise d'ouvrage
à la conception participative des espaces publics. Nous avons
rencontré le Collectif ETC lors de notre étude sur
l'urbanisme temporaire pour échanger nos expériences et impulser
ce genre d'initiative. Cette nouvelle forme d'association cherche à
réunir des experts de la ville dans l'objectif de faire travailler les
habitants dans la réalisation d'espaces publics, et plus
généralement sur la fabrique citoyenne de la ville.
Les préconisations d'outils et de concepts
adaptés pour leur souplesse, évolutivité et
l'implication d'une multiplicité d'acteurs
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Lors de lecture sur les écoquartiers, un trait
marquant souligne que la France est en retard face aux pays européens.
Il ne s'agit pas de faire du copier-coller des projets frontaliers, cependant
l'analyse de la démarche écoquartier doit être
évolutive. Elle ne doit pas chercher à s'entraîner dans un
effet vitrine pour se mettre au rang des projets européens, mais par une
réelle stratégie à adapter ses projets à son
contexte local. Le risque est de voir un projet être labellisé,
car il répond à une thématiques particulière, par
exemple environnementale.
Il existe des quartiers dont la qualité
énergétique des bâtiments est bel et bien présente.
Mais les conceptions globales d'un quartier selon des critères du
Renouvellement urbain durable sont très minces. Nous pouvons citer en
France un exemple en expérimentation la ZAC de Bonne à Grenoble,
lancée en 2004.
Le modèle INDI-RU 2005 : le choix des
indicateurs d'évaluation pour un
diagnostic contextualité
Nous avons indiqué que l'évaluation d'un projet
est indispensable pour une prise de décision pertinente. Pour cela un
outil adapté a été mis en oeuvre. Il a été
élaboré dans le cadre du projet HQE2R. Le
modèle INDI-RU 2005 est un système d'indicateurs
représentatifs permettant de décrire un quartier sous l'angle du
Renouvellement urbain durable. En effet il permet d'évaluer un projet de
Renouvellement urbain au regard du développement durable. Il prend la
forme d'une grille d'indicateurs qui servent à évaluer et
comparer plusieurs projets pour un même quartier dans le cadre d'un
marché de définition, par exemple. Cet outil d'évaluation
est aussi un outil de dialogue. Cette grille multicritère est
évolutive et adaptable au contexte local selon la valeur des seuils
appliqués aux objectifs. Il existe une grille pour les projets mixtes
d'extension urbaine et de Renouvellement Urbain. Ces indicateurs sont
classés selon différentes catégories :
- Les grands enjeux globaux
- Les enjeux locaux liés à la qualité de la
vie des habitants et des usagers - La contribution du projet
d'écoquartier à la durabilité de la ville
- Et le respect des principes pour concevoir
l'écoquartier.
Les résultats de l'analyse sont illustrés
à l'aide de documents graphiques, cela facilite le travail de
l'AMO pour permettre l'aide à la prise de décision.
L'objectif est d'évaluer la contribution d'un projet à
l'amélioration d'un quartier. L'analyse des résultats de
l'évaluation dynamique et prospective permet au maître d'ouvrage
d'orienter son choix entre différents projets et permet aussi
d'améliorer un projet. C'est une aide au diagnostic puis à la
décision de projet de renouvellement urbain durable. Ce système
rend le projet dépendant du contexte du quartier dans lequel il
évolue. Il a l'avantage d'être simple et rapide donc permet
d'économiser.
Une charte à objectifs locaux.
Pour palier au manque d'accompagnement et de pédagogie
la communauté urbaine de Lille métropole a mis en place un
cadre favorable à la création
d'écoquartier. Elle a développé un outil
d'accompagnement des projets durant toutes les phases, dès la
déclaration d'intention à la mise en service de
l'opération. Cet outil a pour but de soutenir ses politiques et
s'affiche comme alternative aux référentiels nationaux de
définition d'écoquartier. Plutôt de rentrer dans le cadre
d'un label celle-ci s'efforce de mettre au point une charte écoquartier
qui engage chaque acteur dans le développement du territoire. L'objectif
est de créer un cadre métropolitain favorable
aux écoquartiers permettant la poursuite d'une dynamique de mise en
cohérence des politiques et éviter d'éventuels blocages.
Cette charte est un outil d'évaluation des projets écoquartiers
et capitalise les expériences d'un même territoire. La
communauté urbaine organise des formations pour ses propres élus
et agents, des séminaires d'échange avec les interlocuteurs
externes dans l'objectif d'améliorer les démarches locales
d'écoquartier. Cela pallie à la nécessité de
recourir à de nouvelles compétences.
