1.2. Les déterminants de la croissance
économique au sein de l'UEMOA
Bon nombres d'études ont été faits sur
les déterminants de la croissance. Dans cette sous sections, nous
faisons une analyse comparative des déterminants de la croissance dans
les pays de l'UEMOA en nous basant sur la littérature existante et les
données statistiques. Il s'agira de présenter :
Les déterminants qui sont liés à
l'ouverture commercial : l'exportation et l'importation ; aux quels nous
ajoutons les IDE ;
Les déterminants de la production dans l'optique du
modèle de croissance de Solow : la main d'oeuvre, le stock de capital et
la productivité globale des facteurs qui est une mesure du
progrès technique ;
les autres déterminants : les dépenses
publiques, les investissements, le niveau d'industrialisation et technologique,
l'environnement socio économique, etc.
1.2.1. L'ouverture commerciale
Il existe une littérature abondante qui atteste
à travers différentes approches que le commerce international
constitue un important déterminant de la croissance économique.
Nous pouvons citer entre autres : l'approche mercantiliste qui
privilégie l'importation des métaux précieux qui sont
sources de croissance des Etats ; l'approche néoclassique qui explique
les gains tirés de la libéralisation commerciale par les
avantages comparatifs, que ceux-ci soient sous la forme de dotations en
ressources naturelles (modèle Hecksher-Ohlin) ou de différences
technologiques (modèle ricardien). Ce rôle novateur de l'ouverture
commercial est notamment démontré par les nouvelles
théories de la croissance endogène qui montrent que cet effet
positif s'opère à travers le canal des économies
d'échelles et du transfert de technologie.
A la suite de ses théories plusieurs études ont
été effectuées pour corroborer la nature positive de la
relation entre croissance et ouverture commerciales. Mignon et Al (2009) ont
démontré sur 75 pays en développements, que le lien entre
ouverture et croissance est positif ; et ce lien est plus fort pour les pays
à faibles croissances que pour les pays à fortes croissances. De
même, Johnson(2006), démontre l'existence d'une causalité
réciproque positive entre les exportations et la croissance
économique entre 1965 et 2002 au Togo. Nous présentons dans cet
ordre, l'état des exportations et des importations au sein de l'UEMOA.
Nous ajoutons les IDE aussi, puisqu'ils proviennent également de
l'extérieur.
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
i. Les exportations
Les exportations tiennent une place importante dans
l'économie d'un pays ; surtout pour la zone UEMOA dont l'exportation des
matières premières (calcaire, charbon, gaz naturel, or,
pétrole, phosphate, uranium etc.) et des produits agricoles (Arachide,
café, cacao, coton, etc.) demeurent une source de revenu importante.
Mais jusqu'à ce jour, les exportations de la zone UEMOA demeurent
insignifiantes par rapport à l'exportation mondiale.
Entre 1995 et 2010, les pays développés ont
connu une baisse continue de leur part d'exportation en moyenne dans le
commerce mondial en faveur des pays en développement (tableau 1
de la page 13) ; elle est passée de 71,47% dans la
période 1990- 1995 à 57,41% entre 2005-2010 contre une
augmentation dans les PED de 26,29% à 38,64% durant les mêmes
périodes. C'est le cas de la Chine qui est devenu populaire en Afrique
par ces produits moins couteux12. La baisse de 2005-2010 pourrait
également s'expliquer par la crise financière récente de
2008 qui a plus touché les PD que les PED.
Durant ces mêmes périodes (1995-2010), la part de
l'exportation des pays africains n'a pas suivi la même évolution
que celle des pays en développements pris globalement y compris la
Chine. Dans la période 1990-1995 la part de l'Afrique était de
2,56% tandis que celle de la CEDEAO était de 0,49 et celle de l'UEMOA
qui fait partie intégrante de la CEDEAO était de 0,13. La CEDEAO
détenait donc en moyenne les 1/5 des parts de l'Afrique sur lesquelles
l'UEMOA détient un peu plus du quart seulement. Cette petite part
détenu par les 8 pays de l'UEMOA par rapport à la part de la
CEDEAO s'explique par le fait que dans la zone CEDEAO, les pays
économiquement solides sont le Nigéria et le Ghana ; et ces pays
ne font pas partie de l'UEMOA. Pendant la période
1995-2000, toute la zone Afrique à subi une
légère baisse contrairement aux PED pris globalement. La
période 2000-2005 est marquée par une reprise
qui n'a pas été enregistré dans la zone UEMOA. Cette
reprise s'est poursuivie entre 2005 et 2010. La position de la CEDEAO peut
s'expliquer de manière générale par la position du Ghana
qui entre temps (2009) est devenu producteur de pétrole ; ce qui
à donné un coup de pousse à son économie et
à celle de la sous région.
