B. Significativité des coefficients de Taylor pour
la BEAC
Il s'agit ici de l'interprétation des résultats
obtenus et des limites que présente le modèle estimé
à l'aide de la règle de base de Taylor.
1. Interprétation des résultats
obtenus
L'observation de ces résultats nous montre des
coefficients statistiquement significatifs ou non selon la période
d'estimation et le terme.
Pour ce qui est de la demi-période 1999:1 - 2008:4,
elle n'admet pas de spécification MVCE car son estimation de long terme
donne un résidu non stationnaire. En outre, cette demi-période
dans son estimation de long terme montre que le taux directeur de la BEAC est
expliqué uniquement par l'écart d'inflation (avec un coefficient
égale à -0,84) et pas par l'output gap et surtout pas par le
résidu. Ainsi, la fonction traditionnelle de Taylor sur cette
demi-période, ne permet pas de retracer l'historique des taux de la
BEAC. C'est ce que nous confirme le graphe ci-dessous extrait de cette
estimation.
1.5 1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5
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8.0 7.5 7.0 6.5 6.0 5.5 5.0
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99 00 01 02 03 04 05 06 07 08
Residual Actual Fitted
Figure n°1 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1999 :1 - 2008 :1
Residual est la courbe du résidu de
l'estimation ;
Actual est la courbe du TIAO observé ou
fixé par la BEAC ; Fitted est la courbe du TIAO
simulé à partir de la règle de Taylor.
Donc sur cette demi-période, la fonction de Taylor ne
permet pas d'expliquer la fixation du taux de la BEAC.
Pour ce qui est de la période 1993 :1 - 2008 :4, bien
que ses coefficients soient statistiquement non significatifs sur le long
terme, elle permet tout au moins une spécification MCE. L'estimation de
long terme nous permet de nous rendre compte que l'explication de la fixation
du taux directeur de la BEAC se trouve dans le résidu et non dans
l'écart de production ni dans l'écart d'inflation. Ce que nous
confirmons par le schéma ci-dessous.
94 96 98 00 02 04 06 08
Residual Actual Fitted
Figure n°2 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de long terme)
L'estimation de court terme présente un coefficient
d'écart de production statistiquement non significatif (0,012) et un
coefficient d'écart d'inflation négatif mais statistiquement
significatif (-0,022). Ce coefficient négatif de l'écart
d'inflation est conforme à la théorie économique selon
laquelle un durcissement des taux entraine une baisse de
l'inflation15. Raison pour laquelle le taux directeur doit
être négativement lié au taux d'inflation. Aussi, le poids
accordé à l'inflation est supérieur à celui de la
production. Or dans l'analyse de Taylor (1993), les deux coefficients sont
positifs et ayant la même valeur (0,5). Etant donné la constante
de long terme qui est égale à 7,123, nous déterminons le
taux d'intérêt neutre qui lui est égal à 4,12%.
Cependant, les résultats que nous avons obtenus sur
cette période permettent une bonne description de l'historique des taux
d'intérêt à court terme comme le montre le graphe
ci-après :
1.0 0.5 0.0 -0.5 -1.0 -1.5
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2 1
0
-1
-2
-3
-4
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94 96 98 00 02 04 06 08
Residu al Actual Fitted
Figure n°3 : évolution du
TIAO observé et du taux de Taylor simulé sur la période
1993 :1 - 2008 :1 (taux de court terme)
L'ensemble de ces interprétations nous permettent de
comprendre que la règle traditionnelle de Taylor présente assez
de limites pour traduire le comportement de la BEAC en termes de conduite de sa
politique monétaire. Il nous reste donc de trouver quelles sont ces
limites.
15 Idée défendue par des auteurs tels
que Milton Friedman et Edmond Phelps.
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