Impact de médias de diffusion sur l'éducation des adolescents, cas de la RTNC et de la RTGT( Télécharger le fichier original )par Barthélémy Kawaya MBALUKU Université de Kalémie - Graduat 2012 |
Chapitre III : DE L'IMPACT DE LA RTNC ET LA RTGT SUR LES ADOLESCENTS
Au cours de ce chapitre nous partirons du modèle de la piqure hypodermique dont la paternité est attribuée à LASWELL avec sa « question programme » : « who says what to whom in which channel with what affect »26(*) Emetteur message médium récepteur impact (qui) (dit quoi) (par quel canal) (A' qui) (avec quel impact)
Les quatre premières questions ont déjà leurs réponses en ce que : qui : « control analysis » s'intéresse à l'émetteur ou des entreprise médiatique d'où la RTNC et la RTGT. Dit quoi : « contet analysis », le contenu des messages apportés par les émissions de ces deux entreprises médiatiques. Quel canal : « média analysis », les ondes hertziennes ou radiophoniques qui relayent les émissions dès les stations jusqu'aux postes récepteurs respectifs. A' qui : « audience analysis », s'attache aux récepteurs des messages, le plus souvent selon les critères sociologiques classique (âge, sexe, ...) d'où les adolescents. Enfin, avec quel effet, « effect analysis » prend pour cible les questions d'influence sur les publics, le problème de persuasion prend, chez nous une importance particulière. C'est le vif même de notre sujet.
Dans le cadre général de recherche et de réflexion sur les effets causés dans ce domaine de la communication, l'étude de l'influence des médias sur l'adolescent se caractérise pendant ses deux dernières décennies par l'analyse de l'impact de médias de diffusion sur les attitudes sociales et les comportements. Comme notre choix est porté sur les médias de diffusion audiovisuels, précisément la télévision, il serait superflu de passer à l'enquête sans toute fois parler du développement de l'enfant et genres télévisuels et de projeter un regard rétrospectif des effets de la télévision sur l'adolescent. III.1. Développement de l'enfant et genres télévisuels27(*)Comme nous l'avons vu dans le 1er chapitre, l'enfant vit immergé dans la réalité dès qu'il naît. Vers 12 mois, il découvre le monde de la fiction. Cette découverte le conduit, de manière immédiate, à l'accès au monde du ludique. A partir de ce moment, l'enfant commence à déployer un ensemble d'activité liées à ces trois attitudes de base qui lui permettront de distinguer peu à peu, tout au long de son enfance, ces trois dimensions entre elles (« c'est pour le vrai », « c'est pour le faux », « c'est pour faire semblant et pour rire »). La réalité est le monde du sérieux, de l'apprentissage ; le monde de la fiction est l'espace dans lequel se construisent les mondes possibles, c'est l'espace de l'imaginaire et de la créativité ; le monde du ludique est l'espace du divertissement et du rire. La différenciation progressive de ces trois dimensions se produit parallèlement au contact avec la télévision tout au long de la croissance. Cela fait que, parfois des confusions apparaissent en ce qui concerne l'interprétation des genres télévisuels. L'enfant compare ces trois attitudes, face aux faits réels, fictifs, ou ludiques, avec les émissions que la RTNC/Kalemie soit la RTGT lui proposera et comme nous le versons, il trouvera une équivalence dans cette mise en relation. Du point de vue de la psychologie de l'enfant, qui est celle que nous prenons ici en considération, la détermination du genre d'une émission dépend de trois facteurs : le contenu référentiel, l'application de ces trois facteurs aux programmes de télévision permet de mes organiser dans une typologie où nous distinguons trois espaces sémantique (réel, fictif, ludique), ainsi que leurs respectives interactions. Comme le montre la figure ci-dessous, l'ensemble des genres télévisuels trouve une place dans cette typologie. Docu soap Sport Variété Concours jeux Divert. r Débat Réport Documentaire Magazine D'info Le contenu référentiel se rapporte au fait que l'émission donne au spectateur des indications, comme une promesse, pour qu'il sache si ce qui est présenté à l'écran est quelque chose de réel ou de fictif. Du point de vue de l'intentionnalité de l'émission, c'est-à-dire du type du lien que l'on veut établir, dans la communication, avec le téléspectateur, nous pouvons distinguer trois grands hypergenres dont la fonction est : a) D'informer ; b) D'instruire ; c) D'éduquer ; d) De former ; e) De divertir. Sur notre figure, les genres inclus dans l'espace sémantique du réel, ont comme intention fondamentale celle d'informer et, dans une moindre mesure, celle d'instruire ou de former. De fait il y a actuellement peu de programmes dont l'intention soit d'éduquer. L'intention de divertir est canalisée, à la télévision, dans notre culture actuelle, dans les émissions de fiction (films, séries, etc.) ou ludiques (sport, concours et jeux, variété, humour) comme le montrent le deux cercles correspondants de la figure. Cependant, même si, en général, chaque émission programmée est dominée par un genre, les émissions n'ont pas toutes un genre ou une intention unique. Avec l'apparition des chaînes commerciales comme la RTGT, nous trouvons de nombreuses émissions qui se caractérisent par leurs genres hybrides ou mixtes et qui sont le résultat de l'hybridation, selon différents dosages, des grands hypergenres, dans une même émission. Ainsi, à l'intersection entre l'espace du réel et l'espace de la fiction, nous trouvons des genres hybrides comme de talk-show, le reality-show, etc. d'autre part, certains genres ludiques sont plus liés à l'espace du réel (sport, variétés, etc.). Nous