12
En 2008, les échanges commerciaux entre la Chine ont
atteint 106,8 milliards de dollars américain selon le ministre chinois
du commerce Deming.(Les afriques/afrique Chine record/le journal de la finance
africaine)
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
Tableau 1: Evolution moyenne de la part des
exportions de quelques zones dans le total mondial
Zone
Périodes
|
Economie développées
|
Economie en développement13
|
Economie en développement
: Afrique
|
CEDEAO
|
UEMOA
|
1990-1995
|
71,47
|
26,29
|
2,56
|
0,49
|
0,130
|
1995-2000
|
68,61
|
29,09
|
2,19
|
0,44
|
0,125
|
2000-2005
|
64,36
|
32,86
|
2,45
|
0,49
|
0,121
|
2005-2010
|
57,41
|
38,64
|
3,19
|
0,65
|
0,123
|
Source : Calcul de l'auteur à
partir des données tirées de la base de données du
CNUCED
De manière générale, les exportations de
la Côte d'Ivoire, plus forte économie de la zone UEMOA ont
toujours supplanté celle des autres pays même en période de
trouble socio-économiques entre 1999 et 2003. Il atteint son pic en 1999
avec une valeur de 11,971 million de dollar américain, tandis que la
majorité des autres pays enregistraient une baisse de leurs
exportations. Le graphiqu2 donne l'évolution des
exportations des différents pays de l'UEMOA entre 1995 et 2010 en
million de dollars américain parité 2005. Il montre que : la
Guinée a toujours gardé un niveau assez bas (moins de 200
millions) ; à partir de 2001, tous les pays de la zone ont
enregistré une amélioration de leurs exportations jusqu'au milieu
de 2007. Après2008 tous les pays ont connu une baisse de leurs
exportations à cause de la crise financière qui a entrainé
la faillite de beaucoup d'entreprises occidentales réduisant du
coût leurs demandes.
Le graphique3 quant à lui
décrit l'évolution globale du PIB réel de la zone UEMOA et
de son exportation en million de dollar américain parité 2005,
entre 1995 et 2009. Il montre que le PIB réel et les exportations n'ont
pas suivi la même évolution : tandis que le niveau du PIB
réel a enregistré une évolution croissante sauf pour la
période 1999-2001 où il est resté stable (en partie
expliquée par la crise ivoirienne), les exportations sont restées
stables jusqu'en 2001 avant de connaitre une période de croissance
importante qui s'arrête en 2008. Ce qui suggère une tendance
identique pour le PIB réel et les exportations dans l'ensemble entre
2001 et 2008.
13 Y compris les pays
émergents
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
Graphique 2: Evolution de l'exportation dans les
pays de l'UEMOA entre 1995-2010 en million de dollars américain
parité 2005
14000
12000
10000
8000
4000
6000
2000
0
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
2006 2007 2008 2009 2010
Bénin Burkina Faso Côte d'Ivoire
Guinée-Bissau Mali
Niger Sénégal
Togo
Source : Calcul l'auteur à partir des
données de la CNUCED
Graphique 3: Tendance de l'exportation et du PIB
réel de l'UEMOA entre 1995 et 2009 en dollars américain
parité 2005.
40000
60000
50000
30000
20000
10000
0
Exportation PIB Réel
Source : Calcul de l'auteur à partir des
données de la CNUCED
Si les exportations contribuent à la croissance du PIB, il
serait intéressant de voir la tendance des importations également
au sein de l'UEMOA.
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
ii. Les importations
L'effet des importations sur la croissance économique
au sein de l'UEMOA n'a pas été prouvé empiriquement ;
néanmoins, nous présentons l'état des importations au sein
de l'UEMOA étant donné qu'ils représentent un canal
sûr de transfert de technologie qui contribue à
l'amélioration de la productivité globale des facteurs Coe,
Helpman (1995).
En 2010, la part des importations de l'UEMOA dans les
importations mondiale était de 0,15% approximativement14. De
manière générale, cette part n'a pas cessé de
baisser depuis 1950 jusqu'à ce jour en moyenne comme le décrit le
tableau2, qui donne les valeurs moyennes de la part des
importations de la zone UEMOA pour chaque décennie de 1950 à
2010.
