1.4 La stratégie de croissance et de
réduction de la pauvreté de la R.D.Congo
Le programme de reconstruction économique et sociale du
gouvernement congolais se fonde essentiellement sur le document de
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP), qui a lui- même inspiré la rédaction du programme
du gouvernement (2007 - 2011) publié en Février 2007.
Le DSCRP s'inscrit dans la continuation du document
intérimaire de stratégie de réduction de la
pauvreté (DSRP-I), adopté en mars 2002. Le document
intérimaire s'articulait en trois piliers censés permettre la
réalisation d'un cycle de développement par étapes.
Le premier pilier(« paix et bonne gouvernance »)
vissait à restaurer et consolider la paix
intérieure(réconciliation et des combattants
démobilisés, réhabilitation des infrastructures), à
garantir la stabilité aux frontières (conférence des
grands lacs sur la paix) et à assurer la bonne gouvernance politique
(élections libres, constitution) administrative mise en place d'une
administration décentralisée) et judiciaire (réforme du
système judiciaire, promulgation d'une loi anticorruption, etc.).
Le deuxième pilier (« stabilisation
macroéconomique et croissance pro - pauvre ») ne compilait pas
moins de neuf axes dans le but de garantir une croissance durable, ce qui
impliquait selon le document de stabiliser le cadre macroéconomique, de
libéraliser
62 IMF, Op.cit. Octobre 2005, P.70
l'économie, de réhabiliter, les infrastructures
et de relancer les secteurs productifs. Enfin, le troisième pilier
(« Dynamique communautaire, c'està-dire une stratégie en
quatre axes prenant en compte les efforts des populations locales et
privilégiant un processus de gestion participatif ou déterminent
d'une bureaucratisation partiellement responsable des échecs
antérieurs63.
La mise en uvre de cette stratégie en trois piliers
avait
également été divisée en trois
phases: 2000-2002 (processus de prix et stabilisation macroéconomique),
2002-2005 (réhabilitation des infrastructures, du capital humain et des
capacités de gouvernance) et 2005-2010 (relance de l'économie et
croissance).
Si le programme a permis de vaincre l'hyperinflation passant
de 5,11% en 2000 à 4,4% en 2003, avant de remonter) 21,3% en
2005,64 de renouer avec un taux de croissance positif passant de
2,1% en 2001) 6,5% en 2005,65 de rétablir la paix dans la
majeur partie du territoire et d'accompagner le processus de transition
jusqu'aux «élections du nouveau gouvernement avec le FMI a
entraîner le gel des appuis budgétaires prévus et la mise
en uvre, d'avril à décembre 2006, un programme de relais et de
consolidation (PRC) comportant des conditionnalités plus
contraignantes.
C'est finalement en juillet 2006 que le document de
stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté
(DSCRP) a été adopté par le gouvernement de transition. Le
document a été adopté après que trois versions
intérimaires aient été discutées par les
différentes parties, suite à un état des lieux sectoriels,
à plusieurs enquêtes sur la pauvreté et à des
ateliers participatifs de validation.
Après un diagnostic de la pauvreté (perceptions
et profit de la pauvreté) et un diagnostic sectoriel et
thématique (gouvernance, secteurs porteurs de la croissance, secteurs
sociaux, VIH - SIDA, dynamique communautaire), le document énonce une
stratégie en cinq piliers :
63 A. Zacharie, la stratégie DSRP - - PPTE en
RD Congo, CNCD, Bruxelles, 2003.
64 République démocratique du Congo,
«programme du gouvernement (2009-2011) », Février 2007,
p.15
65 République Démocratique du Congo
« Document de la stratégie de croissance et de réduction de
la pauvreté «, juillet 2006, p.31
Promouvoir la bonne gouvernance et consolider la paix ;
Consolider la stabilité macroéconomique et la
croissance ; Améliorer l'accès aux services sociaux ;
Combattre le VIH-SIDA ;
Appuyer la dynamique communautaire.
Entant que cadre unique de planification du
développement du pays, le DSCRP représente le document de
référence pour atteindre le point d'achèvement de
l'initiative d'allégement de la dette des pays pauvres très
endettés PPTE) et des objectifs du millénaire, bien que le
document admette clairement qu' « il va sans dire qu'il sera absolument
difficile, sinon impossible, d'atteindre les OMD en 2015
»66.
Le second pilier du DSCRP se fonde sur la définition de
secteurs porteurs de croissance économique, dont le premier est le
secteur de l'agriculture, de l'élevage et de la pêche. Cette
priorité s'explique par le fait que le développement rural
représente 63% du PIB du pays et la source de revenus de plus de 70% de
la population.
Les autres secteurs prioritaires sont les forêts (dont
dépendent près de 40 millions de congolais pour les aliments,
matériaux, énergie et médicaments) les transports (dont
dépend la relance de l'économie) et les mines (ancien poumon
économique du pays).
La mise en oeuvre du DSCRP dépend évidemment de
la mobilisation de ressources suffisantes, décaissées dans les
temps et absorbées et gérées de matière
efficace.
A cette aune, le DSRP conclut que « la dépendance
de la RD Congo vis-à-vis de l'assistance extérieure constitue
l'une des contraintes majeures à son développement
»67.
Le DSRP sert de cadre de référence au programme
du gouvernement 2007-2011, adopté en février 2007 par le
gouvernement du premier ministre Antoine Gizenga et qui s'appuie
également sur les cinq chantiers prioritaires définis par le
président Joseph KABILA : les infrastructures, l'emploi,
l'éducation, la santé, l'eau et l'électricité.
Ce paragramme se vaut un cadre de référence et
un contrat de gouvernement qui fixe les orientations générales de
l'action du nouveau
66 DSCRP, Op.cit, p.
67 DSRP ,idem
gouvernement. Après un état des lieux sectoriels
du pays, le programme définit les options fondamentales censées
diriger l'action gouvernementale, ainsi que son coût, ses sources
potentielles de financement et les mécanismes de mise en uvre et
suivi.
Dix axes d'intervention sont définis, dont certains
recoupent les cinq piliers du DSCRP :
Consolidation de la paix et de l'unité nationale ;
Restauration de la bonne gouvernance ;
Poursuite de la réforme administrative et de la
décentralisation ; Consolidation de la croissance et de la
stabilité macroéconomique ;
Réhabilitation et construction des infrastructures;
Lutte contre le VIH/SIDA ;
Appui aux initiatives de la population.
Quant au financement du programme, il a été
estimé sur base du DSCRP à 14,317% milliards sous la forme de
financements extérieurs espérés suite à l'adoption
d'un nouveau programme avec le FMI et la Banque Mondiale, ce qui paraît
pour le moins optimiste.
Il est en outre prévu que les cinq chantiers
prioritaires définis par le président de la République
bénéficieront de 55 à 60% de l'enveloppe globale. Un
document de mise en uvre des DSCRP, le cadre d'assistante pays (CAP), a
été adopté et a donné lieu en juin 2007 à un
résumé faisant office du programme prioritaire du gouvernement en
vue de solliciter les bailleurs sur le court terme.
Le programme d'action prioritaire du
gouvernement(PAP)68. Les bailleurs de fonds, réunis fin 2007
à paris, ont annoncé mobiliser 4 milliards de dollars d'aide pour
les trois prochaines années.
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