La Région de Maradi fait partie des huit (8)
régions qui composent le Niger. Elle est située dans la partie
centre-sud du territoire national et couvre une superficie de 41.796
km2 soit 3% environ du Territoire national.
Cette région comprend six (6) départements dont
celui de Dakoro et 47 communes dont 38 rurales.
Le département de Dakoro, qui abrite la zone
d'intervention du projet PDSA/BA (communes rurales de Birnin Lallé et
Ajékoria), est situé dans la partie septentrionale de la
région de Maradi. Il est compris entre 13°45' et 15°30' de
latitude Nord et 06°15'et 7°45' de longitude Est. Il couvre une
superficie de 17.670 km2 soit 42,28% de la superficie de la
région et 1,48% du territoire national.
Carte 1: situation géographique
de la zone d'intervention du projet
![](Contribution--laudit-environnemental-et-social-du-projet-participatif-et-decentralise-de-sec8.png)
· Conditions cimatiques
La zone d'intervention du PDSA est caractérisée
par un climat type semi aride au Nord et sahélo saharien au Sud avec une
pluviométrie moyenne de 200 à 300 mm au Nord et de 300 à
400 mm au Sud. Il est caractérisé par trois grandes saisons :
v' la saison sèche et froide de novembre à
février où la température minimale est inférieure
à 15°C ;
v' la saison sèche et chaude de mars à mai
marquée par des hautes températures pouvant excéder les
40°C ;
v' la saison pluvieuse de juin à octobre où l'on
enregistre des températures très variables. Le graphique
ci-après présente la situation des postes pluviométriques
de Dakoro et Ajékoria.
Graphique 1: Situation
pluviométrique (mm) des six (6) dernières
années.
![](Contribution--laudit-environnemental-et-social-du-projet-participatif-et-decentralise-de-sec9.png)
![](Contribution--laudit-environnemental-et-social-du-projet-participatif-et-decentralise-de-sec10.png)
Source : Poste d'observation météorologique
de Dakoro, 2011.
Le régime annuel des vents est ainsi
caractérisé par l'alternance de :
- l'harmattan ou vent des Alizés du Nord qui souffle
pendant les mois de novembre à février, suivant une direction Est
- Quest. Ce vent très desséchant, occasionne des
déplacements importants de sables et de poussières qui sont
à l'origine de l'ensablement des mares ;
- la mousson ou vent du Golfe de Guinée qui souffle de
mai à octobre. Ce vent est chargé d'humidité et est
porteur des précipitations.
La rencontre de ces deux masses d'air (l'harmattan et la
mousson) créent des actions érosives néfastes dont les
impacts sont directement ressentis sur le terrain, notamment à travers
l'ensevelissement des jeunes pousses, le déracinement des espèces
ligneuses et le transport intense des particules du sol qui aboutissent
à la formation des dunes de sable. Ce phénomène est
à la base de l'ensablement des terres de cultures, des points d'eau et
autres infrastructures d'importance socio-économique ; ce qui contribue
de façon directe ou indirecte à l'accroissement de
l'insécurité alimentaire dans la zone d'intervention du PDSA.
L'insolation est très forte et est due principalement
à la nature du climat (semi aride au sud) marquée par des
températures très élevées (45°.C à
l'ombre).
· Sols
Au plan pédologique, trois types de sols sont
rencontrés dans la zone d'intervention du
PDSA, en fonction de leur géomorphologie et conditions
climatiques. Il s'agit :
- des sols ferrugineux tropicaux : Ils occupent
d'importante superficie et couvrent
pratiquement la partie sud de la vallée de la Tarka ;
- des sols isohumiques : Ces sols appartenant au
grand erg de la zone pastorale, sont
pauvres en matières organiques,
peu structurés et très sensibles à l'érosion
éolienne ;
- des sols hydromorphes : Ils sont localisés
dans les dépressions limono argileuses (vallées) engorgées
d'eau en saison de pluie, favorisant ainsi par endroits la formation des mares
à régime semi permanente et permanente (Vallée de la Tarka
et celle de Goulbi N'Kabba) et plusieurs autres bas fonds, avec une
fertilité moyenne favorable aux cultures irriguées (cultures de
contre saison).
Ces sols jouent un rôle primordial dans la vie
socioéconomique des communautés des sites d'intervention du PDSA.
En effet, ils constituent le socle sur lequel se pratique de l'agriculture et
de l'élevage qui sont les deux principales activités
socioéconomiques des populations de la zone.
