B- L'ONU et la crise libyenne
Dans la crise libyenne, les Nations Unies ont joué un
rôle important. L'adoption de la résolution 1973 du Conseil de
Sécurité est l'une des actions les plus importantes dans la
gestion de cette crise.
En effet, au début de la crise libyenne, c'est la
France qui a reconnu en premier17, le Conseil National de Transition
comme le seul représentant légitime du peuple libyen. C'est suite
à cette reconnaissance qu'elle a amorcé une offensive
diplomatique visant à faire voter des résolutions par le Conseil
de Sécurité par rapport à la situation en Libye. Le 26
mars, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la
résolution 1970 qui ordonne la saisine de la Cour Pénale
Internationale (CPI), un embargo sur les armes, l'interdiction de voyager et un
gel des avoirs de nombreuses personnalités affiliées au
régime Khadafi. Ces premières sanctions de la communauté
internationale faisaient suite à une sévère
répression orchestrée par le gouvernement libyen.
17
Cette reconnaissance a été annoncée le 05
mars 2011
Toujours sous l'impulsion de la France, nous assisterons au
vote le 17 mars 2011 de la résolution 1973, qui crée une zone
d'exclusion aérienne et donne le pouvoir aux « Etats Membres qui
ont adressé au Secrétaire général une notification
à cet effet et agissant à titre national ou dans le cadre
d'organismes ou d'arrangements régionaux et en coopération avec
le Secrétaire général, à prendre toutes mesures
nécessaires [...] pour protéger les populations et les zones
civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris
Benghazi, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation
étrangère sous quelque forme que ce soit et sur n'importe quelle
partie du territoire libyen, et prie les États Membres concernés
d'informer immédiatement le Secrétaire général des
mesures qu'ils auront prises en vertu des pouvoirs qu'ils tirent du
présent paragraphe et qui seront immédiatement portées
à l'attention du Conseil de sécurité ».
Cette disposition de la résolution 1973 donne une
large marge de manoeuvre aux Etats Membres dans leurs actions en Libye. C'est
donc en vertu de cette disposition que l'Organisation du Traité de
l'Atlantique Nord (OTAN) a été chargée d'assurer la
sécurité des civils en Libye. Mais les bombardements de
l'alliance ne tueront finalement pas que les combattants pro-Khadafi, mais les
populations civiles succomberont sous les armes de l'OTAN. Cette organisation a
apporté un soutien considérable au Conseil National de Transition
dans le trac des pro-Khadafi et du « Guide » luimême. C'est
d'ailleurs avec son soutien que le colonel sera neutralisé et
assassiné le 20 octobre 2011 à Syrte, sa ville natale.
Par la résolution 1973, l'ONU s'est donc quelque peu
effacé au profit de l'OTAN dans l'intervention militaire en Libye. L'UA
quant à elle, a préféré une solution
négociée de cette crise. Les deux organisations se sont
également faites remarqué dans la gestion de la crise ivoirienne.
Mais,
quelle a été la collaboration qui a pu exister
entre elles au cours de ces deux crises ?
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