IV.2.2. Evaluation du cycle cultural des différentes
variétés de R&T rencontrées dans la zone
d'étude
Le cycle cultural d'une variété est
compté depuis la germination jusqu'au stade de production de la graine
pour les plantes à reproduction sexuée, au stade de production de
racines ou tubercules propres à la consommation et à la
conservation pour les plantes à reproduction végétative y
compris les R&T. Or, la plupart des exploitants n'attendent pas cette
période de pleine maturité de R&T pour effectuer la
récolte. En période de manque de nourriture, ils se rabattent
à la récolte échelonnée ce qui complique de
préciser exactement le moment propice de la récolte, donc la fin
du cycle cultural selon les propos recueillis auprès de quelques
exploitants. D'autres surestiment la durée du cycle cultural car ils la
prolongent dans l'optique de conservation sur pieds. Au cours de notre
étude, nous avons tenté de connaître le cycle cultural pour
les R&T rencontré et les résultats nous ont donné de
renseignements sur le minimum, la moyenne et le maximum.
Tableau 30 : Cycle cultural de différentes
variétés de R&T
Durée du cycle
|
Manioc
|
Patate douce
|
Pomme de terre
|
colocase
|
Igname
|
Minimum
|
8
|
3
|
3
|
5
|
6
|
Maximum
|
36
|
6
|
6
|
12
|
12
|
Moyenne
|
22
|
4.5
|
3.5
|
9.6
|
10.8
|
En observant ce tableau, nous remarquons qu'il y a un grand
écart entre le cycle cultural minimum et le cycle cultural maximum pour
tous R&T. La moyenne est aussi très élevée par
rapport au cycle minimum. Elle est calculée en prenant la somme des
durées de cycle sur le nombre de répondants. Ces écarts
sont justifiés par la récolte échelonnée qui
commence très tôt après la tubérisation et par le
souci de prolonger la durée de conservation dans le champ car il y a
absence des infrastructures de stockage pour les R&T
récoltés. Mais le cycle moyen semble se situer à l'optimum
pour toutes les variétés de R&T. Cela montre que les
exploitants commencent à respecter les normes de la vulgarisation.
Enfin, la méconnaissance de la durée du cycle
cultural expose les exploitants aux pertes de récolte : en poids
(racines ou tubercules immatures), aux attaques par divers parasites de
blessure en cas de récolte sur pied (bactéries et champignons),
aux attaques de charançons en cas de récolte tardive (Cylas pour
la patate douce).
IV.2.3. Evaluation de l'intérêt des
associations culturales à R&T
Les associations culturales sont le résultat de la
pression démographique. Le caractère d'héritage qui fait
que les fils se partagent les petites étendues de leurs parents fait
que ces dernières deviennent exiguës. La population cherche alors
de diversifier la production sur des espaces réduits. L'autre raison
serait la pratique de cette méthode par l'ignorance. Les tableaux
suivants nous donne l'intérêt de l'association culturale, la
proportion des exploitants qui pratiquent l'association culturale, le nombre de
cultures en associations.
Tableau 31: Intérêt des associations
culturales
Raison
|
Effectif des cas
|
% des exploitations concernées
|
manque de terre
|
49
|
54
|
meilleurs résultats
|
9
|
10
|
tradition
|
15
|
17
|
utilisation efficace de m.o
|
11
|
12
|
minimisation de risque
|
10
|
11
|
maximisation de produits
|
4
|
4
|
gain d'espace
|
8
|
9
|
aucun
|
6
|
7
|
Trois grandes finalités poussent les exploitants
à s'intéresser aux associations culturales. Il s'agit notamment
du manque de terre (54 %), de la tradition (17 %), de l'utilisation efficace
de main d'oeuvre (12 %).