· Ressources en eau
Les ressources en eau dans la zone d'intervention du PDSA, sont
constituées des eaux souterraines et des eaux de surface.
- Eaux souterraines
Les communes de Birni lallé et Adjékoria sont
situées dans le bassin d'Illumenden, à l'image de l'ensemble du
département de Dakoro. Le contexte géologique est ainsi
caractérisé pour l'essentiel par des formations
sédimentaires d'age crétacé au quaternaire, reposant sur
des terrains précambrien et du primaire formés de roches
anciennes et granitiques. Dans ces communes, deux familles d'aquifère
s'identifient, à savoir : les nappes alluviales qui sont captées
et exploitées à travers des puits cimentés et puisards, et
les nappes fossiles profondes captées par les forages et
exploitées soit par un système mécanisé (pompe
à motricité humaine et pompe électrique), soit à
travers de contre-puits.
sf Les nappes alluviales localisées : Il
s'agit des nappes localisées dans les Koris et les
périphéries des mares. La géologie est constituée
essentiellement des alluvions récentes contenant les matériaux
sableux du quaternaire. Ces nappes sont alimentées par les eaux de
pluies et de ruissellement. Les réserves sont très
limitées et dépendent des aléas climatiques. La profondeur
de la nappe est généralement faible (2 à 8 m). La
![](Contribution--laudit-environnemental-et-social-du-projet-participatif-et-decentralise-de-sec11.png)
qualité des eaux de ces nappes est mauvaise ou moyenne,
compte tenu des risques de pollution en présence (faible profondeur).
v' Les nappes fossiles profondes : Il s'agit
notamment des nappes du continental intercalaire. C'est un immense
aquifère multicouche, avec une nappe phréatique saturant les
terrains du faciès de Farak et une nappe sous pression dans ceux du
faciès du Tégama.
? La nappe des grés de Farak : C'est une
nappe à plusieurs niveaux aquifères constitués par des
intercalaires finement gréseuses dans une masse argilo-siliceuse
saturée d'eau. Les variations latérales de faciès font
d'elle, une nappe complexe avec des côtes piézométriques
bien diversifiés (les puits ne captent pas le même niveau
perméable) et sa productivité est dans la majorité des cas
médiocre (les aquifères captés par puits).
? La nappe des grés du Tégama : C'est une
nappe captée par des forages qui ont de crépine entre 140 et 230
m de profondeur.
Les eaux de cette nappe profonde, présentent des
bonnes caractéristiques physicochimiques. Cependant, un
dépassement de teneur en nitrate et en fer par rapport aux normes de
potabilité des eaux de consommation admises par l'OMS (normes en vigueur
au Niger), a été observé sur certains ouvrages :
Adjékoria, Guidan Moussa Koundou et Sodani.
Les eaux de surface :
Elles sont essentiellement constituées par des mares
saisonnières (carrières et petites dépressions) qui
s'assèchent 2 à 4 mois après la saison des pluies, et des
koris (cours d'eau temporaires). Plus d'une trentaine de mares d'importance
variable ont été identifiées dans les communes de Birni
Lallé et Adjékoria (diagnostic des PDC). Ces eaux de
qualité mauvaise pour la consommation humaine sont utilisées pour
l'abreuvement du bétail, la construction des habitations, les cultures
maraichères et dans certains cas pour la consommation humaine compte
tenu du faible taux de couverture des besoins en eau dans la plupart des
villages des deux communes.
