Les relations inter- coréennes de 1910 à 2009( Télécharger le fichier original )par Kossi AHOSSEY Université de Lomé Togo - Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011 |
2.2. La Présence soviétique en Corée du Nord et sa détermination à lutter contre l'impérialisme américain de 1953-1990Outre le fait que les différentes Conférences consacrèrent l'occupation par l'URSS des pays libérés par l'armée Rouge, les soviétiques profitèrent pour y installer le communisme, à travers l'ingérence dans la politique intérieur de ces derniers. Churchill, par le discours de Fulton fit comprendre aux occidentaux la réalité du rideau de fer qui sépara l'Europe. En Corée, la volonté de Staline et ses lieutenants de faire de la Péninsule une Base soviétique, leur permettant d'atteindre l'Asie du Sud et par delà tout le Pacifique y compris le Japon devenait réelle. Ils installèrent à la tête de la Corée du Nord Kim Il-sung. Très imprégné du communisme, il lutta longtemps contre le Japon en Mandchourie et intégra d'ailleurs l'armée Rouge. Ce dernier, grâce au soutien de L'URSS, devait rassembler tous les communistes de la Péninsule, puisque le communisme y fut très développé à cause de la dictature coloniale japonaise perpétrée par les bourgeois qui furent de grands propriétaires fonciers. Nonobstant 1-Il faut noter que l'armistice signifie un arrêt momentané de la Guerre. Celle-ci pouvant reprendre à tous moment. Vu donc toutes les manoeuvres américaines au sud de la péninsule, les nord-coréens réclamèrent (en vin) le Traité de paix à travers divers chantages militaire au tour de la Zone Démilitarisée. Source : www.leparisien.fr/décembre/2009. la farouche répression au sud, les communistes se réunirent et fondèrent la RPDC1. La forte implication de L'URSS2 dans le déclenchement de la Guerre et l'intervention des communistes chinoises sous diverses formes au cours de ce conflit furent les préliminaires de ce que devait être l'implication soviétique en Corée. Malgré le statu quo de la guerre fratricide, puisqu' aucun des deux camps n'était parvenu à occuper toute la péninsule à sa cause comme ce fut l'objectif principale: obtenir l'unification par les armes sous l'influence de son idéologie; le contexte de la Guerre froide, qui vit les américains en position de force chez les frères du Sud, obligea Pyongyang à renforcer sa position dans le communisme. Le soutien soviétique permit d'ailleurs au régime du nord de développer une rhétorique belliqueuse et un nationalisme nucléaire sans précédent. Aussi, persuadés de la menace étasunienne, les leaders nord-coréens entretiennent leur population dans une mentalité de citadelle assiégée3, Pyongyang n'ayant jamais obtenu des américains un Traité de paix. Durant toute cette période, l'axe Pyongyang-Pékin-Moscou fut mise en branle et fonctionna à merveille en opposition à celui de Séoul-Washington-Tokyo dans laquelle la Corée du Sud évolua. Lorsque l'URSS refusa l'aide américain du plan Marshall, elle imposa ce refus à ses Alliés communistes et leurs proposa à son tour une aide pour mieux lutter contre l'impérialisme américain. En Corée du nord, cette aide fut essentiellement militaire. Ce soutien des soviétiques contribua à faire de la Corée du Nord ce qu'elle est aujourd'hui, en dépit de la disparition du communisme. Staline, « le petit frère des peuples », outre le fait qu'il contribua à l'installation du Kimilsungisme, du nom de son auteur Kim Il-sung, fut le responsable du programme militaire nord-coréen. En effet, ce fut l'Union soviétique qui donna le feu vert pour le transfert de la technologie de l'atome à Pyongyang puisque la Corée adhéra au pacte de Varsovie4. Au sein du bloc soviétique, la Chine aussi fut un grand soutien militaire pour la survie du régime de Pyongyang. Outre la participation toujours froide à la guerre de Corée au cours de laquelle, le premier fils du leader chinois Mao Zédong décéda lors d'un bombardement de l'aviation 1- Voir chapitre quatrième. 2-Kim Il-sung, après plusieurs correspondances eut enfin la permission de Moscou pour une action contre la soeur du Sud. Un mois plus tard Pékin aussi offrit son soutenu à Kim Il-sung (Droz 1992). 3-Confer le www.ifri.org/février/2007. 4- Confer le www.bricandco.com du 04 juin 2009 et consulté le 31-Mars-2010. Pour l'auteur, le transfert de technologie nucléaire de Staline se justifie par la présence en cordée du sud de troupes américaines disposant d'un arsenal nucléaire. américaine1, Pékin favorisa l'installation d'une « Dynastie Rouge » destinée à perpétuer le système de Kim Il-sung après sa mort. Sur le plan économique, le soutien à la Corée du Nord se fit dans le cadre de la Guerre froide où, seules les têtes de ponts du bloc soviétique intervinrent auprès de Pyongyang. En effet, entre 1945 et 1960, la Corée du Nord bénéficia d'une aide économique d'un montant de 1.845 millions de dollars US dont 766 millions en provenance de l'URSS et 614 de la Chine populaire. (Balaize 1991 : 102). Le tableau qui suit exprime mieux cette solidarité socialiste à la RDPC. Tableau n°2: Aide économique accordée à la Corée du Nord par le Bloc soviétique pour sa résistance contre l'impérialisme américain dans le contexte de la guerre froide
Source: (Balaize: 1991 : 103). Ce tableau montre bien comment, durant toute la période de la Guerre froide, la Corée du Nord fut soutenue par le camp soviétique en tête duquel on note L'URSS. Cette aide fut dans un premier temps, plus précisément autour des années 1960, très fortes (1845 Millions de dollars US) avant de commencer par chuter (725 millions de dollars US) dans les années 1980. Cette chute se justifia par la progressive perte de puissance de l'URSS qui finit par disparaître en 1991. Michaël Gorbatchev justifia la nécessité de l'aide en ces termes : «la responsabilité de la situation présente incombe en premier lieu aux milieux dirigeants des Etats-Unis d'Amérique, il faut le dire en toute netteté [...] A présent, ils tentent d'étendre la course aux armements à l'espace. Des centaines de bases militaires américaines disséminées à travers le globe 1- www.bricandco.com du 4 Juin 2009. déstabilisent elles aussi la situation dans le monde [...] les USA présentent ouvertement au droit d'ingérences en tout lieux, ils ignorent et souvent bafouent les intérêts des autres pays et peuples, les traditions des contacts internationaux, les accords et conventions en vigueur. Ils ne cessent de créer des foyers de conflits et de danger de guerre et survoltent la situation ici et là dans le monde. Aujourd'hui, les USA menacent de répression les peuples héroïque [...] la solidarité avec les forces du progrès et de démocratie, avec les pays et les peuples qui défendent, face à la poussée de la réaction, leur liberté et leur indépendance sont pour nous une question de principe [...]»1 (Gorbatchev 1987 : 28-29). Voilà qui confirme tous nos propos précédents sur l'aide soviétique à la Corée du Nord qui, sous la menace militaire américaine au sud n'eut pour réflexe que la militarisation à outrance de son régime et tout cela dans le cadre de l'affrontement des Superpuissances. L'URSS fut un appui militaire, économique et idéologique du régime de Pyongyang et ceci depuis Staline jusqu'à Gorbatchev. Mais que devint cette aide tous azimuts et inconditionnel de L'URSS et le bloc oriental à la Corée du Nord à partir des années 1990 où la bipolarisation du monde a fait place à la monopolarisation suite à l'éclatement de la superpuissance soviétique? |
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