En effet, en associant plusieurs cultures sur une même
parcelle (plus de 97.8 %), les agriculteurs diminuent le risque de voir la
parcelle produire peu ou ne rien produire du tout (11 %) comme ça peut
être pour le cas de la monoculture (décimée par une maladie
par exemple). En associant 2 ou 3 cultures, il y a plus de chance qu'une
culture survive à cette éventualité. Par contre,
près de 16 % d'entre eux associent les cultures pour gagner de l'espace
et sans aucune explication de cela.
Tableau 32: Répartition des exploitations
selon qu'elles comportent les cultures associées et le
nombre de cultures en association
Type de culture
|
Monoculture
|
2 cultures
|
3 cultures
|
4 cultures
|
Total
|
%
|
Associé
|
0
|
34
|
44
|
10
|
88
|
97.8
|
Jamais associé
|
2
|
0
|
0
|
0
|
2
|
2.2
|
Total
|
2
|
34
|
44
|
10
|
90
|
100
|
%
|
2.2
|
37.8
|
48.9
|
11.1
|
100
|
-
|
De ce tableau, nous constatons que pour 90 exploitations
enquêtées, 97.8 % pratiquent l'association culturale tandis que
2.2 % pratiquent la monoculture. L'association culturale la plus courante est
celle à 3 cultures avec 48.9 %, celle la plus faible est à 4
cultures avec 11.1 %. Cela est dû aux diverses raisons
évoquées dans le tableau 31.
Dans les différentes associations pratiquées,
nous avons cherché celles qui comportent les R&T et les
résultats sont consignés dans le tableau 33.
Tableau 33: Associations comportant les R&T
dans les exploitations enquêtées
Type d'association
|
Effectif des cas
|
%
|
avec R&T
|
62
|
68,9
|
sans R&T
|
28
|
31,1
|
Total
|
90
|
100
|
A travers ce tableau, nous remarquons que les associations
avec les R&T sont plus présentes .68.9 % des exploitants affirment
associer les R&T avec les autres cultures tandis que 31.1 % des
associations ne comportent pas de R&T. Ceci est lié à la
souplesse des R&T de supporter l'association et des conditions
médiocres de sol tout en permettant d'accroître (ou de maintenir)
le rendement global (toutes les cultures confondues) de la parcelle
Parmi ces R&T, Nous avons également cherché
à savoir culture la plus utilisée en association. Les
résultats à ce sujet se trouvent dans le tableau 34.
Tableau 34: Proportion de Racine et Tubercule
dans les associations rencontrées.
Culture
|
Effectif des cas
|
%
|
Manioc
|
49
|
79,0
|
Patate douce
|
10
|
16,1
|
Pomme de terre
|
1
|
1,6
|
Colocase
|
9
|
14,5
|
Igname
|
1
|
1,6
|
Dans les 62 cas d'associations avec les R&T
rencontrés, le manioc, lui seul représente 79 % des cas, suivi de
la patate douce 16.1 % et de la colocase 14.5 % . Ceci étant, parce
que le manioc est très cultivé dans plusieurs exploitations et
les gens aiment planter quelques pieds, dispersés dans les champs.
Encore, comme il est pluriannuel, il est normal de le rencontrer dans les
champs en association avec les autres plantes saisonnières ou annuelles.
Pour les autres cultures, bien qu'elles dérivent de l'ancienne culture
sur les champs, nous les avons considérées comme des cultures
associées en fonction de leur densité de culture.
Pour la patate douce, il est très difficile d'extraire
tous les débris dans un champ ayant porté cette culture. Les
restes peuvent alors repousser et constituer une seconde culture et donner une
production. Or, la majorité des exploitations, après leur
ouverture, portent la patate douce en tête de rotation. L'habitude des
agricultures de ne pas détruire les repousses de l'ancienne culture fait
que cette dernière soit toujours présente dans le champ.
Pour ce qui est de la colocase, nous l'avons trouvée
dans les champs de case où elle est cultivée sous les bananiers.
La pomme de terre aime la monoculture et elle est rarement associée avec
les autres plantes dans notre zone d'étude. En plus, nous l'avons
rencontrée dans peu d'exploitations de même que l'igname.
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