B- Un faible niveau de bancarisation :
1- Nombre de banques et le taux de bancarisation :
Aujourd'hui la situation bancaire au
Sénégal peut pousser à affirmer à tort qu'il y a
trop de banques, si l'on part du principe que la concurrence est saine, par
essence. Auparavant, on avait quelques grandes banques qui dominaient le
marché, qui intervenaient autour de la Place de l'Indépendance,
n'avaient pas ou alors peu d'implantations dans le pays donc peu accessibles
à la grande majorité de la population. Depuis 5 à un peu
moins de 10 ans, on voit un développement des installations de banque.
L'intérêt, en tous cas tel qu'on peut le percevoir, c'est que cela
facilite l'accessibilité, de la population aux services bancaires et
financiers. Seulement la réalité est tout autre.
Le renforcement du réseau bancaire pourrait
permettre donc de développer la bancarisation de nos économies et
contribue ainsi à apporter une réponse au besoin
d'intégrer le secteur informel à l'économie
moderne.
Au cours des cinq dernières années, le
système bancaire au Sénégal a enregistré une
augmentation sensible du nombre d'établissements de crédit
(banques et établissements financiers), qui est passé de 14 en
2004 à 20 à fin août 2009. Cette évolution, qui
s'est amorcé au milieu des années 1990, à la suite des
réformes
entreprises par les Autorités monétaires
(libéralisation du secteur, privatisation des banques nationales,
dérogation pour les expatriés, etc.) en réponse à
la crise bancaire à laquelle la zone a été
confrontée durant les années 1980, a été
impulsée au cours de ces dernières années par trois
facteurs principaux.
D'abord, la relative rentabilité de
l'activité bancaire dans la zone, comme l'atteste le résultat net
des établissements. Ensuite, l'existence d'une épargne à
faible coût, en liaison avec la relative maîtrise de l'inflation
dans l'Union. Enfin, le niveau relativement faible du capital minimum
exigé jusque là pour la création d'un établissement
de crédit dans l'UEMOA.
A ces principaux facteurs, il y a lieu d'ajouter, au
plan interne, la convertibilité du franc CFA et son arrimage à
l'euro qui lui confère une certaine stabilité. Au niveau externe,
l'abondance de liquidité des banques des pays producteurs de
pétrole, notamment du Nigeria (UBA ; United Bank for Africa
implantée en 2010) et de la Libye, en relation avec l'envolée des
cours du pétrole ces dernières années, a été
également un facteur d'incitation à la conquête de nouveaux
marchés.
Par ailleurs, le Sénégal a
bénéficié au cours de ces dernières années
d'une stabilité politique et d'une croissance économique
soutenue, en particulier sur la période 1994- 2005 (à l'exception
de l'année 2002, seule fausse note).
Au total, sur les 20 établissements de
crédit, 8 unités, soit plus du tiers (40%) des
établissements ont été créées après
1999. Ces nouvelles unités appartiennent, pour la plupart, à des
groupes bancaires étrangers qui sont au nombre de 11 en activité
à ce jour au Sénégal.
L'un des traits caractéristiques des
évolutions observées est la diversification des pays d'origine
des maisons- mères des banques au Sénégal, historiquement
dominées par les groupes français. La nouvelle cartographie de
l'actionnariat du système bancaire distingue essentiellement trois
pôles. A savoir les capitaux étrangers historiques provenant de
l'Occident (7 groupes) dont notamment la France, les capitaux provenant des
pays arabes (4 groupes) et les capitaux de l'Afrique subsaharienne (9 groupes).
Pour avoir une vision claire et nette sur les banques qui s'installent au
Sénégal on peut se référer à la sous section
sur les banques implantées au Sénégal.
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