7.3. Effets du contrat agricole sur la superficie
emblavée en maïs et le rendement du maïs
Les résultats de la section précédente
nous enseignent que le contrat agricole a un effet positif sur la
productivité du facteur fixe de production le plus rare (la main
d'oeuvre familiale). Pour identifier les canaux par lesquels le contrat
influence la productivité du travail familial, nous avons construit deux
autres modèles de régression. Le premier modèle est
relatif aux facteurs qui influencent la superficie emblavée en maïs
et le deuxième est relatif aux facteurs qui influencent le rendement du
maïs. L'unité d'observation est la parcelle de maïs.
Les spécifications adoptées pour ces deux
modèles sont semblables à celles de la section
précédente. On a juste remplacé la variable
dépendante (PRODTF) soit par la superficie du maïs, soit par le
rendement du maïs par parcelle.
Les résultats de l'estimation des deux modèles
sont consignés dans le tableau 16 (voir aussi les annexes 4 et 5).
Tableau 17 :
Résultats de régression multivariée (MCO) sur la relation
entre le contrat agricole et la superficie emblavée en maïs
(modèle 1) et le rendement (modèle 2)
Variables explicatives
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Modèle 1a
|
Modèle 2b
|
Contrat agricole, variable muette
1= l'enquêté pratique le contrat
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0,57
(2,14)**
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40,85
(1,10)
|
Accessibilité, variable muette
1= localité accessible
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-0,41
(-1,57)
|
25,37
(0,69)
|
Emprunt, variable muette
1= la parcelle est empruntée
|
-0,74
(-2,14)**
|
-187,02
(-3,80)***
|
Location, variable muette
1= la parcelle est louée
|
-0,34
(-0,66)
|
-335,79
(-4,75)***
|
Métayage, variable muette
1= la parcelle est métayée
|
-0,11
(-0,28)
|
-130,79
(-2,39)**
|
Primaire, variable muette
1= l'enquêté a le niveau primaire
|
0,00
(-0,004)
|
-17,02
(-0,50)
|
Secondaire, variable muette
1= l'enquêté a le niveau secondaire
|
-0,45
(-1,14)
|
-33,79
(-0,76)
|
Plutôt bonnes, variable muette
1= la terre est de qualité plutôt bonne
|
-2,24
(-1,05)
|
-10,67
(-0,33)
|
Mauvaises, variable muette
1= la terre est de mauvaise qualité
|
0,47
(0,84)
|
-88,74
(-1,13)
|
Superficie totale
|
0,22
(4,12)***
|
4,67
(0,61)
|
Taille de ménage
|
-0,13
(-0,30)
|
-10,68
(-1,75)*
|
Ethnie, variable muette
1= mahi
|
-0,20
(-0,82)
|
-3,22
(-0,09)
|
Village, variable muette
1= l'enquêté est de Adakplamè
|
-0,53
(-2,05)**
|
103,78
(2,87)***
|
Constante
|
2,13
(4,41)***
|
946,59
(14,05)***
|
R²
|
0,41
|
0,592
|
R² ajusté
|
0,289
|
0,508
|
F
|
3,373***
|
7,03***
|
N (nombre d'observations)
|
77
|
77
|
a : dans le modèle 1, la variable
dépendante est la superficie emblavée en maïs
b : dans le modèle 2, la variable
dépendante est le rendement du maïs
Dans les parenthèses sont reportées les valeurs
t de Student. *** significatif à 1% ; **
significatif à 5% ; * significatif à 10%.
Source : Nos analyses
Les résultats obtenus indiquent que les modèles
1 et 2 sont globalement significatifs au seuil de 1%.
Le modèle 1 indique que la pratique du contrat a un
effet significatif sur la superficie emblavée en maïs. Le
coefficient de la variable `'contrat agricole'' est positif ; ce qui
confirme notre hypothèse sur l'effet du contrat agricole sur la
superficie emblavée en maïs. Nous pouvons donc conclure que la
pratique du contrat a un effet positif sur la superficie emblavée en
maïs. En d'autres termes, le contrat agricole permet au producteur
d'accorder de plus grandes superficies à la culture de maïs.
Par ailleurs, il y a une rélation significative entre
la superficie emblavée en maïs et la variable `'village'' ; le
coefficient de cette variable est négatif, ce qui signifie que les
producteurs d'Ewè emblavent de plus grandes superficies en maïs. Au
niveau de la tenure foncière, l'emprunt a un effet négatif sur la
superficie emblavée en maïs. Nous pouvons déduire que
l'absence de droit de propriété entrave l'extension des
superficies emblavées en maïs.
La superficie disponible a un effet positif sur la superficie
emblavée en maïs. Plus les producteurs ont de terres disponibles,
plus ils accroissent la superficie de maïs.
Le modèle 2 indique que le coefficient de la variable
qui désigne la pratique du contrat est positif mais n'est pas
significatif. Par conséquent, la pratique de contrat n'a pas d'effet
significatif sur le rendement du maïs.
Pour les autres variables du modèle 2, on a obtenu les
résultats suivant : les coefficients des variables comme la tenure
foncière et le village du producteur, sont significatifs et
négatifs. L'absence de droit de propriété sur la terre a
donc un effet négatif sur les rendements de maïs. Les producteurs
du village d'Adakplamè obtiennent des rendements de maïs plus
élevés, toutes choses étant égales par ailleurs.
En résumé, nous pouvons conclure que l'impact du
contrat sur la productivité du travail familial est surtout induit par
l'accroissement des superficies emblavées en maïs. Les
résultats montrent que cet impact n'emprunte pas probablement le canal
des rendements. Ceci peut se comprendre puisque le crédit reçu
par les producteurs sous contrat ne sert pas souvent à acquérir
les intrants directs d'intensification comme l'engrais minéral et les
variétés améliorées.
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