- La magie du bouche-à-oreille
Quand le marketing est « à outrance », le fan
du genre va se méfier. C'est du moins ce que conclut notre enquête
terrain. Le bouche-à-oreile reste alors le moyen de
communication le plus sûr.
Lors d'un entretien individuel, une personne nous a
confié : « Le bouche-àoreille est souvent un
élément qui, lorsque j'hésite à aller voir un film,
va faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. D'abord la
réaction de mes amis qui ont vu le film, ensuite celle des spectateurs,
sur allociné, par exemple. "
Quant aux entretiens de groupe, ils se sont
révélés utiles pour déceler les « ondit »
qui font parfois le succès d'un film. Ainsi, un étudiant nous a
dit « il y a des films cultes comme Carrie (De Palma, 1976)
ou Christine (Carpenter, Christine, 1983)". Quand nous lui avons
demandé ce qu'il en avait pensé personnellement, il nous a
répondu qu'il n'avait pas eu l'occasion de les voir, tout en insistant
sur le fait qu'il s'agissait tout de méme de bons films. D'autres nous
ont dit « on a voulu voir Saw car tout le monde en parle.
"
Lors d'un entretien individuel, quelqu'un nous a confié
: « je pense qu'on ne va pas voir un film d'horreur en
s'intéressant au casting ou même à l'affiche souvent
affublée de son classique et ridicule paraphe « ils étaient
partis pour .... Ils n'en reviendront jamais.... » Par exemple, mais
surtout en écoutant les avis de son entourage. Certes certains
réalisateurs sont des valeurs sûres comme Craven mais dans ce
milieu on a souvent droit à des réalisations inégales
". On se rend compte que le nom du réalisateur, bien
qu'alléchant, ne fait pas tout. Avant d'aller voir un film d'horreur, le
futur consommateur se renseigne par le biais des forums ou d'amis.
Conclusion-
Le consommateur de films (et ici, de films
d'horreur) est celui qui regarde le film, qu'il ait payé l'entrée
de cinéma ou le DVD ou pas. Il est avant tout attiré par le
genre d'un film.
Deux valeurs sont à noter pour comprendre la
fidélité du spectateur : la valeur de
l'objet culturel (le film) et la valeur du
lieu culturel (le cinéma).
Les années 2000 marquent l'émergence d'un
sous-genre du cinéma d'horreur : le torture porn,
basé sur des scènes de violence particulièrement crues.
Cependant, en
|
2010 et 2011, deux films ont une vision plus comique de l'horreur
: Scream4 (Craven, Scream 4, 2011) et Piranha 3D (Aja,
Piranha 3D, 2010).
Au niveau du marketing, on remarque peu de
moyen de communication : affiche, bandes-annonces, magazines
spécialisés (en ligne ou papier). Les spectateurs ne font pas
particulièrement confiance aux affiches et bandes-annonces qu'ils jugent
souvent trop prometteuses par rapport à la qualité réelle
du film. Le bouche-à-oreille est alors le mode de
communication le plus puissant.
|