Il est important de préciser que la crise ivoirienne
dont nous traitons à travers notre étude est celle qui est
consécutive à l'organisation du second tour des élections
présidentielles du 28 novembre 2010.
En effet, le refus du Président Laurent GBAGBO de
transmettre le pouvoir à Alassane Dramane OUATTARA proclamé
vainqueur de l'élection présidentielle par la Commission
Electorale Indépendante (CEI)
avec la certification du Représentant Spécial du
Secrétaire Général des Nations Unies, a créé
une situation de tension politique en Côte d'Ivoire.
Dans cette situation, le Conseil de Paix et de
Sécurité a appelé au cours de sa 250ème
réunion tenue le 4 décembre 2010 à Addiss Abéba
(Ethiopie), au respect de la volonté populaire. Cinq jours après,
notamment le 09 décembre 2010, le Conseil a entériné au
cours de sa 252ème réunion, le communiqué final
sur la Côte d'Ivoire de la session extraordinaire de la conférence
des chefs d'Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue à Abuja
(Nigeria), le 07 décembre 2010, reconnaissant les résultats
proclamés par la Commission Electorale Indépendante, tels que
certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire
général des Nations unies, conformément à la
résolution 1765 (2007) du Conseil de Sécurité du 16
juillet 2007. Par cette décision, l'UA reconnaît ainsi Monsieur
Alassane D. OUATTARA comme Président élu de la République
de Côte d'Ivoire et « lance un appel pressant à Monsieur
Laurent GBAGBO pour qu'il respecte les résultats de l'élection et
facilite sans délai, la passation du pouvoir au Président
élu »9 . La même réunion a suspendu la
participation de la Côte d'Ivoire à toutes les activités de
l'UA, jusqu'à ce que le Président OUATTARA assume effectivement
le pouvoir d'Etat.
Face à l'enlisement de la situation, l'UA a
créé un Groupe de haut niveau pour le règlement de la
crise en Côte d'Ivoire avec pour mandat d'évaluer la situation et
de formuler une solution politique d'ensemble10. Ce groupe dont la
présidence a été confiée au Président
Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz comprenait également les
Présidents Jacob ZUMA d'Afrique du Sud, Blaise COMPAORE du Burkina Faso,
Jakaya Kikwete de la Tanzanie et Idriss Déby Itno du Tchad. La
durée du mandat
9
Communiqué de la 252ème réunion
du Conseil de Paix et de Sécurité
10 C'était au cours de la
259ème réunion du Conseil de Paix et de
Sécurité tenue le 28 janvier 2011 à Addis Abeba
de ce groupe était d'un mois, mais sur demande de ce
dernier, il a été prorogée jusqu'au mois de
mars11. Au terme de ces travaux, le groupe a recommandé la
mise en place d'un gouvernement d'union nationale présidé par le
Président Alassane D. OUATTARA.
Malgré la proclamation par le Conseil de Paix et de
Sécurité du caractère contraignant de cette
recommandation, elle ne sera pas mise en oeuvre, tant le Président
Laurent GBAGBO a affirmé son refus catégorique de transmettre le
pouvoir.