Chapitre II : partie pratique
1. Matériel et méthodes 51
1- 1. Matériel humain 51
1- 2. Matériel de laboratoire 54
1- 2. 1. Appareillage 54
1- 2. 2. Matériel consommable 54
1- 2. 3. Solutions et réactifs 54
1- 3. Méthodes 56
1- 3. 1. Devis d'étude, échantillonnage et
transport des prélèvements 56
1- 3. 2. Origine géographique de l'échantillon
investigué 56
1- 3. 3. Collecte des données 60
1- 3. 4. Questionnaire / Renseignements 60
2. Diagnostic 61
2- 1. Diagnostic d'orientation 61
2- 2. Diagnostic sérologique 62
2- 3. Diagnostic parasitologique de certitude 66
2- 4. Diagnostic différentiel 67
2- 5. Confirmation de cas 67
3. Résultats 69
3- 1. Résultats des sérologies
anti-Trichinella de l'échantillon étudié 69
3- 2. Revue des dossiers médicaux 70
3- 3. Résultats des examens biologiques
réalisés 71
3- 4. Distribution des variables 71
3- 4. 1. Influence de la variable consommation de viandes bien ou
peu cuites 72
3- 4. 2. Influence de la variable consommation ou non de gibiers
72
3- 4. 3. Influence de la variable consommation ou non de viande
chevaline 73
3- 4. 4. Influence de la variable consommation ou non de viandes
inhabituelles 73
3- 4. 5. Influence de la variable pratiques de chasse ou de
trappe 74
3- 4. 6. Influence de la variable notion de voyage à
l'étranger 74
4. Discussion 75
Conclusion 79
Bibliographie 88
RESUME 98
![](Seroprevalence-de-la-trichinellose-dans-la-region-de-Tlemcen-Algerie-2.png)
![](Seroprevalence-de-la-trichinellose-dans-la-region-de-Tlemcen-Algerie-3.png)
Introduction:
La trichinellose est une zoonose cosmopolite, due à un
petit nématode du genre Trichinella.
Elle est transmise à l'homme par ingestion de viande
parasitée contenant la larve enkystée.
La parasitose est représentée par deux formes
cliniques :
- Une forme toxi-infectieuse intestinale aigue due aux vers
adultes,
- Suivie rapidement d'une forme chronique résultant de
l'évolution des larves dans les muscles striés.
Dans notre pays peu de cas sont rapportés. Nous avons
jugés utile de rechercher une éventuelle contamination dans la
région de Tlemcen.
Problématique :
A partir du XXe siècle, on assiste à une
augmentation du nombre de cas mondiaux, en effet, la trichinellose sévit
sur toute la planète de façon endémique dans certaines
régions, sous forme de petites épidémies familiales chez
les consommateurs de sangliers ou de porcs d'élevages familiaux, mais
également sous forme d'épidémies de plusieurs centaines de
cas (De Bruyne A., 2006).
La trichinellose humaine a été documentée
dans 55 pays dans le monde, son incidence moyenne annuelle est probablement
proche de dix mille cas mondiaux avec un taux de mortalité d'environ 0,2
%, mais le nombre de cas est probablement sous-estimé dans de nombreux
pays en raison de l'absence de tests sérologiques et de la
méconnaissance de la parasitose par les médecins (Pozio E.,
2007).
En Europe, (De Bruyne A., 2006), les épidémies de
trichinellose ont connu une réelle recrudescence, dans les années
1980-2000, ce qui était à l'origine de plusieurs centaines de cas
principalement dans des zones urbaines et impliquant, pour certaines d'entre
elles, le cheval comme source de contamination.
C'est ainsi qu'en France, depuis 1976, huit
épidémies touchant plus de 2 000 personnes étaient dues
à la consommation de viande chevaline trichinée.
Cette parasitose, qui semblait avoir disparu dans les pays de
haut niveau de protection sanitaire, est redevenue une préoccupation de
santé publique tant dans le domaine médical que
vétérinaire.
Depuis le début des années 2000, la France a de
ce fait, considérablement renforcé son système de
prévention au niveau des abattoirs et s'est dotée depuis 2002
d'un Centre national de référence des Trichinella (CNR
des Trichinella, Paris).
