Section II- La banque et la micro finance
Cette section est divisée en deux parties.
D'une part nous passerons en revue le secteur bancaire sénégalais
encore embryonnaire et d'autre part la banque au Sénégal est
parfois comparable à une IMF.
A- Un secteur bancaire encore embryonnaire :
1- La faible diversité des produits bancaires et
une faible contribution à la création de valeur ajoutée:
Les banques au niveau national proposent pratiquement
les mêmes formules à la clientèle. Ceci est une des
spécificités des IMF. Cette situation laisse apparaître un
manque de choix des clients. En sus, des études menées ont
montré une appréciation de la contribution effective du
système bancaire sénégalais à l'économie
nationale dans le court terme faible. En effet, il s'agissait de circonscrire
l'étude dans le court terme en s'intéressant aux données
bancaires de la période récente. L'évolution des
statistiques monétaires sur les trois dernières années -
2004-2006 - révèle une tendance favorable à
l'activité économique. En effet, la masse monétaire, les
dépôts à terme et le crédit intérieur, en
particulier, connaissent une progression encourageante. Cependant, la
contribution du secteur bancaire au financement de l'économie
sénégalaise est insuffisante si l'on se fie aux deux principaux
indicateurs d'après S.A. Dieng (2010) - que sont les ratios
crédit à l'économie/masse monétaire et
évolution du crédit à l'économie.
Tableau 1 : Quelques statistiques et
ratio relatifs au système bancaire sénégalais
:
Année
|
2004
|
2005
|
2006
|
Masse monétaire
|
1445,8
|
1565,2
|
1750,9
|
Dépôts à terme en banque
|
538,3
|
582,4
|
645,5
|
Crédit intérieur
|
880,9
|
1032,1
|
1122,7
|
Crédit à l'économie
|
856,9
|
1066,9
|
1111,6
|
dont crédit à court terme
|
551,2
|
661,9
|
603,4
|
dont crédit à long terme
|
305,7
|
405
|
508,2
|
Evolution en % du crédit à
l'économie
|
-
|
24,5
|
4,2
|
Crédit à l'économie/masse
monétaire en %
|
59,3
|
68,2
|
63,5
|
Crédit à court terme/crédit à
l'économie en
|
|
|
|
%
|
64,3
|
62,0
|
54,3
|
Source : BCEAO (2007). Bulletin de
statistiques monétaires et financières,
décembre, 115 p, p. 68. Les calculs des ratios et des pourcentages sont
effectués par nous(S .A.Dieng)3.
Sur la période spécifiée,
l'examen à vue du tableau ci-dessus révèle que la part du
crédit à l'économie n'atteint pas 70 % de la masse
monétaire. Cette part s'établit à 59,3 % en 2004 et 68,2 %
en 2005 mais elle régresse d'environ 5 points pour se fixer à
63,5 % en 2006. Bien qu'enregistrant une hausse en termes absolus sur la
période, le crédit à l'économie a significativement
diminué en termes relatifs : son taux de croissance est passé de
24,5 % entre 2004 et 2005 à seulement 4,2 % entre 2005 et
2006.
Naturellement, une appréciation plus objective
et crédible de la contribution du secteur bancaire au financement de
l'économie sénégalaise doit s'appuyer sur des
données concernant une période de temps beaucoup plus longue de
sorte à neutraliser les éventuels « accidents conjoncturels
». C'est ainsi que S.A. DIENG (2010) a construit un modèle
linéaire général qui exprime la croissance
économique réelle (produit intérieur
3 Présenté lors de la journée de
l'économie sénégalaise
Postes du Passif du bilan des banques au
Sénégal
Opération avec la clientèle
Divers
Operation de trésorerie
Provisions, Fonds Propers
brut réel, PIBR) en fonction des crédits
à court terme déflatés (CCT
), des crédits à moyen et long terme
déflatés (CMLT) et de la position nette du gouvernement
(PNG).
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