B- Théorie économique et crédit
bancaire :
1- Le socle de départ :
Historiquement et pour l'essentiel, la pensée
économique de la grec antique se trouve dans les oeuvres de deux grands
auteurs : Platon et Aristote. Leurs idées en matière
économique apparaissent de façon incidente dans le cadre de leur
philosophie politique et sociale. Platon est hostile au libre échange.
Quant à Aristote, il distingue deux
catégories d'activités
économiques : l'économie domestique et la chrématistique
(échange monétaire lorsque le « bien-vivre » des
communautés ne peut pas être atteint de manière
autarcique). Au regard de ces analyses, la monnaie n'est utilisée que
dans le cadre des échanges et mieux, même pas toujours si le
« bien-vivre » des populations peut être atteint sans
échange avec l'extérieur. La théorie classique, d'autre
part, inaugure une tradition en analyse économique, celle de la
primauté de la notion d'enrichissement réel (et non
monétaire), la définition du concept de capital et celle du
financement de ce dernier par l'épargne disponible. En d'autres termes,
c'est l'épargne pour Smith, qui permet une accumulation du capital et
non le crédit bancaire. Dans son ouvrage, l'accroissement de Richesse
des Nations (l'objet de l'ouvrage même) dépend de la division du
travail et de l'accumulation du capital.
Celle - ci est le résultat de l'épargne
du revenu net, c'est-à-dire de la masse totale du produit annuel de la
nation déduction faite des dépenses d'entretient du capital fixe
et circulant. Cette épargne est soit transformé en
autofinancement des entreprises soit prêtée sur le marché
financier. La tradition sera poursuivi par Ricardo selon lequel le capital ne
peut être accru par les opérations bancaires, ni le volume des
échanges par la monnaie de papier (neutralité de la monnaie).
Comme pour Smith, le taux d'intérêt est déterminé
par le secteur « réel » de l'épargne, le taux de profit
des entreprises. Ainsi monnaie et capital sont clairement distingués.
Selon Smith, il n'existe pas de véritable marché de la monnaie et
de la régulation du marché pour la monnaie; c'est pourquoi il
substitue une régulation par le marché du crédit et les
banques qui permettent d'introduire la monnaie bancaire dans la
circulation.
Si les banques n'ont pas d'influence sur le taux
d'intérêt (ou prix du capital) la monnaie bancaire a un rôle
à jouer, et ce rôle est plus important chez Smith que chez Ricardo
car il articule monnaie et crédit. Comme le note Perlman (1989,
page.79), si seul l'épargne finance l'investissement dans le cadre de la
macroéconomie smithienne, quel est le mécanisme qui garantit que
« toute augmentation des prêts correspond à une
décision de ne pas consommer par certains, ce qui rend des ressources
disponibles pour accroitre le capital », lorsqu'il existe des banques qui
font du crédit ? Seulement l'opération de crédit par les
banques ne fournit pas forcément d'indication sur les décisions
d'épargner qui ont été faites dans l'économie. Les
banques introduisent une opacité de l'information ; car il existe une
information privée de la banque sur ses actifs (leur
valeur et leur qualité ne peuvent être
observés sans coûts) c'est la différence entre la finance
de marché et la finance bancaire. Pour la résoudre, Smith
construit sa théorie bancaire. Celle-ci a donc des implications
macroéconomie. Mais elle est fondée micro économiquement.
Pour Smith, bien que les banques créent de la monnaie à
l'occasion de leur crédit, celle-ci ne remplace qu'une partie de leur
capital circulant ; celui destiné à faire face aux
dépenses courantes qui étaient purement « oisif » et ne
rapportait aucun profit (donc un capital un peu particulier) et qui est de plus
un capital qui coûte pour son entretient (donc diminue le surplus qui
peut être épargné en vue de la croissance). Car si les
banques permettent la substitution du papier au métal, elles permettent
aux marchands et à la société de diminuer les coûts
d'entretien de la circulation monétaire et financent seulement une
encaisse de transaction, donc une partie du capital qui fonctionne comme
monnaie et non tout le capital des marchands qui sert à faire des
investissements à long-terme. De plus, au niveau microéconomique,
il y a alors augmentation de capital productif même si l'épargne
n'a pas augmenté. A ce niveau, Smith note les effets positifs du
crédit bancaire.
|