CONCLUSION
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L'observation d'un projet en train de se faire est à la
base de cette étude qui a été l'occasion de montrer
comment le maître d'ouvrage met en oeuvre le rapprochement de deux
concepts formant le renouvellement urbain durable. De plus, elle permet de
souligner le besoin nécessaire de mettre en place des outils d'aide
à la décision pour les projets complexes. Enfin, elle
décrit les prémisses d'un terme peu employé qui est le
renouvellement urbain durable en prenant exemple sur un projet
toulousain qui tente la mise en application de la démarche
écoquartier au sein d'un quartier ZUS.
Ainsi la gestion du projet et
l'organisation de projet sont les bases solides pour la
maîtrise d'ouvrage, afin de permettre la réussite du projet.
C'est à travers la composition des cahiers des
charges, dans le suivi et l'évaluation de son projet qu'elle
doit se focaliser. Elle doit être dans la capacité de
s'entourer d'acteurs multiples pour porter un projet et permettre de
gérer ces outils complexes. Cependant, ces derniers doivent
évoluer, car comme il est souligné, l'outil local interpelle
l'outil global. Le système de botom-up doit se mettre en
place à toutes les échelles. Ce sont bien les expériences
françaises de mise en place d'outil locaux qui permettront de
définir un outil national de façon à faire évoluer
des théories qui tendent parfois à être figées,
alors qu'elles méritent des éclairages certains. Les outils
apparaissent comme une traduction du concept de façon
opérationnelle. Certes il faut renforcer ces outils, car un besoin
d'accompagnement spécifique à chaque projet se fait sentir, mais
il ne faut pas tomber dans l'uniformisation d'une démarche à
appliquer sur l'ensemble du territoire français. Le besoin de
convergence des politiques publiques pour une stabilisation des
différents concepts est la base d'une meilleure
opérationnalité. Ces politiques doivent ensuite s'appliquer sur
des projets intercommunaux vus comme l'échelle de pertinence de
l'opérationnalité d'une démarche de renouvellement urbain
durable.
Cela doit se concrétiser par une organisation de projet
; de cette difficulté de gestion des projets doit dépendre une
pédagogie, formation et échange d'expérience sur de
nombreux thèmes liés au renouvellement urbain durable tant pour
les professionnel que les habitants. Aujourd'hui des démarches de
collectifs et des associations composées de passionnés par le
fait urbain se développent en France. A l'image de formation telle que
les robins des villes, l'espace public devient support
d'expériences éphémères ou non. C'est une forme
de participation moins conventionnelle aux décisions politiques qui
incombent l'espace public. A cela s'ajoute l'habitat participatif capable de
créer l'espace privé. Il faut sans doute voir ici une
réelle volonté de créer son propre espace à l'aide
d'experts. Ces derniers ne doivent pas avoir le rôle de décideurs
mais d'organisateurs, coordonnateurs, conseillers, médiateurs... Les
habitants deviennent experts de leur territoire.
Pour s'investir dans ces projets, les acteurs institutionnels
se doivent d'améliorer l'organisation interne des structures
porteuses du projet. Une culture de la conduite de projet est à
mettre en place dans chaque structure. Ces acteurs doivent se
fédérer vers une cohésion sociale des territoires et une
conception partagée du renouvellement urbain durable/mutable.
C'est l'ingénierie pour l'accompagnement social des projets qui est
nécessaire. Cependant, c'est une science nouvelle, elle doit se forger
et se spécialiser pour que l'efficacité soit présente. La
capitalisation d'expériences est essentielle pour ne pas
commettre les erreurs du passé et permettre l'innovation sans forcement
appliquer les mêmes méthodes. Sur cette base que la documentation
européenne EUKN peut servir de support d'expérience. Et
l'association SUDEN en tant que réseau européen peut rassembler
les acteurs, proposer des outils et sensibilisé les acteurs d'un
projet.
C'est à ce moment que la démarche de
renouvellement urbain durable/mutable aura une base suffisamment solide pour
entreprendre des projets ambitieux pour l'amélioration du cadre de vie
de chacun. Ces projets sont d'autant plus complexes qu'ils sont
économiquement et financièrement contraignants. C'est sur
ce débat que Jean Haentjens a lancé une réflexion sur la
ville frugale respectueuse des principes contemporains mais
techniquement et économiquement raisonnables par rapport aux moyens de
mise en oeuvre dont les municipalités disposent pour monter leur
projet.
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