6-Être et avoir pour l'arabophone :
Cette interférence est du type sémantique.
L'existence de la phrase nominale en arabe explique l'omission de la copule
"être" dans les écrits des élèves. Certes, ces
élèves commettent souvent des erreurs comme:
*Elle à Paris.
Elle est à Paris.
* Vous triste. Vous êtes triste.
*La terre ronde.
La terre est ronde.
Aussi l'incorrigible faute d'utiliser le verbe « être
>> pour dire l'âge en français, est attestée dans
:
*Je suis 11 ans.
J'ai 11a ans.
Cette erreur s'explique, d'une part, de l'influence de
l'anglais qui utilise « I am 11 years old » et, d'autre part, de la
non utilisation formelle de la copule en arabe.
* Il est manges.
Il a mangé.
*Tu es regardes.
Tu as regardé.
*Vous êtes marchez. Vous avez marché.
Ce type d'erreurs provient d'une part de la structure arabe
dialectal marquant le présent progressif comme dans l'exemple «
Hammed biyakul », il est en train de manger, et d'autre part de
la structure morphosyntaxique anglaise « to be verbe+ing » marquant
le temps en cours de réalisation comme dans « he is eating, she is
waiting ». Néanmoins, l'existence en français de la
construction « être en train de traduisant exactement et avec
simplicité les sens véhiculés dans les exemples
donnés en arabe et en anglais est frappant ». La non-application de
la construction française en question nous amène à
considérer que le recours aux constructions arabes et anglaises est le
fruit des fautes d'inattention. Certes, quand l'enseignant attire l'attention
des apprenants sur ces fautes, les apprenants disent avoir commis de telles
fautes par oubli ou lapsus.
7-Être et avoir pour l'anglophone :
*Il est toujours chaud à Abou Dhabi. Il fait toujours
chaud à Abu Dhabi.
* Je suis soif, je peux aller boire ? J'ai soif, je peux aller
boire ?
Il s'agit dans ces exemples d'une traduction mentale de
l'anglais. Comme j'ai déjà signalé, l'apprentissage est
une opération consciente qui suppose chez le locuteur une connaissance
réflexive de ce qu'il fait. Les locuteurs qui commettent ce type
d'erreur restent sous l'effet de l'inertie mentale qui affecte
négativement leur
apprentissage.
Dans le premier exemple, les locuteurs se sentent
désorientés par la présence du verbe faire qui veut dire
<< do », ou << make » en anglais ; ils éprouvent
des difficultés à concevoir comment on peut parler du temps en
employant le verbe faire. Dans le même égard, le locuteur dans le
deuxième exemple n'a pas bien compris que le français emploie
«avoir» là où l'anglais emploie «être»
dans des constructions qui expriment l'âge, l'état physique par
exemple de peur, de soif, d'avoir chaud ou froid. Il faut signaler que les
règles concernant ces deux exemples ont été bien
expliquées aux élèves à travers des explications
explicites et un grand nombre d'exercices oraux et écrits. Les
problèmes dans les deux exemples évoqués aboutissent
à une simple différence grammaticale que les locuteurs doivent
assimiler dans leur système de conceptualisation du français.
|