B. Les approches dans la constitution du savoir
Teresita de Barbieri distingue, dans les études
féministes, deux tendances. La première met l'accent sur la
production d'un savoir sur les femmes et sur ce qui détermine leurs
conditions sociales, la seconde souligne qu'il est important de comprendre que
la subordination des femmes est le résultat de formes d'organisations
sociales qu'il importe de prendre en compte. Pour ces féministes, on ne
saurait se limiter à la seule étude des femmes.33 Ces
deux visions de ce que doit etre le féminisme et le savoir
féministe illustrent la différence qu'il peut y avoir entre un
féminisme, qui viserait plutôt à faire de petits
arrangements avec le système pour permettre aux femmes de réduire
les inégalités entre hommes et femmes au sein d'un système
social et un féminisme qui tenterait de changer le système pour
que sa totalité soit plus égalitaire.
Pour beaucoup, la domination masculine est le noeud et c'est
sur cette question qu'il faut se pencher. Comprendre comment, à partir
de quel moment, sous quelles formes les m%oles ont exercé une
domination sur les femmes constitue le centre de ces études. La
première hypothèse quant à la subordination des femmes
concerne leur rapport au pouvoir. Mais celui-ci ne se situe pas uniquement dans
l'Etat ou les appareils bureaucratiques: ce pouvoir est multiple et se localise
dans de nombreux espaces de socialisation.
Parallèlement à l'émergence de ces "women
studies"34, et en quelque sorte gr%oce à eux, les femmes
commencent à etre intégrées dans de plus en plus de
domaines, notamment celui de la coopération alors que pendant longtemps,
les femmes ont été doublement exclues: du savoir et des
études d'une part et des objets memes de ces études d'autre
part.
|