WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le comportement du consommateur et les films d'horreur

( Télécharger le fichier original )
par Delphine Rouchon
ESC Saint-Etienne - Master 2 Grande Ecole 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

2 Le rôle de la légende urbaine : « c'est vraiment arrivé au copain de la cousine d'une copine »

Un filon que nous aurions pu citer comme facteur clé de succès est celui de la légende urbaine. A l'origine des contes de fée et des films d'horreur, la légende urbaine est une histoire que tout le monde raconte et amplifie. Il s'agit généralement de quelque chose d'effrayant, qu'on redoute plus que tout. Sa véracité est souvent impossible à prouver. Au départ, c'était une légende qui se diffusait oralement, aujourd'hui, elle se propage encore plus rapidement par le biais d'internet.

La légende urbaine a pour caractéristique l'intrusion d'un élément dérangeant dans un quotidien banal.

« Les légendes ne meurent jamais » était l'accroche aguicheuse de la jaquette du film Urban Legend 2 (Ottoman, 2000). A en croire les résultats de nos entretiens de groupe, cette accroche pourrait se vérifier : « ça fait peur quand ça peut arriver » « le babysitting, c'est le pire ».

Certaines histoires sont intemporelles : notamment celles mettant en scène des baby-sitters. Nous pouvons en raconter deux :

- Alors qu'elle garde des enfants, une jeune femme reçoit des appels étranges, de plus en plus menaçant. Elle finit par prévenir la police qui après quelques minutes lui annonce que les appels viennent de l'intérieur de la maison. Cette légende est reprise dans le film Terreur sur la ligne (West, 2005).

- Une jeune fille garde des enfants pour une nuit entière. Cependant, la chambre d'amis qui lui est prêtée ne l'enchante pas car un clown en porcelaine de taille humaine est installé sur un rocking-chair. Il la met très mal à l'aise. Après avoir regardé la télévision jusqu'à minuit passé, elle finit par appeler les parents des enfants qu'elle garde pour leur demander si elle ne peut pas plutôt emprunter leur chambre comme le clown la gêne. Les parents répondent évidemment : « mais de quoi parles-tu ? nous n'avons pas de grand clown dans cette chambre, nous n'avons pas de grand clown du tout d'ailleurs... »

Ces histoires de baby-sitters sont intemporelles et elles s'adressent à de jeunes filles, souvent même des adolescentes.

Le cinéma d'horreur peut aisément user de légendes urbaines car « Le cinéma d'horreur parce qu'il est bien ancré dans le marché de consommation de masse, offre l'avantage d'une grande popularité auprès des spectateurs mais aussi des critiques, d'une uniformité des thème regroupés dans des répertoires, et surtout, l'attrait d'un terrain quasi-vierge, du moins pour l'ethnologie. Pourquoi ne pas le considérer comme un autre pôle du discours quotidien ? L'ethnologue d'aujourd'hui doit réviser sa vision passéiste du folklore : du conte traditionnel écouté au coin du feu au film d'horreur visionné au magnétoscope, il n'y a qu'un pas à franchir, modernité oblige. » (Roberge, 2004, p. 4)

La légende urbaine intemporelle est liée aux chocs sociaux. Il y a une quinzaine d'année, une légende racontait que les gitans enlevaient des petites filles aux cheveux longs dans les grandes surfaces. Ils les emmenaient dans les toilettes pour leur couper les cheveux et leur mettre des vêtements de garçon, ainsi, lorsque les responsables du magasin se mettaient à la recherche de l'enfant, ils cherchaient une petite fille aux cheveux longs et les gitans pouvaient sortir sans créer d'émeute.

Les enlèvements d'enfant sont une peur indéniablement intemporelle ! Récemment nous avons également reçu un e-mail ayant pour objet : « ATTENTION A TOI ». Ce dernier disait de ne pas accepter de carte de visite de la part d'un inconnu. Qu'elles pouvaient contenir un poison : argument d'autorité à la clé, cette information

aurait été donnée par un policier... vous pourrez trouver le détail du courriel en annexe 7.

Ces légendes sont un puits d'inspiration sans fond pour les films d'horreur. Leur succès ne peut qu'être immédiat, à moins d'utiliser une histoire trop loin des préoccupations modernes, comme la légende de la dame blanche.

La légende urbaine moderne effraie les gens en usant particulièrement de la peur des nouvelles technologies : Certains réalisateurs ont compris l'astuce : chain letter (Taylor, 2010) en est un exemple.

La force d'une légende est qu'on ne peut pas prouver sa véracité. Car, au fond, il ne s'agit que de quelque chose d'oral, que d'un récit et « . le récit parce qu'il rapporte des faits et des évènements, n'est pas pour autant la réalité ; il est un regard sur une réalité qui a existé dans un présent qui est passé au moment où le récit est raconté. Le récit, en ce sens, ne présente pas les faits, il les représente, il construit un discours sur les évènements, réels ou fictifs, dont il prétend rendre compte ». (Roberge, 2004, p. 28). Le récit n'a rien d'objectif.

Page 89/90, Martine Roberge s'attarde sur le cas des slashers et notamment sur celui de Freddy (Craven, 1984). Elle le décrit comme un nouveau « boogeyman ». Il représente des peurs primaires : celles d'être guetté, attaqué... Pour rappel, Freddy était un tueur d'enfant. Pour se venger et alors que la justice n'agissait pas, les habitants de la ville où vivait Freddy le traquèrent et le firent bruler vif. Ils se croyaient débarrassés, cependant Freddy revint en fantôme et se mit à attaquer les enfants dans leur rêve.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus