Paragraphe 2 : les causes de la fraude fiscale
Aujourd'hui, plusieurs facteurs expliquent le
comportement incivique des contribuables devant les charges publiques. Il
convient d'en rechercher les causes à partir de quelques
éléments générateurs qui sont entre autres, le
comportement civique du contribuable, la situation économique du
contribuable et la situation politique.
1-Le comportement civique du contribuable
Beaucoup de centrafricains commettent l'erreur de dire
que l'Etat leur réclame plus qu'il n'en faut. Ils comparent souvent la
République Centrafricaine avec les pays à faible taux
d'impôt sans pour autant se rendre compte que ces pays ont d'autres
sources de recettes dont notre pays ne dispose pas. Jusqu'alors, certains
contribuables ignorent le bien fondé de l'impôt qui permet de
faire fonctionner le service de la santé, de l'éducation de la
justice etc.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
Le raisonnement de la masse paysanne est encore plus
mauvais qu'on ne puisse le croire. Elle pense que le produit de l'impôt
en occurrence la taxe additionnelle supprimée depuis 1994 est
essentiellement destinée à payer les fonctionnaires ; alors que
le pourcentage de cet impôt dans le budget de l'Etat, était
insignifiant et ne pourrait servir au financement des frais de fonctionnement
de l'appareil administratif.
Certains commerçants et entrepreneurs de
transports (surtout les nationaux) s'estiment être sur-imposés par
rapport aux étrangers installés sur le territoire national.
Alors, on se demande s'il existe un régime spécifique aux
étrangers et un autre applicable aux nationaux d'après eux, ce
sont les camerounais, les tchadiens et autres exerçant sur le territoire
national qui devaient être soumis à un traitement fiscal plus
sévère. Les centrafricains de droit devraient par
conséquent être épargnés. Mais si les centrafricains
avaient le sens du civisme, ils pourraient savoir que normalement le maximum
d'effort devrait être réalisé par ceux qu'ils appellent
`'les fils du pays». Car si nous faisons peser la charge fiscale sur les
étrangers, une fois repartis dans leurs nations d'origine, qui pourra
contribuer au développement de notre pays, surtout à cette
époque où les centrafricains doivent se sacrifier pour
l'épanouissement du pays, refuser de contribuer, revient à se
donner la volonté de rester éternellement dans la misère.
L'incivisme fiscal est à la base de la fraude. En principe, les
centrafricains devraient être un modèle pour les étrangers
installés dans notre pays. Leur comportement face à l'impôt
fait naître pour ces derniers, le désir de ne pas
contribuer.
ODILON WAKANGA étudiant Centrafricain en Année de
Licence à I.U.G.E. 2010-2011.
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