B- L'Union Africaine et la crise libyenne
La vague de contestations populaires entamée en
Tunisie et répandue dans le monde arabe au début de
l'année 2011 n'a pas épargné la Libye.
Démarrée le 21 février 2011, la contestation libyenne a
pris une forme d'insurrection ; en ce sens que les manifestants ont pris les
armes pour affronter l'armée régulière. A cette
rébellion qui a installé sa base à Benghazi, le Colonel
Mouammar Kadhafi a opposé la répression. La crise libyenne est
née. Elle ne se terminera pas tôt par une démission du
« Guide »12. Mais, elle s'enlise de plus en plus. Un
nouveau terrain de conflit est ouvert et l'UA se doit d'intervenir. Le Conseil
de Paix et de Sécurité a fermement condamné l'utilisation
indiscriminée et excessive de la force contre des manifestants
paisibles, en violation des droits de l'Homme et du droit international
humanitaire. Il a également souligné la légitimité
des aspirations du peuple libyen à la démocratie, à la
réforme politique et à la justice. Le 10 mars 2011, le Conseil de
Paix et de Sécurité réunit au niveau des Chefs d'Etat et
de Gouvernement, a articulé une feuille de route pour le
règlement de la crise libyenne. Un groupe de haut niveau est
créé pour la gestion de la crise. Il est dirigé par le
Président mauritanien
11 Cette décision a été prise
par la 263ème réunion du Conseil de Paix et de
Sécurité, tenue à Addis Abeba le 28 février 2011
12 Titre attribué à Mouammar Kadhafi au
cours de son règne
Mohamed Ould Abdel Aziz, et est composé de ses
homologues sud africains Jacob ZUMA, congolais Denis Sassou Nguesso, ougandais
Yoweri Museveni et malien Amadou Toumani Touré. Après son
installation, ce groupe s'est évertué à chercher un accord
entre les parties en conflit afin d'aboutir à une solution politique.
La feuille de route de l'UA se décline en quatre
points à savoir : (i) la cessation immédiate de toutes les
hostilités ; (ii) la coopération des autorités libyennes
concernées pour faciliter l'acheminement diligent de l'aide humanitaire
aux populations dans le besoin ; (iii) la protection des ressortissants
étrangers, y compris les travailleurs migrants africains vivant en Libye
; et (iv) l'adoption et la mise en oeuvre des réformes politiques
nécessaires pour l'élimination des causes de la crise
actuelle.
Le Guide Mouammar Kadhafi a accepté la proposition de
l'UA. Mais le CNT indique le départ du pouvoir du « Guide »
comme un préalable à toute négociation.
L'action de l'UA aussi bien en Libye qu'en Côte
d'Ivoire n'a pas permis à l'organisation de régler seule ces
crises afin d'apporter comme elle le souhaitait, des solutions africaines aux
crises africaines. L'ONU est également intervenue dans le processus de
gestion des deux crises.
I- L'action décisive de l'Organisation des
Nations Unies
Les Nations Unies ont participé à la gestion des
crises qui ont secoué en 2011 la Libye et la Côte d'Ivoire.
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