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Cartographie des paramètres biologiques de "C. Maculatus " suivant les zones agroécologiques du Niger

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par Adamou Moumouni Dan Mairo
Université de Niamey Niger - Ingénieur agronome 2011
  

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2.5.3 Ecologie et biologie de C. maculatus

La plante hôte la plus fréquente de C. maculatus est V. unguiculata (L.) Walp. En Afrique, elle a été obtenue des graines de Vigna rudiata (Phaseas aureus), de Vigna subterrunea (Voandzeia), de Vigna angularis (Phaseolus angularis), de Murotyloma geocarpum (Kerstingiella geocapm), de Cajanus Cajun et méme d'une césalpiniacée (Cassia occidentalis) (Sénégal) (Delobel et Tran, 1993).

Le cycle de développement de C. maculatus est fonction de la température et de l'humidité relative du milieu. Selon Delobel et Tran, 1997, les conditions optimales de développement se situent à 30° C et 70% d'humidité relative. L'étude de deux espèces de Callosobruchus (rhodesianus et maculatus) révèle une fécondité plus élevée sur C. macuLatus avec une production importante d'oeufs à 30°C (Giga et Smith, 1987).

Les femelles sont réceptives dès l'émergence. La fécondité varie entre 70 et 100 oeufs par femelle. La ponte est déclenchée chez la femelle gravide par un stimulus de nature chimique présent dans le tégument de la graine (Delobel et Tran, 1993).

Les oeufs sont au départ translucides et fusés préférentiellement sur une surface lisse, par une substance gluante. A l'éclosion (5 à 10 jours après oviposition), la larve néonate perfore le chorion de l'oeuf par la face inférieure en contact avec la graine ou la gousse puis pénètre directement dans le substrat nutritif et se caractérise par un point blanc sur la graine (Decelle, 1981).

2.5.4 Dégâts et importance économique

Les insectes de la famille des Bruchidæ constituent sans aucun doute une des contraintes majeures au développement des cultures de légumineuses à graines.

Des études réalisées dans plusieurs pays d'Afrique Soudano- sahélienne (Niger, Burkina Faso, Sénégal), montrent qu'au niveau des villages, la plupart des récoltes de niébé sont détruites par les bruches après quelques mois de stockage. L'ampleur des dégâts occasionnés par C. maculatus est fonction du niveau d'infestation initiale, de la durée et des techniques de stockage (Seck, 1992).

Au Brésil, la destruction de 5% de graines de niébé par les bruches entraîne une perte de leur valeur marchande de l'ordre de 50% (Bastos, 1973).

Le Nigeria représente le plus grand pays producteur de niébé avec 900.000 t/an en Afrique de l'Ouest. Dans ce pays les pertes dues aux bruches ont été estimées à 4,5% de la production annuelle de niébé soit l'équivalent de plus de 30 millions de dollars des Etats-Unis d'Amérique (Singh et al., 1992) .

Au Niger, les pertes causées par les bruches ont été estimées à plus de 30% de la production

annuelle de niébé, ce qui correspondrait à 20 milliards de francs CFA soit plus du dixième de son budget d'investissement (Alzouma, 1995).

Au Sénégal, 90% des graines peuvent être endommagées après 6 mois de stockage (Seck, 1992). La bruche du niébé cause non seulement une réduction directe du poids sec, mais également une diminution de la viabilité des semences et de la qualité des graines suite au développement de moisissures qui les rendent impropres à la consommation.

L'effet combiné des différents dégâts peut occasionner une perte totale des productions.

Lors de la récolte 80 à 90% des gousses étaient infestés avec en moyenne de 10 oeufs de B. atrolineatus et que 10 à 15% des gousses portaient en moyenne deux oeufs de C. maculatus.

Par contre dans la région de Ouagadougou et Lomé les taux d'infestation de C. maculatus est plus important. Une Bruche peut consommer 5 à 10% d'une graine (Doumma, 1995). Dans le Nord du Nigeria Raheza (1976) estime que les pertes imputables aux insectes dépassent 70 et 90% et ces pertes ont lieu pendant la floraison et la formation des gousses. Les graines attaquées portent des trous d'émergences et des oeufs (Photo3).

En plus des pertes dues à la consommation des réserves contenues dans les graines, les larves en modifient la qualité. Ainsi les métabolismes des larves à l'intérieur de cotylédons peuvent modifier la nature chimique (Venkatrao et al. 1960).

Les larves utilisent les réserves du cotylédon des graines malgré la présence des composés secondaires à l'intérieur.

Tous ces dégâts se traduisent par une détérioration de la qualité des graines en les rendant impropres à la consommation humaine. D'après les estimations Alzouma (1987) au Niger, 80 à 90% des graines sont dégradées au bout de huit mois de stockage.

Ce taux varie de 14 à 37% après 4 mois de stockages selon les estimations de Caswel (1961) au Nigeria.

Les bruches constituent donc un frein majeur à la consommation et au développement de production du niébé.

Photo 3: Graines de niébé infestées par les bruches (source IITA, 2008)

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