2.3.2. Conséquences sur les banques
Comme nous avons déjà eu l'occasion de
l'évoquer, la régulation financière avait failli durant la
période précédent le déclenchement de la crise
défaillance avait permis aux banques
Cependant, la perte de la valeur des titres subprimes
banques avait installé un climat de méfiance entre
les banques, refusant de se pr des liquidités entre
elles69.
67 S & P est la bourse de valeurs
spécialisées dans les titres hypothécaires
68 Le manque de transparence ici est lié au
fait que les bons et les mauvais actifs sont mélangés, ne
permettant pas aux investisseurs de pouvoir les distinguer.
69 Quand le doute s'installe sur le marché
interbanca
mutuellement s'envolent. En effet, les banques se financent
à court terme sur le marché interbancaire. Normalement, les taux
interbancaires à 3 mois ne dépassent pas de plus de 20 points de
base le ta
Ainsi, si par exemple le taux directeur est à 4%, le
taux interbancaire à 3 mois doit être inférieur ou
égal à 4,2%. Cependant, les pertes subies par certaines banques
créent un élément d'incertitude qui débouche sur
des hausses importantes de taux d'intérêt à des niveaux 2
à 6 fois supérieurs à la normale.
Devant cette situation, les banques ont été
contraintes à enregistrer d'énormes pertes dans leurs actifs, et
certaines ont été au bord de la faillite. Le tableau suivant
illustre les résultats de quelques grandes banques internationales.
Tableau 22. Résultats nets de quelques
grandes banques internationales (en milliards USD)
|
3ème
trimestre 2006
|
3ème trimestre
2007
|
4ème trimestre 2007
|
Citigroup
|
3,00
|
-2,24
|
-7,8
|
UBS
|
1,4
|
-0,495
|
-7,57
|
Merill Lynch
|
3,00
|
-2,24
|
-7,8
|
Bank of America
|
5,44
|
3,7
|
3,3
|
JP Morgan
|
3,24
|
3,3
|
3
|
Société Générale
|
1,27
|
1,12
|
-3,35
|
Source : P.ARTUS et J.P. BETBEZE, La crise des
subprimes, La Documentation Française, Paris, 2008, p.
75.
Ce tableau illustre l'impact de l'exposition aux
crédits subprimes par les banques. En effet, certaines ont même
enregistré des résultats négatifs. Nous pouvons
également noter que ces banques ont enregistré d'importantes
dépréciations d'actifs liés aux subprimes. En fin 2007 par
exemple, Citigroup, UBS et Merill Lynch ont enregistré respectivement
des pertes de 30.1, 18, et 24 milliards USD.
Cependant, il convient de noter que c'est la faillite en
septembre 2008 de la banque Lehman Brothers, l'une des plus importantes des
Etats-Unis, et de plus grandes au monde, qui a aggravé les tensions sur
les marchés financiers, laquelle faillite a enfoncé le secteur
dans la crise, avec la multiplication de fermetures d'autres banques.
Une autre conséquence de la crise est qu'elle a
provoqué de nombreuses fusions et acquisitions entre banques.
Les défauts de paiement des ménages
combinés aux pertes sur les actifs subprimes, lesquels sont largement
détenus par d'autres institutions financières, notamment les
compagnies d'assurance, les Hedges Funds, etc.
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