(Ripert C., 2007; In : Poirrier M., 2010)
Il est rarissime de retrouver les larves de Trichinella
dans le sang ou dans les selles. De même, les adultes sont
très rarement identifiés dans les selles puisque lysés
dans le tube digestif.
On peut en trouver quelquefois dans le liquide du tubage
duodénal ou dans le liquide céphalo-rachidien s'il y a eu une
atteinte méningée.
Le meilleur moyen pour rechercher la présence du parasite
est la biopsie musculaire. Mais cet examen ne sera positif qu'après
enkystement des larves dans les muscles après la quatrième
semaine.
La biopsie est pratiquée au trocart (mais les
pièces sont petites) ou au bistouri (mais il persiste une cicatrice).
Elle est effectuée soit au niveau du deltoïde
(assez près de la tête humérale), triceps, quadriceps et
des muscles intercostaux, soit au niveau des muscles les plus atteints selon
les myalgies et les données de l'électromyogramme.
On procède à un examen complet de la pièce,
par écrasement entre lame et lamelle. Il permet de voir rapidement les
larves enkystées dans leur intégralité par examen direct
au microscope.
Une autre technique consiste à faire digérer la
pièce opératoire par une solution chlorhydropepsique : les larves
sont ainsi libérées et bien visibles (digestion artificielle).
L'intérêt des biopsies est double : elle permet la
confirmation du diagnostic et l'isolement puis le typage de la souche
après transfert à un animal réceptif (souris
immunodéprimée par injection de cyclophosphamide) ou directement
par amplification génomique (réservée à un
laboratoire spécialisé).
La spécificité de la biopsie musculaire est quasi
parfaite mais sa sensibilité est médiocre, notamment dans les
faibles infestations (inférieures à une larve par gramme de
muscle). Cette technique est réservée, soit au dépistage
des premiers cas (cas index) qui posent un problème diagnostique, soit
aux formes graves hospitalisées non confirmées par d'autres
techniques (De Bruyne et al., 2006).
Enfin, l'étude anatomopathologique de la pièce
(fixation, coupe et coloration) visualise non seulement la larve mais aussi la
réaction inflammatoire.
La prescription de la biopsie musculaire pose souvent un
problème éthique ; sa
rentabilité est maximale quelques jours après la
guérison clinique du malade et elle n'apporte pas de
bénéfice au patient. Elle est donc rarement pratiquée et
reste réservée soit au dépistage des cas qui posent un
problème diagnostique, soit aux formes graves hospitalisées non
confirmées par d'autres techniques.