3- Le crédit bancaire et la croissance
économique :
Certains modèles financiers de croissance
endogène -Bencivenga et Smith (1991)12, M. Pagano
(1993)13, King et Levine (1993a et b)14 - insistent aussi
sur le rôle du développement financier dans le mécanisme de
la croissance économique. Ces modèles mettent ainsi en exergue
l'impact positif du système financier car il permet, par son rôle
de collecte d'information sur les projets d'investissement, une meilleure
allocation des ressources financières15. En particulier,
Bencivenga et Smith (1991) montrent que, pour un même niveau
d'épargne globale, une meilleure gestion du risque de liquidité
par les
12 V. R. Bencivenga et B. D. Smith (1991). « Financial
intermediation and endogeneous growth », Review of Economic
Studies, avril, vol. 58, n° 2, pp.
195-209.
13 M. Pagano (1993). « Financial markets and growth, an
overview », European Economic Review, n° 37, n° 2-3,
pp. 613-622.
14 R.G.King et R. Levine (1993a). « Financial
intermediation and economic development », in Capital markets and
financial intermediation, C. Meyer, X. Vives (eds).,CEPR,Cambridge
University Press,London, pp.156-189. R. G. King et R. Levine (1993b). «
Finance and growth : Schumpeter might be right », The
Quarterly
Journal of Economics, vol. 108, n° 3, pp.
717-737.
15 Pour plus d'informations, on peut se référer
à l'article de J.-C. Berthélemy et A. Varoudakis (1998). «
Développement financier, réformes financières et
croissance - une approche en données de panel », Revue
Economique, vol. 49, n° 1, pp. 195-206.
banques permet d'accroître la part de
l'épargne destinée à des placements plus productifs. Ce
résultat établit ainsi une relation théorique positive
entre le système bancaire et la croissance
économique.
La théorie de Modigliani-Miller (1958)
considère que la théorie bancaire s'est donné de nouveaux
fondements microéconomiques en mettant en cause le paradigme de
l'information complète et de l'existence d'un système complet de
marché qui aboutissait à considérer le système
financier comme neutre et sans action sur le secteur réel.
La question qui s'est posée très
tôt est celle de savoir si la finalité du crédit bancaire
est le financement de la croissance et à quelles conditions. A cette
occasion, a été mise en évidence la fonction
spécifique des banques dans le traitement du risque de
solvabilité avec la contribution de A. Smith dans la Richesse des
Nations, 1776, au livre 2 consacré à l'accumulation du capital et
aux banques avec la traduction française par G.Garnier en 1881. Les
implications au niveau du financement de l'innovation et des investissements de
long terme n'en sont tirées que plus tard par J.Shumpeter (1939) qui
approfondit cependant les bases dégagées auparavant au niveau de
la sélection des emprunteurs et la réduction des
asymétries d'information. 16
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