Incidence de la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain sur la consommation des ménages de Kisangani de 2006 à 2010( Télécharger le fichier original )par Aimé TSHIBUYI LUPAKA Université de Kisangani - Gradué en sciences économiques et de gestion 2011 |
CHAPITRE DEUXIEME : LES FACTEURS DE LA DEPRECIATION DU FRANC CONGOLAISLes faits économiques qui influencent la dépréciation d'une monnaie par rapport à l'autre sont légion; dans ce chapitre, il sera pour nous question d'analyser les facteurs qui causent la dépréciation du franc Congolais par rapport au dollar Américain. Aussi, nous aurons à analyser le niveau de consommation des ménages de Kisangani. La dépréciation monétaire qui est un des phénomènes économiques le plus vaste et le plus complexe à élucider, constitue une préoccupation majeure des autorités tant politiques que monétaire pour lutter contre la volatilité de l'unité monétaire. Ainsi, nous aurons à décrypter au mieux les facteurs économiques, politiques et psychologiques qui favorisent la dépréciation du franc Congolais par rapport au dollar Américain. II.1. LA DEPRECIATION DU FRANC CONGOLAISII.1.1. LES FACTEURS ECONOMIQUESQuand un pays importe des biens et services du reste du monde, il fait des paiements à l'étranger; quand il exporte par contre, il reçoit des paiements de l'étranger, si les importations sont excédentaires comparativement aux exportations, il accusera un déficit commerciale27. Cette notion nous renvoi à celle de niveau des prix comparé ou la parité de pouvoir d'achat; d'après la théorie de pouvoir d'achat (PPA), quand les prix d'un bien par exemple congolais augmentent (les prix d'un bien par exemple Américain étant constant), la demande portant sur ce bien Congolais chute, et le CDF a tendance à se déprécier pour que les biens locaux continuent à se vendre. Inversement, quand les prix des biens par exemple Américains augmentent de sorte que les prix relatif des produits par exemple Congolais baissent, ces derniers sont plus demandés et le CDF aura tendance a s'apprécier et les produits Congolais continuerons a se vendre même avec une monnaie plus forte Généralement lorsque dans un pays les importations dominent les exportations, on observe un déficit de la balance commerciale, qui a pour effet direct à l'intérieur du pays, la dévaluation de la monnaie en cas de change fixe ou la dépréciation monétaire en cas de change flottant.2(*) 2(*)A fin d'augmenter la production ou alors stimuler les exportations et réduire les importations seules les transactions internationales qui permettent de produire une offre des devises sont constituées des exportations. Cependant, la stabilité de la monnaie est d'abord fonction de la régulation de l'offre de la monnaie proportionnellement au niveau de la production intérieur et de la disponibilité des devises dans l'économie28. En effet du fait de l'étroitesse de leur marché intérieur et de l'absence quasiment des industries de base en amont et en aval, indispensable à la transformation des matières premières locales, conséquence inéludable de l'absence d'intégration interne et de l'extraversion des secteurs dynamiques de ces économies, les pays en voie de développement demeurent dépendant des centres industrialisés tant pour ses débouchés que pour ses approvisionnement29. L`économie de la RDC se caractérise par une large ouverture sur l'extérieur due à la faiblesse de sa production nationale des produits faisant objets des exportations, manque d'équipement, manque d'infrastructure de base et une forte dépendance à l'égard des importation d'un nombre des produits premières ou de première nécessité. Dans la balance de paiement, lorsque le solde est excédentaire, cela profite à la nation, alors qu'un solde déficitaire est un manque à gagner pour le pays la balance de paiement, lorsque le solde est excédentaire, cela profite au pays, alors qu'un solde déficitaire constitue un manque à gagner pour le pays. L'augmentation des exportations favorise l'afflux des capitaux, et à l'opposé, l'augmentation des importations entraine une fuite des devises. Tableau n°1 : structure des exportations 2006 et 2007(en millier des USD).
Source : rapport annuel 2007, BCC. Ainsi, les tableaux 1 et 2 sur la structure des exportations et des importations en RDC de 2006 à 2007 nous apprennent de la dépendance de cette dernière pour couvrir ces besoins de consommation; en effet pour l'année 2006, le pays présente un déficit commerciale de l'ordre de -6,47% avec des exportations quoi se situent au niveau inferieur des importations notamment à 2.704,4 en milieu de USD contre des importations qui se situent à 2.891,65 USD. Tableau n°2 : structure des importations 2006 et 2007 (en millier de USD).
Source : rapport annuel BCC, 2007 En 2007, ce qu'on peut qualifier de miracle économique se réalisé en RDC, qui après plusieurs décennies de déficit commerciale, présente un excédent dans sa balance commerciale de l'ordre 16,9% ce qui peut s'expliqué par le fait que 2007 étant l'année post électorale, les investisseurs ont apportés les capitaux frais pour le financement de l'économie nationale. Tableau n°3 : structure des exportations de 2008 à 2009 (en milieu de USD).
