2- Les effets de la mésentente entre banquiers
et population :
Le marché du crédit au
Sénégal comporte des limites dans la mesure où les agents
économiques affichent encore d'importants besoins non satisfaits. Il
convient toutefois de distinguer les besoins de la grande entreprise
nécessitant des produits financiers de court, moyen ou long termes de
ceux de la PME auxquels correspondent des produits à
échéance encore plus longue.
Au Sénégal, cela pose un problème
dans la mesure où les populations démunies ne peuvent pas s'en
prévaloir pour demander un crédit ou ouvrir un compte
bancaire.
Les institutions financières font preuve de peu
d'imagination pour trouver des solutions alternatives. Or la solidarité
et la confiance que les individus se font au sein d'un groupe plus ou moins
élargi constitue une meilleure garantie pour la finance. C'est à
ce niveau que la notion de capital social trouve toute sa signification. En
effet, tous les travaux récents sur le concept de capital social
démontrent qu'il influence les relations financières. Selon que
le degré de confiance est plus ou moins élevé dans une
société, l'attitude vers le système financier sera
différente autrement dit, dans une société à
capital social moins élevé, les agents seront réticents
à déposer leurs avoirs sur un compte bancaire, ils
préféreront conserver leur richesse par conséquent la
société sera moins bancarisée. Alors dans un pays comme le
Sénégal où la crise bancaire des années 80 n'est
pas encore inscrite dans l'agenda du passé des populations, et où
le niveau de capital social reste à améliorer les banques doivent
nouer des partenariats avec la population.
Ainsi le niveau de capital social dans une
économie influence de façon significative le développement
financier de cette société notamment sa bancarisation ou son
recours au crédit. Cela est assez conforme à l'intuition, dans la
mesure où la finance est liée à la confiance. Donc toute
action allant dans le sens d'élever le capital social est susceptible
d'augmenter la bancarisation.
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