Section 3 : Analyse de
l'évolution des recettes issues du secteur santé
§.1- Evolution des
recettes du secteur santé
A la lecture du graphique 6 ci-dessous, on retient que le
secteur santé a fourni à l'Etat camerounais plus de 7 milliards
de FCFA chaque année sur la période considérée. En
effet, le plus faible montant a été observé en 2003 et est
d'environ 7,201 milliards, alors que le montant le plus important est celui
2007 et s'élève à 9,512 milliards. En moyenne, ce secteur
a généré un peu plus de 8,383 milliards de FCFA chaque
année.
Graphique
2: Evolution des recettes du secteur santé de 2003
à 2008
![](Analyse-de-l-evolution-des-recettes-de-services-issues-des-secteurs-Education-et-Sante-au-Cameroun22.png)
Source : DPB
Parties d'environ 7,201 milliards en 2003, les recettes du
secteur santé ont connu une croissance régulière jusqu'en
2007, avec un taux moyen de croissance de 7,23%. On remarque une forte
augmentation de ces recettes en 2005 par rapport à 2004 (+10,42%), ce
qui pourrait se justifier par une meilleure prise en compte des recouvrements
des coûts de la santé dans lesdites recettes. Cependant, on
relève une baisse des recettes de services issues du secteur
santé en 2008 par rapport à 2007 (- 4,85%).
Pour bien expliquer cette évolution, elle doit
être mise en relation avec le comportement de certains
éléments qui caractérisent le secteur santé.
§.2- Evolution des
facteurs pouvant influencer les recettes du secteur santé
En 2003, le sous-secteur public au Cameroun disposait de 11
hôpitaux régionaux, 129 hôpitaux de districts et
assimilés, environ 142 Centres Médicaux d'Arrondissement (CMA)
et 1 255 Centres de Santé Intégrés (CSI). Au cours
des six (6) dernières années, aucun nouvel hôpital
régional n'a été créé, 4 CSI ont
été érigés en hôpitaux de districts, tandis
que le nombre de CSI n'a cessé de croître avec de nouvelles
créations chaque année. En effet, les CSI sont les formations
sanitaires de base (ou encore de premier niveau) et leur répartition
entre les régions du territoire national est très proche de celle
de la population, puisque la logique des nouvelles créations de CSI est
de suivre l'évolution de la population et de réduire la distance
à parcourir par un patient pour y accéder. Cela se traduit par
une irrégularité dans l'évolution du nombre de nouvelles
créations de CSI comme on peut le voir dans le graphique 7 ci-dessous.
Ainsi, on observe des pics en 2004 et 2007 et des creux en 2006 et 2008.
Graphique 3:
Evolution du nombre de nouvelles créations de CSI de 2003
à 2008
![](Analyse-de-l-evolution-des-recettes-de-services-issues-des-secteurs-Education-et-Sante-au-Cameroun23.png)
Source : MINSANTE
De 2003 à 2008, ce sont donc en moyenne 102 CSI qui ont
été créés chaque année, ce qui implique que
le nombre de formations hospitalières (et donc le nombre d'actes
professionnels) est allé croissant sur cette période, puisqu'une
fois créés, les CSI commencent très souvent à
fonctionner, même dans des locaux provisoires. Cette évolution
corrobore bien celle des recettes de services issues du secteur
santé.
Cependant, l'évolution du nombre d'actes
médicaux dépend aussi de celle des effectifs du personnel
médio-sanitaire et il serait donc nécessaire de la
décrire. Notons qu'en 2003, dans les formations hospitalières
publiques, on comptait environ 1 794 médecins, 4 972
infirmiers et 1 242 techniciens médico-sanitaires. De même,
plusieurs autres facteurs présentent un certain intérêt,
mais la non disponibilité des données ne permet pas leur analyse.
On peut citer par exemple l'évolution du nombre de lits hospitaliers
ainsi que le taux d'occupation de ces lits.
|