2.5 La bruche du niébé : (Callosobruchus
maculatus Fab.) :
2.5.1 Systématique, origine et Synonymie
L'espèce fut décrite pour la première fois
par Fabricius en 1775. Sa position systématique actuelle
a été précisée par Bridwell en 1929 puis par
Southgate en 1979. C. maculatus appartient à la famille des
Bruchidæ, à la sous famille des Bruchinae et au genre
Callosobruchus. La sous-famille des
Bruchinae n'est d'ailleurs connue que sur les
légumineuses.
Son origine n'est pas bien connue, mais Decelle (1981) pense
que cette espèce serait originaire d'Afrique. La bruche du
niébé (C. maculatus F.) communément
appelée bruche à 4 tâches ou bruche maculée comprend
d'autres synonymies : Bruchus quadrimaculatus, Bruchidius maculatus, B.
ornatus, B. ambigus, B. simatus. Les anglo-saxons l'appellent Cowpea
Weevil.
2.5.2 Caractéristiques des larves et morphologie de
C maculatus
La famille des Bruchidæ est cosmopolite et
présente une grande uniformité biologique. L'oeuf est
déposé par la femelle dans la gousse ou sur la graine où
il reste adhéré. La larve néonate est très mobile
et capable de percer les téguments durs et épais
généralement chez les bruchidae les larves du premier stade sont
caractérisées par une pièce chitinisée,
située dorsalement sur le premier tergite thoracique ; elle joue un
rôle dans le processus d'éclosion et de percement du
tégument séminal (Prevett, l967).
Les larves L1, L2, et L3, sont généralement
mobiles, apodes avec des pattes vestigiales, la L4, n'est mobile que chez
certaines espèces avec la formation d'un cocon à
l'extérieur.
L'examen de la capsule céphalique et plus
particulièrement des maxilles et du labium permet
l'identification du stade larvaire.
Au stade imaginal, C. maculatus mesure, 5 à
3,5 mm. L'adulte de couleur noire à rousse présente des antennes
crénelées à partir du 5' article, les derniers articles
sont parfois assombris (Delobel et Tran, 1993).
La femelle de C. maculatus (Fab.) est également
caractérisée par un prothorax plus court, rouge sombre ou noir
avec de vagues dessins de pubescence pâle, côtés du protonum
convexes.
Les mâles se distinguent aisément des femelles
par leur dernier segment abdominal émarginé pour recevoir l'apex
du pigidium plus convexe. Leurs antennes sont généralement plus
longues, plus dentées et parfois pectinées, leurs yeux sont
souvent gros.
Une autre caractéristique de C. maculatus est
l'existence de 2 formes (photo1) qui se distinguent tant par la coloration de
leurs élytres, leur aptitude au vol et leur fécondité.
Des nombreux auteurs (Decelle, 1972; Ouédrago et
Huingard, 1981; Ouédrago, 1991 etc.) ont observés et
décrit au cours du cycle biologique de Callosobruchus maculatus
l'apparition de deux formes imaginables déjà
caractérisées par Utida (1975) puis Caswell (1960).
Il s'agit :
> De la forme voilière (Photo 1-C) peu féconde
qui constitue la forme de dissémination dans les cultures. Cette forme
d'invasion des cultures quitterait les stocks pour des sites
d'estivation non encore identifiés pour se reproduire sur
les gousses en cours de maturation.
> De la forme non voilière (Photo1 N°A et B)
à potentiel reproducteur élevé dont plusieurs
générations peuvent se développer durant la période
de stockage.
La forme non voilière s'adapte bien aux conditions de
stockage et présente une fécondité plus
élevée que la forme voilière. Cette dernière est
rencontrée dans la nature et constitue la forme d'infestation des
cultures de niébé dans les champs. Son taux de multiplication est
faible et sa durée de vie longue.
L'apparition de la forme voilière est liée
à la thermophase, à l'augmentation de la teneur en eau des
graines et du milieu résultant d`un accroissement de l'activité
métabolique des insectes. La fécondité est de 10 à
15 chez la forme « active ». La longévité de la forme
normale est de l'ordre de 6 à 8 jours ; celle de la forme active
d'environ 1 mois à 30°C. Le 4e stade larvaire
présente un corps en arc de cercle, porte des pattes vestigiales et ne
possède qu'un seul ocelle de chaque côté de la tête
(Delobel et Tran, 1993).
A B
C
Photo 2 : Adultes de C. maculatus: forme non
voilière femelle (A) et mâle (B), forme voilière mâle
et femelle (C) x 10 (Source : Sanon, 2009).
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