CHAPITRE VII : LA CONSOMMATION ET LES MODES DE
CONSERVATION
Dans ce chapitre nous évoquons les points suivants : la
consommation, les techniques de conservations et les problèmes
liés à la conservation.
7.2.1: La consommation
Compte tenu de sa valeur gustative et sa diversité
culinaire, la pomme de terre est très appréciée par les
populations locales. Ce qui a d'ailleurs favorisé sa large diffusion. A
cela s'ajoute la sensibilisation des centres médicaux (Koré
Maïroua) sur les maladies dues aux carences alimentaires telles que le
Kwashiorkor. En effet, si une telle maladie se manifeste chez un enfant, il est
recommandé à sa famille de lui donner de la pomme de terre. Ce
qui a rehaussé le taux de consommation de ce produit. Ainsi, la pomme de
terre est consommée sous forme de ragoûts, frites parfois elle est
associée avec la salade, hors d'oeuvre ou même utilisée
dans les sauces ou elle sert d'ingrédients.
De l'avis de certains acteurs, les variétés rouges
(kondor) sont les plus convoitées par les consommateurs.
Selon la cellule ASF, en 2008, la proportion moyenne pour
l'autoconsommation d'un producteur est de 25% soit 99, 75kg, 5% pour les dons
et autres fins.
7.2.2: Les méthodes de conservation
La pomme de terre est très peu stockée et
conservée par les producteurs de Dogondoutchi. Ceux qui pratiquent le
stockage, le font de manière traditionnelle dans les cases ou sous les
hangars avec des pertes élevées. Comme le confirme Sidikou (R),
2002 `'les moyens et méthodes de conservation actuellement
utilisés par les producteurs nigériens sont des plus sommaires,
entraînant des pertes importantes de la production».
Dans la zone d'étude, la durée de la
conservation est très limitée ne dépassant que quelques
semaines avec des pertes très élevées. Ainsi, les
tubercules sont conservés sous l'ombre des arbres à même le
sol, sous les hangars à la maison, dans les chambres et cases en banco.
Une autre pratique est celle qui consiste à envelopper la pomme de terre
par la paille et chaque jour un contrôle est nécessaire.
La conservation est également pratiquée par
l'ONG ARIDEL. En effet, un magasin de conservation de 60m2 a été
construit avec des matériaux définitifs pour une capacité
de 25t. Les murs de ce magasin sont percés de chaque côté
de trous d'aération (photo 7). Ces derniers sont munis de
l'intérieur de mailles en grillage pour empêcher la rentrée
des reptiles sans compromettre l'échange d'air avec l'extérieur.
A l'intérieur six bassins sont construits et déposés en
deux (2) lignes de trois (3). Les tubercules sont répartis dans des
caisses (photo 8) qui sont conçues à cet effet. Ces caisses sont
réparties sur des palettes remplies d'eau pour constituer un lit de
sable humecté. Un contrôle systématique se fait tous les 3
jours, caisse par caisse. Des tubercules pourris sont retirés et ceux
qui sont souillés par les exsudats sont lavés,
séchés et stockés pour observation. Ce premier essai a
concerné la campagne 2006-2007.
En effet, la conservation a duré environ 4 mois et une
perte de 40% a été enregistrée. Au terme donc de cette
campagne, 1114kg ont pu être conservés.
S'agissant de la campagne 2007-2008, 1615kg de pomme de terre
ont été conservés.
Pour cette campagne 2008-2009, ARIDEL a décidé que
les producteurs fassent eux-mêmes le suivi de leurs productions au niveau
du magasin.
Trous d'aération
Photo 6: Magasin de conservation: vue
extérieure
Photo 7: Caisses de conservation de pomme de
terre
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