2- 4. Diagnostic différentiel : (De Bruyne A.
et al., 2006)
Les premiers cas de trichinellose qui se déclarent sont
souvent ignorés ou attribués à un banal syndrome grippal
surtout en période hivernale épidémique.
L'hyperéosinophilie permet de redresser le diagnostic.
Une toxi-infection alimentaire ou une salmonellose peut
être suspectée en cas de diarrhée fébrile mais, en
cas de trichinellose, les coprocultures sont négatives et la survenue de
myalgies doit attirer l'attention.
D'autres causes de myosite peuvent également être
confondues : polymyosite idiopathique, dermatomyosite, connectivites
(Churg-Strauss), pyomyosites bactériennes et éventuellement
sarcoïdose et cysticercose.
Le diagnostic repose alors sur la biopsie musculaire et le
sérodiagnostic.
Le syndrome éosinophilie - myalgie, d'individualisation
récente, est exceptionnel et incite à rechercher une
éventuelle consommation de dérivés du L-tryptophane.
La myalgie épidémique estivale de Bornholm, due
à un virus coxsackie, ne s'accompagne pas d'hyperéosinophilie.
Une distomatose ou une toxocarose peuvent également
être évoquées devant une forte éosinophilie
accompagnée de fièvre.
Plus rarement, on pourra évoquer une hydatidose rompue,
une hypodermose, ou une bilharziose en phase d'invasion, qui peut parfois
s'accompagner d'un oedème facial.
2- 5. Confirmation de cas : (De Bruyne et al.,
2006)
La confirmation de cas véritables, s'appuie sur plusieurs
critères, en particulier en cas de limites de tel ou tel moyen de
diagnostic :
- soit une biopsie musculaire objectivant une ou plusieurs
larves de Trichinella sp associée à une clinique
suggérant la trichinellose (triade symptomatique +++),
- soit une sérologie positive en IFI, ELISA et/ou Western
Blot avec des signes et symptômes récents de trichinellose
- soit au moins trois des arguments cliniques ou biologiques
suivants suggérant la trichinellose : éosinophilie
supérieure à 500 cellules par mm3, fièvre,
myalgie, oedème péri orbital.
Nous présentons ci-dessous un algorithme diagnostique
des trichinelloses chez l'homme (De Bruyne et al., 2006).
Groupe Caractéristiques
A Fièvre
OEdèmes de la face et périorbitaire
Myalgies
B Signes neurologiques
Signes cardiaques
Conjonctivite
Hémorragie sous-unguéale
Éruptions cutanées (exanthème
maculopapulaire) Diarrhée
C Éosinophilie (>1G/l) et/ou
élévation des IgE totales
Élévations des enzymes musculaires (CPK,
aldolase)
D Sérologie positive avec
présence d'anticorps spécifique Séroconversion
Biopsie musculaire positive
Le diagnostic de trichinellose est :
peu probable : lors de la
présence d'un signe A ou d'un signe B ou d'un signe C ;
suspect : lors de l'association d'un signe A ou de
deux signes B et d'un signe C ; hautement probable :
lors de l'association de trois signes A et de deux signes C ;
certain lors de l'association de trois signes A, deux
C et un D ou lors de l'association de quelques signes A ou B, d'un C et un
D.
Une enquête épidémiologique (puisqu'un porc
permet de nourrir plus d'une cinquantaine de personnes et un cheval plus d'un
millier) doit affirmer le diagnostic, et des mesures adéquates doivent
être prises.
|