Chapitre 1 : Introduction
1.1. Introduction
L'agriculture demeure la fondation de la plupart des
économies africaines et des moyens de subsistance des africains. Elle y
représente 70% de l'emploi à plein temps, 33% du PIB et 40% des
recettes d'exportation (Olomola, 2006). Au Bénin, le secteur agricole
est non moins important dans l'économie nationale ; il contribue
pour 36% au PIB, 88% aux exportations et emploie 70% de la population (INSAE,
2005). Au sein de ce secteur, l'agriculture vivrière occupe une place
non négligeable et constitue la source principale de revenus pour les
populations rurales du sud-Bénin (Singbo, 2000).
Les
principaux produits vivriers au Bénin sont les céréales,
les légumineuses, les tubercules et les racines. Non seulement, ils
contribuent à la sécurité alimentaire mais ils constituent
aussi pour les producteurs, un moyen de se procurer des revenus
monétaires (Ensing cité par Singbo, 2000).
Parmi
les céréales, le maïs représente la
céréale la plus échangée sur le marché
intérieur et sous-régional. Sa part globale du marché est
de 40 à 50% (Kpènavoun et Gandonou, 2009). Toutefois, à
cette époque de libéralisation des marchés, de la
mondialisation et de l'expansion de l'industrie agro-alimentaire, les petits
producteurs rencontrent des difficultés à participer pleinement
à l'économie de marché (Eaton et Shepherd, 2002). Ils se
retrouvent marginalisés étant donné que les grandes
unités de production sont de plus en plus nécessaires à
une exploitation rentable (Eaton et Shepherd, 2002). Dans les pays en voie de
développement, les petits agriculteurs sont confrontés au moins
à trois contraintes qui limitent leur potentiel à accroître
leur production et leurs revenus (Bijman, 2008). Premièrement, ils
manquent d'informations à propos des techniques de production et des
opportunités de marchés ; deuxièmement, même
avec une information suffisante à propos des investissements
profitables, les petits producteurs manquent souvent de moyens financiers
nécessaires ; l'accès au crédit est limité par
les forts taux d'intérêts exigés ; et
troisièmement, les petits agriculteurs ont souvent une aversion pour le
risque contrairement aux grands producteurs.
Toutefois, dans l'une de leurs études,
Fafchamps et Gabre-Madhin ont constaté qu'au Bénin et au Malawi,
les commerçants du maïs préfinancent souvent les producteurs
non pas pour résoudre les besoins de financement des activités
agricoles mais beaucoup plus pour garantir l'achat de la production attendue
(Fafchamps et Gabre-Madhin, 2006). Cette forme d'agriculture est dite
contractuelle (Glover, 1987 ; Glover et Kusturer, 1990 ; Little et
Watts, 1994). Elle pourrait constituer une réponse au problème
d'accès au crédit pour le producteur, si elle est bien
organisée et bien gérée.
L'agriculture contractuelle semble offrir non
seulement une possibilité importante de production commerciale aux
petits exploitants, mais aussi aux promoteurs (commerçants et
agro-alimentaires) ; elle permet, en effet, de garantir aux promoteurs une
offre fiable, tant du point de la quantité que de la qualité
(Eaton et Shepherd, 2002).
Toutefois, les détracteurs de l'agriculture
contractuelle soulignent la position dominante des promoteurs
(commerçants) par rapport à celle des exploitants. Ils
considèrent que l'agriculture contractuelle profite essentiellement aux
promoteurs parce qu'elle leur permet d'utiliser les paysans comme une main
d'oeuvre productive bon marché et de transférer les risques
à ces derniers.
C'est
pour avoir une bonne compréhension de cette forme d'agriculture que
cette étude est initiée.
La
présentation de ce travail est structurée en huit chapitres.
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Le premier chapitre est un chapitre introductif ; il traite de la
définition du problème et des questions de recherche et
présente les objectifs et les hypothèses de recherche ;
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Le deuxième chapitre présente une revue des concepts
théoriques et propose un point des études antérieures
menées sur le sujet ;
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Le troisième chapitre présente la méthodologie
adoptée pour exécuter les différentes phases de la
recherche ; il précise les approches méthodologiques qui
serviront de guides pour les analyses ;
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Le quatrième chapitre présente le milieu d'étude à
travers ses caractéristiques pédoclimatiques,
socio-démographiques et économiques
Les
résultats et discussions sont présentés dans les
cinquième, sixième et septième chapitres.
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Le cinquième chapitre présente les principales
caractéristiques de l'agriculture contractuelle dans la commune de
Kétou ;
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Le sixième présente le crédit obtenu sous contrat et son
utilisation par les producteurs ;
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Le septième chapitre présente les effets du contrat agricole sur
la performance de la production de maïs dans la commune de
Kétou ; et
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Le huitième chapitre est consacré à la conclusion et aux
suggestions qui découlent de nos résultats pour faciliter la
participation des paysans aux marchés.
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