O.2 Hypothèses
Entendue comme une réponse provisoire à la
question posée dans la problématique. L'hypothèse est une
réponse dont la recherche a pour but de vérifier le bien ou le
mal fondé de la question que l'on se pose.
· Globalement, un Etat de droit n'est pas
nécessairement un Etat démocratique mais tout Etat
démocratique est nécessairement un Etat de droit. L'Etat de droit
apparait ainsi comme une première étape dans la formation d'un
Etat démocratique.
S'agissant des élections, disons d'emblée que
celles-ci sont l'expression la plus évidente et la plus achevée
de la liberté. On est libre que quand on est à même de
choisir, raison pour laquelle les élections se confondent même
avec la démocratie et que lorsqu'on exclut l'alternance par le biais des
élections, il n'y a plus de démocratie, plus de
possibilité de l'opposition de devenir majorité et vice versa.
Cependant, loin de constituer le seul critère de la pratique
démocratique, les élections offrent tout de même l'occasion
aux citoyens d'opérer un choix entre plusieurs programmes politiques qui
leur sont proposés. Elles permettent aux électeurs
d'évaluer les performances des politiques publiques menées par
les dirigeants.
A ce propos, une partie de la doctrine considère
à juste titre que la démocratie est étroitement
liée aux élections et que ces dernières sont un mode de
transmission du pouvoir du peuple à ses représentants. Elles sont
la voie par laquelle les gouvernés arrivent à exercer
concrètement la liberté et l'égalité politiques qui
leurs sont reconnues par la constitution car un pouvoir qui ne circule pas a
tendance à s'identifier en la personne qui l'exerce.
· Tributaire d'un passé politique à forte
tendance autocratique, les acteurs politiques congolais dont la plupart sont
ceux qui, hier ont été les principaux apôtres du mobutisme,
donc de la dictature, ont du mal à s'adapter au contexte actuel et
à comprendre que le temps a largement changé et que le contexte
et l'environnement sociopolitique ne sont plus les mêmes. De ce fait, en
RDC le jeu démocratique semble ne pas bien se jouer et cela suite
à plusieurs raisons que nous aurons dans la mesure du possible à
démontrer tout au long de cette étude notamment : le manque
de culture politique et démocratique, le manque de tolérance, le
clientélisme et le fanatisme politique...
· Il est vrai que la coquille est vide car l'Etat de
droit démocratique ne peut en aucun cas être seulement formel
mais plutôt substantiel, il ne peut se limiter simplement à des
proclamations d'intention, à des discours pompeux au contenu creux mais
il devra en sus de cela être effectif et se traduire en acte. Mais ne pas
retenir le qualificatif d'Etat de droit démocratique pour la RDC
à mon sens serait injustifié car en soit l'Etat de droit
démocratique reste de tout temps un idéal auquel tous les Etats
aspirent et qu'à ce stade aucun pays du monde ne peut prétendre
avoir atteint la pure forme de démocratie et d'Etat de droit, un
processus que même les pays de vieille démocratie comme la France
ne peut à ce jour prétendre l'avoir définitivement
atteint. De ce fait ne pas retenir ce qualificatif pour la RDC serait alors
méconnaitre tous les efforts fournis et les avancées
considérables enregistrées dans ce domaine depuis les
élections organisées en 2006. L'Etat de droit démocratique
devra s'inscrire dans une logique de programmation car en soit l'Etat de droit
démocratique n'est pas une réalité statique mais dynamique
qui varie selon les époques et les circonstances.
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