Paragraphe deuxième : L'action concertée des
organisations
Cette collaboration sera évoquée en deux
parties. Dans un premier temps, nous l'étudierons par rapport à
la crise ivoirienne. Dans un second temps, nous nous intéresserons
à celle libyenne.
I- Une gestion concertée en Côte
d'Ivoire
Il serait suffisamment difficile de parler de la gestion
concertée de la crise ivoirienne en évoquant l'ONU et l'Union
Africaine sans faire allusion à la CEDEAO. L'organisation
sous-régionale est la première à reconnaître la
victoire d'Alassane Dramane OUATTARA et exiger le retrait de Laurent GBAGBO du
pouvoir. Mais elle bute dans son projet d'intervention militaire en Côte
d'Ivoire. Étant donné qu'en vertu du chapitre VIII de la Charte
des NU, la Cour de Justice de la CEDEAO rend publique le 18 mars 2011, une
décision dans laquelle elle interdit aux pays membres de l'organisation
de prendre part à toute intervention militaire internationale en
Côte d'Ivoire, pour déloger le Président Laurent GBAGBO.
C'est alors que le jeudi 24 mars 2011, les Chefs d'Etat de la CEDEAO,
réunis en sommet extraordinaire, demandent à l'ONU de «
renforcer l'ONUCI et d'utiliser tous les moyens nécessaires pour
protéger la population et les biens et pour faciliter le transfert
immédiat du pouvoir à M. Alassane OUATTARA
»18.
C'est à ce moment que l'UA, jusque là presque
muette, décide de se prendre à coeur la situation. A priori
contre une idée d'intervention militaire, l'organisation
régionale adopte une position contraire à celle de la
18
Communiqué finale du sommet extraordinaire des Chefs
d'Etat de la CEDEAO du 24 mars 2011
CEDEAO. Pour preuve, John SHINKAIYE, Directeur de Cabinet de
Jean PING19, fera observer au cours de ce sommet que « la
CEDEAO et l'UA sont d'accord pour que la force soit le dernier recours,
après que toutes les voies pacifiques auront échoué
». Encline à utiliser la force, la CEDEAO se voit retirer le
dossier par l'UA qui prône la négociation et met en place le
groupe de haut niveau pour le règlement de la crise ivoirienne. Avec
l'échec des négociations engagées et au vu des violences
dans le pays, l'UA finira par s'en remettre à l'ONU. Elle demande le
renforcement de l'ONUCI et la diversification de son contingent.
Jusque-là, le Conseil de Sécurité et le
Secrétaire Général des Nations Unies se sont
contentés de reconnaître la victoire de M. OUATTARA et de
condamner les violences. Pour ce qui concerne les mesures prises en vue de la
gestion de la crise, ils apportent plutôt leur soutien aux initiatives de
la CEDEAO et de l'Union Africaine. Mais à présent, l'organisation
se doit d'intervenir. Et ce sera essentiellement à travers la
résolution 1975 qui couvre la force Licorne dans ses initiatives aux
côtés des Forces Républicaines de Côte d'Ivoire. Cela
aboutira à l'arrestation du Président Laurent GBAGBO le 11 avril
2011.
Au moment où l'ONU et l'UA travaillaient à
résorber la crise ivoirienne, celle libyenne était
également d'actualité.
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