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Le comportement du consommateur et les films d'horreur

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par Delphine Rouchon
ESC Saint-Etienne - Master 2 Grande Ecole 2011
  

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Chapitre 3 Bilan

Introduction-

Dans ce chapitre final, nous allons faire un bilan de notre étude et mettre en avant ses limites.

« Fini de rire. Au cinéma, l'heure n'est plus au rendez-vous de la mort joyeuse pour jeunes écervelés à l'humour bas de plafond. Voici venu le temps des cris et des pleurs, dans le film d'horreur, c'est tous les jours un cauchemar... On connaît la chanson. Dans les années 1970, c'était même un tube, entonné surtout aux Etats-Unis (Massacre à la tronçonneuse et tutti quanti) et en Italie (Les Frissons de l'angoisse et les giallos). Aujourd'hui, le monde entier s'y met. Avec sérieux et sans pitié. Du Japon (Ring) à la Grande-Bretagne (Isolation), en passant par l'Inde (Fantômes), à chaque semaine suffit sa peur ». (Carrière, 2006) Cette citation résume la situation : le cinéma d'horreur est actuellement noir et dépourvu d'humour.

Reflet de la société ? Sans doute. C'est tout du moins ce que nous avons tenté de prouver tout au long de ce mémoire. Le bilan est plutôt riche. En confrontant la théorie et le terrain, nous sommes arrivée à mettre en valeur de nombreux points de convergence. Plus qu'un rite initiatique, le film d'horreur apporte une réponse implicite aux problèmes sociaux.

On peut imaginer qu'avec l'explosion de la centrale de Fukushima, dans peu de temps, les films relevant de catastrophes nucléaires pulluleront à nouveau sur les écrans. Le cinéma d'horreur est un exutoire, après tout, ce qui se passe sur un écran ne peut pas arriver « en vrai » ?

Le torture porn inonde les écrans jusqu'à l'écoeurement. Et l'industrie du cinéma d'horreur a raison d'insister : ça fonctionne. Les box offices sont à la fête grâce au consommateur (celui qui regarde le film) qui trouve toujours de la valeur à la fois à l'objet culturel (le film) et au lieu culturel (le cinéma).

Le rôle du marketing est plus ou moins limité : en dehors des affiches promotionnelles et de la bande annonce, peu de chose sont mises en place. Les futurs consommateurs ne font, à priori, pas particulièrement confiance aux industriels et jaugent la qualité d'un film par rapport aux critiques émises par les magazines spécialisés (papiers ou virtuels) et par rapport aux avis des autres (amis, internautes...). Le bouche à oreille est un mode de communication particulièrement plébiscité par les fans du genre.

- Limite de notre étude

Durant cette année de travail sur le comportement du consommateur face au cinéma d'horreur, nous nous sommes heurtée à de nombreux choix. En effet, le sujet est dense et comporte de nombreuses racines. Beaucoup de points restent à explorer.

On aurait pu prendre en compte l'asSec',1YiP o',if, effectivement, nous avons parlé des chocs sociaux personnifiés dans les films d'horreur. Si cette personnification est implicite, le réalisateur en est-il conscient ou est-il juste quelqu'un d'instinctif ? : « C'est particulièrement vrai dans le cas que nous étudions ici : celui des réalisateurs de cinéma qui doivent prendre des décisions rapides mais néanmoins cruciales lorsqu'ils sont dans la phase de production d'un film, c'est-à-dire dans l'ambiance survoltée d'un plateau de tournage. « En fait, c'est très instinctif comme démarche : ce n'est pas du tout intellectuel », nous commente l'un des réalisateurs étudiés lorsqu'il tente de décrire sa manière de prendre une décision. Les décisions de ce type, prises dans l'instant, au coeur de l'action, sans réflexion analytique consciente, sont appelées « intuitives » par opposition aux décisions « rationnelles ». Simon (1987) a été l'un des premiers chercheurs à étudier la prise de décision intuitive (PDI). » (Coget, Haag, & Bonnefous, 2009, p. 119).

Des auteurs ont d'ailleurs travaillé sur cet aspect, celui de la prise de décision :
« Les chercheurs adoptant une approche cognitive de l'émotion furent les premiers à
mettre en évidence un lien positif entre émotion et prise de décision (Frijda, 1986;
Lazarus & Folkman, 1984; Scherer, et al., 2001). Ils développèrent la théorie de
l'évaluation cognitive, connue sous le nom d'Appraisal Theory. Selon cette théorie,
Page 55 sur 80

Mémoire de fin d'études,
ESC Saint-Etienne, promotion 2011

l'émotion est un processus cognitif qui permet à un individu d'évaluer la signification des stimuli internes ou externes, au regard de ses préoccupations et de ses objectifs. Selon la valence de l'émotion, l'individu va modifier son approche de l'action et prendre la décision qui maximisera au mieux son bien-être (Frijda, 1986). » (Coget, Haag, & Bonnefous, 2009, p. 121)

Nous avons également rencontré des problèmes liés à notre statut d'étudiant et d'apprenti : par manque de moyen, nous n'avons pu interroger que très peu de personnes. Sont-elles représentatives de l'ensemble des individus de leur âge ? Nous en doutons. Cependant, nous avons tenté de prendre des personnes différentes et qui, dans la majeure partie des cas, ne se connaissaient pas.

Enfin, nous n'avons fait qu'effleurer la majeure partie des thèmes : légendes urbaines, choc sociaux, rôle de la censure, rôle du marketing... tous ces points mériteraient un approfondissement et pourraient faire l'objet d'un mémoire à eux seuls.

Conclusion-

Nous avons fait un parallèle entre la littérature et nos études terrain pour tenter de valider notre hypothèse de départ (L'industrie du cinéma d'horreur utilise les peurs modernes pour attirer son public. Les facteurs clés de succès évolueraient d'une génération à l'autre : l'adaptation et la réactivité sont alors primordiales.). Le résultat est plutôt probant.

Cependant, nous avons été limités par quelques facteurs : notre statut d'étudiant ne nous a permis que de réaliser des études sur un public restreint et de convenance.

De plus, par manque de temps nous n'avons pas pu développer tous les sujets gravitant autour du notre avec autant de précision que nous l'aurions souhaité.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon