Paragraphe 2 : METHODOLOGIE
A- La méthodologie
1- Le modèle théorique
La spécification de notre modèle se basera sur les
études effectuées par Lonège Ogisma (2004) en
Haïti.
Le choix d'un modèle semblable à celui de
Lonège Ogisma (2004) se justifie à plusieurs égards. En
effet cette étude présente un modèle à trois (03)
variables explicatives de l'aide alimentaire : X1t : le nombre de personnes qui
en font la demande ; X2t : la pluviosité et X3t : les prix mondiaux et
Yt : l'aide alimentaire reçue comme variable expliquée.
Ce modèle qui se présente sous la forme :
Yt = F (X1t, X2t, X3t), présente l'avantage d'avoir
été appliqué à un pays sous
développé, qui présente des caractéristiques et
réalités économiques communes avec le Bénin. Ce
modèle a été modifié. Nous introduirons de
nouvelles variables pour répondre à certaines
spécificités de l'économie béninoise et au manque
de séries statistiques.
|
2- / eN rolliIEIN IERDCDIDNI
Pour la vérification de l'hypothèse n°1, nous
utiliserons l'analyse graphique.
|
14
|
Pour vérifier les hypothèses n°2 et
n°3, nous utiliserons un modèle économétrique. Ce
dernier est linéaire et relie la production agricole béninoise
à ses variables explicatives : AID (aide alimentaire); IMPOR
(Importation); PLU (la pluviosité dans le pays) ; SUP (la superficie
emblavée pour la production domestique).
|
Prodt= a0 + a1AIDt + a2IMPORt +a3PLUt +a4SUPt +a5
AIDt2 + lit (1)
Avec a0 représentant la constante ; a1, a2, a3, a4 et a5
les coefficients respectifs des différentes variables ; t le temps
et lit : terme d'erreur.
Tableau 1 : Définitions et signes attendus des
variables du modèle
VARIABLES
|
SIGNIFICATION DES VARIABLES
|
SIGNE ATTENDU DES COEFFICIENTS
|
Prod
|
production nationale
|
Expliquée
|
a0
|
Constante
|
+ /-
|
IMPORT
|
Importation
|
+
|
SUP
|
La superficie totale emblavée pour la
production nationale
|
+
|
PLU
|
Le niveau la pluviosité dans le pays
|
+
|
AID
|
Aide alimentaire
|
+
|
Source : réalisé par les auteurs compte
tenu de nos hypothèses
B - Les données et la méthode
d'estimation 1- La procédure de l'estimation
Pour l'estimation de notre modèle et les tests des
hypothèses, nous avons utilisé la technique d'estimation des
données des séries chronologiques, méthode à
correction d'erreur par le logiciel Eviews 5.0. Les tests des hypothèses
seront réalisés par le même logiciel Eviews.
Les travaux liés aux traitements
économétriques (étude de stationnarité des
variables, régression, tests statistiques...) seront également
effectués. L'approche méthodologique adoptée pour
l'étude économétrique comporte les étapes suivantes
:
- Nous effectuerons l'étude de stationnarité de
nos variables pour vérifier la présence de tendance
déterministe ou de la tendance stochastique (racine unitaire). Pour
étudier la
stationnarité de nos variables, nous utiliserons les
tests de Dickey-Fuller augmenté (ADF). Si ADF > valeur critique alors
on accepte H0 : la série a une racine unitaire. Si ADF = valeur critique
alors accepte H1 : la série n'a pas de racine unitaire.
- Après les tests de stationnarité ou de racine
unitaire, on passe aux tests de co-intégration, utilisés dans
l'estimation de la relation de long terme entre les variables. Ce test est
effectué lorsque les variables ne sont pas stationnaires au même
degré.
Ils se font soit par l'approche d'Engle et Granger (1987),
soit par l'approche de Johansen
(1988).
L'approche de Johansen permet par la méthode de maximum
de vraisemblance de tester l'existence d'une relation de long terme dans les
séries temporelles stationnaires et d'obtenir tous les vecteurs de
cointégration dans un cadre multi varié. Contrairement à
l'approche d'Engle et Granger qui ne tient compte que d'une seule relation de
cointégration, celle de Johansen paraît plus attrayante lorsqu'on
veut tester la cointégration dans un système de plusieurs
variables. Cette approche est basée sur deux (02) tests :
Le premier, appelé statistique de la trace, teste
l'existence d'au moins n vecteurs de cointégration dans un
système comportant N - n variables.
Le second dénommé statistique de la valeur propre
maximale, teste s'il existe exactement n vecteurs de co-intégration
contre l'alternative de n+1 vecteurs.
- Test de Ramsey : l'objet de ce test est de voir si le
modèle souffre de l'omission d'une ou plusieurs variables pertinentes en
introduisant une variable fictive.
- L'estimation avec la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO). Les variables non stationnaires en niveau sont pris en
différence selon l'ordre d'intégration
La validation comporte deux (02) sous-étapes. La
première est relative à l'aspect économique et permet de
voir si les signes des paramètres estimés sont conformes à
la théorique économique. La seconde est relative à la
qualité statistique et économétrique de l'estimation. Dans
ce cas, plusieurs tests seront effectués. Le test de Student, pour
apprécier la qualité individuelle des coefficients (si
|tcalculé>tthéorique| alors le coefficient est
significativement différent de zéro) ; le test de Fisher et le
coefficient de détermination ajusté, pour apprécier la
qualité globale du modèle (si
|Fcalculé>Fthéorique| alors le modèle est
globalement bon) ; le test de Breusch-Godfrey et la statistique de DW de Watson
seront utilisés pour vérifier s'il y a autocorrélation des
erreurs et enfin la méthode de Cochrane Orcutt sera utilisée pour
corriger l'autocorrélation des erreurs le cas échéant.
16
-Après l'estimation des coefficients du modèle par
la méthode des MCO, Il convient de s'intéresser à la
stabilité de ces coefficients.
La stabilité des coefficients est importante quand on
cherche à comprendre les mécanismes économiques et
à faire des prévisions. La non stabilité des coefficients
peut refléter des phénomènes ponctuels dans le temps
(crise, dévaluation, changement de politique...).
- Le test de normalité de Jarque-Bera
- Le test d'hétéroscédasticité de
White
Les tests utilisés pour vérifier la
stabilité sont au nombre de deux :
- Le CUSUM (Cumulative SUM)
fondé sur la somme cumulée des résidus
récursifs.
Il permet d'étudier la stabilité des
équations de régression au cours du temps. Si les coefficients
sont stables, alors les résidus récursifs doivent rester dans
l'intervalle défini pour des seuils de confiance de 5%. Dans le cas
contraire, le modèle est réputé instable.
- Le CUSUM SQ (Cumulative SUM Square) fondé
sur la somme cumulée du carré des résidus récursifs
permet de détecter des modifications aléatoires (ponctuelles)
dans le comportement du modèle. Si les coefficients sont stables au
cours du temps, alors, les résidus récursifs carrés
doivent rester dans l'intervalle de confiance.
Ces tests sont fondés sur la dynamique de l'erreur de
prévision. Ils permettent de déterminer les instabilités
structurelles des équations de régression et d'étudier
l'erreur de prévision normalisée au cours du temps.
-Après l'étude de la relation de long
et de court termes entre les variables, nous nous sommes occupés
à faire ressortir parmi ces variables (expliquée et explicative),
celles dont les variations sont susceptibles de causer des variations d'autres
variables une fois les effets déterminés. Le moyen le plus
approprié pour cela est le test de causalité.
D'après Xt et Yt, deux (02) variables d'un
modèle, si la série Yt contient à travers ses valeurs
passées une information qui améliore la
prédictibilité de Xt et si cette information n'est contenue dans
aucune autre série utilisée pour calculer le prédicteur,
alors on dira Yt cause Xt. La variable est causale si sa prise en compte
améliore la prédiction d'une autre variable.
La causalité (ou non) au sens de Granger
dépend du fait que les valeurs passées de Y améliorent
(ou non) l'explication de X plutôt que de l'obtenir à
partir des valeurs passées de X lui-même.
On peut alors effectuer un simple test en faisant la
régression de X sur ses propres valeurs passées ainsi que sur les
valeurs passées de Y. Si ces dernières sont significatives, alors
on dit que Y cause X au sens de Granger. Toutefois, ce test
est souvent sensible au nombre de décalages pris en compte dans la
modélisation.
2- La définition des variables
Les deux (2) hypothèses de notre étude seront
testées au moyen d'un modèle économétrique qui
comporte six (06) variables.
Prod : (production nationale) : l'offre
alimentaire dans un pays est fonction de la production domestique, des
importations et de l'aide alimentaire. La production est exprimée en
tonnes (t) ;
AID (aide alimentaire) :l'aide alimentaire dont
bénéficie le Bénin exprimée en tonnes (t) ;
IMPOR (Importation) : la production agricole
dans l'économie d'un pays est proportionnelle à l'importation ;
cette dernière est supposée influencer positivement la production
exprimée en tonnes (t) ;
PLU (la pluviosité dans le pays) : la
production agricole est fortement dépendante de la pluviosité, la
pluviosité devrait avoir un impact positif sur l'aide alimentaire
exprimée en millimètre (mm) ;
SUP (la superficie emblavée) : la
superficie totale entrant en ligne de compte dans la production exprimée
en hectares (Ha).
3-Les sources des données et la
période de l'étude
La collecte des données vise à regrouper toute
la littérature sur l'aide alimentaire et la production ainsi que les
données relatives aux autres variables nécessaires à
l'estimation du modèle. Ce sont des données quantitatives et
macroéconomiques relatives à l'économie béninoise.
A cet effet, les principales sources ci-après ont été
identifiées : INSAE, ONASA, Bibliothèque de la FASEG. Ainsi les
ouvrages et publications ayant traité de la question de l'aide
alimentaire. Aussi l'outil internet a été mis à
contribution dans le cadre de cette recherche documentaire. Les données
seront recueillies sur une période allant de 1982 à 2009.
|