3.2 L'INTEGRATION REGIONALE PAS TOUJOURS FACILE A GERER
Pour répondre à ce défi, un organe
politique la CEDEAO et économique, l'Union Économique et
Monétaire d'Afrique de l'Ouest (UEMOA) ont été
crées et un cadre le Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique (NEPAD)pour mettre en oeuvre
entre autre la politique agricole régionale. Cette intégration,
fondée sur la complémentarité et la subsidiarité
entre le national et le régional, fait aussi objet de compétition
entre États pour accueillir les institutions leur conférant plus
de pouvoir et une manne financière
Les décisions prise au niveau régional sont
intégrées à la LOA et ont des répercussions La
politique commune agricole l'ECOWAP est aussi le reflet des OP via le ROPPA.
Mais entre les textes et leur réalité des décalages
existent.
La constitution d'une entité régionale Afrique
de l'Ouest parait être une condition nécessaire pour les pays et
la région tant au niveau social qu'économique. C'est une
façon de lutter contre « la balkanisation », de se regrouper
pour mieux s'organiser et aspirer a une certaine autonomie de décisions
et d'actions. Mais elle engendre aussi des difficultés liées
aussi aux différents niveaux de richesses de chacun, du rôle des
membres, des visions politiques, des moyens.
OHADA
est une organisation régionale née en 1993.Elle
s'inscrit dans le cadre de la libéralisation des échanges et de
la libre circulation des personnes, freinées par les législations
nationales « la souveraineté des États constitue une entrave
pour un règne sans partage des normes communautaires.».
L'OHADA et l'UEMOA, 2 organisations positionnées sur
les mêmes missions--.uniformiser le droit économique- regroupant
les mêmes États, sont un obstacle d'un droit unique
régional « elles ont crée les conditions de leur
télescopage et cela vient encore perturber l'ordre communautaire
engendrant une double législation, des conflits entre juridiction
communautaire et nationale et même entre juridictions
communautaires».
L'ODAHA s'adresse aux investisseurs ayant un rayon d'action
régional et international, c'est dans ce cadre que l'entreprise Agricole
est considérée dans la LOA et est géré par sa
réglementation.
|
sûre. S'ajoute le risque de structures
démultipliées dans chaque pays, engendrant des coûts
supplémentaires pour ses États pauvres mais aussi de bonnes
places pour les « copains ».
Un gros travail est à faire pour harmoniser une vision
entre les différentes politiques, liées par les PAS « qui
ont cloisonné les politiques agricoles nationales, avec une faible
articulation avec les politiques initiées au niveau
régional.» 17, au risque de se
concurrencer (voir encadré sur l'OHADA). Cette dimension est
intégrée dans l'article 6 de la LOA qui stipule « la
présente loi prend en compte les engagements sous-régionaux,
régionaux et internationaux auxquels le Mali a souscrit».
3.2.1 Une politique agricole commune l'ECOWAP
Une politique agricole commune existe, l'ECOWAP que la CEDEAO
est chargée de coordonner en mettant en oeuvre le plan d'actions. Le
ROPPA est partenaire et a accès a des financements via les
différentes mesures déclinées, qui se répercutent
après dans les OP des pays membres.
La vision agricole est partagée : reconnaissance du
rôle essentiel du secteur Agricole et de l'exploitation Agricole
Familiale dans l `économie en lien avec la souveraineté
alimentaire et l'exportation, comme il est acté dans l'ECOWAP. Mais
entre les écrits et les actes, il y a parfois un fossé et qui
interroge le président du ROPPA :
« Quand il s'agissait d'élaborer une politique
agricole en Afrique de l'Ouest , une question était en toile de fond :
s'agit-il de promouvoir la grande agriculture industrielle qui suppose une
concentration des terres et donc une élimination des petites
exploitations familiales, et par conséquent un renforcement de
l'exclusion, de la pauvreté et de la famine, ou bien s'agit-il d'avoir
en perspective une politique agricole qui se base sur des exploitations
familiales en cherchant à les moderniser , à renforcer leur
productivité, à faciliter leur accès aux ressources et a
créer un environnement favorable au
développement...Au-delà de la vision, il faut qu'on s'entende sur
les instruments , les outils qu'il faut utiliser pour cheminer et atteindre
cette vision... dans le cadre de la politique agricole de la CEDEAO, si nous
n'avons pas obtenu gain de cause a 100% , on se félicite quand
même que cette politique insiste sur l'importance de la petite
agriculture familiale, on se félicite aussi que cette politique insiste
sur la souveraineté alimentaire, car elle est particulièrement
importante pour nous. Pourquoi ? Parce que la première
souveraineté, c'est la souveraineté alimentaire. Si nous ne
maîtrisons pas notre alimentation, nous nous fragilisons et devenons
dépendants. Et c'est la première fois dans une politique de la
région africaine de l'Ouest que cette préoccupation fait l'objet
d'une manifestation très claire et d'une sorte d'engagement Il faut
faire revivre l'espoir dans une agriculture qui peut « nourrir son homme "
et le faire vivre dignement ".
Cette intégration régionale doit aussi se
soucier des conflits qui se multiplient au niveau transfrontalier - important
pour le Mali en contact avec 7 pays- entre autre sur l'accès aux
ressources naturelles, aux espaces agro-pastoraux, aux règles sanitaires
et de commercialisation. Des décisions de gestion et de règles
communes et concertées doivent être rapidement prises tant pour le
bien-être des habitants que pour les échanges économiques.
Outre la difficulté de mettre en cohérence ses politiques avec la
région, le Mali y est aussi confronté dans le cadre de la
décentralisation.
|