Un contrat d'accompagnement à la mise
en oeuvre d'écoquartier s'inspire de la charte comme base d'étude
et de négociation pour la définition des actions
contractualisées. Ainsi la contractualisation permet de garantir les
ambitions initiales d'écoquartier et permet une réussite dans une
démarche intégrée. Le co-financement permet
à des projets expérimentaux d'obtenir des aides
significatives.
Concrètement le contrat écoquartier consiste en
un accompagnement tout au long des étapes d'une opération par la
définition d'objectifs et d'engagements contractualisés. Cela se
traduit par un co-financment, une mobilisation d'expert interne à la
communauté urbaine et d'AMO Développement durable pour une
assistance ciblée. Ces ambitions contractuelles seront
actualisées à chaque étape ce qui permet une souplesse de
l'outil.
Page | 99
A la différence de l'outil national, il ne s'agit
pas de cocher des cases, mais de mener une réelle démarche
d'urbanisme transversale par une formulation de niveaux de performance
décrit par des thèmes de la charte. Get accompagnement se
concrétise par une évaluation d'atteinte des objectifs à
chaque étape du processus et permet de choisir entre la poursuite ou
l'interruption du contrat. Elle permet de hiérarchiser les objectifs et
de les définir de façon cohérente selon les
opportunités et contraintes locales. Gette charte souligne
l'importance des cahiers des charges exprimant la stratégie
élaborée et les objectifs fixés. Elle doit être
élaborée tant à l'échelle du quartier que pour les
opérations réduites. La nécessité de mettre en
place de nouveaux objectifs, mieux ciblés permettra de renforcer une
méthodologie et de définir clairement par la suite ce qu'est un
écoquartier.
La mutabilité : Révélateur de
potentiel, Vers un Renouvellement Urbain mutable
La démarche écoquartier est basée sur le
concept de durabilité. Nous l'avons vu, ce terme n'est que peu
stabilisé. Peut être est il difficile à concevoir d'un
point de vue opérationnel. Ici il ne s'agit pas d'effacer un terme
utilisé dont les avantages ont été soulignés, mais
de le renforcer par des concepts scientifiques existants, les manques se
trouvant mis en valeur. La ville n'est certes pas un objet scientifique, mais
certaines de ses composantes ont le mérite de venir des sciences
humaines, sociales et physiques. Le terme de mutabilité
est un concept peu développé en France. Gependant il fait partie
intégrante de la durabilité et c'est un paramètre à
mettre en valeur afin de faire sortir la durabilité de son utilisation
communicationnelle. La mutabilité se positionne comme
élément nouveau plus concret et rigoureusement plus
opérationnel. La mutabilité se place plus dans le monde de la
science que du marketing urbain. Le renouvellement urbain
mutable est alors ce vers quoi nous devons tendre.
Gomme nous l'avons souligné en première partie,
le renouvellement urbain a la particularité d'être mis en place
car les initiatives privées ne sont plus en mesure de développer
des opérations par leurs propres moyens. L'action publique est
essentielle sur ces quartiers pour régénérer ces morceaux
de ville. Ainsi le renouvellement urbain mutable se
définit comme capacité d'un secteur à se
reconstruire de lui-même en prenant compte des
qualités de son contexte. Nous tendons vers cette logique. Gependant, la
mutabilité spontanée est rarement une alternative satisfaisante
à l'urbanisme opérationnel. Les initiatives publiques se doivent
de montrer l'exemple pour qu'un effet tâche d'huile se propage dans un
quartier voire une ville. L'objectif du renouvellement urbain mutable est de
favoriser l'intégration urbaine et de créer des conditions
facilitant l'évolution et le développement spontané
ultérieur des sites.
La mutabilité cherche à rendre durable un projet
mais surtout à le rendre adaptable et ayant la faculté
d'évoluer seul. Cette notion est à appliquer à la
dimension urbain, c'est bien là qu'elle est la plus pertinente. C'est
à ce niveau que les politiques structurantes se mettent en place, elle
est l'échelle de cohérence.
La pertinence d'un projet se juge à sa
contextualité. C'est à dire de l'atteinte d'un
équilibre dans le temps des trois piliers dans un milieu donné.
Le système proposé est donc dépendant de
l'évolution du contexte qui reste fragilisé par sa
complexité. Par conséquent, la qualité d'un projet
réside dans sa capacité à résister à la
fluctuation du contexte en laissant une marge de manoeuvre qui permet de
proposer des outils pour modifier son fonctionnement et s'adapter à un
nouveau contexte. Alors la pérennité d'un projet réside
dans sa qualité de résilience et de
mutabilité. Ces deux concepts scientifiques doivent
être introduits en amont du projet.