En 2007, Edouardo Pozio, déclara que parmi 53 pays
Africains, la trichinellose a été documentée dans sept
pays, mais dans la majorité des cas, la parasitose touchait les
touristes et une minorité des natifs autochtones, car ne consommant pas
de viande crue ou celle de certaines espèces animales.
En Algérie, (Pozio E., 2007), la trichinellose a
été documentée au moins au cours de six
épidémies, chez environ 50 expatriés Français.
Il y avait six foyers associés à la consommation de
porc domestique (Sus scrofa domesticus) et de sangliers (Sus
scrofa).
En 2004, un cas a été diagnostiqué chez un
algérien (N'gaous), suite à la consommation de viande de chacal
(Canis aureus), l'identification moléculaire par amplification
génique multiplex, effectuée par le Centre international de
référence des Trichinella (Rome, Italie) à partir
d'une larve isolée par biopsie musculaire, l'a désignée
comme appartenant à l'espèce Trichinella britovi (Nezri
et al, 2006).
Dans la plupart des cas décrits de trichinellose, le
diagnostic est retenu sur la base de plusieurs critères cliniques et
biologiques (De Bruyne A., 2006).
Nous avons donc ciblé une population globale, chez qui
nous avons tenté de réunir le plus d'informations pour nous
rapprocher des définitions référentielles.
Le diagnostic de laboratoire est réalisé par la
technique ELISA.
Notre étude a concerné une cohorte de 1212
patients. Elle s'est déroulée sur un semestre, à partir de
Décembre 2011.
Nos objectifs sont :
· Déterminer la séroprévalence des
anticorps anti-Trichinella,
· Faire le diagnostic de la parasitose, en associant les
critères référentiels plus les facteurs de risque.
Historique:
La description de Trichinella spiralis et la
découverte de son cycle parasitaire remontent au XIXe siècle;
Tiedemann, fût le premier anatomiste qui, en 1822, a remarqué la
présence de « petits corps », qui furent baptisés
quelques années plus tard trichines (Klenner F. R., 1954 ; Neghina R.,
et al, 2012 ; Sattmann H., 2005).
Peacock, en 1828, découvre des larves enkystées
dans les muscles de patients autopsiés (Pannozzo A. N., et al, 1965 ;
Touratier L.,et al, 1998), un spécimen de la trichine
préparé par Peacock est conservé au musée de
l'hôpital de Guy à Londres (Drake E. H.,et al, 1935).
Hilton, en 1833, signala la présence de larves
enkystées (Howard H. S., 1964 ; Touratier L., et al, 1998).
James Paget 21 ans, jeune étudiant en première
année de médecine à l'hôpital Saint Bartholomew de
Londres découvre en 1835, au cours d'une séance de dissection des
petits grains blancs dans le diaphragme d'un cadavre. Il décide de les
étudier au microscope et observe alors des vers encapsulés
à l'intérieur des muscles.
Richard Owen publia la même année la description du
parasite comme une nouvelle espèce qu'il nomme Trichina spiralis
(Despommier D.D., 2000).
En 1846, l'anatomiste Leidy, aux Etats-Unis (Philadelphie),
observe des kystes contenant des larves de trichine dans de la viande de
porc.
En 1859, en Allemagne, Rudolf Virchow décrit les adultes,
et c'est en 1860 que des expérimentations mettent en évidence la
pathogénéïcité et le pouvoir létal du parasite
ainsi que la transmission de la maladie à l'homme par ingestion de
viande de porc contaminée (De Bruyne A., 2006).
Les signes cliniques de la trichinellose sont alors connus ce
qui permet de décrire de nombreux cas aux Etats-Unis, en Irlande, en
Grande Bretagne et en Allemagne. A la fin du XIXe siècle de
fréquentes contaminations humaines incriminant des viandes
américaines sont constatées en France déclenchant une
intensification des contrôles par trichinoscopie.
En 1896, Alcide Railliet, constatant que le nom de Trichina
était déjà attribué à un genre
d'insecte, proposa le nom de Trichinella.
La découverte la plus ancienne de capsules de
Trichinella remonte à 1200 ans avant JC, et fut faite
rétrospectivement en 1974 dans le muscle intercostal d'une momie
égyptienne de 3200 ans (Millet et al. 1980).
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