constatons aussi l'apparition de genres hybrides, comme le docu-soap, situés à l'intersection des trois genres, réels, fictifs et ludiques. Pour ce qui est du troisième facteur, le format, il intervient aussi pour déterminer le genre d'une émission. Le format est le résultat, pour chaque émission d'un ensemble de variables : périodicité, durée, contenu thématique (sport, politique, culture, etc.) ; modalité de production (propre, externe, budget important au non, etc...) et réalisation (en direct, différé, etc) ; profil de l'audience à qui elle s'adresse ; mode d'édition ; horaire de diffusion et place occupé par rapport aux autres émissions. Selon la manière dont ces variables de format seront concrétisées, l'émission aura un caractère plus réaliste, plus fictif ou plus ludique. III.2. Les effets de la télévision sur l'adolescent : un regard rétrospectif Les questions que se pose l'opinion publique sur la façon dont la télévision affecte les adolescents, ont été traditionnellement abordées par la recherche sur les mass-médias du point de vue des effets. Lorsqu'à partir de la moitié des années 1950, les premiers travaux sur l'influence de la télévision sur l'enfant commencèrent d'être publiés ; cette recherche va naturellement influencer la façon d'aborder l'étude de l'adolescent et la télévision. Comme la signale CARRON (1997)28(*), le regard porté sur le monde de influence médiatique est passé par trois grandes périodes, chacune d'elles ayant apporté son propre ensemble de théories. Effets immédiats et massifs Dans une première période, d'influence immédiate et massive (1930-1945), la conception dominante est que les massmédia ont un effet immédiat, massif et prescriptif sur l'audience. C'est la période où l'on pense que les médias « injectent » des idées, des attitudes et des comportements dans les esprits vulnérables d'un public composé par des individus isolés. C'est e qu'on appelle « le monde de la sering hypodermique » où des mouvements comme celui de l'école de franc fort proposent l'idée selon laquelle « les médias sont l'instrument de diffusion de l'idéologie dominante ». La conception de l'époque est celle d'un énorme pouvoir d'influence des médias. Effets limités (1945-1960) Dans une deuxième période entre 1945 et 1960, c'est l'idée des effets limités qui prédomine. Ainsi que, par exemple, on avait observé que les effets n'était pas similaires pour tous les sujets, ni même pour un même sujet étudié à différents moments. Par conséquent dans cette deuxième période, la conception monolithique antérieure est relativisée au profit du pouvoir des téléspectateurs au moment de choisir les informations leur intéressant. Apparaissent ici des théories comme celle du modèle de double flux de LAZARFELD et KATZ (1955), théorie selon laquelle les effets des médias sont filtrés et limités par le choix réalisé par le téléspectateur ainsi que de son réseau de relation personnelle. Une deuxième perspective est celle apportée par le courant fonctionnaliste par exemple BERLSON 1954, WRIGHT, 1974 ; BLUMLER 1968 qui admet l'on puisse parler de manipulation. Pour ce courant, les effets répondent aux nécessités que le téléspectateur a besoin de satisfaire. Une troisième, le courant culturaliste britannique, exemple HOGGART, 1958, HALL, 980 ; HALL et EVANS 1999, part de l'idée selon laquelle les effets des médias dépendent de la position sociale occupée par le téléspectateur dans le domaine du travail et de la culture. Les médias véhiculent une idéologie dominante mais la réception ne se fait pas d'une façon naïve. Les téléspectateurs sont critiques et prennent leurs distances par rapport au message. Effets complexes Dans une troisième période, d'effets complexes (1965-1990), la notion d'effets devient plus complexe en s'étendant à d'autres aspects qui n'avaient pas été pris en compte dans la deuxième période. Ainsi, par exemple, dans l'étape antérieure c'étaient les analyses de type sociologique, où l'on insiste qur les effets de contenu et à long terme (idéologiques), qui dominaient. Dans cette troisième période, on tient compte de nombreux d'autres aspects citons-en ici quelques-uns. - Ceux liés au rôle de la technologie dans la constitution de façon de penser, de sentir et d'agir ; - L'influence de la « culture » véhiculée par la télévision sur les perceptions des sujets, leurs valeurs et leurs comportements ; - L'influence des contenus médiatiques selon la manière dont ils sont retenus, restitués et interprétés par les téléspectateurs en fonction de leurs propres ressources culturelles ; - La fonction de l' « agenda » selon la manière dont ils sont retenus, restitués et interprétés par les téléspectateurs en fonction de leurs propres ressources culturelles ; - La fonction de l' »agenda » selon laquelle les médias ont la capacité de focaliser l'attention du public sur certains faits au détriment d'autres événements ; - L'influence « répressive » des médias qui ne présentent pas toutes les opinions sur un sujet mais seulement une partie « autorisée ». ce que l'on appelle la spirale du silence . Dans cette première partie, après un bref rappel historique, nous suivons un itinéraire qui nous permettra de prendre connaissance de ce que la recherche a pu apporter quant à cette relation entre la RTNC/Kalemie, la RTGT et les adolescents de Kalemie. * 26 KALUNDA MAZONDE, notes de cours information et communication, G2 SIC, Unikal 2010-2011, inédit * 27 BERMEJO BERROS Jésus, génération télévision, éd De Bock, Bruxelles, p.382 * 28 CARRON cite par Jaquinot,G.,Les jeunes et les medias ,ed.l Harmattant, Paris,2002,p.56-58 |
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