Source : rapport annuel 2009, BCC Tableau n°4 : structure des importations de 2008 à 2009 (en millier de USD)
Source : rapport annuel, BCC 2009 Notons par ailleurs que la même situation a caractérisée l'économie de la RDC les années 2008 et 2009 , comme nous renseigne le tableau n°3 et n°4 sur la structure des importations et exportations, avec pour 2008 des exportations qui se situent à 6.869,8 en millier des USD et des importations de l'ordre de 6.725,8 en millier des USD et 2009 avec des exportation s de l'ordre de 4.371,0 en millier de USD et les importations situés à 4.949,0 en millier de USD, soit pour 2008 un excédent de la balance commerciale de l'ordre de 2,1 % et un déficit pour 2009 de l'ordre de 11,67%. Ce qui conduit à dire que l'évolution des exportations et importations en RDC suit une ligne de croissance à dent scie. SBC= Evolution de la balance commerciale = Cette situation de déséquilibre entre les exportations et les importations, permet d'analyser l'indice des prix à l'exportation et à l'importation dont la finalité est de comparer le terme de l'échange. Tableau n°5 : évolution des termes de l'échange exprimé en CDF (base 2000 = 100)
Source : rapport annuel BCC 2009 Nous constatons dans le tableau 5 que l'indice des prix à l'importation est supérieur à celui de l'exportation et ce, depuis l'année 2000 ; ce qui explique la supériorité des importations sur les exportations en RDC. Cependant la valeur des importations ne dépend pas seulement de l'indice des prix à l'importation, mais elle aussi soumise au taux de change, toute chose étant égale par ailleurs, plus le taux de change de CDF est élevé, plus il faut une grande quantité de CDF pour obtenir les devises étrangères fortes et plus le pays et importateur30.2(*) Tableau 6 : taux de change dollar contre CDF de 2000 à 2009.
Source : site du Fond Monétaire International, cité par NGANDU LISIMO. Ces fluctuations entre le dollar Américain et le franc Congolais qui peuvent aussi s'expliquées graphiquement. Graphique n°5 : taux de change USD contre CDF
Dans la graphique n°5, nous voyons que les années 2000 et 2001 la dépréciation de CDF était très prononcée, soit une perte de valeur de l'ordre de 846,92%; il y'avait une instabilité monétaire et la politique monétaire était inefficace; les années 2003, 2004, 2005, 2006 et 2007 sont des années de la continuité de la dépréciation, on a assisté à la chute libre de la monnaie nationale Congolaise face à la devise Américaine et l'intervention de l'autorité monétaire n'avait des effets qu'à très court terme. Ainsi nous avons par exemple l'appréciation de CDF par rapport au USD de l'ordre de 7,5% d'aout en septembre 2003, mais dans la moyenne, ces années restent celles ou la dépréciation se vraiment prononcée. Les années 2008, 2009 et jusqu'à nos jours marquent un tournant dans l'évolution de la dépréciation de CDF par rapport au USD; en effet, c'est en 2008 que cette dépréciation a franchie la barre symbolique de 500 CDF, marquant le franchissement du billet à valeur faciale la plus élevée émise par la BCC. L'évolution du taux change qui permet d'analyser les fluctuations entre le franc Congolais et le dollar Américain en terme de la dépréciation ou de l'appréciation du premier face au second.
Tableau n°7 : appréciation ou dépréciation de CFD face au USD de 2000 à 2009 (année de base t1=2000) Source : rapport annuel BCC, 2009. - Taux d'appréciation ou de dépréciation : - T1 : année de base - T2 : année déterminée - Cours moyen de change : moyenne arithmétique du taux de change. A la lumière du tableau n°7, nous constatons que le CDF a perdu 846,92% de sa valeur face au dollar Américain de 2000 à 2001, en 2002 le CDF a connu une dépréciation de 67,45% ; notons par ailleurs qu'en 2004 le CDF s'est apprécié sur le marché de change de l'ordre de +1.60% par rapport à 2003 et la même situation se répétera en 2006 avec une appréciation de l'ordre de +1,20 par rapport à 2005. Le déficit commercial est donc l'un des facteurs qui influence la dépréciation de CDF par rapport au USD. * 27. F. MISHKIN, Monnaie, banque et marché financier, 7e édition, Pearson éducation, Paris, 2004, page 47. * 28. J. JALLADEAU, op cit, page 19. 29. KAWATA BWALUM, Histoire économique, cours inédit, 3e graduat, FSEG, UNIKIS, 2005-2006. * 30. A. BAUDINOT, op cit, page 312. |
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