V.2.2.- La réserve initiale
Celle-ci doit être estimée en début de
cycle végétatif, c'est-à-dire au moment du semis pour une
culture annuelle ou à la reprise de végétation pour une
plantation. Il est rarement possible de mesurer l'humidité réelle
du sol : aussi convient-il d'être prudent dans l'appréciation des
réserves. C'est le cas par exemple, dans les pays
méditerranéens, pour des cultures comme les
céréales, la betterave, le maraîchage d'hiver, etc. dont
les semis ont lieu après un été généralement
chaud et sec. Dans de telles conditions, il n'est pas rare que
l'humidité du sol des 40 ou 50 premiers centimètres soit aux
alentours du point de flétrissement. La solution la plus simple consiste
à reconstituer les réserves du sol par une irrigation avant
semis, appelée pré - irrigation.
Dans tous les cas, la réserve en eau initiale est
comptée par référence à la réserve utile
pratique (pour se mettre là aussi dans les conditions d'absorption les
plus favorables). Cela signifie par exemple que la réserve initiale est
nulle pour H = Hmin et négative pour H = Hf.
V.2.3.- La pluie
Lorsque la pluie atteint le sol, une partie ruisselle
éventuellement en surface tandis que le reste s'infiltre : dans tous les
cas, la pluie à retenir dans le bilan correspond seulement à la
fraction infiltrée utilisable par les plantes, c'est-à-dire celle
qui est stockée dans la couche racinaire, encore appelée pluie
efficace. Le rapport entre celle-ci et la pluie totale tombée
dépend de nombreux facteurs :
- Le relief du terrain : une pente forte favorise le
ruissellement en surface et diminuera donc le stockage dans la couche
racinaire.
- L'humidité du sol au moment de la pluie : la pluie
tombant sur un sol à la capacité au champ sera en grand partie,
sinon en totalité, perdue pour les cultures : elle ruissellera en
surface, formera des flaques qui s'évaporeront, ou s'infiltrera en
profondeur plus bas que les racines.
- La nature du sol : le sol stockera d'autant plus que sa
RUmax est élevée.
La pluie totale peut être facilement mesurée
à l'aide d'un pluviomètre. Appareil simple que l'exploitant peut
fabriquer lui-même, on prend la hauteur de pluie indiquée par la
station météorologique la plus proche, en s'assurant toutefois
qu'elle est représentative des conditions climatiques de l'exploitation
( en particulier altitude identique).
Dans le bassin méditerranéen, les pluies d'hiver
et de printemps sont généralement « plus efficaces »
que les averses liées aux orages de fin d'été : ces
derniers ont surtout pour effet d'éroder le sol par ruissellement
superficiel, sans reconstitution ou presque des réserves du sol
(Ducrocq, 1990).
|