· Ressources
végétales
Très éparses et dégradées, les
formations forestières des sites du PDSA sont des steppes peu
arborées, arbustives et herbeuses présentant une succession de
bandes nues et de bandes plus ou moins boisées. De façon
générale, la physionomie et la composition de la
végétation sont le reflet des conditions pédologiques et
climatiques de la zone sahélienne et sahélo-
saharienne. En effet, le potentiel ligneux et herbacé
dans la zone d'intervention du PDSA, varie en fonction des types de sols, et
est ainsi marqué par une grande
hétérogénéité. C'est ainsi qu'on rencontre
sur les sols dunaires une végétation correspondant à une
steppe herbeuse ou peu arborée. Sur les dunes à larges
ondulations, on rencontre une steppe arbustive à peuplement de
Faidherbia albida tandis que sur les sols ferrugineux s'identifient
les steppes herbeuses. Parmi, les espèces ligneuses rencontrées
dans ces formations, on note essentiellement : Faidherbia albida, Acacia
senegal, Acacia raddiana, Balanites aegyptiaca, Ziziphus mauritiana, Boscia
senegalensis, Maerua crassifolia, Sclerocaria birrea, Bauhina rufescens, Guera
senegalensis, Combretum glutinosum, Pilostigma reticulatum et
Calotropis procera. Cette dernière espèce joue un
rôle essentiel dans la fermeture des toitures des maisons et dans la
constitution des supports des greniers
La couverture herbacée est caractérisée
principalement de : Panicum turgidum, Cenchrus biflorus,
Aristida mutabilis, Andropogon gayanus et eragrostis
tremula
Cependant, force est de constater que ces maigres ressources
végétales (ligneuse et herbacées) sont soumises à
une dégradation progressive, sous l'effet conjugué des coupes
abusives, du surpâturage, de la progression des activités
agricoles et des effets du changement climatique, au point où elles ont
perdu une grande partie de leur potentiel végétal. Ce qui est
à l' origine de l'accentuation des phénomènes
d'érosion éolienne et hydrique avec comme corolaire une baisse
continuelle des productions agricoles et pastorales. Conséquence, les
populations deviennent de plus en plus vulnérables aux effets qui en
sont induits.
· Ressources fauniques
La faune a complètement disparu dans la zone
d'intervention du PDSA. Cet état de fait est essentiellement du aux
sécheresses récurrentes et au braconnage. Toutefois, selon les
informations recueillies auprès des populations locales, les seules
espèces qu'on rencontre rarement, sont les lièvres (Lepus
capensis), les écureuils (Xerus erythropus), des reptiles
(serpents, varans, caméléons et lézards) et des oiseaux
(canard d'eau, hérons gardes boeuf).
5.1.2 Milieu humain
· Population
Selon les données statistiques de l'INS de 2008, la
population des communes d'intervention du PDSA, notamment la commune de Birni
Lallé et celle d'Adjékoria, est estimée à 73.979
habitants, dont 37.124 hommes (50,18%) et 36.855 femmes (49,81%). Les jeunes
représentent plus de 60% des effectifs des populations.
Les ethnies qui composent la population des communes
d'intervention du PDSA sont principalement les Touaregs, les Haoussas et les
Peulhs. Le haoussa est la langue la plus parlée dans ces communes (Birni
Lallé et Adjékoria). Toutes ces ethnies vivent en parfaite
harmonie et entretiennent des bonnes relations d'entraide et de
solidarité.
Les principales caractéristiques de la population de ces
communes d'intervention du PDSA (Birni Lallé et Adjékoria), sont
:
- une population essentiellement rurale (95%) ayant pour
principales activités l'agriculture et l'élevage ;
- plus de 60% de la population active est jeune à
l'instar de l'ensemble du département de Dakoro ;
- une concentration très marquée de la population
dans les chefs lieux des communes ;
- l'exode rural est fortement pratiqué par les bras
valides dans les communes de Birnin Lallé et Adjékoria.
· Activités
socioéconomiques
L'agriculture et l'élevage constituent les principales
activités socio-économiques des populations des communes
d'intervention du PDSA/Dakoro. Néanmoins, on note un dynamisme de
certaines activités telles que : le commerce et l'artisanat, qui
contribuent de façon significative à l'économie des
populations concernées par le PDSA, malgré le caractère
informel et le manque d'organisation de ces secteurs.
· Agriculture
L'agriculture est considérée à juste
titre comme la première activité socio-économique des
populations des communes d'Adjékoria et Birni Lallé (zone
d'intervention du PDSA/Dakoro) et occupe plus de 90% de la population active.
Cette agriculture est largement dominée par des cultures
céréalières et légumineuses sous pluie (mil,
sorgho, arachide et niébé) et quelques cultures de rente (gombo,
sésame et oseille) pratiquées pour la plupart des cas par des
femmes aux abords des villages et campements. Le type de cultures dominant dans
la zone du PDSA est l'association. En effet, on note des associations
mil-niébé-sorgho, mil-niébé et mil-sorgho. Le
système cultural est largement dominé par la persistance des
pratiques traditionnelles. Cette activité agricole pratiquée de
façon traditionnelle sur l'ensemble des communes d'intervention du PDSA,
se fait avec un outillage rudimentaire pendant la saison pluvieuse. C'est
une'agriculture pluviale de type extensif, du fait de la nature des sols et des
moyens dont disposent les agriculteurs.
