8.4 LE SECRETARIAT PERMANENT DE LA LOA (SP)
C'est l'arrêté N°O7-0554/MA-SG du 5 mars 2007
qui fixe l'organisation et les modalités de fonctionnement du SP.
Dirigé par un Secrétaire permanent, il assiste le Ministre de
l'Agriculture.
En quelque sorte le SP est censé remplacé la
CIFA qui n'existe plus mais sans avoir ni appui politique direct du chef de
l'État, ni moyen tant humain que financier et avec une motivation
différente. Depuis sa mise en place et jusqu'à ce jour c'est
Daouda DIARRA qui assure cette fonction. Il est chargé notamment de :
planifier, organiser et diriger les activités du
Secrétariat permanent
traduire sous forme de programmes et projets, les politiques
et stratégies concourant à la mise en oeuvre de la LOA et assurer
leur diffusion auprès des partenaires sociaux et partenaires au
développement
veiller a l'harmonisation des interventions des
différents départements ministériels et autres partenaires
en matière de mise en oeuvre de la LOA.
Au niveau des ressources humaines le secrétariat permanent
est composé de fonctionnaires :
1 secrétaire permanent. Sous l'autorité du
secrétaire général du ministère de l'Agriculture,
il est chargé de programmer, de diriger et de coordonner
l'exécution des activités du SP. Il rédige a l'attention
du Ministre de l'Agriculture un rapport trimestriel
d'activités52.
1 agroéconomiste. Il est nommé par
décision du ministre de l'Agriculture Chargé de conseiller le SP
sur des questions économiques et financières découlant du
système agro-sylvo-pastoral et environnemental de la LOA il est en
contact avec les services techniques.,
1 juriste. Il est nommé par décision du ministre
de l'Agriculture. Il est.chargé de conseiller le SP sur les questions
juridiques et institutionnelles. Il veille a l'harmonisation des interventions
des différents départements ministériels et autres
partenaires en matière de mise en oeuvre de la LOA.
2 secrétaires qui suivent dans la réalité la
diffusion des textes, un chauffeur, un planton.
L'article 10 spécifie que « sous l'autorité
du Secrétaire permanent, l'agroéconomiste et le juriste sont
chargés de planifier, organiser et diriger les activités du SP,
de traduire sous forme de programmes et projets, les politiques et
stratégies concourant a la mise en oeuvre de la LOA et assurer leur
diffusion auprès des partenaires sociaux et partenaires au
développement. »
52 Je n'ai aucun document a ce sujet
A ce jour (( il y a un problème le poste
d'agroéconomiste n'est pas pourvu » déplore le juriste
mais cela n'a pas l'air d'émouvoir autant le SP. Est-ce parce que le
rôle des différents membres n'est pas clairement défini ?
Pire entre le SP, l'agroéconomiste et le juriste les tâches sont
les mêmes. Est-ce que le budget ne le permet pas ? Ne trouve-t-on pas la
bonne personne ? (( La qualité des ressources humaines est
médiocre au niveau de l'encadrement, c'est le contre coup des PAS.
» affirme-t-il.
La responsable de la CIFA remarque :
(( Le SP n'est pas fonctionnel, il faut lui donner plus de
moyens, plus de souplesse pour qu'il puisse voir, interpeller, faire pression
sur les ministres sans attendre les CEN ... Le SP n'est pas fort et ne tisse
pas de liens. ».
De son côté la FAO souligne « Diarra a des
difficultés à manager » et la CNOP acquiesce «Diarra
est un fonctionnaire jusqu'au bout des doigts, il est axé sur le
problème du budget. Il a un problème de leadership et de
volonté »
Le Secrétaire permanent défend :
(( Je n'ai aucun pouvoir d'agir sur les structures
institutionnelles, sur la décentralisation qui a du mal a se mettre en
route ~ faisant écho a une réflexion d'un élu de la CNOP
« Pour la mise en oeuvre, tout est au main du SP, pour ne pas dire du
secrétaire permanent, sans moyen ni pouvoir » .
En tout cas le résultat est que le SP a peu de relation
avec les différents départements ministériels
confirmé par le juriste du SP :
((Chaque département fait son décret sans en
référer au SP. Par rapport a l'enjeu financier chaque
département tire la couverture sans cohérence...même contre
les paysans ».
Ainsi le SP qui devait être la cheville ouvrière de
la mise en oeuvre de la LOA, la continuité du CIAF, se retrouve au
milieu « d'un panier de crabe ». Un fusible pratique pour le pouvoir
? Un responsable paysan explique :
((le SP semble se noyer, et se retrouve entre deux feux :
des administratifs qui sont contents que l'État lâche du lest et
vont pouvoir renégocier des lois pour leur intérêts
personnels et non pas des paysans, et de l'autre côté des paysans
qu'il n'écoute plus. Il est sur un siège éjectable
».
Le SP est au coeur de la mise en oeuvre de la LOA et une forte
responsabilité repose sur ses épaules. Mais il ne semble pas
remplir son rôle n'ayant ni moyen, ni pouvoir « . «La LOA
piétine, il refuse de croire cela~Le SP est là pour rendre compte
de ce qui se fait... Diarra croit qu'il doit tout faire. Il veut tout
gérer alors que la loi doit être faite par tout le monde
».
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