IV.4.- Pilotage des irrigations et modèles
informatisés
Sur le plan théorique, le pilotage des irrigations par
logiciel est un problème très complexe ; d'où la
nécessité de simplifier, en pratique, son utilisation bien que la
technologie moderne permet de traiter facilement une multitude de
données (automatisation, information).
Des méthodes plus récentes utilisent la mesure
d'un paramètre indicateur de stress hydrique qui relève soit du
climat, soit du sol ou de la plante. Elles s'intègrent bien au pilotage
automatique (Decroix et Puech, 1985 in Boussaid et Kaced, 1996).
Des progrès significatifs ont été
enregistrés dans le pilotage des irrigations notamment en utilisant des
données météorologiques complétées par des
données tensiométriques, le tout dépouillé et
traité par ordinateur. Pour cela, il faut utiliser des logiciels tels
que les modèles Cropwat et Irsis.
V.- LE BILAN HYDRIQUE
V.1.- Définition
Le bilan hydrique représente l'évolution des
réserves en eau du sol au cours d'une période de
végétation : ceci permet notamment de programmer les irrigations
de façon à maintenir l'humidité du sol dans les limites
satisfaisantes pour l'absorption des plantes (Ducrocq, 1990)
Dans un intervalle de temps donné (1 semaine, 1 mois,
etc.) l'humidité du sol varie en fonction :
- De la fraction de la pluie tombée qui est effectivement
stockée par la couche de terre exploitée par les racines.
- De la réserve en eau du sol initiale
(c'est-à-dire existant au début de la période). -
De l'évapotranspiration de la parcelle.
Etablir un bilan hydrique, c'est donc calculer la
différence entre les apports et les pertes :
B= (réserve initiale + pluie stockée) -
évapotranspiration
V.2.- Les éléments de bilan
V.2.1.- l'évapotranspiration
Dans la mesure où l'on recherche un rendement maximum, les
pertes correspondent à l'évapotranspiration maximum E.T.M.
celle-ci peut être estimé de plusieurs façons :
- si l'exploitation est située par exemple dans un
périmètre d'irrigation disposant d'une station de mesure de
l'E.T.P, il suffit d'avoir un tableau de coefficient culturaux Kc des cultures
à irriguer pour obtenir l'E.T.M par simple application de la formule
:
ETM = Kc ETP (5)
- de plus en plus, les stations de recherche et
d'expérimentation mesurent, à l'aide de cases
lysimétriques, les E.T.M. des principales cultures pratiquées par
les agricultures et disposent ainsi de moyennes fournies
généralement en fonction de la culture et de la date de semis,
valable pour une période de 10 jours (ou décade). Pour telle
région par exemple, on estime que la betterave semée début
novembre a une ETM de 1,7 mm par jour du 1 au 10 mars, puis de 2,1 mm par jour
du 11 au 20 mars, de 2,3 mm par jour du 21 au 31 mars, etc.
Sauf en cas d'accident climatique comme un coup de chergui, de
telles moyennes sont acceptables à l'échelle d'une saison
d'arrosage. On sait en effet que l'E.T.P et donc l'E.T.M, dépend en
grande partie de la température de l'air qui, d'une année sur
l'autre, varie assez peu autour de sa valeur moyenne, en tout cas beaucoup
moins que la pluie par exemple.
- A défaut, l'E.T.P., puis l'E.T.M. peuvent être
calculées à l'aide d'une formule simple du type Bllandy- Criddle,
puis adaptées en fonction des observations locales: humidité du
sol, signes de flétrissement des cultures, etc.
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