Selon les informations reçues des populations locales,
les champs sont essentiellement acquis par héritage. Mais d'autres modes
d'acquisition existent, notamment l'achat et le don.
Néanmoins, l'agriculture de façon
générale dans le département de Dakoro, se heurte ces
derniers temps à d'énormes contraintes qui sont entre autres :
" l'insuffisance des pluies et leur mauvaise répartition
dans le temps et l'espace (aléas climatiques) ;
" le faible niveau de modernisation de l'agriculture ;
" l'appauvrissement des terres de cultures dü au manque
d'apports en matières organiques et minérales ;
" la dégradation continue de l'environnement physique
;
" l'insuffisance des terres de cultures suite à la
croissance démographique, avec comme conséquence la
surexploitation des sols ;
" l'insuffisance des ressources humaines, matérielles et
financières ;
" la persistance des ennemis de cultures.
· Elevage
Le département de Dakoro est reconnu comme une zone
à vocation pastorale en raison des conditions agro-climatiques
favorables aux pâturages et la tradition pastorale de la majorité
de la population. Globalement, dans le département de Dakoro, le
bétail est composé des bovins, ovins, caprins, asins, camelins et
équins. En rapport avec la mobilité des hommes et des troupeaux,
on distingue trois grands systèmes d'élevage dans le
département de Dakoro :
· le système nomade : Il est pratiqué par
les éleveurs peulhs et touaregs. C'est un mode d'élevage
exclusivement extensif fondé sur l'exploitation des pâturages
naturels de la zone pastorale et des migrations transitoires vers le sud ;
· le système transhumant dans lequel les
éleveurs maintiennent leurs animaux à proximité d'un point
d'attache (village ou point d'eau pastoral) pendant une partie de
l'année et déplacent tout ou une partie des troupeaux pour
profiter des meilleures conditions d'affouragement ;
· le système sédentaire. Il est le
système dans lequel les animaux sont gardés à
proximité des villages toute l'année. Ce système suppose
que les zones de pâture sont accessibles à proximité et/ou
que des résidus agricoles ou des sous-produits soient disponibles en
quantité suffisante pour compléter la ration des animaux en
saison sèche.
Dans la zone d'intervention du PDSA, il existe des aires et
couloirs pastoraux délimités par la Commission Foncière
Départementale (COFODep). Cependant on assiste aujourd'hui à un
amenuisement de plus de plus grand de ces espaces en raison de l'extension des
champs de culture. En outre, pour l'abreuvement des animaux dans le
département de Dakoro, deux types de points d'eaux sont utilisés
:
- les eaux de surface (mares) largement tributaires de la
pluviométrie ;
- et les nappes souterraines exploitées par des
puisards.
L'élevage constitue une source importante de devises
pour l'économie locale et régionale à travers les revenus
qu'il génère pour les populations, grace à la vente du
bétail sur pied, le lait et le beurre. Le secteur de l'élevage
est donc vital pour tout le département de Dakoro et l'on peut relever
des aspects très favorables à son développement, à
savoir :
- l'existence d'une zone pastorale qui mérite
d'être préservée et aménagée pour permettre
au système traditionnellement pratiqué de se développer
;
- l'existence des mares qui méritent d'être
aménager pour permettre l'abreuvement du bétail ;
- la forte intégration de l'agriculture à
l'élevage dans les zones agropastorale et agricoles, permet une bonne
mise en valeur des mares ;
- l'existence des couloirs de passage, permet une meilleure mise
en valeur des mares.
Malgré les avantages et les perspectives qu'offre
l'élevage, il est cependant confronté à des
problèmes qui constituent les goulots d'étranglement de son
développement, parmi lesquelles on peut citer, entre autres :
- la dégradation des aires de pâturage ;
- le déficit quasi-chronique du potentiel fourrager ;
- le manque des actions d'aménagements des mares,
accentue le problème d'abreuvement du bétail ;
- l'insuffisance des produits zootechniques et
vétérinaires nécessaires à la santé animale
;
- la fréquence des épizooties entraîne une
mortalité non négligeable du bétail. En effet, les
principales maladies dont souffrent le bétail dans le
département de Dakoro, sont : la
fièvre aphteuse chez les bovins, la clavelée et
la pasteurellose chez les ovins et les caprins.