CHAPITRE DEUXIEME :
UN MECANISME PERFECTIBLE
L'Afrique se trouve être minée par de nombreuses
crises politiques dont la résolution nécessite
généralement l'intervention des organisations internationales
investies par les Etats de ce rôle. Il s'agit notamment de l'ONU et de
l'Union africaine. Mais, il est constaté que ces organisations
internationales ne sont pas toujours sur la même longueur d'onde en ce
qui concerne la politique à adopter pour la gestion de ces conflits. Si
la gestion de la crise postélectorale ivoirienne a montré un
certain respect du mécanisme de collaboration entre l'ONU et l'UA en
matière de gestion des différends, celle de la révolution
libyenne a affiché plutôt des rivalités qui ont conduites
à des actions parallèles sur le terrain. Nous avons
étudié cette problématique à travers trois
problèmes spécifiques sur lesquels nous nous sommes basés
pour formuler nos hypothèses. Nous vérifierons dans une
première section ces hypothèses avant de proposer dans une
seconde section, des essais de solutions aux problèmes, suivies des
recommandations pour leur mise en oeuvre.
Section première : l'inefficacité du
mécanisme
Dans cette section, nous présenterons les
données recueillies et procèderons à la
vérification des hypothèses. Ceci se fera à travers une
analyse des causes endogènes et exogènes des problèmes
spécifiques identifiés.
Paragraphe premier : Les causes endogènes
Ici, nous aborderons les causes relatives au rôle de
l'Union africaine dans la gestion des conflits politiques.
Des entretiens que nous avons eus avec les cadres du
Ministère des Affaires étrangères et avec d'autres
spécialistes des relations internationales, il ressort que les positions
de l'organisation panafricaine ne sont pas toujours coordonnées. Chaque
Etat peut se permettre, au nom de
sa souveraineté, de prendre des positions qui vont
à l'encontre de celle de l'Union. Les divergences de positions sur la
crise libyenne confirment bien cette assertion.
Ensuite, il est important de noter des positions peu
raisonnables de l'organisation continentale sur certaines crises politiques. En
effet, on pourrait en arriver à croire que l'Union africaine a des
difficultés à prendre des décisions coercitives. Elle
reste toujours campée sur une position pacifiste et se refuse même
d'utiliser les menaces d'intervention militaire comme un moyen de pression.
Enfin, l'inaction de l'Union africaine est également
une cause endogène non négligeable. Le fonctionnement interne des
organes de l'institution ne permet pas une pro activité de cette
dernière. Les réunions du Conseil de Paix et de
Sécurité nécessitent une organisation minutieuse, en ce
sens qu'elles connaissent le déplacement des ministres des affaires
étrangères ou des chefs d'Etat et de Gouvernement. Les
dispositions à prendre pour l'organisation de telles réunions
prennent du temps et ne permettent pas à l'organisation de réagir
rapidement aux situations de conflits. Il en est de même pour les sommets
extraordinaires des chefs d'Etat et de Gouvernement.
Ainsi, les données collectées se présentent
telles que déclinées dans le tableau ci-après :
TABLEAU N°3 : Les données
relatives au problème spécifique N°2 : la
marginalisation de l'UA dans la gestion des crises politiques en
Afrique
Problème
|
Causes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
La
marginalisation de l'Union Africaine dans la
|
Les positions ambiguës de l'Union Africaine
|
07
|
53,85
|
|
05
|
38,46
|
|
gestion des crises politiques
|
La volonté de l'ONU de gérer les crises sans
associer l'UA
|
00
|
00
|
en Afrique
|
Autres
|
01
|
7,69
|
TOTAL
|
13
|
100
|
|
Source : Tableau réalisé
par nous-même sur la base des données recueillies
En analysant les données du tableau N°3, nous
nous rendons compte que sept (7) enquêtés sur les treize (13)
interrogés --- soit 53,85% - estiment que les positions ambiguës de
l'Union africaine sont à la base de sa marginalisation dans la gestion
des crises politiques en Afrique. Pendant ce temps, cinq (5) autres personnes
--- soit 38,46% --- trouvent plutôt comme raison à ce
problème, l'inaction de l'organisation. Notre hypothèse N°2
cumulant les deux réponses, nous additionnons donc les deux
statistiques. Ce calcul nous donne un total de 12 enquêtés sur 13
pour une proportion de 92,31% de l'échantillon. Par conséquent,
nous pouvons affirmer que l'hypothèse spécifique N°2
est vérifiée.
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