Tableau 2Part des importations de l'UEMOA dans le total
mondial de 1950 à 2010
Période
|
1950-1960
|
1960-1970
|
1970-1980
|
1980-1990
|
1990-2000
|
2000-2010
|
Part
|
0,434
|
0,298
|
0,289
|
0,2198
|
0,137
|
0,137
|
|
Source : Calcul de l'auteur à partir des
données de la CNUCED
La zone importe principalement des produits
manufacturés. Les importations en provenance des nouveaux pays
industrialisés comme la Chine, l'Arabie Saoudite prennent de l'ampleur
grâce à leurs coûts moins élevé que celui des
produits occidentaux. Les importations en provenance de la zone sont moindres ;
inférieur à 4%. Les principaux produits alimentaires
importés par les pays de l'UEMOA sont le riz, le sucre et le
blé.
Un autre canal de transmission de transfert de technologie
est les IDE. Ce canal a été notamment démontré par
Van Pottelbergh de la Potterie et Lichtenberg (2000) dans leur article
intitulé « Does Foreign Direct Investment Transfer Technology
Across Borders? ». Son effet sur la croissance a été
testé par beaucoup d'auteurs au sein de l'UEMOA.
iii. Les IDE
Les IDE occupent une place importante dans la structure
économique d'un pays. En effet, ils représentent non seulement un
canal par lequel les capitaux entrent dans un pays, mais ils contribuent aussi
à la réduction du chômage, à la construction des
infrastructures, à l'amélioration de la productivité
globale des facteurs qui passe par la mise à disposition des
technologies de la firme mère et de toutes ses filiales, à la
formation du personnel, etc.
14 Données du CNUCED
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
Selon le World Investment Report
2011, les flux mondiaux d'investissement
étranger direct (IED) ont légèrement
augmenté en 2010, pour s'établir à 1 240
milliards de dollars américain. Pour
la première fois, les pays en
développement et les pays en
moitié des flux mondiaux d'IED. Ils ont
transition ont ensemble absorbé plus de la également
affiché des niveaux records de sorties d'IED, en majeure partie à
destination d'autres pays du Sud. Cela confirme l'importance
croissante de ces pays pour 1'economie mondiale, la
coopération et l'investissement Sud-Sud pour
un développement durable. Néanmoins, quelques-unes des
régions les plus pauvres ont continué d'accuser un recul des flux
d'IDE. Les flux vers l'Afrique, les pays les moins avancés, les
pays en développement sans littorals et les petits
États insulaires en développements ont ainsi
diminué, tout comme les flux vers l'Asie du Sud ; C'est
le cas des pays de l'UEMOA dont tous les pays de la région se
classent parmi les 12 % de pays occupant le bas du tableau dans l'indice
de développement humain . En 2010, la part des
entrées de stock d'IDE dans la zone était de 0,077% du total
mondial.
L'évolution du niveau moyen des IDE dans
les différents pays est représentée par le
graphique 4. Ce graphique montre que la Côte
d'Ivoire détient le record
de flux d'IDE ; ce qui est justifié car il est
l'Etat le plus industrialisé de la zone. Les pays comme le
Benin, la Guinée, le Mali et le Togo ont connue une
augmentation en termes d'entrée
d'IDE suivant les périodes successives tandis que
le Burkina le Niger et le Sénégal ont subi une
baisse durant la période 2000-2005.
Graphique 4: Evolution moyen par période des IDE
dans les pays de l'UEMOA en dollar USA PPA 2005.
4000
6000
5000
3000
2000
1000
0
Bénin Burkina
Faso
Source : L 'auteur
à partir des données du CNUCED
|
Trans~ert de tecfino(ogie et croissance
économique : Vne estimation en panefau sein de PVEMOJI
|
L'évolution du niveau du PIB réel et celui du
flux des IDE entrants sont apparemment liées en se
référant au graphique 5. En effet, ce graphique montre une
synchronisation entre l'évolution des deux entités entre 1995 et
2001. A partir de 2001, l'évolution des IDE est plus rapide que celle du
PIB reel.
Graphique 5: Tendance comparée des IDE et USA PPA
2005.
Source : Estimation de l'auteur à partir des
données du CNUCED
Après avoir analysé les déterminants de
la croissance liés à l'ouverture commerciale, il convient de
passer en revue l'état de certains autres facteurs dont leur effet sur
la croissance est démontré. Il s'agit en l'occurrence des
determinants de la production dans l'optique du modèle
néotechnologique de Solow.
|