2.2- Le secteur privé/ Le mouvement à
vocation écologiste
Au cours des vingt (20) dernières années, il
s'est produit dans le pays, un réveil de plus en plus marqué de
la conscience collective face à la problématique
environnementale, grâce aux interventions d'institutions publiques comme
le MARNDR et aussi à celles de certaines agences de coopération
internationale, comme la FAO et l'USAID. Dans la foulée de cette prise
de conscience, ont émergé plusieurs institutions du secteur
privé orientées vers la protection des ressources naturelles. Ce
sont principalement, des ONG, des organisations professionnelles à
caractère scientifique et à but non lucratif, des associations
d'exploitants de ressources naturelles.
1-Les Organisations non Gouvernementales
(ONG)
On assiste depuis quelques années en Haïti
à une prise de conscience accrue des ONG et des groupements
communautaires de base (GCB) dans les domaines du développement et de la
protection de l'environnement. Les ONG et les GCB sont de nos jours au nombre
de plusieurs centaines et présentent un ensemble de forces et de
faiblesses.
A- Les Forces
· Dans une perspective de décentralisation effective
et efficiente ces organisations peuvent permettre d'atteindre les
communautés les plus reculées ;
· Les ONG sont très actives en Haïti. Dans
les périodes de crise, elles sont le plus souvent la principale source
pour l'offre de certains services de base en milieu rural, comme les soins de
santé par exemple ;
· Elles sont aussi présentes en environnement
où les capacités publiques sont particulièrement
limitées ;
· Les ONG sont pour la plupart multisectorielles et
polyvalentes.
B- Les Faiblesses
· Interventions limitées et qui n'arrivent pas
à atteindre une dimension critique ;
· Nombreuses contraintes financières,
organisationnelles, matérielles et humaines ;
· Manque de coordination et d'échange d'information
avec d'autres ONGs intervenant dans un même domaine ;
· Manque d'expérience et de connaissances du FEM et
du PMF/FEM ;
· Manque de transparence (les responsabilités et les
décisions sont souvent limitées à un petit groupe de
membres) ;
· Groupements communautaires morcelés et
disposant de peu de moyens pour une capacitéd'intervention
significative.
2-Les organisations professionnelles à
caractère scientifique Citons, à titre simplement
indicatif :
A- la Fédération des Amis de la Nature (FAN)
B- le « Collectif Haïtien pour la Protection de
l'Environnement et un Développement Alternatif. » (COHPEDA)
C- le « Plaidoyer Pour un Développement Alternatif
» (PAPDA)
D- le « Centre Haïtien pour la Promotion de
l'Agriculture et la Protection de l'Environnement » (CEHPAPE)
E- l' « Association haïtienne du Droit de
l'environnement » (AHDEN)
F- la « Fondation Haïtienne de l'Environnement »
(FHE)
G- l' « Association des Ingénieurs Sanitaires
Haïtiens » (ADISH)
Ces organisations réalisent des études, des
sessions de réflexion sur des aspects et des problèmes marquants
de l'environnement. Elles fonctionnent concurremment avec bien d'autres du
même genre et avec des fortunes diverses, le plus souvent grâce au
support financier d'une agence internationale, sans une réelle
coordination dans leurs actions, ce qui constitue un élément de
faiblesse pour chacune d'entre elles. Leurs voix sont encore trop faibles pour
leur permettre de servir d'instrument de vulgarisation et de motivation sur la
problématique de l'environnement.
3- Les associations d'exploitants des ressources
naturelles
Enfin, elles sont vraiment peu nombreuses Citons simplement,
l'Association des Exportateurs de Fruits de Mer, l'Association des Exportateurs
de Coraux et l'Association des Exportateurs de Mangues. Ces associations
essaient de développer une collaboration avec les instances
étatiques et participent dans la mesure du possible à des
activités protectrices des ressources de l'environnement chacune dans
son champ d'action.
4- Les communautés locales.
La population haïtienne étant à 70%
paysanne et vivant principalement de l'activité agricole, les
communautés locales jouent une partition très importante dans la
gestion de l'environnement. En effet, leurs techniques archaïques de
préparation des sols, de plantation, et de récolte, la coupe des
arbres pour l'emblavement de nouvelles superficies et pour la fabrication du
charbon constituent des facteurs importants de l'aggravation de
l'érosion des sols et de la dégradation des bassins versants avec
pour corollaire, la destruction des gîtes des poissons côtiers. De
même, les zones côtières n'échappent pas à la
destruction des mangroves pour la préparation d'étais très
utilisés dans les villes dans l'industrie de la construction. Tout ceci
contribue à une perte incalculable de
biodiversité50.
Il y a lieu toutefois de signaler que ces populations locales
détiennent la plus grande part des connaissances relatives aux vertus
médicinales des plantes et représentent l'un des garants de la
conservation de certaines espèces de plantes menacées
d'extinction. Qu'en est-il de la Gouvernance Environnementale ?
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