2. La masse
monétaire
Adam Smith cité par Gilbert TENGAME considère la
monnaie comme une marchandise par conséquent son prix varie selon la loi
de l'offre et de la demande.
En RDC, la BCC a le monopole de l'émission ou de
l'offre monétaire, de ce fait elle contrôle l'offre de la monnaie
nationale en ou en vendant par exemple des obligations lancées par le
gouvernement Congolais dans le cadre des opérations d'OPEN MARKET.
Cette conception est incomplète car elle passe sous
silence le rôle des banques commerciales dans le système
monétaire.
En effet il faut tenir compte non seulement de l'argent
liquide dans la constitution de la masse monétaire, mais aussi les
comptes de dépôt ouvert dans les banques commerciales ; le
comportement de celles-ci peut influer sur la quantité des comptes de
dépôt, et donc sur l'offre de la monnaie.
La BCC dispose de plusieurs moyens de contrôle de
l'offre monétaire notamment : les opérations d'open market,
les coefficients de réserves obligatoires, le taux d'escompte etc.
Une opération d'open market consiste pour la banque
d'émission à acheter ou à vendre des titres (obligations)
d'état; si la BCC achète les obligations, le CDF qu'elle verse
au public en contre partie de son achat, viennent augmenter la quantité
de la masse monétaire en circulation; certain de ces CDF seront
déposé aux banques commerciales et celles-ci les utiliserons pour
créer de la monnaie supplémentaire et d'autres seront conserve
sous forme liquide hors du circuit bancaire.
Ainsi chaque CDF supplémentaire détenu sous
forme liquide augmente la masse monétaire d'exactement 1CDF et chaque
CDF supplémentaire déposé sur un compte en banque accroit
les réserves de la banque et la quantité monétaire que
celle-ci peut créer.
Si la BCC vend des obligations, le CDF qu'elle reçoit
en contre partie de sa vente réduit la quantité de la masse
monétaire; quant l'argent est retiré d'un compte bancaire, les
banques commerciales ont moins des réserves et le processus de la
création monétaire est inversé.
La BCC impose aussi aux banques des dépôts des
coefficients de réserves obligatoires; une augmentation de ces
réserves réduit le multiplicateur monétaire, donc l'offre
de la monnaie; inversement une diminution de ces réserves augmente le
multiplicateur monétaire et accroit la masse monétaire.
En fin la BCC peut modifier son taux d'escompte qui est le
taux au quel elle prête de l'argent aux banques de dépôt,
les banques de dépôt empruntent quant leurs réserves sont
trop faibles.
Quant la BCC prête l'argent aux banques commerciales, le
système bancaire se trouve doté des réserves qu'elles
n'avaient pas et ses réserves supplémentaires autorisent les
banques de dépôt à créer la monnaie.
Tableau n°8 : la masse monétaire de 2006
à 2009.
Années
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
Masse monétaire
|
436.922.182
|
658.833.855
|
688.764.291
|
962.226.786
|
Source : rapport annuel BCC, 2009
Nous remarquons au regard du tableau n°8 que l'offre de
la monnaie nationale en RDC ne pas figée, elle varie d'une année
à une autre.
En effet en 2007, la BCC a injecté 50,7% des
liquidités de plus que l'année 2006, en 2008 elle a
injecté 4,5% de plus qu'en 2007 et en 2009 elle en a injecté
39,7% de plus qu'en 2008.
Variation de la masse monétaire =
Tableau n°9 : Evolution de la masse monétaire
(en milliard de CDF)
|
2007
|
2008
|
2009
|
|
? 2009 en %
|
Masse monétaire
|
658 ,8
|
1 .041,4
|
1.543,6
|
58,1
|
+48,2
|
M2 sous stock
|
350,3
|
995,5
|
1.501,9
|
223,5
|
50,4
|
Circulation fiduciaire
|
233,3
|
304,6
|
381,5
|
30,6
|
+25,2
|
Dépôt à vue
|
67
|
87,9
|
98 ,4
|
31,2
|
+11,9
|
Quasi monnaie
|
341
|
306
|
1.022
|
77,7
|
+63 ,6
|
Dépôt à terme au MM
|
2,5
|
1,3
|
3,5
|
?48,0
|
+169,2
|
Dépôt à devises
|
338,5
|
604,7
|
1.018,50
|
78,6
|
+68,4
|
Provision pour importation
|
17,6
|
42,9
|
41,7
|
143,8
|
?2,8
|
Source : Rapport annuel BCC ,2008
|