La résilience d'un projet est sa capacité
à résister à la mutation de son contexte et de maintenir
un équilibre dans le temps des trois piliers. L'objectif est de
minimiser la vulnérabilité des projets face au contexte.
Il est autant de paramètre humain et technique à mettre en place.
Comme indiqué plus haut cela suppose de nouveaux modes de travail et
une formation de la population aux enjeux du fonctionnement de la ville. La
résilience permet alors de résister au changement, il faut y
associer la mutabilité en tant que moyen d'adaptation au changement de
contexte. Cela suppose des projets souples, intégrés,
évolutifs donc négociés.
La mutabilité doit alors structurer les outils pour
l'observation et l'analyse dans le cadre du renouvellement urbain15.
Il faut prévoir la flexibilité du programme des
bâtiments et du projet urbain. Si on s'intéresse aux
écris de Yona Friedman, dans L'architecture de survie on peut y
trouver des formes de mutabilité des bâtiments. Elle
propose une architecture flexible par la modulation des volumes
supportés par l'infrastructure. Lorsque l'on regarde de plus près
le référentiel écoquartier et que l'on analyse les
questions que doivent se poser les collectivités, la mutabilité
plane mais n'est pas clairement définie : Le projet permet-il des
adaptations, voire une réversibilité des choix (changements
d'usage...) ? Quels scénarios d'évolution ont été
envisagés ? Il en est de même de la charte écoquartier
de Lille. Cependant, c'est une notion intéressante et
évoquée en filigrane dans les textes officiels. Sa
fluidité et sa malléabilité sont à souligner et
à creuser. Si on ne prend pas en compte cette flexibilité, alors
on fige un territoire qui fera l'objet d'un renouvellement urbain d'ici dix
ans.
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Un exemple de mutabilité peut être
souligné dans la ville Haussmannienne, il en est de même de
l'Eixample à Barcelone. L'intégralité de son
fonctionnement et de son bâti a toujours été
conservés. Ces qualités de mutabilité sont un exemple.
Malgré des fortes mutations de la société et de
l'économie mondiale cette forme et ce fonctionnement urbain est
conservé. La capacité d'irrigation des grandes artères et
la souplesse des rez-de-chaussée permettent une dilatation et un
changement de leur affectation. Je ne cherche pas à présenter ces
projets comme exemplaires, mais ils ont l'avantage d'avoir été
conçus pour durer dans le temps malgré des fluctuations de
contexte majeures. Cependant, il est à noter que ces formes de ville se
sont construites sur le long terme (Un demi-siècle). Le
contre-exemple est bien les quartiers pavillonnaires qui ont
été conçus sans réel projet global. Ils sont
aujourd'hui sérieusement mis en cause. Cette typologie d'habitat a des
difficultés à muter de façon spontanée. C'est
pourquoi aujourd'hui des projets de recherchers, tels que celui de
Bimby, lancent des réflexions lors de colloque pour
partager la question de « comment faire émerger la ville durable
des tissus pavillonnaires existants ». Ce sont des quartiers qui ne
cumulent aucune qualité de la durabilité et ne présentent
aucune forme de mutabilité.
En ce qui concerne notre étude, les grands ensembles
ont été pensés sur un moyen terme. Ils sont nés
de l'urgence de façon à répondre à la crise du
logement de cette époque. Destinés à accueillir la
même population, les grands ensembles ne permettent pas d'assurer une
transition dans l'étape résidentielle de chaque
ménage. Alors que leur potentiel de mutation est souligné,
aujourd'hui nous assistons à des mutations lourdes de
leur fonctionnement (démolitionreconstruction, mouvement de population)
qui n'est en rien de la mutabilité. Cette mutation est faite sous la
pression de grand dérèglement foncier. Cependant, des
opérations ont permis de révéler le potentiel de
mutabilité, en l'occurrence l'opération de réhabilitation
de Bois le Prêtre. Lorsque ces quartiers sont associés à
une démarche d'écoquartier on peut y voir les préceptes du
renouvellement urbain mutable. Du fait de son ambition d'être en lien
avec le tissu existant et d'envisager une exemplarité en matière
de développement durable. Cependant, il est rarement l'objectif final,
car par son hyper-réglementation risque d'en figer son évolution
et reste en contradiction avec la réalité.
Cette notion est complexe mais intègre toutes les
dimensions de la durabilité. Difficilement quantifiable, elle est plus
un processus à considérer comme un tout.
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